Compte rendu du troisième stage de survie…

4 novembre 2013 par Frank Laisser une réponse »

L’équipe est enfin réunie, 6 personnes qui ne se connaissent pas mais qui ont la même motivation pour vivre une belle expérience de partage dans un milieu sauvage voir hostile. La vérification des sacs est des plus importantes, bien que basique le matériel doit être complet : une bonne bâche en PVC comme toit, un film plastique en tapis de sol et un sac de couchage assez chaud pour des nuits qui s’annoncent orageuses. La nourriture je m’en charge, les rations seront suffisantes pour ces 4 jours de baroude, les binômes formés devront partager leurs lyophilisés. La vallée est profonde et la première matinée sera une marche d’approche pour rejoindre le maquis dense et sauvage. Le silence est de rigueur, le vide permet une totale immersion dans ce voyage de l’essentiel. Un repas simple mais consistant, nous permet de récupérer, la sieste est aboli en terre de survie, nous reprenons la route dans une forêt épaisse et surtout dépourvue de sentier et repère. Je sens une légère tension quand je m’égare, je vous promets ce n’était pas prévu ; quoi que ? Une « plage » de sable nous accueille pour monter le camp, l’aspect isolé du coin resserre les cœurs de certains, je tente de faire accélérer le mouvement, un orage approche. Quatre bouts de ficelle, 6m² de toile camouflé comme refuge et le tour est joué, le foyer doit être adapté pour que les gamelles fassent bouillir l’eau du repas du soir. La foudre claque, le vent se lève, le feu a déjà pris de l’ampleur il résistera aux trombes d’eau qui s’abattent sur nous, nos corps sont à l’abri, mais les esprits s’évadent. La nuit nous enveloppe, elle vient tôt à cette saison, le déluge a enfin fini de jouer avec les nerfs de certains, nous pouvons improviser des bancs avec des arbres morts. Le dialogue s’instaure, mais pas du bla bla « de moi j’ai fait », la rusticité du bivouac rend les échanges simples et dépourvues de parade. C’est bon la chaleur du feu sur les mains en quête de réconfort. Pas de télé, pas de net, pas de téléphone et encore moins d’infos parasites de l’extérieur, nous sommes devenus qu’un, la survie s’installe. Une âme en peine rôde autour du camp, un renard, une belette, nous ne le serons jamais mais les victuailles sont bien rangées dans le fond de nos sacs à dos, la survie c’est aussi prévoir. Nous nous saluons et chacun va s’enfouir au fond de son duvet, je sais par expérience que la première nuit est souvent blanche.  1h30 du matin une main tente de me sortir de mes rêves, une des fille a une crise d’angoisse, l’obscurité, la bâche, le silence, elle est mal. Nous chuchotons sans affoler les copains, la petitesse du « coin chambre » l’angoisse, la bâche est seulement à quelques centimètres de son visage, la crainte l’a saisie. Les étoiles ont repris du service, la nuit semble vouloir nous épargner d’un nouvel orage, alors Sylvie installe son couchage entre ma bâche et le feu, sous la voute céleste scintillante elle comptabilisera les étoiles filantes de sa première nuit d’aventure…

7h, le soleil n’a pas encore daigner rejoindre la vallée des survivants, le seul feu est notre foyer, en silence, nos céréales nous remplissent les estomacs. La journée va être rude, notre but sera de quitter le fond du torrent pour rejoindre le sommet de la montagne en espérant pouvoir émettre un feu de signalement pour que les secours nous aperçoivent enfin ! Bien évidemment pas de sentier, il faut se tailler un chemin à travers un maquis dense et vicieux. La progression est d’environ 400mts à l’heure, les sacs accrochent, les binômes sont attentifs entre eux, Dieu que s’est dur de sauver sa peau ! Au bout de trois heures d’efforts nous atteignons un promontoire de granit à couper le souffle, d’un bout à l’autre une seule et même forêt méditerranéenne aux saveurs corsées. Pour nous récompenser des champignons rejoignent le fond de nos gamelles, la survie c’est aussi savoir trouver sa nourriture sur zone. La journée est loin d’être finie, il faut dénicher un nouveau coin pour la nuit. Des blocs couverts de mousse nous obligent à encore plus de prudence, l’autre versant de la montagne gravie est exposé plein nord, sa descente est casse patte. Encore une belle berge paumée pour ce soir, les filles montent un beau bivouac plus aéré, Marc et Lionel prennent le rythme, Jean-Louis est très attentif à son compagnon Rémi qui ne présente aucune blessure en retirant sa prothèse. Le foyer crépite, la tentation est trop forte, le torrent nous offre une sorte de piscine de vingt mètres de long, malgré sa fraîcheur automnale, je me lance dans un crawl réparateur. Je pourrai encore et encore vous parler des rires échangés, des cueillettes pratiquées, de cette fraternité installée mais ça c’est notre jardin secret…

Prochain stage où il y a encore de la place du jeudi 13 mars au matin inclus au dimanche 16 au soir. Demande de formulaire d’inscription à bout2vie@wanadoo.fr

Un souvenir ne s’achète pas il se vit…

Premier bivouac, le doute s'installe, mais il sera absorbé par la magie du lieu...

Premier bivouac, le doute s'installe, mais il sera absorbé par la magie du lieu...

La magnifience du lieu décuple nos forces...

La magnificence du lieu décuple nos forces...

Rémi en pleine escalade, vous avez dit handicap?

Rémi en pleine escalade, vous avez dit handicap?

