Corse Matin, 21 Novembre 2012
13 janvier 2013Corse Matin, 18 Novembre 2012
13 janvier 2013Premier stage de « Sur »vie douce Bout de Vie…
7 janvier 2013
C'est juste pour rire!
Ça y est, le premier stage de « Sur » vie douce va débuter. Lundi 14 janvier nous partirons en balade pour 4 jours et 3 nuits. Ce qui est incroyable c’est que je suis excité comme une puce à l’idée de pouvoir partager ma « routine ». Je me souviens d’un ami hockeyeur professionnel qui avait décidé de faire un break en Corse, castagneur de première sur la glace, je sentais en lui une prodigieuse curiosité à s’essayer à une pratique peu ordinaire loin des ses habitudes. Je n’avais rien planifié, à part vivre cette journée de printemps dans le maquis ; traverser des torrents, couper du bois, cuire du pain sans four, rôtir une viande sur une pierre et cueillir quelques plantes pour épicer notre maigre repas. Je n’aurai jamais pensé que cette initiation soit pour lui un des plus beaux jours de sa vie, à ses dires. L’idée germait, solitaire le garçon mais avec une belle envie de partage tout de même. Quand j’avais l’école de plongée je m’étais fait des parcours qui m’avaient valu une super clientèle toujours en demande de palanquées différentes des usines à bulles. Je suis en train de monter ces stages de « Sur »vie avec la même détermination et curiosité. Depuis plusieurs mois j’ai parcouru des dizaines de kilomètres dans des massifs sans sentier, j’ai ouvert des passages aux milieux de zones à ronces, mes mains y ont laissé quelques lambeaux de peau et un ongle ! J’ai découvert des torrents, des cascades, des ruines paumés sans jamais croiser qui que soit. Loin du « GR vin » horrible vinasse à touristes, je promets aux volontaires de les faire passer dans des coins absolument magnifiques. Ma petite voix me dit que ça risque d’être le départ d’une série de belles aventures Bout de Vie. Je me répète, mais ces partages n’auront rien de paramilitaire, colonie de vacances ou randonnée en club alpin. Non une initiation à une mobilité silencieuse en milieu « sauvage ». Le mot sauvage me fait souvent rire, la nature sans homme a toujours cet adjectif, mais pas le milieu urbain… Un dossier est fin prêt, le départ sera donné le 9 mars au matin depuis Pianottoli, déjà deux inscrits, si vous voulez partager cette expérience il est encore temps, envoyez un mail de pré-inscription (bout2vie@wanadoo.fr) et dans la foulée un dossier à remplir vous sera transmis.
A pluche
Une future année « treize » intéressante.
3 janvier 2013Juste un peu différente!!!
2012 est déjà rangée dans le rayon souvenirs ; à nous de tracer le nouveau chemin pour une future année « treize » intéressante ! Avant de commencer ma bafouille je voulais vous remercier, vous les lecteurs qui venez rejoindre toujours plus nombreux les écrits tard et non écrits tôt d’un aventurier à cloche pied ! Jeux de maux à trois balles je vous le confirme mais comment ne pas en profiter pour prendre son pied, un peu perdu parfois. Vous, moi, nous, on vit, on vibre mais par moment l’ombre nous effraie, nous barre la route. Reculer, s’asseoir et pleurer ? Non, avançons à petits pas, continuons… la lumière bien que faible nous tiendra compagnie et avec prudence on évitera de trop trébucher. Le malheur donnera vie à un bonheur inattendu, quelle belle alchimie. Il faut du temps pour s’en rendre compte, pourquoi en vouloir aux « autres » puisque nous avons toutes les clés entre nos mains. Ne râlez pas, le trousseau peut-être lourd et encombrant mais c’est nous qui le détenons. Trifouillons la serrure « Sésame ouvre toi ! » ; à nous le trésor d’Ali Baba. Pas de pièces d’or, ni de pierres précieuses mais de la vie à n’en plus finir. Oui nous sommes immortels, à nous de nous y préparer, notre corps un jour ou l’autre pourrira enfin et fini les impôts, les prothèses de cœurs, les comptes en banque, nous deviendrons vent, soleil, pluie, arbre, fleur. La mascotte opte pour Koala !!! Se sentir immortel est une sensation de bonheur intense, la souffrance, la maladie, la vieillesse perdent de leurs superbes, nous sommes depuis toujours infinis ! Pourquoi ne pas être optimiste, pourquoi ne pas voir la jambe qui reste plutôt que celle qui est amputée, pourquoi croire qu’après la boite en pin plus rien. Mes escapades de plus en plus fréquentes en forêt perdue me le confirment, nous sommes natures et ces quelques secondes en « VIP » (vraies invalides personnes) ne sont qu’une sorte d’entraînement pour devenir meilleurs. Dommage certains se le gâchent en agrafant leur RIB, d’autres en épinglant leur paraître. Que nos jours présents et futurs soient remplis de silence, d’observation, de réflexion.
