Voyage au centre de la terre…

31 août 2011
Ne pas douter, patienter et trouver la voie... Un pas après l'autre...

Ne pas douter, patienter et trouver la voie... Un pas après l'autre...

Un inukshuk comme gardien du gouffre

Un inukshuk comme gardien du gouffre

Le soleil grignote doucement les pans ombragés de la montagne, le feu encore endormi, reprend du service doucement. Les cascades avoisinantes murmurent de belles aubades alpines. Emmitouflé de fumée acre, j’écoute ce silence absolu. Je ne sais plus depuis combien de temps je suis ici, un jour une semaine, un an, depuis toujours ? La solitude est conseillère et guide de bien de réflexions sur nous les hommes. Pourquoi sommes-nous là, pourquoi avons-nous eu le droit de venir au monde ?…

Caché au fond d’un ancien cirque érodé par un  glacier depuis peu disparu, le camp est établi. Pas de connexion, juste un quotidien simple et silencieux. La coupe du bois et la récolte de quelques baies sont les priorités. Le torrent n’est pas très loin, quelques aller- retour pour l’eau de la soupe et la confection du pain… Le lieu transpire de légendes, des gouffres me donnent l’envie d’y jouer l’un des personnages de Jules Verne. Le vertige ne doit pas s’inviter aux marches d’approches des cavernes. La frontale devient mon étoile et non sans crainte je me faufile dans les entrailles de la terre. Les gouttes qui ruissellent brisent ce silence, je sais quelle se dirigeront vers le soleil en quête de liberté.

Je coupe ma lumière artificielle, même plus l’entrée du gouffre n’est perceptible. Comme dans le ventre d’un géant je tente de déceler le souffle du dragon. Rien, absolument rien. Ne serait-ce pas l’homme qui aurait crée ce monstre terrifiant vivant uniquement dans son imaginaire, ne serait-ce pas l’homme, peur de trop de bonheur, qui aurait enfanté le dragon mangeur de chevalier en recherche du graal ? Ne serait-ce pas lui encore, redoutant la mort et la souffrance, qui aurait placé des gnomes démoniaques dans les forêts du monde ? Il est temps de retrouver le soleil, chaque pas est une aventure, les galets sont glissants à souhait, quelques barres de glaces tentent le croche pied, mais ma jambe de bois n’est pas d’humeur au sport de glisse. Soudain au loin j’aperçois la lumière. Mes yeux se sont habitué à l’obscurité, tel le chat je me faufile au milieu des blocs, je respire à plein poumon, je suis vivant, je suis un homme libre. Le soleil m’enveloppe la main, mes paupières se plissent, je n’avais pas remarqué à quel point le ciel était d’azur. Assis sur les bords de la falaise qui surplombe le camp je me laisse envahir par la chaleur de midi. L’homme revient m’habiter, je décide de laisser un gardien à ce sanctuaire. Avec quelques pierres je construis un chasseur de mauvais esprits. Tradition Inuit je reproduis le fruit de l’esprit en quête de protection divine…

Demain je reprendrai le chemin de mon île, je retrouverai mon p’tit bateau amarré au fond d’un golfe. Le gros de la foule sera parti, du moins je l’espère et je pourrai encore et encore laisser vagabonder mon âme d’enfant.

Humour alpin :

Se laver dans un torrent entouré de « baies noires »

42éme édition: Festival du film des Diablerets.

6 août 2011

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FIFAD 42éme édition.

La mer de Barents et le golfe de Botnie sont déjà derrières, nous voilà dans les Alpes vaudoises au magnifique village des Diablerets. Pour la quatrième fois je suis invité comme membre du jury.

Le festival du film d’exploit et d’environnement débutera samedi soir 6 aout avec la nuit free ride. Dimanche 7 aout sera consacrée à Erhard Loretan, alpiniste disparu cet hiver, j’avais apprécié le personnage plein d’humour et de détermination, détenteur des 14 sommets à +de 8000mts ; il avait inventé le style direct ! Pas de camp intermédiaire pour le sommet, ascension d’une traite !

La semaine, comme chaque année, proposera des films d’exceptions et le thème sera : Les montagnes chinoises.

Jeudi 11 aout à 15h en exclusivité le film « La vie à cloche pied » réalisé par Isabelle Bres, Olivier Philippe et Fréderic Jouve, sera présenté. Dans ce documentaire de 19’ vous retrouverez mon expédition sur le fleuve Yukon, la croisière en Antarctique avec le témoignage de stagiaires de Bout de vie, du vélo et du kayak de mer avec Dumé,  témoignage de Véro et un survol de ma vie de nomade à cloche pied. Un débat avec le public sera animé par Jean-Philippe Rapp grand homme de communication.

