Kusanaq

23 avril 2014 par Frank Laisser une réponse »
Au bout du monde...

Au bout du monde...

Kusanaq* C’est très beau*

Ilulissat : latitude 69°13’N   51°06’O  température -11° ; 300 km au nord du cercle polaire.                                  Le bimoteur Dash stoppe ses machines, je foule enfin le sol gelé du pays d’Apoutiak. Il est là en face de moi, une étreinte fraternelle nous unis enfin. On a des choses à se dire mais les mots manquent, on a toute la vie pour se les dire. Nicolas est doublement ému, mon arrivée est une sorte de  relais avec ses proches qui lui ont rendu visite et qui rentrent au pays des gens qui parlent fort. Le nomade ne doit pas se retourner, la trace, c’est devant qu’elle doit être faîte. Nous rejoignons notre camp de base qui est un groupement de containers savamment agencés en confortables chambres. Ce lieu est à disposition des travailleurs du cru ; pilotes d’avion côtoient, le reporter en transit, mécano partage la cuisine commune du guide polaire. Des pièces qui s’animent aux grés des récits quotidiens forts en adrénaline. Heureux comme un ours polaire reput en « barbaque » de phoque, j’écoute, j’apprécie mais surtout je ne dis rien, ici je suis touriste et quand on a ce statut la moindre des choses c’est pratiquer le silence. Niko me fait visiter le patelin, 5000 âmes y vivent à l’année, une vraie mégapole pour le Groenland qui ne compte que 56 000 habitants. L’économie locale est basée sur la pêche aux flétans et à la crevette, le tourisme pointe le bout de son nez et déjà quatre hôtels de haut standing y ont ouvert leur porte. Pourvu que les locaux puissent gérer ce gain si vicieux. Mais nous ne sommes pas là pour faire les touristes, il y a un défi à organiser, j’en connais là-bas au sud qui trépignent d’impatience. La mer est libre de glace, à pied nous nous rendons au lieu prévu pour le premier bain, les derniers jours ont apporté beaucoup de neige et l’accès à la « plage » qui n’est qu’une dalle de grés est blanche et glissante à souhait. Nous échangeons sur les points sécu qui seront la clé de la réussite de l’aventure, ici l’improvisation n’aura pas sa place, discipline, rigueur, et anticipation seront les mots clés de cette belle page qui va s’écrire. Mais l’aventurier à l’estomac au fond de la prothèse alors avec mon « frangin » nous dévalisons la superette pour nous préparer un plat de pâte à la crevette en guise de diner de gala. Les assiettes fumantes nous titillent les papilles, le calme dans la cuisine est scandinave, mais un invité surprise nous rend visite.

Salut les gars, je peux m’assoir avec vous ? Je m’appelle Francis.

-Tu veux un plat de pâte ?… -Non merci j’ai déjà mangé…

– T’as amené ta guitare au Groenland !!!

– Ouais je suis chanteur !!!

Improbable, incroyable surnaturelle Francis Lalanne … Un concert privé  rien que pour nous avec des confidences fraternelles, vous avez dit privilégié !!!

Un cabochard pris par les glaces

Un cabochard pris par les glaces

Si la vie de pêcheur est dure ici c'est un combat incessant...

Si la vie de pêcheur est dure ici c'est un combat incessant...

Le flétan qui sera transformé est envoyé vers le Danemark.

Le flétan qui sera transformé est envoyé vers le Danemark.

Une rencontre improbable...

Une rencontre improbable...

Entre vous et moi...

Entre vous et moi...

3 commentaires

  1. Karine dit :

    Toujours des rencontres improbables et dire qu’il n’y a pas de hasard !
    Des choses simples à partager, des récits à écouter des nuits entières, des découvertes et le silence.
    Encore une belle étape entre potes. Merci la Vie.
    Merci de partager.

  2. jean louis dit :

    Dur d ouvrir une biere quand on boit pas d alcool

  3. Catherine dit :

    En quelques ligne voici plongée au cœur de cette nouvelle aventure !
    Bon courage pour les derniers préparatifs sécu et autres.
    Frank as – tu prévu pendant l’expédition dans le grand nord, quelques crêpes et miel pour ton complice de toujours Jo Zef ? Bises à tous.
    Belle aventure à tous !

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