Nouvelle année, nouvelle vie…

29 décembre 2016

Pour conclure cette année, une idée m’a traversé le cœur, j’aimerais vous parler de la Vie, vous savez, celle qui est unique, celle qui nous fait souffrir autant qu’elle nous enchante. Mais pourquoi vit-on ? Je n’ai pas de grandes réponses, mais ce qui est certain c’est qu’elle est un cadeau inestimable, la mort n’est pas importante, les regrets oui. On ne regrette jamais ce que l’on a fait mais plutôt ce qu’on n’a pas fait.  Les rêves sont des objectifs mais ils ne doivent pas nous posséder, on ne rêve pas d’un rêve, on le réalise. Pourquoi vivoter alors que le sablier se vide sans aucune chance de s’arrêter. Les chemins se présentent à nous, choisissons le plus compliqué, celui qui a le plus de virages. Se mettre en danger n’est pas sans risque, mais la vie se veut aventureuse, pourquoi ne pas en changer, pourquoi ne pas tout mettre en œuvre pour réaliser ses rêves. Les plus grands génies, au début de leur carrière, étaient dans le doute, les autres leur disaient qu’ils ne pouvaient pas, qu’ils se trompaient de route, puis ils se sont entêtés et ont réussi des choses incroyables. Les chercheurs, les médecins, les explorateurs, les sportifs, n’ont écouté que leur envie de vivre leur rêve. N’ayons pas peur de ne pas y arriver, regardons devant, laissons les autres dans leur doute, vous, vous pouvez y arriver. Les échecs sont constructifs les doutes nous enferment dans une prison infernale. L’histoire des Hommes le démontre sans cesse, quand Christophe Colomb rêvait de la route des Indes, l’église lui prédisait un horizon où le vide allait faire sombrer sa flotte, à son retour le monde trouvait logique que la Terre fût ronde. Plus près de nous, dans mon cercle d’amis très proches, Bixente Lizarazu démarrait le foot sous de très mauvais hospice, son entraineur de l’époque s’obstinait à lui enlever de la tête son rêve de devenir professionnel de football, trop maigrichon, trop petit ! Heureusement qu’il ne l’a pas écouté, tout le monde connaît son extraordinaire carrière. Dominique Benassi quelques années après son amputation, décidait de se mettre au Triathlon, mais on lui interdisait, trop handicapé, trop dangereux, pas fait pour lui. Ce rêve il ne l’a pas rêvé, il l’a concrétisé en réalisant les plus grandes compétitions du monde pour accrocher 15 titres de champion du Monde .Mon parcours est identique, j’ai du m’extirper d’un abysse de contrainte, je me souviens de ma prof de français qui me disait que je n’étais qu’un âne, d’un certain entourage qui ne croyait pas en mon parcours d’aventurier. On m’avait même prédis que je finirais clochard ou repris de justice ! Le rêve qui vit en toi, en nous, doit te faire avancer, nous faire avancer, la douleur sera inévitable mais il vaut mieux souffrir pour concrétiser son rêve que souffrir de ne rien avoir tenté, les regrets sont bien plus douloureux que les échecs. Les doutes sont des pauvres herbes que l’on voit que si l’on s’arrête, marchons à notre pas, même s’il est douloureux, boiteux, marchons avec nos rêves. Nous sommes tous des génies, inventons nos vies, coute que coute, la violence, les doutes, les regrets, la rancœur, la vengeance, sont des simples ombres ne nous vous y abritons pas, préférons la lumière douce d’un soleil qui se lève sur nos projets. Ne croyez-vous pas que Mandela a souffert avant de bâtir enfin son rêve ! Il affectionnait le poème de William Ernest Henley, Invictus : Je suis maître de mon destin, capitaine de mon âme… La vie est un cadeau, un match où il n’y a pas de prolongation ou de temps additionnel, notre vie est un trésor, laissons derrière les personnes toxiques, ne leur en voulons pas, ne perdons plus notre énergie avec ça. Quoi que l’on fasse, l’amanite phalloïde nous tuera, ne l’écrasons pas, il n’y a qu’à la contourner, pour la laisser dans sa toxicité, elle a sa raison d’être là, accompagnons nos rêves, nous ne serons jamais seuls, le bien amène le bien. La nouvelle année est là avec ses résolutions, vous êtes tous fantastiques, alors faites ce premier pas. Les claques que nous avons pris jusqu’à présent sont des leçons, révisons nos devoirs et nous comprendrons la raison de ces brimades, si nous les mettons de côté elles reviendront en boucle, encore et encore. Allez ouvrez-vous, serrez les fesses, laissez la peur de côté et allez au bout de vos rêves les plus fous, ils ne sont pas si fous que ça puisque c’est les vôtres.