Bout de vie rentre dans sa dixième année !!! Eh ben ! Y en a eu des prothèses sur cette piste un peu cabossée. Dix ans de partage, d’émotions, 11 stages de plongées, cela fait quelques millions de bulles, les mérous ont cessé toute comptabilité. Les poissons n’ont pas le même système métrique que les bipèdes. D’ailleurs c’est de là que vient le problème. Au lieu de compter par tête comme pour les troupeaux, ils comptent en nageoire. Imaginez que très souvent les plongeurs bout de vie n’ont pas tout leur « bout ». Un « bulleur » ok mais trois nageoires, le compte n’y est pas. Le mérou est précis, derrière ses lunettes un prof de math sommeille. Y aurait-il un théorème d’Archimède qui serait passé à la trappe. Tout plongeur immergé dans un liquide devra être composé, d’une tête et quatre nageoires, inversement proportionnel à la réflexion que tout humain doit avoir. L’hiver est studieux pour les habitants des abysses méditerranéennes, mais au diable les comptes, osons le grand bain. Je suis un sale gamin qui ne cesse de se moquer, de vous surement, mais surtout de moi. L’humour nous sauvera toujours ; alors rions de nos bouts manquants. Quelques rendez-vous Bout de Vie sont déjà fixés.
Mercredi 9 janvier : Émission sur FR3 Corse Via Stella TNT 33 Sera Inseme à 18h30
Dimanche 13 janvier : Conférence que j’animerai au village de Levie en Alta-Rocca (Corse du sud) à partir de 15h30
Lundi 14 au 17 janvier : Premier stage de « sur » vie douce (complet)
Samedi 9 au 12 mars : deuxième stage de « sur » vie douce. Envoi de dossier d’inscription à l’adresse mail habituelle bout2vie@wanadoo.fr
Lundi 24 au 28 juin : Des cols et l’école. Un peloton de 6 cyclistes amputés partiront de Bastia en étapes jusqu’à Porto-Vecchio. Vélo le matin rencontre des scolaires l’après-midi.
Dimanche 8 au vendredi 13 septembre : 12éme stage de plongée Bout de vie, inscription bientôt en ligne.
D’autres rendez-vous vous seront dévoilés tout au long de l’année, n’oubliez pas de renouveler votre carte d’adhésion 2013.
Pace e salute !
A pluche !
Vive la diversité…
16 décembre 2012Le Team Jolokia 2013
J’achève une semaine parisienne le cœur léger, un marathon de rendez-vous ! Il serait trop long et assez ennuyeux de vous dresser l’interminable liste de mes entrevues mais chacune avait la même sonorité : la différence peut être une chance. Deux sommets tout de même ont marqué ces sept jours. En premier, le prix de la Solidarité par France Bleu et la Selection du Reader’s Digest. La 10éme édition fut remplie d’émotion, les 10 associations nominées par les auditeurs et lecteurs avaient fait le bon choix, 10 motivations différentes mais toutes justifiées par l’envie de partage. Vagdespoir présidée et créée par Ismaël Guillorit, m’a convaincu et son premier prix est tout à fait mérité. Son discours est une bouffée d’air frais, pas de misérabilisme, pas de noirceur, son handicap il en a fait une force, son discours m’a plu. Loin de ce que certaine fédération véhicule il est la réincarnation de l’optimisme. Si certains veulent s’adonner aux joies du surf Ismaël et ses potes seront là pour vous accueillir. Sans bras ou jambes, mobilité ou pas tout ça n’est qu’une simple spécificité, ne vous inquiétez pas vous serez grisé par la houle d’Atlantique et surpris par la glisse que Vagdespoir vous offrira. En deuxième ce fut la grande soirée de présentation du Team Jolokia 2013, dans le somptueux et historique hôtel de la Marine, état major de la Royale, était réuni des faiseurs de rêves. Eric Bellion skipper de cœur et d’énergie renouvelable présentait son nouveau Team. Après avoir battu le record à la voile entre Lorient et l’île Maurice avec un équipage mixte, valide et moins valide il lance le programme des années à venir. Un 60 pieds de course hauturière composé de 20 garçons et filles issus de la diversité. Leur but, donner leur meilleurs pour s’aligner sur les plus grandes transats du monde. Fastnet, Sydney Hobart, Québec-St Malo… La partie ne fût pas si simple, une sorte de logique aurait été de prendre un « spécimen » de chaque, un handi, un cassé de la vie, un vieux, un jeune etc etc. Mais ce n’est pas ça l’équipe gagnante de la diversité. 