Que ce fut dur…

4 septembre 2012 par Frank Laisser une réponse »
Aprés avoir gravi la premiére cote de la journée...

Après avoir gravi la première cote de la journée...

Depuis Stockholm j’ai englouti 1585km en vélo-poids-lourd et à ma grande surprise plus j’avance plus je récupère vite et bien. Mon problème de tendinite semble s’être envolé et le moignon tient bien le choc. Ma selle en cuir a pris forme et elle devient confortable même si par moment je ne suis pas si à l’aise que l’on me l’avait prédit. Donc ce matin je reprends la piste cyclable R7 pour croiser la R9 qui m’amènera au bord du Rhin. Pour commencer je retrouve encore une route en terre qui monte, je râle ! Enfin un beau et bon goudron, mais devant moi se dresse un mur ! Une route sans virage droit devant moi, un 10% bon poids ! Je me cale et ne lâche pas le morceau, de bleu que ça monte ! 1600mts de folie, je tire mes trente kilos de barda, je transpire comme un malade, j’y arrive. Yes I’m a free man. Tout à l’air d’avoir tenu le choc. Je poursuis, là bas je vois la plaine du Rhin mais cette maudite piste n’y va pas directement. Je suis tenté de la lâcher et de m’aventurer au petit bonheur la chance dans les méandres des villes que je devrais traverser. Je me raisonne suivons la piste ce n’était qu’un accident. En pleine cambrousse alors que les panneaux indicateurs ne dépassent plus les 20X20 cm, j’aperçois par pur chance R9. On bifurque vers le Rhin et sa « planitude ». Je mouline ça monte, ça descend mais gentiment. Puis devant nous l’Everest, le Cervin sans corde, l’abysse des Marianne en apnée, je stoppe tout, je ne peux en croire mes yeux. Une ligne droite montante de plus ou moins 2000mts à 20%, je ne savais même pas que cela existait !!! Le mini panneau R9 confirme que c’est cela que nous devons gravir. Je ne me dégonfle pas, je positive, aujourd’hui c’est la rentrée pour beaucoup de monde nous on est des « to be free » mais quand même c’est de l’inhumain… Je fais  à peine 300mts que j’explose, impossible de pédaler, donc je pousse. C’est incroyable comme ça monte, si en Corse du sud en ce moment c’est le déluge ici pour une fois c’est enfin l’été et je peux vous dire que je sue à grosses gouttes. Vu que c’est dur il faut mémoriser l’effort, un film est prévu alors je fais l’acteur. Mais non je ne suis pas atteint de « dinguote » mais comme j’en bave, je fixe la caméra sur les bords du chemin. Je cale le vélo contre un poteau, monte le caméscope 200 mts plus haut et la branche puis redescends faire l’acteur, etc etc… Au moins ça me change l’esprit. En haut du Chomolungma du jour je me réjouis de l’avoir fait, pas de sensation de blessure donc tout va bien à bord. Je fais un plein des gourdes chez une vieille dame qui est sous le charme de ce que je viens de faire et poursuis. Rebelote et dix de der, la même mais un peu plus courte !!! Je suis scotché et dire que si j’avais lâché cette maudite piste en passant par la pieuvre de Frankfurt je serais en train de pédaler à 20 de moyenne le long des berges du fleuve. Je serre les dents et gravis la piste, ce n’est plus de la sueur c’est les chutes Victoria, je suis en nage. Finalement j’arrive sur une arête qui domine l’immense plaine couverte par une chape de pollution. J’en profite pour faire un break casse croute. Je me sens bien je me palpe et ne sens aucune contracture, je fais sécher mon moignon et m’assure un bon gueuleton équilibré. Je reprends ma « pédalerie », ça y est ça descend, mais la route est couverte de gravier et surtout de mousse verte. J’évite de faire l’andouille pour ne pas me retrouver à quatre pattes nez à nez avec un écureuil me ramassant les bouts manquants ! Finalement je suis dans le plat pays, au fait j’ai lâché la R9, mouton un peu mais pas tout le temps. Je fais un pointage GPS  pour poursuivre ma route et tente de m’approcher du Rhin qui doit avoir sa piste cyclable. Je croise des cyclistes et là ils m’assassinent. Pas de voie cyclable sur la rive Est que de l’autre côté et le pont est 8km plus au nord. Eh ben, c’est la journée « on est pas des tafioles » !!! Je refais un plein d’eau, 5 litres déjà bu depuis ce matin 7h. J’essaie de mémoriser leurs charabias. Je passe à travers une zone industrielle avec la route coupée par des travaux alors je coupe à travers champs puis enfin enjambe le fleuve. Je suis un héros, un grand… Un couillon ouais !!! Devant moi un immense panneau en allemand et en français décrivant les pistes cyclables du Rhin aussi bien d’un côté que de l’autre, oui je répète de chaque côté du fleuve !!! Sacré canards (encore une histoire d’o) je me suis bien fait avoir par ces domingeros. Je  trouve la piste symbolisée par le drapeau de l’Europe qui va me mener jusqu’à Bâle sans aucune cote à gravir… Je suis un peu crevé et me pose au centre de Worms, dans une auberge… Non la mascotte pas de jeu de mots ringards avec les habitants de Worms, ce ne sont pas des vers de terre… (Worm signifie ver de terre en anglais)

A pluche !

4 commentaires

  1. Rien ne te resiste c’est super tu as un sacré courage. Bisous MChristine

  2. so dit :

    içi la bretagne nord. pas d’exploit pour la bretonne. un excellent bain en fin d’après midi. la mer est bonne, très bonne même. les crêpes t’attendent quand tu veux chez nous, avec grand plaisir. sophie

  3. yoann dit :

    BoNjour , Frank , joZef et NoRa , quel beau parcours , que vous avez déjà parcouru . Bonne route a toutes la team . un gros bisous a vous tous ,et vous etes la « Team des FREE MAN  »
    BiZH A PLUCHE.

  4. Colibri dit :

    je suis de retour et très contente de te lire…..Je viens de vivre une sacrée aventure avec ton ami Dolfinu et continue à vibrer avec toi ! Je suis vraiment entourée de « fadas »….. allez bonne continuation. J’tadore

Laisser un commentaire