Je conclurais ce billet par la citation de : François Garagnon : « Il vaut mieux vivre ses rêves que rêver sa vie ».

 

 

14éme stage de plongée Bout de vie

18 septembre 2016
Une belle équipe au complet

Une belle équipe au complet

Le 14 éme stage de plongée sous-marine vient de débuter. En un claquement de doigt tout le monde s’est laissé porter par le futur horizon qui là-bas au large laisse deviner de belles choses. les tabous sont mis aux oubliettes, les « moi a ta place » ont du faire naufrage, on n’en voit aucun à bord de la Galiote. Comme cocktail de bienvenu une bande  de dauphins leur tourne autour, de 11 à 59 ans le cru 2016 semble excellent. Demain nous larguerons les amarres pour aller à la rencontre d’un nouveau monde, d’un univers si différent mais si proche, là-bas au milieu du granit millénaire, la nature, elle, ne juge pas…

Le briefing de Gunther...

Le briefing de Gunther…

La mascotte est déjà adopté par les filles...

La mascotte est déjà adoptée par les filles…

La simplicité volontaire

4 avril 2016
J'écoute les conseils de la cascade!

J’écoute les conseils de la cascade!

La simplicité volontaire

Mes billets sont plus rares car il me semble bon d’aller de plus en plus vers l’essentiel, alors aujourd’hui je m’envole vers une pensée qui me tient à cœur : le minimalisme. N’y voyez pas du simplisme, mais un quotidien qui de plus en plus me rassure sur ce choix de vie, qu’est le minimalisme. Notre société n’est basée que sur l’expansion, la croissance, le profit, la consommation mais rarement sur la qualité de vie. Une consommation toujours accrue conduit à des besoins financiers également accrus et donc à un surcroît de travail. Le toujours plus nuit à la vie simple, la course à l’éternel profit mène au « burn out », anglicisme à la mode. Vivre n’est pas une course mais un chemin, pas toujours paisible certes, mais qui vaut le coup d’être vécu en prenant le temps de comprendre, d’écouter plutôt que d’entendre, d’observer plutôt qu’apercevoir et surtout de délimiter ses «indispensables. Il y aura toujours mieux, plus moderne, plus dans le coup, mais cette démarche nous projette dans le labyrinthe infernal de la dépendance. Les crédits se croisent, les banques en font leur fonds de commerce, la pub à outrance balance des images subliminales qui ne laissent aucune chance au minimaliste en herbe. Il faut du nerf pour sortir d’une grande surface sans avoir eu le coup de cœur pour le « gadget » indispensable qui sera vite remisé au fond de la cave. Nous sommes maîtres de nos vies, capitaines de nos envies, mais pourtant le paraître prend toute la place, il ne laisse aucune chance aux « objets » réparés, aux envies décapitées. Qu’il est dur de résister aux chants des sirènes du toujours plus. Je ne propose aucune recette miracle, il y a certainement une application pour gérer tous ça, si si ; j’en connais une ! Elle est enfouie au fond de vous, alors démaquisez tout ça et devenez les seuls maîtres de vos envies. Pourquoi attendre une mesure gouvernementale pour utiliser moins d’énergie, pourquoi toujours devoir être « moutonné » pour comprendre que c’est notre vie et que personne ne doit nous l’enlever et nous la dicter.  Le monde est partagé en deux, il y a ceux qui passent leur vie à faire des régimes et l’autre moitié se bat pour ne pas mourir de faim. L’injustice est l’huile essentielle de l’Homme, mais au fait ! C’est vous, moi, toi, qui pouvez métamorphoser tous ça. Ce billet ne changera pas grand-chose, mais comme une pluie n’est qu’une multitude de gouttes d’eau je tente d’être l’une d’elles.

L’aventurier scénariste acteur américain Will Rogers disait

« Trop de gens dépensent de l’argent qu’ils n’ont pas gagné, pour acheter des choses qu’ils ne veulent pas, pour impressionner des gens qu’ils n’aiment pas. »

2016 du bon pied…

4 janvier 2016
Si petit face à tellement de paix...

