Little Free Man…

18 juin 2013 par Frank Laisser une réponse »
Quand le solitaire devient solidaire magie des maux!

Quand le solitaire devient solidaire magie des maux!

Les étudiants ont eu finalement droit au BAC philo mais ce thème n’est pas apparu : Faut-il souffrir pour s’approcher du bonheur ?

Nos histoires personnelles nous permettent de développer nos propres images de références qui seront les piliers de nos vies respectives, ce week-end j’ai eu le bonheur et le privilège de couler encore un linteau de béton et d’acier dans ma modeste vie d’aventurier à cloche pied.

Une piste en terre perdue au milieu de la poussière acre, du maquis sec et de quelques torrents égaux à eux même, hostiles et isolés. Deux véhicules tous terrains saupoudrés d’une fine couche de glaise desséchée stoppent leur machines, les cigales nous accueillent ce qui nous prédit une journée caniculaire. Je ne suis pas seul ce qui étonne les corneilles postées sur un chêne liège, têtu, obstiné et un poil cabochard, je m’étais juré, promis, d’amener dans « mon » maquis un gamin « différent ». La Joelette est vite remontée et nous voilà parti sur le bout de ma prothèse ! J’ai démaquisé une sorte de sentier pour pouvoir passer sans trop d’embuche mais pas trop, histoire que l’égaré ne puisse pas détecter la sente qui le mènera à mon repère de corsaire en cavale ! Le parcours est accidenté mais n’est ce pas le prix à payer pour arriver à l’Eden ? Je suis le guide de tête, le père de mon jeune aventurier me sert de frein en arrière garde. Il fait chaud, mes godillots mordent la terre, à chaque pas je dois crocheter le sol pour ne pas partir dans le vide, aujourd’hui je n’ai droit à aucune excuse. Je ne sais pas si les gouttes qui ruissellent sur mon corps sont de chaleurs ou de tension, peut-être des deux. Des vaches sauvages, il en existe encore beaucoup dans cet oasis oublié, détalent aux bruits de notre progression, elles n’hésitent pas et foncent à travers ronces et autres pièges, des décennies qu’elles ont perdues le fil de l’agriculteur. La seule roue suspendue, de cette magnifique invention qu’est la Joelette, permet à mon jeune ami d’encaisser les trous et blocs de granit qui sont surmontés. L’effort est intense mais le sourire en dit long sur la joie qu’éprouve ce jeune homme. Finalement le tipi apparait, ce sera le camp de base, grillade sur une pierre de granit et bien-sur, un dessert suggéré par les mascottes, fraises du coin sous une montagne de glace à la vanille. Véro avait la lourde tache de convoyer la glacière, Jo Zef surveillait du bon œil l’évolution. Mais il fait chaud et le torrent nous semblerait une sorte de baptême fraîcheur. Le jeune homme trépigne, il en veut encore, mais je n’ai plus de sentier propre, il faudra évoluer en terre inconnue, au diable la sagesse, allons-y ! Nous reprenons Nord-est, il faut être prudent car à travers le maquis les muriers sauvages peuvent nous griffer profondément la peau, la mienne est assez « rayée » d’ailleurs. Les sous bois ont encore gardé la fraîcheur de cet hiver et finalement un bout de plage apparait, un clin d’œil dans mon dos et j’ai de suite compris que mon hôte était prêt à encore plus d’aventure. Je me lance dans le torrent, l’eau me monte mi-mollet, je sais, je suis un peu fada mais la vie sans folie vaut-elle le coup d’être vécue, derrière c’est le bonheur qui se réincarne, des bulles sortent de ma prothése, magui (bol) fait sont premier bain… Vous, je, me définissez souvent comme un free man, je crois qu’aujourd’hui un little free man est venu à ma rencontre. Quand certains mettent des points sur les maux de nos vies cabossées je les efface pour les remplacer par des virgules…

Mes chers élèves le thème de philo de l’année prochaine sera cette phrase du philosophe chinois Gao Xingjian :

Les souvenirs ne sont en général, jamais exempts de  souffrance.

A pluche Little free man take care !

8 commentaires

  1. Audrey (Ellen) dit :

    Super aventure pour ce p’tit gars. Son sourire en dit long.

  2. Waltz dit :

    La philosophie je n’en ai jamais fait, l’image parle d’elle même , il jubile le gamin pas besoin de philo pour lui.

  3. jean-luc dit :

    Super,que du bonheur ce petit bonhomme,il a un sourire radieux,la c’est tout a fait le Frank Bruno que je connais,on un être avec le cœur sur la main!!!!!

  4. festor dit :

    La souffrance est un sujet qu’il faut connaitre pour en parler. Nos bobologies ne sont que des babioles lorsque l’on compare ce que certain endurent au quotidien. Moi je pense qu’il faut juste accepter de vivre et souffrir en fait partie. Et puis tant que l’on souffre, on a de la chance… car cela veut dire que l’on est en vie. Un jour comme beaucoup j’ai croisé dame souffrance. Elle m’a même accompagné un long bout de chemin. Je crois même que souvent je sens son souffle me défriser le peu de cheveux que j’ai sur le crane. Pourtant j’ai presque appris à l’aimer. Car elle me permet de toujours mieux connaitre mes limites. Ce n’est pas une punition mais juste un signe de mon corps qui me dit stop.
    En ce qui concerne la joelette et cette ballade dans le maquis, tu as sans nul doute fait la plus belle page d’histoire de ton livre de vie… Car je suis convaincu que tu as du gagné des sourires qui ne valent que le bonheur à l’état pur. BRAVO sir Bruno mais faut que tu arrêtes. Sinon je vais continuer à APPLAUSE 😉

  5. vincent dit :

    Hey franck, encore merci pour cette super journée avec toi et bravo pour le texte. Le goût du steack cuit sur le granit mérite le 4 étoiles au guide michelin et restera parmi les grands moments culinaires de ma vie !. Le chemin de la liberté etait bien cabossé et quelques grosses gouttes ont perlées sur nos fronts mais le sourire de mon petit little free man les pieds dans l eau avec toi ca valait le coup non???? hey les gars ce franck il a un coeur gros comme ça !!! A tres bientôt pour de nouvelles aventures…..

  6. Jean-Marc dit :

    🙂

  7. marie de voujeaucourt dit :

    Tendre photo remplie d’émotions … A l’image de ce Franck qui donne tant de lui et si naturellement … Merci pour ce magnifique partage 🙂
    Bisous à vous tous

  8. gosset dit :

    maman d’un MATHIEU qui a vécu en fauteuil jusqu’à 28 ans, je connais la joélette et ai espéré en faire profiter mon fils il y a une dizaine d’années, n’ai pas trouvé les bras… bravo et merci pour ce petit qui a découvert un monde non aseptisé

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