Survie: Une comète de bonheur

12 novembre 2015 par Frank Laisser une réponse »
Comme dans un rêve...

Comme dans un rêve...

Une fine dalle de pierre est en train de rôtir une variété des plus alléchantes de champignons, amanite des Césars, Cèpe de Bordeaux et Rosés des prés, l’ail sauvage rajoute une part de  « léchage » de babines. Cela fait 4 jours que nous « survivons », le monde de la forêt nous a happés, le maquis nous a pris en otage. L’équipe cette fois est réduite, au dernier moment les engagés se sont dégonflés ! Je ne vais pas épiloguer sur ces comportements mais cela me rassure sur ma vue sarcastique de notre société de consommation frénétique. Un click sur son clavier et le dossier est rempli, le chèque signé et expédié. Mais le temps aspire l’urbain dans la spirale des « choses » indispensables à faire et au dernier moment on annule, on fuit ces 4 jours de vie sans écran. Ma démarche étant de remplir, avec ces stages de survie, les caisses de Bout de vie, je ne vais pas me plaindre, mais ma petite voix serait, si je ne la contenais pas, un brin acide. Donc, pour en revenir à cette prise volontaire de maquis, je ne saurais vous décrire en deux mots la joie partagée de ce duo féminin qui m’a accompagné. Les images de référence sont les piliers d’une telle expérience et quand les « élèves » n’en ‘ont aucune, tous reste à bâtir. La Corse est la terre idéale pour cet apprentissage, aucun animal sauvage ne peut jouer le trouble- fête et les pièges sont plus que minimes. A la grande joie de ces néo-aventurières mais à mon grand désespoir, un solide anticyclone, nous assure d’un crapahutage ensoleillé bien loin de conditions orageuses qui créaient une ambiance assez sympa quand on dort sous une minuscule bâche ! Mais ne croyez pas que leur charme m’a anesthésié au point de leur mâcher le boulot !  Pour être aussi confortable que possible le feu est le meilleur des confidents, mais pour en avoir ses soins il faut se transformer en bucheron sans scie ! J’ai pu constater quelques éraflures au vernis à ongles, mais aucune n’a osé se plaindre, le Cabochard en mode survie peut, très facilement mordre. D’un bon pas nous avons gravi des murs de végétation bien loin de sentiers balisés, qui me donnent toujours la sensation d’un monde stérile dés qu’une piste ou un panneau de bois me donne la moindre information. Le but est de se perdre, l’essentiel est de créer un vide envoutant pour se retrouver en situation à la limite de la vérité. Il me plaît de donner les rênes aux stagiaires pour les voir tourner en rond en étant certains de leurs chemins alors qu’ils partent à l’opposé de leur objectif. Ne faut-il pas se bruler les doigts une fois pour comprendre que la braise peut-être « collante », ne faut-il pas avoir négligé une grosse pierre sournoise sous son mince matelas de sol pour racler au prochain bivouac le berceau de sa deuxième nuit à la belle étoile. Mais la nature reconnaît ceux qui veulent vivre, ne serait-ce qu’un instant, sans apparat de confort. Alors qu’une racine de bruyère rougeoyante et quelques braises d’arbousiers nous regroupaient sur des cailloux assez peu confortables une comète nous a offert son plus beau spectacle. Soudain la forêt sombre prenait un manteau de lumière, un rai nous décrochait de la braise et nos petits yeux découvraient une sorte de conte de fées, la queue de l’astre qui venait de se fondre dans notre atmosphère avait la forme d’un S. Jamais je n’avais vu un tel spectacle et ce soir-là mes co-équipières qui avaient fait l’effort se souviendront pour bien longtemps de ce moment de grâce…

Si vous aussi vous aspirez à ce style d’expérience il reste encore un peu de place début mars, les infos sur l’onglet en haut de cette page : « stage ».

A pluche !

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14 commentaires

  1. Charline dit :

    Ca donne vraiment envie.

  2. Béa dit :

    Aventurier-écrivain, le top. Je vous ai vu lundi soir dans l’émission de FR3 Corse et je me suis régalé, ne changez rien.

  3. FO Pacac sante dit :

    Je languis trop Frank tu te souviens notre intrusion en mode commando aux îles
    Trop hâte
    Basgi

  4. Bruno GENAY dit :

    Salut mon « arlésien ». « Ti mé met l’eau à la babouche » avec tes plats champignonniens !!!! Ta plume est toujours acérée et ta verve prolixte. Have fun & take care ….. homme libre. A un de ces jours j’espère.

  5. Viviane dit :

    Toujours et encore un freeman qui sait partager, un souffle d’énergie dans un monde de frénésie consommatrice. Il en faudrait beaucoup plus comme vous. prenez soin de vous.

  6. Helene dit :

    Vous savez si bien décrire vos émotions c’est magique. J’espère un jour vous rencontrer.

  7. Mathieu dit :

    Un vrai mec, chapeau l’artiste

  8. Yves dit :

    Un mec comme toi ça devrait rentrer dans les vestiaires des footeux capricieux et leur botter le cul. Respect

  9. Marie de Voujeaucourt dit :

    J’espère que tu feras un stage en novembre 2016 😉
    Bisous tendres <3

  10. Pascale dit :

    Il y a toujours de la magie dans cette forêt, non? 😉

  11. Barbara dit :

    oui Pascale il y a une magie et une poésie qui sont extraordianaires….c’est une expérience unique…qui se grave dans nos mémoires…Merci Frank et Karin vous êtes à jamais dans mon coeur….Gros bisous à vous et Jo Zef biensûr!!

  12. Marie de Voujeaucourt dit :

    Ouahh Barbara tu y étais, je te dis bravo et surtout qu’elle chance 😉 je n’ai plus de jours de congés avant fin mai 2016 … Sinon je serai bien venue le 8.11 !!!
    Je confirme Frank et Karin sont vraiment de belles personnes et quand on a la chance de les rencontrer, ils font partis de notre vie à jamais !!! Merci la vie !!!

  13. Barbara dit :

    J ‘espére que tu auras le bonheur de le faire Marie, c’est vraiment une expérience unique…Bises

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