Histoire d’eau

26 février 2016

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En écoutant les infos cette semaine, un journaliste annonçait que la région extrême du Sud de la Corse pourrait devenir en situation de sécheresse et que des restrictions risqueraient d’être appliquées pour certains agriculteurs, qui sur l’île, ne sont que des artisans avec de très petites exploitations ! Ni une ni deux, je m’infiltre dans les rendez-vous du matin de France bleu Frequenza Mora pour donner mon souffle. A-t-on oublié bien avant les petits paysans, de mettre des clauses strictes au niveau des piscines privées, des golfs (3 pour l’extrême Sud, région de France où il y a le moins de pluviométrie), et des ports où l’été les yachts de luxe et les compagnies de location de bateaux s’en donne à cœur joie en gaspillant l’eau potable. Ce n’est pas un coup de gueule mais plutôt une constatation affligeante, une fois de plus l’égoïsme basé sur la négligence et le manque de lucidité endosse le rôle du je -m’en- foutisme ! Les « escrologistes » comme il me plait de les appeler, nous bassinent, de sauver la planète. Au secours, c’est nous qu’il faut sauver, le jour ou les carburants auront disparus il y aura une guerre civile mais le jour où l’eau manquera, en quelques jours seulement nous nous déshydraterons avec un avenir certain en fossile. Pourquoi faut-il en arriver à des lois, alors que nous pouvons, en changeant notre quotidien, être ce Colibri qui entreprend de sauver la forêt embrassée. Ayant vécu plus de 20 ans sur un bateau j’ai appris la restriction de l’eau potable, en voyageant beaucoup, j’ai vu des régions en situation d’apocalypse car des « bien-pensants », qui en exploitant des mines à coup d’explosifs, ont fait disparaître les couches phréatiques. Chez nous sur l’hexagone trop de régions sont des zones sinistrées, avec des cours d’eau pollués. Les trusts de l’agriculture industrielle, réclament un allègement des restrictions sanitaires !!! En deux mots : ils demandent de tout détruire pour remplir leur compte en banque ! Des gars comme Pierre Rabhi, sont pris pour des illuminés, mais heureusement qu’ un mouvement de simple logique semble vouloir germer dans ceux qui ont un cœur à la place du portefeuille. De ma cabane je vois enfin mon potager prendre vie, pas d’engrais et encore moins de pesticide ne sont au programme, la vie elle seule me dira si quelques fruits et légumes seront les invités de ma table. Les natifs du Grand Nord canadien disent que la Terre ne nous appartient pas mais qu’elle nous a été prêtée par nos enfants.  Je vous laisse le soin d’y penser, de réagir, d’agir, l’eau potable est un luxe qui est notre plus grand trésor.

L’eau seule est éternelle disait Yun Son Do

 

 

 

 

2016 du bon pied…

4 janvier 2016
Si petit face à tellement de paix...

Si petit face à tellement de paix…

Avant de commencer ce billet mille mercis de tous vos messages au sujet du film Frères de sport, je ne m’attendais pas à autant de gentils mots, vraiment merci beaucoup, je suis très touché, très ému…

Comme l’exige la tradition c’est le moment d’adresser ses meilleurs vœux autour de soi. Pour ne pas égratigner cette règle je vous souhaite Pace, salute e liberta (Paix, santé et liberté).                                                                 Ah, cette sacrée liberté, celle qui ne supporte pas les compromis, celle qui refuse le paraître, celle qui n’admet aucun pacte, elle est rebelle et sans concession. Nous les abîmés de la vie, nous avons aussi droit à la liberté, quand je dis abîmé, je veux dire tout le monde, puisque à mes yeux, nous sommes tous amputés de quelque chose !  L’année 2015 a eu sa part d’horreur mais je n’en parlerai pas, ce serait faire trop d’honneur à cette bande d’ordures qui se prend pour le ver de la pomme alors qu’ils ne sont que poussière. Nous vivons une époque formidable, arrêtez de gémir en me traitant de fou, nous vivons au paradis alors que certains se croient en enfer. La médecine avance à grands pas, même si l’emboîture fait boiter parfois, vous vous prenez de plus en plus en main, même s’il vous en manque une ! Alors oui, notre époque est formidable, elle nous appartient, elle est en notre possession, ne demandons pas aux autres de changer, une vraie révolution c’est en soi qu’il faut la faire en premier. Bout de vie a fait sa part de boulot, des stages, des rencontres, des échanges, entre cassés par moments on peut troquer ses misères. Au bout de l’horizon, de nouveau le soleil, une autre baie abritée. Les résolutions c’est bien, mais ça ne dure qu’un instant, nos tempêtes ne sont pas là pour nous détruire, elles nous poussent dans un archipel inconnu, dans une île « étrangère ». Le chômage, les SDF, les conflits, une histoire d’homme, à nous d’ouvrir notre main, notre cœur, nos yeux. Je sais ça fait mal de changer ses habitudes, c’est compliqué de comprendre les « autres », moi le premier je me surprends de fuir dans certaines situations, la vie n’est pas une fuite, ni un combat mais un présent, qu’il faut savoir gérer, accepter…