Pour connaître tout le programme de la semaine cliquez ici.

FIFAD 42 éme édition

Golfe de Botnie…

4 août 2011

Adossé à un pin je suis face au golfe de Botnie, pour beaucoup cette mer est inconnue. Douce comme un lac, aux milliers d’îles et îlots quasi déserts, elle rejoint plus au sud la Baltique qui se prolonge par la mer du Nord et finit en Atlantique. Par habitude, chaque fois que je découvre une étendue d’eau je me dois de la gouter. Toutes ont une salinité différente, la mer Rouge, une des plus salée, la Méditerranée plus dense que l’Atlantique… Ma surprise fût grande pour constater que sa douceur permettait de me désaltérer sans quelconque filtrage. Les bivouacs de mer de Barents nous avaient apaisé par la quiétude polaire si loin des hommes, et nous redoutions de perdre ce doux calme. Notre petite berline de location n’est pas un tout terrain, mais malgré tout l’envie me démangeait de découvrir des pistes forestières qui mènent sans doute au « paradis ». L’île de Seskova est  reliée par un pont. Le village est d’un calme extraordinaire, une piste semble partir vers le sud, nous l’empruntons à pas de loup, quelques cailloux nous rappellent à la prudence. Finalement au milieu d’une forêt dense couverte de myrtilles prêtes à être englouties, nous stoppons devant la mer. Pas un bruit, pas la moindre trace. Je pars à la recherche du camp idéal. Les mottes de mousses donnent un terrain toujours trop tourmenté pour dresser la tente. Un petit replat au milieu de quelques bouleaux, idéal pour faire un vrai camp d’aventurier en quête de silence. En deux temps trois mouvements tout est en place. Un madrier porté par une tempête de Noroit servira de banc, des restes de planches de cabanes abandonnées feront la table et une toile tendue sera le coin cuisine. Véro ramasse une quantité industrielle de myrtilles et framboises et de mon côté je tente quelques lancés pour le déjeuné. Oh surprise, un brochet au deuxième essai vient me rendre visite, comme dirait la mascotte : « Une aubaine pareille ne se refuse pas ! » Fileté, assaisonné au poivre citronné, épice nationale de Finlande, nous nous en ferons un festin. (Le lendemain au premier lancé un autre brochet décide de manger avec nous !) Et dire que certains affirment que ce coin perdu n’est pas poissonneux !!! En randonné nous découvrons une petite presqu’île où une cabane semble abandonnée depuis un moment. Le hangar en bois qui abritait une barque s’est effondrée dessus. Un renne et son petit sont dérangés par nos recherches et à notre grande joie nous découvrons un tapis de fraises des bois en grande quantité. Tout en remplissant un vieux seau, trouvé dans les décombres, de fraises, je rêve de cet endroit si beau, si calme si apaisant. J’essaie d’imaginer l’hiver, la mer qui gèle, les nuits qui n’en finissent plus et le poêle qui ronronne alors que dehors la neige ne cesse de tomber… Un rêveur ce cabochard… Trois jours de bonheur et nous levons le camp, nous retrouvons Luléa (prononcé Luléo), bientôt c’est de là où nous reprendrons l’avion. Nous visitons les abords de cette ville capitale provinciale, les cabanes ne sont plus de simples planches ajustées colmatées à la mousse et au lichen. Ce sont des maisons de haut standing avec bateau au mouillage, moto des neiges bâchés et pelouse bien tondue. Aucune chance de trouver un bivouac pour nous. Un passage par la presqu’île du coin et nous visitons un camping de taille monstrueuse. Malgré les centaines de camping cars parqués les uns à coté des autres pas un bruit, même pas un brouhaha, le calme des scandinaves est remarquable. La majeure partie des clients sont norvégiens, ils viennent à la recherche du soleil du « midi » du grand Nord ! Réflexion d’un sale gosse que je suis, « Mais quel intérêt de se coller côte à côte dans un camping alors que les alentours sont d’un sauvage à couper le souffle ? » L’homme qui a perdu le contact avec l’essentiel de sa vie, vivre avec la nature et non contre. Un poil étonné de ce camp de sardines, nous nous éloignons de 30 kilomètres plus au sud pour fouiller les chemins perdus… Bingo, il est trouvé, du sable fin blanc et personne aux alentours, montage du camp et vous connaissez la suite… Pour faire plaisir à la mascotte, gâteau aux framboises et myrtilles cuit au feu de bois… Ouais Jo Zef c’est dur la vie de nomade, très dur !!!

A pluche

Le bivouac en terre isolée m'inspire à écrire...

Le bivouac en terre isolée m'inspire à écrire...

Seul le silence dit la vérité..

Seul le silence dit la vérité..