Si petit face à tellement de paix…

Avant de commencer ce billet mille mercis de tous vos messages au sujet du film Frères de sport, je ne m’attendais pas à autant de gentils mots, vraiment merci beaucoup, je suis très touché, très ému…

Comme l’exige la tradition c’est le moment d’adresser ses meilleurs vœux autour de soi. Pour ne pas égratigner cette règle je vous souhaite Pace, salute e liberta (Paix, santé et liberté).                                                                 Ah, cette sacrée liberté, celle qui ne supporte pas les compromis, celle qui refuse le paraître, celle qui n’admet aucun pacte, elle est rebelle et sans concession. Nous les abîmés de la vie, nous avons aussi droit à la liberté, quand je dis abîmé, je veux dire tout le monde, puisque à mes yeux, nous sommes tous amputés de quelque chose !  L’année 2015 a eu sa part d’horreur mais je n’en parlerai pas, ce serait faire trop d’honneur à cette bande d’ordures qui se prend pour le ver de la pomme alors qu’ils ne sont que poussière. Nous vivons une époque formidable, arrêtez de gémir en me traitant de fou, nous vivons au paradis alors que certains se croient en enfer. La médecine avance à grands pas, même si l’emboîture fait boiter parfois, vous vous prenez de plus en plus en main, même s’il vous en manque une ! Alors oui, notre époque est formidable, elle nous appartient, elle est en notre possession, ne demandons pas aux autres de changer, une vraie révolution c’est en soi qu’il faut la faire en premier. Bout de vie a fait sa part de boulot, des stages, des rencontres, des échanges, entre cassés par moments on peut troquer ses misères. Au bout de l’horizon, de nouveau le soleil, une autre baie abritée. Les résolutions c’est bien, mais ça ne dure qu’un instant, nos tempêtes ne sont pas là pour nous détruire, elles nous poussent dans un archipel inconnu, dans une île « étrangère ». Le chômage, les SDF, les conflits, une histoire d’homme, à nous d’ouvrir notre main, notre cœur, nos yeux. Je sais ça fait mal de changer ses habitudes, c’est compliqué de comprendre les « autres », moi le premier je me surprends de fuir dans certaines situations, la vie n’est pas une fuite, ni un combat mais un présent, qu’il faut savoir gérer, accepter…

Cela faisait un moment que je n’avais plus mouillé l’ancre de mon Cabochard aux îles Lavezzi, je les avais pris en grippe, je m’autorisais un « touch and go » avec le stage de plongée Bout de vie mais elle m’avait blessé par leur perversion à la masse, à l’étendage de serviette sur « mon » sanctuaire ! Puis l’anticyclone s’est perdu en cet hiver bizarre et sur la pointe de la prothèse j’y suis allé sans m’attendre à la paix ! Je me disais : « de toute façon on va te débusquer, y en a bien un qui va vouloir te dire un truc… » et ben non, le silence était le seul au rendez-vous. J’ai humé ces années passées là, à jouer au Robinson boiteux, j’y ai retrouvé mes marques, elles sont mes secrets, je les emporterais avec moi dans mon dernier souffle. J’ai plongé, dans mon sanctuaire, lui aussi c’est mon mystère. Puis la nuit venue, j’y ai vu de nouvelles étoiles, elles m’ont parlé de la liberté, de l’avenir, du passé, de là maintenant mais surtout elles m’ont dit de vous souffler ceci. Ne doutez pas de vous, vous aussi vous êtes des Freeman, levez le nez elles vous le diront aussi… Bonne année 2016

Allons trouver un bel endroit pour nous perdre.

1 décembre 2014
L'enfant qui sommeille en moi ne m'a jamais laché! Ouf!

L'enfant qui sommeille en moi ne m'a jamais lâché! Ouf!