Cela faisait un moment que je n’avais plus mouillé l’ancre de mon Cabochard aux îles Lavezzi, je les avais pris en grippe, je m’autorisais un « touch and go » avec le stage de plongée Bout de vie mais elle m’avait blessé par leur perversion à la masse, à l’étendage de serviette sur « mon » sanctuaire ! Puis l’anticyclone s’est perdu en cet hiver bizarre et sur la pointe de la prothèse j’y suis allé sans m’attendre à la paix ! Je me disais : « de toute façon on va te débusquer, y en a bien un qui va vouloir te dire un truc… » et ben non, le silence était le seul au rendez-vous. J’ai humé ces années passées là, à jouer au Robinson boiteux, j’y ai retrouvé mes marques, elles sont mes secrets, je les emporterais avec moi dans mon dernier souffle. J’ai plongé, dans mon sanctuaire, lui aussi c’est mon mystère. Puis la nuit venue, j’y ai vu de nouvelles étoiles, elles m’ont parlé de la liberté, de l’avenir, du passé, de là maintenant mais surtout elles m’ont dit de vous souffler ceci. Ne doutez pas de vous, vous aussi vous êtes des Freeman, levez le nez elles vous le diront aussi… Bonne année 2016

Survie: Une comète de bonheur

12 novembre 2015
Comme dans un rêve...

Comme dans un rêve...

Une fine dalle de pierre est en train de rôtir une variété des plus alléchantes de champignons, amanite des Césars, Cèpe de Bordeaux et Rosés des prés, l’ail sauvage rajoute une part de  « léchage » de babines. Cela fait 4 jours que nous « survivons », le monde de la forêt nous a happés, le maquis nous a pris en otage. L’équipe cette fois est réduite, au dernier moment les engagés se sont dégonflés ! Je ne vais pas épiloguer sur ces comportements mais cela me rassure sur ma vue sarcastique de notre société de consommation frénétique. Un click sur son clavier et le dossier est rempli, le chèque signé et expédié. Mais le temps aspire l’urbain dans la spirale des « choses » indispensables à faire et au dernier moment on annule, on fuit ces 4 jours de vie sans écran. Ma démarche étant de remplir, avec ces stages de survie, les caisses de Bout de vie, je ne vais pas me plaindre, mais ma petite voix serait, si je ne la contenais pas, un brin acide. Donc, pour en revenir à cette prise volontaire de maquis, je ne saurais vous décrire en deux mots la joie partagée de ce duo féminin qui m’a accompagné. Les images de référence sont les piliers d’une telle expérience et quand les « élèves » n’en ‘ont aucune, tous reste à bâtir. La Corse est la terre idéale pour cet apprentissage, aucun animal sauvage ne peut jouer le trouble- fête et les pièges sont plus que minimes. A la grande joie de ces néo-aventurières mais à mon grand désespoir, un solide anticyclone, nous assure d’un crapahutage ensoleillé bien loin de conditions orageuses qui créaient une ambiance assez sympa quand on dort sous une minuscule bâche ! Mais ne croyez pas que leur charme m’a anesthésié au point de leur mâcher le boulot !  Pour être aussi confortable que possible le feu est le meilleur des confidents, mais pour en avoir ses soins il faut se transformer en bucheron sans scie ! J’ai pu constater quelques éraflures au vernis à ongles, mais aucune n’a osé se plaindre, le Cabochard en mode survie peut, très facilement mordre. D’un bon pas nous avons gravi des murs de végétation bien loin de sentiers balisés, qui me donnent toujours la sensation d’un monde stérile dés qu’une piste ou un panneau de bois me donne la moindre information. Le but est de se perdre, l’essentiel est de créer un vide envoutant pour se retrouver en situation à la limite de la vérité. Il me plaît de donner les rênes aux stagiaires pour les voir tourner en rond en étant certains de leurs chemins alors qu’ils partent à l’opposé de leur objectif. Ne faut-il pas se bruler les doigts une fois pour comprendre que la braise peut-être « collante », ne faut-il pas avoir négligé une grosse pierre sournoise sous son mince matelas de sol pour racler au prochain bivouac le berceau de sa deuxième nuit à la belle étoile. Mais la nature reconnaît ceux qui veulent vivre, ne serait-ce qu’un instant, sans apparat de confort. Alors qu’une racine de bruyère rougeoyante et quelques braises d’arbousiers nous regroupaient sur des cailloux assez peu confortables une comète nous a offert son plus beau spectacle. Soudain la forêt sombre prenait un manteau de lumière, un rai nous décrochait de la braise et nos petits yeux découvraient une sorte de conte de fées, la queue de l’astre qui venait de se fondre dans notre atmosphère avait la forme d’un S. Jamais je n’avais vu un tel spectacle et ce soir-là mes co-équipières qui avaient fait l’effort se souviendront pour bien longtemps de ce moment de grâce…