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La nuit recommence à montrer le bout de son nez.

Un cailloux pour m'abriter du vent dans la plus grande salle de bain du monde... Un luxe!

Un cailloux pour m'abriter du vent dans la plus grande salle de bain du monde... Un luxe!

Véro goute au gâteau cuit sur une pierre, la mascotte la surveille du bon œil

Véro goute au gâteau cuit sur une pierre, la mascotte la surveille du bon œil

Un brochet en brochette!

Un brochet en brochette!

Camp Arktika

2 août 2011

Un dernier regard à l’océan Arctique et nous reprenons la route, des rennes encore et toujours eux, une pluie fine et une température estivale de 8° ! Nous pénétrons l’intérieur des terres sames de nouveau pour atteindre la frontière finlandaise et bifurquer sur la nationale qui mène au fameux nid à touriste : « le cap Nord ». Même certain norvégiens sont gênés d’une telle arnaque. La route reprend des airs  bizarres, des panneaux écrits en anglais fleurissent… Quelques dizaines de bornes et nous retrouvons la route qui qui nous plait, la sauvage ! Entre Ivalo et Inari se trouve le camp Arktika de Gilles Elkaim. Comme je vous l’expliquais dans mon dernier article, le seul livre que nous avions embarqué pendant notre traversée à la rame était le livre de cet explorateur des temps modernes. Il devait rejoindre avec ses chiens le Cap Nord au détroit de Béring en un peu moins de 4 quatre ans. Sur ces 12 000kilométres à pied ou en kayak son épopée nous avait tenue en haleine et nous permettait par moment de nous évadait de cette « ramerie océanique »…

La piste en terre nous mène au camp et nous sommes accueillis par une bronca de 53 Toutous des glaces. Gilles n’est pas là et nous le savions, il est dans un chantier naval en méditerranée, où son futur projet est en train de prendre forme. Un bateau en alu pour pouvoir naviguer en mer polaire  avec des clients…

Gladys est la responsable du camp en son absence, gérer 53 « tireurs de traineaux un poil têtus », n’est pas une mince affaire ! Elle nous accueille bien volontiers, puisque cela fait plusieurs semaines qu’elle n’a pas eu de visite. Nous avons l’honneur de loger dans la « kota », cabane typique finnoise,  en échange nous donnerons un coup de main dans les taches quotidiennes. Véro sera chargée du brossage des molosses, je suis surpris de voir avec quelle docilité ils se laissent faire. Mon boulot sera une entreprise de BTP, avec une brouette remplie de gravier je dois drainer le chemin qui mène aux habitations… Le soir sous le « grilli » en attendant que le saumon grille, nous échangeons, nous apprenons, bref des soirées remplies de bonheur. Une sortie en canoë pour découvrir les deux lacs et « Pouchok » nous fera l’honneur de nous escorter. Pour ceux qui ont lu le livre Artika vous avez compris que c’est un grand privilège d’avoir ce valeureux chien avec nous. Il est plus qu’un compagnon d’expédition pour Gilles il est comme un enfant, ou un frère ! Quatre années où les moments tragiques ont succédé au bonheur intense, où la famine les a forcé à se nourrir de cadavre de morses en état de putréfaction avancée. Pouchok est un instinctif avant tout, les canards qui batifolent le transforme en prédateur redoutable. Pendant un arrêt à la découverte d’une vieille pirogue abandonnée, notre ami à quatre pattes en a profité pour tenter de « zigouiller » un lemming ! J’ai du donner un coup de gueule pour le revoir intégrer le canoë sans « hamburger » à poil dans le museau ! Ces quelques jours ont défilé à toute vitesse, nous reprenons la route pour le sud, le golfe de Botnie…

Panorama vu du camp...

Un coin qui m'a attiré?!?

Vue du camp...

Vue du camp...

Tradition same, cardage du poil des chiens... Rien ne se perd.

Tradition same, cardage du poil des chiens... Rien ne se perd.

Pouchok, leader de l'expédition Arktika nous honore de sa prot

Pouchok, leader de l'expédition Arktika nous honore de sa protection

La yourte, tente dortoir, vaisselle et bricolage.

La yourte, tente dortoir, vaisselle et bricolage.

L’étape du tour 2011 …

12 juillet 2011

Un grand merci pour cette belle journée qui amènera plein d’espoir à tous ceux qui pour l’instant découvrent la vie avec un bout en moins…

Remerciements sincères:

Au mécène AXA atout cœur et ses bénévoles qui ont su avoir la patience de nous attendre pour un ravitaillement 5 étoiles.

A la Fondation la Française Des Jeux pour son mécénat. Avec nos belles tenues, plus d’une fois on nous a encouragé en criant: « Allez Sandy Casar »!