Allons trouver un bel endroit pour nous perdre. Quelle belle pensée. Une de mes sorties maquis m’a amené vers de nouveaux coins mais surtout dans de nouvelles réflexions, comment trouver de nouveau chemin si l’on ne se perd pas. Une fois de plus la langue française est pauvre, le verbe perdre en paie les frais. Perdre son chemin ce n’est pas s’égarer, ce n’est pas, ne pas savoir où l’on est, se perdre s’est se retrouver, c’est devenir ce que l’on doit être. Une remarque philosophique mais essentielle. La folie est génératrice de vie, la déraison est le feu du bonheur, sans originalité la flamme s’éteint. Vivre en étant mort tel est le chemin de celui qui n’est pas fou, de celui qui est trop sage, de celui qui refuse d’entendre le petit sauvage qui dort en lui. Le gamin se fout du qu’en-dira-t-on, il rêve de vivre dans une cabane, il espiègle sous la douche sa voisine 30 ans son ainée, il vole des bonbons qui deviennent trésor de guerre. Je relis depuis quelques jours le Petit Sauvage d’Alexandre Jardin, un opus que je connais par cœur, je hurle de rire puis me met à pleurer de bonheur. Ce livre devrait être obligatoire en assemblée générale annuelle des sociétés qui nous intoxiquent, il devrait être lu en boucle tous les soirs sur les chaînes de télé, vous voyez le petit sauvage qui vit en moi se laisse porter par les élans de sa candeur. Vivre les yeux ouverts, avancer coute que coute dans le monde du bonheur, le rêver et il apparaît mais la grisaille doit être gribouillée aux couleurs de l’arc-en-ciel, qui je vous le rappelle, possède à ses pieds un immense chaudron d’or. Le temps est un dévoreur de rêve, tout le monde semble le posséder mais seul l’amour en est le sauveteur. Le temps nous condamne, seul l’enfant qui dort en nous est capable de nous dire : t’es pas cap ! Chiche ! Oui il faut des étincelles dans les yeux pour sauter les deux pieds dans la boue, il faut un brin de folie pour désirer l’assiette qui est en bas de la pile. L’adulte a peur de se perdre, il a et ne vois que ça ; les pôvres ! L’enfant que je laisse vivre au fond de mes entrailles par moments m’empêche de dormir, il me harcèle, mais dès que je lui dis : ok t’es pas cap, on y va, la vie se remplit d’espoir, de lumière incroyable, la phrase de St Exupéry prend toute sa place : fait de ta vie un rêve et de tes rêves une réalité. Vous aussi devenez le petit sauvage, laissez faire votre folie et n’oubliez jamais : Allons trouver un bel endroit pour nous perdre.

Enfin le bonheur…

31 août 2012
La piste cyclable R1, un vrai bonheur...

La piste cyclable R1, un vrai bonheur...

Je quitte avec un peu la boule au ventre la ville de Northeim, est ce que ma cheville va tenir ? Il a tellement plu cette nuit que la brume a envahi la plaine avec le soleil qui pointe le bout de son nez. Piste cyclable à l’infini je vais toujours au sud. Je sais que j’ai un massif à gravir ce sera le premier col depuis Stockholm, je dois me concentrer sur mon tendon d’Achille, molo, molo. Je bois encore plus, une bonne gorgée tous les quart d’heures. Il n’y a que comme ça que je peux récupérer. L’acide lactique et urique doivent s’évacuer, l’eau draine les tendons. De chaque côté de la route de petites montagnes, j’ai bien fait de passer par cette vallée, je n’ai pas envie de forcer aujourd’hui, mais il y aura un massif à gravir. Je m’applique, je ne dois pas forcer, tout en douceur, je suis super concentré. Le dénivelé est imposant mais la route est déserte, je fais mouliner les jambes, je surveille la moindre douleur, pour l’instant rien ! Je poursuis, une heure de montée, les 12° du matin tombent à point, je ne souffre pas  de la chaleur. Finalement à 7km/h j’arrive au sommet sans la moindre douleur, un grand plat et le dessert, une magnifique descente de 20km. Je suis heureux comme un gamin, j’enchaîne les épingles et retrouve le moral. Mais ce n’est pas gagné, je dois rester concentré sur ma cheville. Les kilomètres s’enchainent, cette journée me semble bien partir. Je rejoins une petite ville et m’engage sur une piste cyclable qui comporte une indication R1 ! Je m’aperçois qu’elle me mène vers la ville de Kassel. Quelle paix, la route suit la rivière Fulda, pas l’ombre du moindre véhicule. Je me dis qu’avec un peu de chance je pourrais même traverser la grande ville sans avoir à affronter les carrefours et méandres urbains. Yes men, je passe en douceur mais où va cette piste que je suis ? Un panneau ! Je vais prendre mon temps pour comprendre. Une série de voies cyclables traverse la région jusqu’à Heidelberg soit 200km plus au sud, il suffit de suivre les repaires. Ma joie est trop forte pour que je la contienne, je lâche un cri de sauvage, aie je suis en ville !!! Des cyclistes arrivent, ils m’expliquent plus en détail le système de cette « voie royale », cette nouvelle me donne une pêche d’enfer. Je roule sur la R1, je ne m’arrêterais plus de pédaler. Bon cela, fait 90 bornes que je roule, faudrait penser à trouver le coin du soir. Un Vététiste me double, mon barda intrigue, on papote tout en roulant, il me demande de le suivre, un camping au bord de la rivière n’est plus très loin. 103km au compteur, le tendon qui ne  s’est pas réveillé, première journée sans pansement sur le moignon et la coalition « Q-selle » qui trouve le bon compromis, elle est pas belle la vie ! Comme dans le sud de la Suède je suis la seule tente au camping ce soir et pas la moindre pluie dans les parages… Mon intervention hebdomadaire de 17H40 avec France Bleu Frequenza Mora, me trouvera avec une patate énorme. Normal c’est le pays !!!