Si vous aussi vous aspirez à ce style d’expérience il reste encore un peu de place début mars, les infos sur l’onglet en haut de cette page : « stage ».

A pluche !

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Les magiciens de la mer

8 juin 2015
Une belle salle à manger avec vue sur la mer!

Une belle salle à manger avec vue sur la mer!

Les Lavezzi sont déjà dans notre sillage, le temps c’est figé, les journées ont semblés nous appartenir pendant cette semaine de liberté. Si en Afrique de l’ouest les handicapés sont appelés les « magiciens » je peux le confirmer, ce stage fût un tour de magie par des apprentis « viveurs » ! La dernière plongée fût bluffante, dans la grande bleue, mes « éclopés », ont bravé leurs doutes pour aller tout au fond, au fond de la mer surement mais surtout au fond d’eux-mêmes. Une semaine marquée par de beaux échanges, de belles personnes qui avaient oublié leur bout en moins. La vie est plus forte que tout, les malheurs n’ont pas eu trop de place à bord, par moments ils ont tenté un abordage mais la solidarité veillait et d’un tour de passe-passe, ces troublions n’ont pû gâcher la fête. Une page est tournée, les souvenirs se sont entassés pêle-mêle, de nouvelles images de références ont pris place tout au fond de leurs âmes, la nouvelle vie à cloche pied sera vécue différemment. La Galiote va prendre une retraite bien méritée, son équipage nous ont gâtés, chouchoutés, vous avez peut-être eu la chance d’y poser une prothèse à bord.  De nouveaux stages vont arriver, un nouveau concept, une autre manière de faire, il ne faut pas avoir peur du nouveau, alors je me réjouis d’avance de l’avenir. Bravo Aline, Marie-Laurence, Véronique, David, Alexis, Ali, Thierry, Christophe et Raynald. Vos rires vont hanter mes pensées pour longtemps, quand le ciel deviendra un peu plus sombre qu’à l’accoutumée souvenez-vous du grand frère Cabochard qui vous a boosté pour devenir des découvreurs de limites, je suis très chanceux de vous avoir rencontré. Un pas après l’autre la vie n’est qu’une succession de petites choses ordinaires qui rendent nos existences extraordinaires…

Une palme au large!

4 juin 2015
Une caresse à mon pote le mérou!

Une caresse à mon pote le mérou!