130 candidats furent sélectionnés et la Marine Nationale mis à disposition toute une série de tests, des entretiens, de la psychologie de terrain. Une découverte du candidat qui n’est pas là par son statut mais par ses compétences et son désir d’intégration au projet. Un laboratoire pour l’avenir, les entreprises sont frileuses avec un personnel « différent ». Un cinquantenaire sera vu comme frein à l’essor de la boîte alors qu’il pourrait amener son expérience, un handi est mis à l’écart car le manque de connaissance sur ses compétences vont l’isoler, un issu de l’immigration est rarement perçu comme un atout mais plutôt comme une source de problème… Considérant la diversité comme une véritable valeur ajoutée, les équipiers ont été recrutés en fonction de leurs compétences mais aussi en tenant compte de leurs facultés originales qui peuvent enrichir l’équipe .Team Jolokia est l’antidote du sectarisme, l’équipage sélectionné de 20 personnes est une sorte de tour de Babel avec un leitmotiv donner son meilleur pour faire avancer au mieux ce beau bateau. Le projet est soutenu par de grandes sociétés qui ont compris l’importance d’une telle expérience, je suis convaincu qu’il sera la genèse d’un avenir plus serein et dynamique en entreprise. Bravo à tous !!!
Cette semaine est une sorte de jardinage j’ai répondu à l’invitation de beaucoup de personnes prêtes à m’épauler dans ma « croisade », les graines sont plantées. Je suis convaincu, que de tous ces rendez-vous quelques arbres vont en surgir. Pour conclure ce billet je voulais remercier du fond du cœur toutes ces personnes qui m’ont offert leur sourire dans ce mois de promotion pour mon dernier livre. J’ai senti beaucoup, de tendresse, d’émotion, de respect, vous m’avez ému au plus profond de moi, si par moment quelques ombres me frigorifient vous êtes ces chandelles qui m’éclairent et me réchauffent, merci du fond du cœur…
A pluche !
Nuit du Tour à Porto-vecchio et annonce de la première plage handi…
6 décembre 2012Depuis 6 ans Laurent Benezech parrain de cœur de l’association donne beaucoup de son énergie pour organiser une équipe Bout de Vie à chaque occasion de l’Etape du Tour de France Mondovélo. Une course cyclo-sportive de montagne, quelques jours avant le passage de la caravane, est ouverte au public, 10 000 concurrents du monde entier et quelques coureurs non-entiers au maillot du dauphin à la queue coupée ! Le but étant de récolter des fonds pour l’association, La Fondation la Française des Jeux et Axa Atout cœur en sont les mécènes.Cette année c’est la centième édition du Tour de France et de plus le départ sera donné de Porto-Vecchio en Corse du sud. Laurent me suggère une idée : Pourquoi ne pas monter une équipe de 6 cyclistes amputés et réaliser une traversée de la Corse par étape pour arriver à Porto-Vecchio la veille du départ du Tour de France. L’idée est lumineuse, le matin nous pédalerons ; l’après-midi nous rencontrerons les scolaires pour les sensibiliser aux accidents de la route et au sport de haut niveau avec un bout en moins ! Françoise et Gilbert Lippini s’associeront à nous, ils ont créé l’association Adrien Lippini en hommage à leur fils tué sur la route le 14 juillet 2009 alors qu’il s’entrainait en vélo. Depuis ils sillonnent la Corse pour rencontrer les usagés de la route et surtout les jeunes, ils ont imprimé des plaquettes en plusieurs langues de comportement sur la route envers les cyclistes. Entre temps la mairie de Porto-Vecchio organise la Nuit du Tour le samedi 8 décembre, une grosse soirée pour présenter aux citoyens cet événement, ils veulent que je m’associe à ce projet. Un film retraçant mon parcours sera diffusé à 18h au centre culturel de la ville avec une signature du livre. Mais un Cabochard sommeille toujours en moi ! Je suis flatté par l’honneur que me fait la commune mais depuis quelques années un point noir me chagrine, m’irrite même, la cité du sel fait partie