Ua here au ia oe Raiora

31 octobre 2015

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La classe de CM1 CM2 d’Avatoru est silencieuse, le diaporama sur l’expédition Niviarsiaq au Groenland vient de se terminer, c’est le moment des questions. Une petite fille moins timide que les autres lève sa main. Sa tête est ornée d’une couronne de fleurs et elle porte un joli collier de Tiaré, qui lui donne un visage éclatant. Les Paumotus, habitants de l’archipel des Tuamotu, sont un peuple joyeux, et cette petite fille en est la descendante. Sa première question touche énormément le poète qui est caché au fin fond de mon cœur. Combien de fleurs connais-tu ? Je ne sais que dire… Un garçonnet, adepte certainement du sport national qu’est le va’a (pirogue polynésienne), veut savoir combien de race de requins j’ai déjà rencontrés. Un autre revient sur la terre de glace, pour savoir si là-bas au pays de nanoq les enfants vont à l’école. La plus petite me demande : « qu’elle est pour toi la plus belle île du monde », sans hésité un instant je lui dévoile mon coup de cœur. « Pour moi la plus belle île du monde c’est Rairoa » (Ciel infini) francisé Rangiroa. Leur tutoiement ne déroge pas à la règle polynésienne, où le vouvoiement est une histoire de popa’a (blanc de métropole). Txim m’a accompagné pour apporter son témoignage sur l’expérience qu’il a vécu à l’île d’Ataa en baie de Disko . L’échange est fort, les instituteurs sont aussi très curieux mais il est temps de partir, alors à l’unisson les élèves nous entonnent un maururu a vau (chant d’adieu) qui me bouleverse. Une autre tradition veut aussi que l’ami de passage laisse un écrit sur la chemise de celui qui restera, alors avec beaucoup d’attention, je tente de noter quelques mots simple mais important. Voyager ce n’est pas changer de pays, voyager c’est changer de monde… Une jeune fille de 9 ans à peine me remet un collier de fleurs, une autre m’offre des bonbons, quant aux profs ils me font promettre de revenir dès que possible. Le gros dur a les jambes qui tremblent ; du moins une ! Mais tout a une fin, le tournage Frère de sport se termine déjà, entre la Corse et Rangiroa cela nous aura pris plus de 3 semaines. Une chose est certaine cette expérience nous aura marqués au fer rouge, avec toute l’équipe nous avons eu beaucoup de crises de rires terribles, ainsi que de moments d’émotion d’une grande pureté. David et René les cinéastes terrestres et sous-marin ont sus se fondre au paysage pour nous permettre, à nous les « acteurs » corso-basque de ne pas jouer la comédie et de vivre l’instant présent sans tabou. Il y a eu des moments où les lèvres au gout de sel tremblaient de trop de sensibilité, d’un trop plein d’émotions. Puis les gaffes reprenaient les rênes ! Comment ne pas éclater de rire en visionnant les rushs quand une raie manta me survole et qu’il me prend la bonne idée de vouloir imiter son vol, rendant la séquence inexploitable. Je vous rassure mon Frère de sport à fait des aussi des siennes ! Une bande de dauphins prend le rythme lent de notre palmage et voilà que notre champion du monde lui aussi ondule ses jambes musclées pour pourrir la séquence. René le soir ne manquait pas de nous « gronder » comme le ferait un bon vieux professeur entouré de deux garnements.  Mais au niveau explosion de rire les intervenants ont eu eux aussi leur part au bêtisier. Pendant que David tentait de filmer le briefing de départ pour la plongée au mur de requins gris par Pitou et Tanguy, il aura fallu 4 reprises pour enfin avoir un discours cohérent sans un fou rire dévastateur, même la mascotte se tordait en 4. Quelle surprise le dernier soir où Ravana et Fernando, nos anges gardiens, conviaient leurs amis musiciens pour une initiation à la danse du tamuré. Non je vous assure on n’a pas été ridicule, aie aie ; Jo Zef opine la tête, ok on ne sera jamais danseurs aux ukulélés !.. A l’aéroport c’est les embrassades, Tanguy, Pitou, Héléne et bébé Tim, Fernando, Ravana, nous accompagnent, le moment est solennel, les colliers de fleurs et de coquillages nous sont remis en promesse de retour, promis les amis nous reviendront parole de Cabochard.