Eh ben ! Et dire que le détroit de Bonifacio est l’un des coin de Méditerranée les plus ventés, aujourd’hui pas un souffle d’air avec une température de 32° !!! Oui je le crois les stages Bout de vie sont bénis des Dieux. Pour la quatrième plongée c’est assez exceptionnel de voir l’aisance que toute l’équipe au complet. Les plus peureux ont eu le déclic, les plus aguerris ont mis une palme au large. L’apesanteur ne fait plus souffrir les moignons, le grand bleu à ce pouvoir de passer à la trappe les anciennes histoires. Le temps me manque pour tout vous décrire, les mots n’auront jamais l’émotion que procure ses moments de silence. Comme je le dis en boucle un souvenir ne s’achète pas il se vit, et là cela prend encore plus de sens. La porte du large est orné d’une arche de granit, les mérous en sont les gardiens, passer ce monument minéral est un appel à un voyage de l’intérieur. Des milliers de tessons d’amphores témoignent d’un naufrage d’un temps passé, notre imagination a le temps de buller et d’imaginer de pauvre marins romains en détresse. Ce soir le pont de la Galiote est un havre de paix ou les sourires se partagent. Vive la vie en mer…

La mascotte ravie par les crêpes de la cuistot Claudia...

La mascotte ravie par les crêpes de la cuistot Claudia...

Le bonheur dans une grande baignoire!

Le bonheur dans une grande baignoire!

Toujours plus loin, toujours plus profond…

3 juin 2015
Le coin historique des Lavezzi, un murier tri centenaire, le reste de la chapelle Santa Maria du 12 éme siécle qui cache un abri du mégalitique et enfin le puit centrale que j'ai restauré il y a presque 20 ans...

Le coin historique des Lavezzi, un murier tri centenaire, le reste de la chapelle Santa Maria du 12 éme siécle qui cache un abri du mégalitique et enfin le puit centrale que j'ai restauré il y a presque 20 ans...

Encore une journée bénie des Dieux, vent d’ouest faible avec un grand ciel bleu. Entre vous et moi le seul ciel bleu important est celui que l’on a dans son cœur ! Ce matin les mines sont réjouis et pour certain le soleil a bien bossé, voir même avec des heures supplémentaires. Le stage se poursuit à merveille, les équipes sont formées. Ce matin nous allons apprendre à nous équilibrer, un exercice très technique mais quand on est motivé, tout deviens plus facile. Les moins vaillants font preuve d’un courage fantastique, tout le monde est motivé, tout le monde à la soif de vivre plus fort que ce maudit jour ou un bout à été envoyé où je ne sais où ! Les Lavezzi garde leur calme pour l’instant aucun bateau n’a eu le cran de briser notre quiétude. La fusion d’un vrai équipage a été facile, l’entre aide fait plaisir à voir. Cet après-midi Yves, skipper d’un Itama (vedette très rapide), est venu embarquer le team Bout de vie pour une visite express des Bouches de Bonifacio, leur sourire est pied de nez aux affres de la vie. Griserie maritime pour découvrir l’un des plus beaux sanctuaires marins de méditerranée. Pour conclure la journée je me suis transformé en guide, pour dévoiler les 4000 ans de vie au Lavezzi. Si la vie est un grand buffet, les stages Bout de vie en sont les épices…

Bonifacio vu des du haut des Lavezzi.

Bonifacio vu des du haut des Lavezzi.

Des scuptures naturelles totalement féériques!

Des sculptures naturelles totalement féériques!

Une croisière VIP (vrai invalide plongeur!)

Une croisière VIP (vrai invalide plongeur!)

Lecture de la stelle des naufragés de la Semillante.

Lecture de la stelle des naufragés de la Semillante.

Encore!!!

Encore!!!

Une vie à l’eau

2 juin 2015
Le bureau pour la semaine!

Le bureau pour la semaine!