des 10 plus belles plages au monde, élection en 2010, mais aucune n’est adaptée aux personnes en fauteuil. J’accepte les honneurs mais il y aura une condition, le jour du départ du centième Tour de France la commune inaugurera une plage pour handi. Je surprends, on ne s’attendait pas à ça. Je suis têtu, borné mais c’est ma seule condition ! Sans ciller le maire de la commune et son équipe ont accepté ma requête et samedi soir nous pourrons officiellement annoncer que Porto-Vecchio mettra tout en œuvre pour accueillir les touristes du monde entier en fauteuil. Il y a deux ans j’avais forcé la main à ma commune de Bonifacio, depuis tout le monde s’en réjouit. Je peux vous dire que cela me remplit de bonheur enfin les esquintés de la vie pourront profiter des joies de la Méditerranée.
On vous attend nombreux samedi 8 décembre à partir de 18h soir au centre culturel de Porto-Vecchio pour fêter tous ces événements ensemble.
Ma différence c’est ma force…

Été 2013 on pourra enfin voir cette scène sur une plage de Porto-Vecchio
Carte postale : votre avis nous intéresse…
9 novembre 2012 Ceci est le projet d’une carte postale qui sera offerte, votre avis nous intéresse. Idée de France Barbé.
Laissez vos commentaires ici et non sur FaceBook pour que tout le monde puisse y participer, merci de cette attention…
Ayeltgnu, le défi d’une vie debout
12 octobre 2012Ayeltgnu le défi d’une vie debout…
Bientôt dans les librairies prés de chez vous mon deuxième livre. C’est vrai que ça fait un peu : « Le mec qui se la joue » mais pourtant l’écriture me séduit de plus en plus, les mots m’amènent à une réflexion intense et intime. Je ne pourrai jamais oublier le livre de Patrick Ségal : l’homme qui marchait dans sa tête. La lecture n’était pas mon fort mais en une nuit je le dévorais, je m’en imprégnais. L’hôpital devenait un simple support, mon âme s’évadait avec cet homme paraplégique qui courait seul le monde. A la sortie de mon premier livre j’ai reçu et conservé beaucoup de lettres d’anonymes qui à leur tour se sont dévoilés et j’ai senti que mes maux étaient rentrés en connexion avec les leurs. L’amputation peut-être autre que physique, perdre un proche, un emploi, un rêve est certainement aussi violent qu’une mutilation. Alors dans quelques jours mon deuxième ouvrage ne sera pas loin de chez vous. En fil rouge ma descente en solitaire du fleuve Yukon, 6 gamins sur les premiers kilomètres pour conjuguer le verbe « partager » puis l’immensément grand, le miroir quotidien de notre vie de dingue, qui nous, qui vous, embrume. Je ne pouvais plus tricher, j’ai réglé les comptes avec mes démons, et de temps à autres des événements absolument différents surgissaient mais toujours teintés de près ou de loin du partage. Je vous amènerai en Antarctique où quatre jeunes seront les pionniers des terres australes, s’en suivra l’ascension du plus haut volcan du monde composée d’une équipe de bras cassés. La prison de haute sécurité vous enfermera dans ce milieu très austère mais avec des hommes en quête de lumière. La mascotte a pris la plume pour vous conter comment ce grand gosse un poil cabochard se comporte loin du monde. Je ne veux pas tout dévoiler et vous laisse le plaisir de le décortiquer. En conclusion des témoignages d’amis qui se sont lâchés sur ma personne, Dume m’a égratigné, c’est grâce à lui que je me suis ouvert aux autres. Franck, Thierry, Eric, Fabien, Chris, Bixente, Jean-François, Emmanuel, Gunther ont sorti leurs plumes pour apposer des mots sur mes humeurs parfois excessives mais toujours fondées de bon sens. Ayeltgnu signifie en Tinglit : Tu as de la chance. Oui j’ai eu de la chance de perdre ce bout de vie, il m’a ouvert les yeux et m’a fait fuir un monde qui n’était pas le mien. J’ai choisi en boitant un sentier que j’ai dû ouvrir, aucun n’était passé avant. Normal c’est ma route et je ne suivrais jamais la trace de qui que ce soit. Alors j’ai gravi pas à pas cette montagne, les ronces m’ont égratigné, par moments des blocs de granits m’ont barré la route, plutôt que de perdre