A pluche !

Le cap de l’ours

29 juillet 2012

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Plus je m’en approche plus la peur me prenais au ventre, le dernier golfe à traverser a très mauvaise réputation et souvent on me l’avait décrit comme un tueur. Je sais que je peux le faire mais je suis mal à l’aise. Le bivouac de hier soir était magnifique, l’un des plus beaux mais pourtant je n’ai qu’une hâte, c’est le quitter. L’angoisse est à la porte de mes pensées, je la chasse : « Pas avec moi, vous vous trompez de client chère madame ! » Je vérifie une dernière fois Immaqa et pars rejoindre ma tente. L’orage gronde, la pluie s’abat sur nous. Tant mieux elle aplatira le résidu de vagues d’Est, ce sera ça en moins à gérer. Je fais des exercices de respiration et trouve un profond sommeil. 4H30 le vent est passé au Sud-ouest, c’était prévu, mais il ne faudrait pas qu’il soit trop fort, j ai 8km à faire avec lui par mon travers tribord. Je m’saffaire et reprend ma route. Un bref passage au milieu d’un petit groupe d’îles et je me retrouve en pleine mer. Pas de houle bien-sur, le vent vient de terre, mais la côte est à 6km et l’effet de Fesch  a le temps de bien brasser la mer. Le vent pour l’instant est une brise soutenue navigable. Puis, ce que pressentais, il fraîchit ! Pour la énième fois je jette un dernier coup d’œil à mon hiloire, qu’il soit bien étanche et essai d’augmenter la fréquence des coups de pagaies. Plus les jours passent, plus mon Nautiraid 540 m’impressionne de part sa stabilité. A chaque vague il revient fier comme un corse ! Je suis vigilant et me prépare à lui donner le coup de rein s’il tentait de chavirer. J’avance vite car le vent de travers ne freine pas. 1h30 et j’arrive à rejoindre un îlot grand comme un mouchoir de poche, c’était ma première étape. En me faufilant je me glisse entre deux cailloux pour nous bloquer et me refaire une santé. Je reçois la météo qui annonce une rotation lente du vent à l’Ouest-Nord-Ouest en mollissant. Je veux y croire à cette prévision, elle serait le miracle de cette traversée. Je reprends la mer, le bout du golfe n’est plus qu’à 6km. Par expérience je me dis que le vent risque même de glisser sur le littoral et prendre une direction Ouest. J’y crois, je suis positif, mes anges gardiens m’ont envoyé ce papillon hier soir pour me rassurer, alors j’avance. Un grand récif me sert de bouclier, il bloque les vagues et le terrain me devient plus favorable. Je prends 45° Est et vise le cap Björn (Ours en Suédois). Il est seulement à 15km ! Je retiens ma respiration, je prends l’axe du vent qui m’amène droit sur le dernier promontoire de mon périple en Botnie. Je suis heureux comme un gosse, je ne veux vexer personne alors je me tais, je n’ose rien penser, mais pourtant je sens que la partie va se jouer en notre faveur. 20’ et le vent semble s’être bien calé, je tente mon carré d’as, j’envoie le cerf-volant. Il part au quart de tour, je suis propulsé droit sur l’Ours ! Je stoppe mes efforts et écoute le vent siffler dans mes oreilles, il me susurre quelque chose : « Je ne t’ai pas trop malmené, mais je t’ai mis des épreuves que tu as su réussir sans rager ou chougner, par la grâce des Dieux des vents je vais te pousser jusqu’au bout de ce golfe. Ici j’ai tué beaucoup d’hommes mais aujourd’hui le minuscule point rouge et noir passera sans encombre… » 10h30 je double le cap Björn, je hurle ma joie, je suis sur que de Luléa à Stockholm on a dû l’entendre ! Vous l’avez entendu vous aussi ! Je n’ai plus que 35km de côtes remplies d’iles  pour arriver à Öregrund qui marquera la fin de mon périple en mer de Botnie et me mettra dans un long canal débouchant sur la capitale suédoise Stockholm. Vers 12h je vois une brèche à terre, un semblant de replat herbeux. Je me fraie un passage au milieu de cailloux et trouve un petit coin pour dresser mon bivouac. Juste derrière un parking d’un tout petit
port abri désert. Une table des bancs, j’y fais mon bureau-cuisine. Je crois que ce soir je vais m’écrouler.
PS : Jo Zef et Norra se sont calés au sommet de la tente pour sécher et se remettre de toutes ses émotions.
I’m a free Man !

A pluche !