Un pas après l’autre les stagiaires se mettent au parfum des Lavezzi. Le palier à gravir aujourd’hui va les amener dans le monde du silence. La journée d’apnée d’hier à permis de définir la formation des palanqués, ils vont devenir découvreur de leurs nouvelles limites. Le vent d’ouest est toujours en mode douceur et l’avant saison nous gratifie d’un coin bien tranquille. Respirer sous l’eau n’est pas toujours aisé, la vision aussi change du royaume des gens qui courent mais là où le travail va être énorme : c’est la nage. Pour les bipèdes la tâche n’est pas simple mais sur une guibole, l’exercice est des plus compliqués, mais personne n’a le cœur à se plaindre et dans une discipline digne de vieux plongeurs chacun a su trouver sa victoire. Gunther avec son bel accent et ses expressions si typiques leur a donné un cours de théorie, en boucle nous tentons de leur transmettre la rigueur de cette discipline. La journée file de manière paisible sans montre et contrainte. Les poissons sont au rendez-vous, le soleil semble vouloir apaiser les maux de certain. Je conclurai ce bref billet par ces mots. Ne pleure pas que ce sois fini, réjouis toi que ce soit est arrivé. A demain…

Cours de théorie par Gunther, une vraie piéce de théatre...

Cours de théorie par Gunther, une vraie piéce de théatre...

Là on est bien!

Là on est bien!

Cala de l’elephant

1 juin 2015
le bonheur c'est simple il suffit de le cueillir.

le bonheur c'est simple il suffit de le cueillir.

Elle n’a pas bougé, fidèle à elle même, l’île Lavezzi nous offre sa plus belle cale, celle de l’éléphant ! Une part de mystère teinte ce coin si cher à mon cœur, la foule n’est pas encore présente, le calme va être notre confident. Le puffin cendré, le goéland d’Audoin et le comoran huppé nous accueillent avec grâce et dire que pour un cheveu nous  n’aurions pas pu apprécier ce moment. La Galiote est toujours aussi sémillante malgré ses 62 ans de mer et l’équipage fidèle à sa gentillesse. Qu’on est bien là, loin des yeux qui jugent, à l’abri du regard qui blesse. Le matériel est judicieusement distribué, le mot clé du jour, équilibre. Déjà pour un bipède la mise à l’eau est un exercice pas toujours évident, mais alors quand il vous manque un bout, cela devient un tour de magie. Mais vous le savez maintenant, ce bout perdu est devenu une force. Les premiers signes sont appris, la plongée n’est pas un sport mais une discipline, alors chacun va trouver son protocole. Une fois la prothèse enlevée, le stagiaire devra anticiper sa mise à l’eau sur une seule jambe, nous sommes loin des formations assistées. Ici au pays du sel et du vent la pitié n’existe pas, elle n’y a pas sa place. Aujourd’hui nous avons eu le bonheur de faire une longue randonnée d’apnée pour découvrir l’équilibre d’avancer sur une seule jambe. Une petite houle du large sans courant a permis de leur faire comprendre l’immensité de la Méditerranée. La journée est une aubade à la vie, les doutes commencent à se faire du souci, ils sentent qu’ils ne résisteront pas à cette semaine à cloche pied… A demain soir…

Gunther en pleine explication...

Gunther en pleine explication...

Aprendre à respirer différement!

Apprendre à respirer différemment!

Un terrain de jeu execeptionnel.

Un terrain de jeu exceptionnel.

On ne va pas manger que du riz!

On ne va pas manger que du riz!

13 éme stage de plongée

1 juin 2015

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Le Stage annuel de plongée sous-marine Bout de vie vient de débuter, déjà le treizième ! Comme chaque année une palanquée d’hommes et de femmes amputés ont rejoint le bord de la Galiote pour une semaine de mer. Mais celui-ci sera rempli, encore plus d’émotion, en effet mon vieil ami Gunther tire sa révérence en prenant une retraite bien méritée. Depuis 2004 Bout de vie loue les services de ce grand bonhomme et de son équipage, des stages tous bien-sûr différents mais toujours avec le même baume de calme et de partage. Mon « vieux clou », comme j’aime l’appeler avec affection, va vendre sa vieille Galiote pour finir ses jours en Thaïlande. Alors avant le grand bain, je vais savourer encore plus profondément, les quelques jours passés à bord. Ils s’appellent Aline, Véronique, Marie-Laurence, Thierry, Raynald, David, Ali, Alexis, Christophe. Pour eux cela va être une expérience hors-norme. Pendant ces stages, la vie prend un autre cap, les questions aux fils des soirs se recentre vers l’essentiel, vivre. Là-bas au large plus personne pour nous juger, nos malheurs sont restés à Terre avec ceux qui prennent un malin plaisir à gémir. Pendant ces quelques jours la vie va retrouver sa place, avec l’apesanteur de la plongée les moignons ne seront plus douloureux, entre vous et moi je n’ai jamais vu un poisson boiter ! Alors chaque soir quand le soleil rejoindra le bout de l’horizon, sachez que des Femmes et des Hommes à bord d’un vieux bateau en bois vont oublier leur souffrance. A demain soir pour le journal de bord et des photos.