A Jean-Luc Sauge « Drôle d’Impression » de Porto-Vecchio pour la création des t-shirts Axa-FDJ

A France Barbé pour nous avoir trouvé en un temps record un hôtel à quelques mètres du départ.

A l’hôtel du Commerce de Modane, votre patience et vos sourires nous ont énormément touché.

A la pizzeria Presto de Modane où en l’espace d’une soirée l’équipe a créé mon fan club de Maurienne!

Au public venu en masse pour nous encourager.

Un grand bravo à toute l’équipe de cyclistes Bout de Vie, vous avez donné votre meilleur.

A vous tous chers lecteurs qui par la pensée nous avez soutenu, merci beaucoup, on sentait votre énergie positive.

Et grand coup de chapeau à Laurent Benezech, penseur,organisateur de cette étape Bout de Vie.

Différents dans la vie mais égaux devant les défis.

Citation de Dominique Benassi


L’arrivée filmée au journal de 20h de FR3 Alpes, cliquez ici.

La veille de notre départ à Modane.

La veille de notre départ à Modane.

Fabien Pietri… Son témoignage…

1 juillet 2011
Zenitude en altitude!!!

Zenitude en altitude!!!

De temps à autre j’aime vous dévoiler quelques pages que vous allez bientôt pouvoir trouver sur mon nouveau livre … Sortie fin février.

Rencontre de Fabien, le fils de ma « Vrai ».

Notre société adore mettre les gens dans des cases, moi je déteste! Ce n’est pas nouveau, vous vous en doutiez !

Ni mon beau-fils, ni un copain, juste un jeune homme qui me plaît de part ses réflexions, de ses analyses sans suivre les moutons.

Dans son travail il venait de vendre un vélo de salle quand quelques phalanges ont voulu tester qui étaient le plus résistant, il confirmera que les dents des pignons déchirent avec soin les chairs… Éclopé à son tour, je voyais en lui un candidat potentiel pour venir rejoindre l’équipe mixte en Argentine… Le reste vous le lirez bientôt…

A la fin du bouquin comme dans le premier j’ai demandé des témoignages, voici le sien…

Cela doit faire dix ans  que je côtoie  Frank, quand je l’ai connu je n’avais que 17 ans. A cette époque-là, je sortais de l’adolescence, j’étais un jeune homme timide, réservé, pas très loquace et un peu introverti dès que je sortais de mon périmètre « famille / amis ».Et je pense, comme beaucoup de personnes à cet âge-là, on se pose de nombreuses questions, on ne sait pas vraiment où l’on va et surtout ce que l’on veut faire, étudier ou travailler, partir ou rester…Moi je rêvais de voyages mais l’inconnu me faisait peur… en aucun cas je n’aurais pu faire ce que Frank a réalisé pour ses 16 ans, un voyage lonely  aux States. Les années qui suivirent, sont des années où l’on débute sa vie d’homme par des choix. Chose que j’avais effectuée avec une ceinture de sécurité car le simple fait de m’imaginer prendre un risque m’effrayait. Malgré cela, ces choix se sont ponctués par des échecs.

Par la suite, à cause et grâce en grande partie à sa fréquentation, à son discours, à son expérience, je me suis décidé à prendre des risques. Risques qui dans un premier temps se sont soldés à nouveau par des échecs… mais avec Frank, j’ai appris le véritable sens du mot « persévérance ». Et aujourd’hui cela me permet depuis quelques temps d’avoir de la réussite dans ma vie.

A travers Frank et son Association j’ai assimilé réellement différentes notions : « se dépasser », « aller au bout des choses », « avoir foi en soi », « l’univers du possible »… J’ai compris que les premières « limites » ne sont pas liées aux handicaps ; les limites sont le propre de l’homme. Avant même d’être confronté aux vrais obstacles, l’homme se met des barrières et se réfugie dans sa peur, peur de ne pas savoir, peur de ne pas pouvoir, peur d’être différent… la peur est un inhibiteur très puissant qui nous empêche très souvent d’oser et de faire le premier pas. J’ai aussi compris que si mon passé avait été fait d’échecs, que si  mon présent est fait de réussites et bien,  que mon avenir sera peut –être fait à nouveau d’échecs. Mais aujourd’hui j’ai assez de recul et acquis assez de maturité pour savoir qu’il faudra apprendre de ces échecs futurs pour évoluer et continuer à avancer.