L'équipe au sommet aprés trois de jungle maquisarde!

L'équipe au sommet après trois heures de jungle maquisarde!

Même en survie les régles de savoir vivre existent, les filles se servent en premier...

Même en survie les règles de savoir-vivre existent, les filles se servent en premier...

La descente sur la mousse est un bon entrainement de cirque...

La descente sur la mousse est un bon entrainement de cirque...

Deuxiéme bivouac, le riviére nous apaise

Deuxième bivouac, le rivière nous apaise

Les berges des torrents sont des jungles de fougére et ronce.

Les berges des torrents sont des jungles de fougère et de ronce.

Rémi ouvre la voie, Marc est attentif...

Rémi ouvre la voie, Marc est attentif...

12 commentaires

  1. Véro2 dit :

    Super!!!! Tout c’est bien passé!!!
    Me voilà rassurée…
    Bise…

  2. Audrey (Ellen) dit :

    Une expérience qui doit être extraordinaire à vivre…
    Bravo à tous

  3. jean-luc dit :

    Super votre experience,si je le peux la prochaine je me joint a vous ça doit etre extraordinaire. Mais des que j’en ai la possibilité je passe te voir franc,promis,il y a bien longtemps que je ne t’ai pas vu.

  4. MARCOZZI dit :

    quand je vois la mousse et la rivière, en juillet ça m’a valu un poignet et une main ! heureusement pour vous tous que tout va bien ! belles photos, beaux moments, c’est ………MAGIQUE !
    gros bisous
    ZIA

  5. Festor dit :

    Avec Frank, c’est toujours la même histoire. On ne sait pas où l’on met les pieds.
    Et dire que lui n’a qu’un pied mais il marche sur le bon. L’autre c’est sa douce magui qui l’accompagne partout sans broncher.
    Dans le doute, on pourra dire qu’elle ne rechigne jamais aux ronces. Que dire des ampoules, elle n’en a que faire?
    C’est peut être cela qui guide vos pas.
    Remi aussi est un cloche pied et pourtant il ouvre la voix.
    Faut il être un peu raccourci pour comprendre que la vie est douce même dans les moments les plus douloureux de la vie…
    Ce soir, si le doute envahit certain, je vous invite à penser à celui qui doute de son avenir parce qu’il porte le deuil d’un bout en moins.
    Quand on a la chance de vivre, on a pas le droit de se plaindre. Et si par mégarde, on pense que notre quotidien est difficile, il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder au tour de soit.
    Car dans le font, nous sommes des privilégiées. Nous avons la chance de pouvoir nous mouvoir et nous déplacer librement… Ce n’est pas le cas de tous.
    Nous avons la chance de manger et de boire car dame nature, nous offre ce qu’elle a de mieux.
    J’ai pas encore pris mon sac pour vivre aussi mon expérience de survie.
    Je vais encore attendre quelques semaines.
    Ici en lorraine, l’hiver est rude. Dès que les conditions seront difficiles à souhait, je prendrai mes brodequins, mon sac et j’irai découvrir sur les hauteurs de Metz, la vie en pleine nature.
    Car après tout derrière mon écran d’ordinateur, je me meurs.
    Face à moi même, je vais me retrouver.
    En attendant, profitez bien de l’instant présent et revenez s’en grandit.
    Baby Franck

  6. Charlotte dit :

    Quelle belle aventure que la votre !
    De l’émotion qui se mêle aux frissons de vous voir parcourir cette terre sauvage aux milles ressources !
    Encore Bravo aux 6 participants, et un grand merci à Franck Bruno de nous faire partager ces images et ces sensations !!!

  7. Abida dit :

    Un grand bravo à tous!!! quelle belle expérience qui restera inoubliable je pense.
    On est fière de notre petite Sylvie!! elle a assuré…

  8. marie dit :

    bravo et respect à vous tous 😉
    bisous remplis d’admiration sincère …

    Merci Franck pour ces photos qui nous montrent tant à travers les regards, les sourires …

  9. babeth dit :

    Très bonne découverte à vous tous dans cette belle nature avec la compagnie de notre Frank

  10. sylvie dit :

    4 jours en stage de survie, c’est s’immerger totalement dans la nature corse, jour et nuit. tout y est simple, et on redécouvre tout, le vent, le bois, la mousse, le chant des oiseaux, les étoiles, le silence, la vie quoi ! on apprivoise doucement la nuit, on s’adapte puis on trouve cet univers magique. Soucieuse de ne pas se blesser, de rester avec le groupe et malgré le poids du sac à dos, pas de place pour les soucis du quotidien, ils ont disparu ! quel bonheur !
    4 jours en stage de survie c’est aussi découvrir notre guide, fort et sensible à la fois, qui a adopté un mode de vie si différent du nôtre ! son leitmotiv, c’est l’instant présent .

    merci chef !

  11. Claire dit :

    Quatre jours de vie à l’état pur : nature, partage, bonne humeur et magagne quelques soient les circonstances. Découvrir les limites de chacun, sans jamais les montrer du doigt , pour pouvoir mieux les repousser. Voilà la recette idéale d’un très beau souvenir, pleinement vécu. Merci tout simplement!

  12. evelyne dit :

    votre expérience est si richement dépeinte dans ce texte si fort…Bravo à vous tous !
    …Je me demande souvent s’il ne faut pas avoir « un truc en moins » pour savoir apprécier la beauté des choses qui nous entoure ! beaucoup sont hélas, aveugles..et froids !Encore bravo et merci.

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