Plus que de la survie, la vraie vie…

26 avril 2015
Essais, d'avant départ...

Essais, d'avant départ...

Il était une fois un Prince blessé d’un royaume immobile, assis au milieu d’un torrent, trois vaillants chevaliers le protégeaient. Tout proche de la fine équipe un éclaireur veillait au groupe ; je crois qu’il s’appelait le Free Man boiteux ! Comment donner des mots à ce stage de survie, comment décrire l’indescriptible, comment narrer cette odyssée de lumière ? Pour retrouver notre monde éphémère revenons à un événement majeur. C’est le 30 novembre 2007, devant son public au Palexpo de Genève, que Marc Ristori grand champion de super cross, chute lourdement pour devenir paraplégique. Sa vie bascule dans l’inconnu, dans le monde de la souffrance, dans le miroir du regard des autres, dans la mobilité perdue. Pourtant Marco est un guerrier, son mental de sportif de haut niveau ne le lâche pas et il s’accroche aux branches pour survivre. Les vrais amis ne l’ont pas abandonné, parmi eux des sportifs de haut vol : Polo, Jean et Ronny. Paul me tarabustait depuis bien longtemps, pour venir à l’intersaison de hockey sur glace, à un stage de survie mais je savais que bien plus que du baroude, il souhaitait le partager avec son ami motard. L’idée me plut de suite mais la chose ne serait pas si simple. La seule solution pour progresser dans le maquis dense est la joelette ! Julie, accompagnatrice en moyenne montagne en Corse me proposa sans ciller de nous prêter cet outil indispensable à une telle opération, ici son site. Donc le matériel étant trouvé, il ne fallait plus que regrouper les volontaires pour une telle aventure. Jean, le frère de Polo hockeyeur et Ronny footballeur tous deux anciens pro de leur discipline étaient les personnes idéales pour un effort aussi intense et long. Jeudi nous sommes partis à l’aventure, pas de plan prévu, pas de ligne toute tracée à suivre nous devenions les écrivains d’une page vierge. Bien des « autres » nous auraient traités de fou en annonçant cette balade mais la vie est trop courte pour écouter les « assis dans leur tête », nous sommes des Free Man et peu importe si quelques bouts ne fonctionnent pas comme il est indiqué sur le mode d’emploi des hommes valides ! Alors nous avons arpenté le granit, nous avons traversé à maintes reprises les torrents. Le merle n’a apporté aucun jugement au groupe inédit, le vent ne nous pas regardé d’un mauvais œil, le feu du soir nous réchauffait et écoutait les copains rire d’être tout simplement vivant. Il y eut de vrais travaux de forçat pour pouvoir gravir les murailles qui nous barraient le chemin, il eut beaucoup d’énergie offerte pour contourner les arbres abattus, mais Dieu que c’est bon de se sentir des Hommes unis pour amener notre Marco là où bien des bons pensants nous auraient dit que c’était impossible… Polo, Jean, Ronny et Marco merci de m’avoir permis d’être à vos côtés. Allez les boys, ensemble on peut le gueuler : un souvenir ne s’achète pas il se vit…

Une équipe merveilleuse pour réaliser l'irréalisable!

Une équipe merveilleuse pour réaliser l'irréalisable!

Le sourire de Marc était notre dopant.

Le sourire de Marc était notre dopant.

Aux arrêts casse-croutes les siestes étaient de rigueurs.

Aux arrêts casse-croutes les siestes étaient de rigueurs.

Un spectacle à nous couper les jambes!!!

Un spectacle à nous couper les jambes!!!