Je pense être devenu une personne plus autonome, plus ouverte, plus libre et qui a beaucoup plus confiance en soi qu’auparavant même s’il est toujours vrai que «  JO ZEF » est beaucoup plus bavard et moins discret que moi. J’ai eu un parcours scolaire un peu atypique et si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à toi car il m’a fallu de la volonté pour reprendre mes études après 5 années d’interruption tout en travaillant et celle ci m’a été en partie inculquée à tes côtés car pour moi ce qui te caractérise avant tout, c’est cette détermination inébranlable qui t’habite…

Alors voilà Frank, merci pour ce que tu as fait pour moi, pour ce que tu as pu m’apporter,  ce que tu m’apportes encore  et  ce que tu m’apporteras directement ou indirectement …. Merci pour tout !!!

De tous les moments passés ensemble : randonnées, foot, plongée, trail, voyage… celui que je préfère est celui où l’on se retrouve à la table de ton « Cabochard » devant l’un de tes petits repas exotiques dont tu as les secrets, à parler de tout et de rien, moments synonymes pour moi de « partage », d’ « échange » et de « simplicité ».

Quant à « Bout de Vie », je ne la vois pas comme une association pour personnes handicapées mais plutôt comme « une école de la vie » où l’on n’y apprend les « vraies valeurs »…

On peut entendre dire sur Frank, que c’est un cabochard, un oiseau des mers, un aventurier, un solitaire, ou encore un utopiste…  il est avant tout un homme avec un grand H. Mais la plus jolie comparaison qui ait été faite pour moi, est celle d’une petite fille en Argentine qui me chuchota tout doucement à l’oreille que Frank ressemblait à« un flamant rose » à cause de sa guibole rose.

Les migrations d’un oiseau migrateur… je crois que cela reflète assez bien sa vie !!!

Hasta siempre « Flamingo » !!!

Afectuosamente.

EL NIÑO.

Moteur, silence, on tourne…

23 juin 2011

De gauche à droite Fred Jouve, Isabelle Bres et Olivier Philippe

De gauche à droite: Fred Jouve, Isabelle Bres et Olivier Philippe

Depuis une semaine ma solitude chérie est un poil chamboulée ! Réaliser une aventure est une chose, monter un film, en est une autre. Sur ma « kayakerie » sur le fleuve Yukon bien-sûr j’avais embarqué une caméra étanche avec l’idée de ramener de belles images. Mais chacun son boulot, le fleuve m’avait transformé en forçat de la pagaie et les rushs ramenés étaient de piètre qualité ! Dommage !

Vous savez que je suis un poil têtu et dans l’adversité je ne me laisse jamais abattre. Depuis mon retour du Grand Nord je cherchais une solution pour vous faire rêver quelques instants, au pays de la longue rivière. Un seul dénouement trouver une équipe professionnelle pour réaliser un documentaire sérieux, mais cela a un coût !

Cet hiver je trainais la prothèse pour me rendre dans les Alpes où l’un de mes sponsors me conviait. Le week-end fashion mode avec un rustique un poil Cabochard, cela dénote ! Bref, j’acceptais l’invitation et restais dans mon coin, le seul en t-shirt en plein hiver au milieu de la neige c’est sur que ça attire le styliste en goguette. Je m’adaptais, mais mon monde était  bien loin de ce que je voyais… Pourtant, comme à chaque fois entre une paillette et une coupe de veuve Clicquot que je refusais pour consommer de l’eau de source, je rencontrais quelques personnes très attachantes. Une dame venait à ma rencontre et avait entendu parler de mon Bout de vie, directrice en communication de l’une des plus grandes sociétés au monde dans le milieu de la haute couture, elle semblait toute acquise à ma croisade, elle me laissait sa carte en me promettant de m’aider. Avec mon tact habituelle, je lui précisais que régulièrement on me faisait ce discours mais rare étaient ceux qui tenaient leur promesses…

Entre temps je trouvais une équipe prête à tourner, mais pas du second choix, des grands pros du documentaire. Rendez- vous à Paris et à ma grande surprise ils acceptaient de réaliser le film. Bien-sûr cela avait un cout, car pour l’instant ce reportage serait uniquement diffusé dans les festivals et salles de cinéma, la télé ce sera pour plus tard, si le film marche.

Le budget est en conséquence de la qualité du film et des personnes qui le réaliseront. Le devis me donnait le tournis, je ne voyais pas comment quelqu’un pouvait investir une telle somme pour un inconnu comme moi. Je baissais la garde et décidais d’y renoncer. Pourtant je ruminais et sur mes milliers de kilomètres d’entraînement vélo je pensais, je songeais, je rageais, je cherchais… Et si j’appelais la dame qui m’avait promis. Un mail pas forcément mielleux et moins de trois heures plus tard elle me répondait que sa société financerait la totalité du film. Une seule condition : la prestigieuse marque ne devait jamais apparaître !!! C’était un coup de cœur !!! J’étais séché, scié, estomaqué…