Tout à l’heure juste avant de quitter notre faré(maison de bois) j’ai chopé Bixente. A mon arrivée il y a deux semaines il m’avait remis de magnifiques colliers et couronne de fleurs, les parures ont séchés. Face à l’un des plus grands lagons au monde, j’ai pris mon pote par l’épaule pour remettre à l’océan Pacifique ce présent. Superstition certainement mais une fois de plus on s’est pris très fort dans les bras. Et dire que pour un cheveu je n’aurais pu ne pas vivre ce moment… Ua here au ia oe o fratellu

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Frère de sport en Polynésie suite…

27 octobre 2015
Toi à 18 ans tu t'envolais vers les étoiles, moi à 18 ans je sombrais en enfer...

Toi à 18 ans tu t'envolais vers les étoiles, moi à 18 ans je sombrais en enfer...

Le tournage touche à sa fin, et l’aphorisme de Sylvain Tesson prend tout son sens : arriver sans savoir si l’on va rester partir en sachant qu’on va revenir.                                                                                                                                                                                                                                                  Si le sujet du documentaire est bien évidemment la plongée, j’en retiendrais surtout les rencontres humaines. Les deux villages de Rangiroa, ne regroupent que 3000 habitants pourtant nous avons croisé 3000 sourires, certains apparaîtront dans le film mais je ne vous dévoilerais rien, juste pour vous tenir en haleine. Les poissons de toutes tailles ont été au rendez-vous, même si certaines séquences ont demandé beaucoup de patiences à René Heuzey qui est l’un des meilleurs cinéastes au monde. La qualité de ses prises de vue,  nous a sollicité une exigence qui nous a valu avec Bixente une grande part d’humilité face aux animaux qui se moquent bien d’une caméra dardée de projecteurs .Comment expliquer à un mur de requins gris que l’on veut rentrer en leur sein pour jouer les acteurs un peu bulleurs, comment captiver l’attention d’une trentaine de raies léopards avec qui l’on veut partager un envol. Mais dans tout groupe il y a le placide, celui qui ne se cache pas, celui que rien ne dérange et la palme, Aqualung, bien-sur, revient à Caroline la tortue marine. Une actrice née, qui ne rechigne pas à poser son gros bec sur mon masque, qui laisse René la filmer sous tous les angles et qui a effectué quelques petits ponts effrontés à mon Frère de sport. Les motu (ilots de corail) ont été les plateaux de bien de scènes graves et profondes mais avec aussi beaucoup de crises de rires interminables. L’équipe locale de soutien logistique nous ont gâtés, chouchoutés, un grand professionnalisme sans jamais se prendre au sérieux. La clef de voute de la partie polynésienne. Tanguy, Pitou, Fernando et Ravana nous ont offert leurs meilleurs pour que tous soient faciles, aisés et réactifs. David Tiago Ribeiro, le cinéaste terrestre a su gérer les deux piles atomiques indisciplinées que Bixente et moi représentons. Il a toujours su nous amener sans contrainte à l’essentiel, un grand monsieur de l’image, sa filmographie est très impressionnante !  Clin d’œil du hasard le film est programmé mi- décembre sur la chaîne Equipe 21 TNT à la même époque  que la sortie du nouveau « Guerre des étoiles ». Vu que je suis passé, sur la totalité du tournage, pour un obsédé textuel je vous suggère ces mots.  Décembre sortie mondial de Frère de sport : Quand les américains font la guerre des étoiles Bixente fait un doc qui pourrait s’appeler Paix d’une étoile!  Zut en écrivant ces mots j’entends déjà l’équipe de tournage éclater de rire. Désolé les gars un poète ne meurt jamais il devient l’alizée, l’esprit de la lagune, l’étoile égaré, non les gars un poète ne meurt jamais ces mots apaiseront les maux de ceux qui restent. Merci Bixente encore une fois tu m’as fait un cadeau énorme : Ti tengu cara o fratellu.

Logistique sur zone pour faire de vraies belles plongées cliquez ici: 6 passengers

Partenaire du transport: Air Tahiti Nui

Partenaire équipement de plongée: Aqualung

Karin et moi avons été habillés par Columbia

Capture d'écran du drone de David. Notre terrain de jeu pendant ce tournage!

Capture d'écran du drone de David. Notre terrain de jeu pendant ce tournage!