l’énergie à les briser pour passer je les ai contourné ; un détour qui m’a amené sur d’autres voies. De temps à autres en me retournant je constatais que ce n’était pas si compliqué en fait d’avancer. Le bruit des autres qui jugent était trop loin maintenant pour que je les entende. Une chose incroyable m’est arrivé en arrivant au sommet j’ai compris qu’il y en avait un autre et que la série serait infinie. Si vous avez envie d’ouvrir votre propre chemin ce bouquin peut vous aider sans vous assister mais je suis sur qu’il vous donnera espoir. En tout les cas je l’ai écris pour ça. Sur ce billet j’attends de vrais commentaires après votre lecture. Le vrai compliment sera le sincère, celui qui me fera avancer dans ce domaine que je découvre et que je compte explorer. Un cabochard littéraire on aura tout vu…
La préface de Nicolas Dubreuil est magnifique, lui le frère de glace m’a éclairé sur une traversée fascinante, le voyage de l’intérieur…
Bonne lecture et à pluche.
La presse en parle.
8 octobre 2012Epilogue d’Arcticorsica…
8 octobre 2012
Après 116 jours d'effort, la récompense...

Les scolaires m'attendent aussi, un vrai bonheur de partage...

Notre différence, c'est notre force...

Retrouvailles avec mon filleul...
Arcticorsica est déjà inscrit dans mon passé, le sablier du temps n’a pas de patience avec les rêveurs, il file vers le futur sans se préoccuper de nous pauvres chronophages. Les souvenirs s’embrouillent, pourtant tout s’enchaîne comme par magie. Valentin m’a fait la joie de venir à l’arrivée, je suis chanceux qu’il soit là. Je sais que des surprises m’attendent mais je dois rester concentré. Un bateau, tant qu’il n’est pas solidement amarré à quai, n’est jamais arrivé, Immaqa le sait. Je dois lui rendre la confiance qu’il m’a faite pendant ce long voyage. J’ai convenu que je passerai la ligne du phare des Lavezzi vers 11h, quelques bateaux seront là pour m’accueillir mais Véro m’a caché des choses. Un SMS du directeur de l’école des primaires m’annoncent un peu de retard, je vais en profiter pour me relaxer. Je trouve une « plagette » pour beacher mon beau kayak, je pratique une longue série de respiration et je m’endors. Oui vous avez bien lu, je m’assoupis quelques minutes. Va falloir y aller les copains ! Je fais un dernier tour au travers des blocs de granit et pars vers la fin de mon rêve. Le vent s’est mis d’Est, il va m’aider. J’avance à bon rythme, le premier yacht me rejoint, Yves et Véro2, accompagnés de mon filleul, de mon oncle et de Loïc. Je les salue mais je dois garder les mains sur les pagaies, je devine la passe de l’îlot du Beccu, derrière surgira le phare le plus sud de France. Un pneumatique droit sur moi, les caméras, Valentin et ma « Vrai ». Je sens une grosse boule surgir de je ne sais où, je ne veux pas me déconcentrer. Marc-Dominique pratique une savante manœuvre avec son embarcation pour se coller à moi, Véro me prend la main, je me transforme en Marie-Madeleine. Mais je n’ai pas fini, je dois me reprendre, le vent légèrement de travers, m’oblige à vite retrouver ma cadence. D’autres bateaux arrivent, j’essaie de saluer tout le monde sans perdre ma concentration. Je devine le coin Est du phare bientôt je verrai son nom inscrit sur sa face Sud. Ca y est, je l’ai passé, en premier lieu je contacte par VHF le sémaphore de Pertusato qui officialisera mon arrivée à 11h46, le personnel de veille de la marine nationale me félicite, je n’arrive plus à parler, je suis comme choqué. Je dégoupille un feu de bengale de sécurité et me laisse porter par le vent. Au fur et à mesure que j’avance je m’aperçois que tous les scolaires sont sur les cailloux avec des grands dessins pour m’accueillir. Je leur envoie des baisers, je ne suis plus sur terre, je crois que je vais me réveiller. Je les rejoints sur le ponton de l’île, Alain fait sauter une bouteille de champagne et m’arrose, je saute à quai au milieu de tous ces gamins qui m’ovationnent, je suis aux anges. J’embrasse Eric le directeur et tout les enseignants. Norra et Jo Zef passent de mains en mains.