Voilà une bien belle histoire. Depuis le début de la semaine, Isabelle, Fred et Olivier  de 5h du matin à 22h non stop tentent de fixer les vibrations d’un drôle de Cabochard. Ce documentaire est un suivi de mon quotidien. Bivouac au milieu de nul part avec une vie basique, composée de gestes simples : allumer un feu avec une seule allumette, cuisson du pain sur une pierre, cueillette de quelques plantes pour le diner. Rencontre de deux jeunes amputés que j’amènerais plonger ; Stéphanie et Steve raconteront leur incroyable voyage  en Antarctique avec quelques images australes. Retrouvailles de Dume Benassi pour une sortie vélo de « fada ». Départ à fond, sortie en puissance, pour finir comme des dératés… Après-midi kayak avec des confidences de Dume sur sa vie à cloche pied avec bien-sûr une « ramerie » océanique ! Véro se confiera à la caméra, mots justes et émouvants. Plongée dite profonde où je vais décrocher une nasse d’un ami pêcheur au large des îles Bruzzi… Bien-sûr quelques retour sur mon parcours d’homme entier, enfin presque, et bien-sûr les images du Yukon…

Ecrire un livre je ne l’aurais jamais cru, le deuxième arrive bientôt ! Un documentaire, à chaque fois je suis surpris, mais de ce niveau là je ne pensais pas un jour que cela puisse se faire…

Pour ceux qui auraient encore envie de penser que je joue la vedette, le but est simple : Transmettre, encourager, redonner gout à la vie, booster ceux qui n’y croient plus… Je sais de quoi je parle à un moment bien précis j’en faisais partie moi aussi….

Pour conclure et rassurer le fan club de Jo Zef la mascotte, vous allez voir qu’il a  bien sa place dans ce beau film qui sortira en avant première au festival  du film d’aventure Suisse des Diablerets entre le 6 et le 13 aout…

Silence on tourne, clap première…

A pluche.

Week-end corsé pour Valentin…

20 juin 2011

Bout de Vie juin 2011 004

Que c’est court un week-end!                                                                                                                                                                          Valentin et son “body guard” Laurent sont déjà repartis ! Deux petites journées, certes, mais intensives…

Eole grand seigneur a su orchestrer les bouches de Bonifacio si souvent ventilées avec un samedi matin calme et une mer à peine ridée. Le pneumatique paré, nous voilà partis de mon repaire de Corsaire pour le détroit du vent « déventé » !… Sacré joli clin d’œil.

Jaloux de mes coins perdus, je mettais de côté ma devise de sauvage pour dévoiler à nos amis vosgiens des coins d’eaux encore protégés des « autres » ! De criques, en grottes, de fjords en cales nous arrivions dans le repaire des Lavezzi. Au ralenti, nous nous faufilions au milieu des géants de granit. Valentin reconnaissait comme un vieux loup de mer  la crique de la Galiote où il avait partagé son Bout de vie avec d’autres amis eux aussi différents !

D’un coin d’œil je surveille le vent, le contrat est donné, calme ce matin, violent demain…

Magnifique balade ou d’émerveillement en émerveillement nous rejoignons le bord du Cabochard.

Jo Zef la mascotte nous attendait de pied ferme car l’heure du déjeuner était déjà bien avancée. Dans un petit restaurant, réservé rien que pour nous, nous nous régalions de quelques plats énergisants. Emmanuel Coindre, narrait à Valentin ses 8 traversées océaniques à la rame et Laurent Benezech quelques plaquages sévères de All Blacks si redoutés pourtant… La journée n’est pas finie, malgré le sable qui glisse dans la sphère de verre nous essayons de bloquer le sablier ! J’engage mon tout terrain dans une piste en terre qui rappelle à mon « p’tit  neveu de cœur » sa dernière aventure sur le marathon des sables au sud Maroc avec les p’tits suisses de l’association de Carole Lauk courir ensemble. La piste semble mener à nulle part, pourtant je sais qu’au bout de la route défoncée se dresse un beau lac isolé…

Passage par le monastère de la Trinité où une réunion avait lieu. Mélange de paghjela, chant traditionnel religieux en langue corse et hommage très émouvant à un défunt…

Il est temps de renter à l’hôtel pour se préparer au match…

Roselyne et Yan Rocchi ont organisé cette belle soirée. Réunir des champions est toujours un exercice périlleux. Tellement sollicités, leurs venues est toujours un cadeau. Entre jeunes retraités et footballeurs en trêve, l’équipe est solide. Nicolas  Pennettau de Porto-Vecchio, actuel gardien de Valencienne en L1, avait prévu le coup et  offrira son maillot de gardien à notre jeune vosgien, la tenue du match endossé, Valentin donnera le coup d’envoi de la partie. Deux fois trente minutes, entente parfaite sans la moindre anicroche et une victoire courte contre les pompiers de l’extrême sud…

