Le petit sauvage…

5 octobre 2009 par webmaster Laisser une réponse »

024Le petit sauvage…

Juillet 93 le petit sauvage qui était en moi se réveillait, je venais de tout lâcher, entreprise familial, copine, appartement, confort, rang social …

Tout le monde me prenait pour un fou, tout le monde croyait que j’allais retrouver la « raison » enfin, leurs raisons.

Mais non je partais…

J’avais même fait des cartes de visites avec ce titre : SDF des mers.

Le grand garçon responsable brisait son carcan pour devenir le petit sauvage …

Je prenais mes quartiers d’été aux îles Lavezzi et mes journées n’étaient consacrées qu’à la recherche de trésors sous marin !

L’automne arrivait et les touristes partis je me retrouvais enfin seul, je me culpabilisais en me disant : « Pendant que toi tu ne fous rien, les autres travaillent… »

Les premiers coups de vent me permettaient de comprendre certaines choses et me donnaient raison et puis un jour de grand vent un pneumatique rouge venait se réfugier dans la crique du petit sauvage, deux femmes à son bord se retrouvaient prises au piège des Bouches de Bonifacio.

Je les accueillais en pensant perdre ma tranquillité du moins je croyais.
Bien sûr je leur déconseillais de repartir par ce coup de Libecciu et leur proposais l’hospitalité. Pendant trois jours elles resteront sur le Cabochard et comme si l’on se connaissait depuis toujours chacun de nous se livrait.

Je leur parlais de mon choix de vie, elles me parlaient de leur amour interdit : « deux filles qui s’aiment c’est pas beau disent les gens ! »

Sans tabou notre connivence s’accentuait et un jour la brise repris le dessus et mes deux « Vendredis » repartaient vers leur destin moi vers le mien.

De temps à autres les autorités maritimes venaient me rendre visite et me livraient quelques victuailles et à ma grande surprise ils me remettaient un petit colis qui contenait un livre de mes deux anciennes « naufragées » :

Le petit Sauvage d’Alexandre Jardin.

Un petit mot griffonné à l’intérieur me faisait rougir et par une longue nuit de tempête je devais le dévorer, un peu je riais un peu je pleurais.

Ce livre c’était un peu le petit sauvage que je devenais.

Depuis quelques jours je l’ai ressorti et me délecte de le relire.

Si vous aussi vous êtes fatigués par les adultes qui ne font que compter, spéculer, additionner, corrompre, polluer, qui ont assassiné les verbes aimer, partager, dévoiler, épauler, écouter.

Si comme moi vous sentez que vous pouvez devenir un boulimique de la vie, lisez le et laissez sortir en vous le petit sauvage que tout le monde possède.

Je crois que vous appréciez les conclusions de Jo Zef mais si vous le retrouvez toujours en final des articles c’est qu’il a connu avec moi des « Maux de faim !!!  »

A pluche et vive les petits sauvages…

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