Ca y est je l’ai fait… La journée n’est pas finie, Patrice et Marion correspondant de TF1 me coincent pour recueillir à chaud mes impressions, Fabrice le réalisateur du film de cette aventure est lui aussi avec sa besace de questions. Véro m’observe, elle devine ce qu’il se passe dans ma tête de sauvage. Les enfants rejoignent la plage des Lazzarine, je leur ai promis de me joindre à eux pour le casse-croute. Valentin est la première personne qui a pris mes amarres, il n’en pouvait être autrement. Mais la journée n’est pas fini à 16h j’ai rendez-vous à Bonifacio avec tout ceux qui n’auront pas eu la chance d’être en mer. Je repars en kayak et m’offre un vent portant, je peux envoyer mon cerf-volant qui me permet d’avancer sans forcer. La cité des falaises se dévoile, toujours aussi imposante, elle semble m’attendre depuis si longtemps. D’autres amis me rejoignent en bateau, je savoure ces moments précieux. Puis le goulet qui me mènera au port s’offre à nous. Les bateliers à chaque passage, racontent aux micros mon parcours, les touristes enthousiastes rapporteront un souvenir de plus de l’île de beauté. L’effet venturi se fait sentir et ce petit kilomètre qui me sépare du quai va se montrer sportif. Je reprends le rythme, le vent contraire ne fait plus peur, c’est devenu un confident de voyage. Encore un bateau, Wilfrid amène un ami journaliste pour photographier ce moment privé, je sens dans ses yeux beaucoup d’émotions, Hervé écrira un article très touchant sur mon périple. Le bateau des scolaires me rattrape à quelques encablures du quai d’honneur, les gamins sont déchainés, leurs chants arrivent presque à couvrir le bruit des sirènes des bateaux. Le maire de la ville et vice président de l’assemblé de Corse m’ouvre ses bras, on est des amis de longue date. Ce n’est pas un officiel mais un pote avec qui j’aime me confier. Puis je découvre au milieu de cette foule des visages familiers, Steve, Stéphanie, Thierry u Dolfinu compagnons de vie de l’asso, ma tante… Je ne cesse d’embrasser tout le monde, trois charmantes représentantes de la société Corsica Tour, partenaire du projet sont là… Je ne pourrais citer tout le monde mais cette arrivée est plus belle que je ne l’aurai imaginé. Beignets au bruccio et pain des morts accompagnés de champagne pour des retrouvailles qui font du bien. Mais pourquoi en rester là, un diner pique-nique au coin du feu sur une plage nous permettra de gouter ensemble aux joies de ce que ces 4 mois d’aventures m’ont apportés…
Ce billet clôturera mon journal de bord Arcticorsica mais pas mon blog et je profite de cette bafouille pour vous remercier. Sans vous mon voyage aurait été plus terne, plus sombre, vos messages m’ont ému, touché, boosté. Ce trip de prime à bord en solitaire ne l’était pas, vous étiez toujours un peu présent.
Pour ceux qui souhaitent continuer à lire mes périples, en avant première mon livre Ayeltgnu le défi d’une vie debout, est, avant sa sortie officielle du 18 octobre, en vente sur le site de mon éditeur Au coin de la rue. En fil rouge ma solitude du fleuve Yukon que j’ai eu la chance de pagayer été 2010 et quelques anecdotes « cabochardesques ».
Petit cadeau un clip de quelques secondes : Attention cette vidéo est une exclusivité planétaire. Pas conseillée aux grincheux, rabat-joie, matérialiste, tueur de rêve…
A pluche…