Soirée chant corse et grillade…

Le sable du sablier glisse  toujours à la même vitesse, la nuit fût bonne mais courte. Eole se lâche et met les gaz… Il a compris que cette journée nous mènera sur les bords d’une paisible rivière où les truites sont en quête de moucherons égarés… Valentin s’adonnera au lancé. Quelques rameaux de Népita (Sorte de menthe endémique) dans le sac de notre jeune aventurier et nous voilà déjà à l’aéroport de Figari…

Résumé d’un petit week-end bien sympathique…

Rien ne sert de briller si tu n’éclaires personne…

Remerciement à tout les bénévoles, vous avez été nombreux à œuvrer pour que cette soirée soit magnifique. Roselyne et Yan vous avez été le scintillement des étoiles de ce samedi soir…

Le foot Corse pour un Bout de vie…

5 juin 2011

Pour ceux qui possèdent la TNT ce soir à 18h vous allez pouvoir retrouver, sur le plateau de FR3 Corse Via Stella, un MCSP spécial foot Corse pour un Bout de vie. Yann Rocchi, ancien coéquipier de la JSB où je défendais les cages en 2002-2003, depuis le premier stage de plongée sous-marine de l’association, se mobilise pour offrir le tour d’hélicoptère aux stagiaires. Cette année, à sa propre initiative , il organise le samedi 18 juin à 19h30 un match « Célébrités »- Pompier Corse du sud au stade refait à neuf de Bonifacio. Tous les fonds récoltés iront à Bout de vie.

Cerise sur la gâteau, la fête sera double puisque la région Corse vient d’établir un record national avec trois accessions d’équipe pro : GFCOA en National, le Sporting Club de Bastia en L2 et L’AC Ajaccio en   ligue 1. Les anciens seront là, Paul Orsati, Jean-Luc Ettori, Casagrande … Nicolas Penneteau entre deux saisons avec le club de Valencienne sera aussi présent. Bien-sûr tous les insulaires actuellement en club pro seront de la fête… Du continent, des sportifs viendront aussi accompagné de mes potes Laurent Benezech ancien pilier du XV de France et parrain de cœur de Bout de vie et d’Emmanuel Coindre détenteur de plusieurs records de traversée océanique à la rame. Une sacrée soirée en perspective.

Jean-Luc et Yann seront avec moi sur ce plateau télé animé par Laurent Vitali et Marina Raibaldi. Ettori surnommé : « le chat » a été le gardien référence de ma jeunesse, portier pendant des lustres de l’AS Monaco il fût aussi appelé en équipe de France pour la coupe du monde en Argentine. Ayant grandi à Menton, j’étais fourré dés que je le pouvais au stade Louis II, Jean-Luc était mon idole. Pour l’une des finales de la coupe de France, alors que je n’avais pas 14 ans, je montais seul en train à Paris pour voir les rouges et blancs brandir le trophée de la coupe de France. Le retour à Monaco des vainqueurs fût une fête fantastique. Dans une liesse incroyable j’arrivais à me faufiler pour grimper sur la plateforme où étaient les champions et donner avec beaucoup d’émotion ma casquette au couleur princière à Jean-Luc qui acceptait de la mettre. Dire que j’étais fier était un petit mot…

Les années passeront et sur une invitation du Prince Albert II de Monaco je me retrouvais comme par enchantement dans les vestiaires du stade Louis II. La star team comme le nom l’indique est une équipe de célébrités du monde sportif international et l’unijambiste de surcroît inconnu n’avait pas sa place…

Jean- Luc et Didier Deschamps me prirent à part à l’échauffement 30’ incroyable pour tout amoureux de football, mais je savais que je ne pouvais être titulaire. Non pas sur mes qualités footballistiques, mais parce que l’organisateur voyait d’un mauvais œil qu’un unijambiste puisse défendre la « Star team » ! Dans le breafing Jean-Luc se confiait au Prince qui imposait à l’organisateur ma place dans les cages. Je les coinçais en douce pour les embrasser et les remerciais de pouvoir me permettre de réaliser mon rêve de gosse : Jouer au stade Louis II ! Devant un public tout acquis, puisque mon amputation sur la côte d’azur avait été subie comme un électrochoc pour tous mes amis sportifs, je voyais dans l’arène du stade une infinité de regards familiers…

Vous voyez cette émission télé avec Jean-Luc sera placé sous le signe de l’émotion.

Merci Yann pour ce cadeau extraordinaire. A noter que le coup d’envoi du match sera donné par Valentin jeune stagiaire de Bout de vie qui fera spécialement un déplacement éclair depuis ses Vosges natales.

Donc rendez-vous lundi 6 juin à 18h sur France 3 Corse Via Stella canal TNT 293 ( plusieurs rediffusions ) mais surtout le samedi 18 juin 19h30 au stade de Bonifacio. En plus du match, soirée chant Corse et grillades. Je tenterais de tenir au moins une mi-temps. Jo Zef, ce traître a prévu une grosse valise pour tous les buts que je vais encaisser !!!

Les dessous du stage de plongée Bout de vie…

30 mai 2011
Plateforme de départ en plongée qui se transformera en table de repas...

Plateforme de départ en plongée qui se transformera en table de repas...

Le neuvième stage de plongée sous-marine Bout de vie est  complet, plus de filles que de garçons tout un programme… Dernière semaine de septembre 2011.

Cette année la fondation Lemarchand Nature et Découverte, la Fondation Française des Jeux et AXA atout cœur seront les mécènes de la semaine, à souligner que l’amical des pompiers de Corse du sud offriront, comme depuis le premier stage, le tour d’hélicoptère  au dessus des Bouches de Bonifacio. La soirée de clôture sera faîte au magnifique amphithéâtre du centre culturel de Porto-Vecchio avec les fidèles parrains de l’association Daniel et José du groupe I Mantini et d’autres surprises  (vendredi 30 septembre20H30).

Mais je voulais revenir sur le stage en lui-même. Cette année je me suis encore fait remarquer en refusant de m’affilier à la FFH. Une grande fondation en relation avec la fédé précitée, voulait épauler Bout de vie avec une affiliation à la Fédération Française Handisport !

Pourquoi autant d’entêment de ma part pour refuser ce financement facile?

Ce stage n’est pas du tout adapté pour le handicap, le bateau est une vedette de 20 mètres où rien n’est étudié pour un public différent. Ayant eu mon accident à 18 ans issu d’une famille de plongeur le bateau de l’école n’en fût jamais adapté, c’est moi qui m’y suis adapté.

Pendant cette semaine de mer dans l’archipel des îles Lavezzi, les stagiaires vont devoir découvrir de nouvelles limites. Depuis 8 ans que j’organise ce style de stage je vois et revois les mêmes craintes au départ. Les questions sont toujours identiques : Comment vais-je prendre ma douche ? Mais les toilettes sont très étriquées, je n’ai jamais osé marcher avec mes prothèses sans mes chaussures et l’éternel:  » je n’ai jamais fait de plongée »!

Et oui ici c’est un vrai bateau de bois que l’on respecte, donc pieds nus. Le handicap n’existe plus, chacun doit se débrouiller pour former une belle équipe de vrais marins plongeurs. Avec Gunther et Christophe nous donnons des clés aux stagiaires, pour qu’ils deviennent au plus vite autonomes. De l’amputé tout frais à celui de 20 ans la semaine est révélatrice. Nous n’avons pas de diplôme dit spécifique handicap. Gunther enseigne la plongée depuis plus de 40 ans, moi je suis le premier professionnel de la plongée en France avec une patte en moins 30 ans d’expérience et Christophe prof de voile revient d’un tour du monde à la voile de 11ans en famille avec un niveau 4 de plongée. Vous voyez pas besoin d’autre que nos qualificatif de prof, patience et expérience sont nos alliées pour une semaine magnifique de découverte.

A bord tout le monde est en maillot de bain, à tour de rôle chacun  se dévoilent et découvrent une nouvelle vie. Une discipline de fer est de rigueur à bord, 15 personnes sur un bateau de 20 mètres cela demande de l’organisation. Restriction d’eau douce, ranger son matériel et surtout anticiper les situations. On n’assiste personne, on propose des solutions…

Vous voyez, rien à voir avec les stages pour handis. Attention je ne bastonne pas ces associations mais Bout de vie se démarque en étant juste différente.

Bien sûr quand des personnes en fauteuil demandent de venir je ne peux les recevoir, mais jusqu’à présent des amputés doubles fémoraux ont participé au stage sans leur fauteuil et ont su se délecter de cette semaine d’initiation. Demander à Neeta et Valentin !

Bien sûr on ne traite que l’amputé, car il m’est plus facile de parler de ce que j’ai vécu et que je vis chaque jour. Je me réjouis de cette future semaine où avec toute l’équipe Bout de vie on vous donnera toutes les clés pour une vraie aventure avec un sacré Cabochard que je crois être.

Pour ceux qui ont des questions, sur le forum Bout de vie, il y  a un post spécial de témoignage d’anciens stagiaires et par le biais de ce billet je vous laisse le soin de suggérer vos questions aux anciens stagiaires…

Bonne bullade…