Dernière ligne droite « corsée »…

30 septembre 2012
Bivouac dans l'étang de Diana, au coeur de l'histoire...

Bivouac dans l'étang de Diana, au cœur de l'histoire...

Vous devez vous demandez où était bien passé l’aventurier à cloche pied, le nomade errant un poil cabochard, qu’étaient devenues les mascottes, sur quelle mer voguait Immaqa !!! Rassurez-vous nous sommes là, toujours à flot. Hier matin la houle était forte, les orages claquaient et la pluie incessante. Plus que 120km pour toucher notre but, alors pourquoi prendre des risques, je renonce au départ, de toute manière, je me sens vidé mentalement. Le changement de monture demande une nouvelle concentration et ma première journée de kayak m’a rétamé. J’appelle ma princesse, elle peut venir me rejoindre. J’ai une petite idée pour nous ressourcer. Pas loin d’ici l’établissement Riva Bella m’avait maintes fois remis sur pied, le gauche bien sur, je crois que c’est le moment de nous offrir une après-midi de balnéothérapie.Sabrina nous reçoit avec un grand sourire, la première demi-heure sera consacrée à des massages d’eau de mer en piscine, pendant ces trente minutes toutes sortes de jet d’eau masse des parties bien précises du corps. Puis Linda prend le relais, sur une table de massage avec musique relaxante, ma bienfaitrice s’adonne aux moyens d’huiles essentielles à une relaxation exceptionnelle de mon corps saturé de plusieurs mois de contraintes. Je me laisse aller, je sens ses mains qui trouvent des muscles noués, tuméfiés, crispés. Elle sait remettre tout cela en place. Pendant cette demi-heure, je fais un lâché prise fantastique, pour me sortir de cette léthargie j’admire un couché de soleil qui illumine un étang avec les montagnes corses comme fond d’écran. Ce n’est pas fini, dans une sorte de solarium je rejoins Véro, allongés sur nos tables nous sommes irradiés d’ondes déstressantes avec des diffuseurs d’huiles essentielles relaxantes.  Il fait déjà nuit, je suis sur un nuage, je ne me souviens plus de grand-chose, je plane… Un grand merci à la direction du centre de thalassothérapie de Riva Bella qui nous a invité et une énorme bise pour Sabrina et Linda qui m’ont donné beaucoup de leur énergie… Ce matin la houle a légèrement fléchi et je peux finalement reprendre la mer. Je suis bien dans mon corps et dans ma tête. Les automatismes reviennent, je suis plus à l’aise qu’avant-hier, je me fixe l’objectif d’atteindre l’étang de Diana. La météo me donne un vent faible de nord et une houle de 2mts mollissant. Encore un au revoir avec Véro, mais nous savons que le pire est derrière. Je reste vigilant je connais trop bien la Méditerranée pour ne plus être attentif, la houle est croisée et le vent léger me pousse. Je ne sais pas comment sera l’entrée de l’étang, j’espère qu’il y aura un passage assez sain pour que je puisse m’y engouffrer. Je pagaie le cœur léger, malgré que les montagnes soient d’un noir orageux. Je suis sur le qui vive, je ne peux pas rester trop prés de la côte de peur d’être roulé sur la plage et ne veux pas être trop loin en cas d’orage violent. Un juste milieu, un peu comme la vie. J’avance bien, les épaules qui ont reçu des soins attentionnés n’ont plus envie de se plaindre et mon morale est au beau fixe. Au bout de 5h je devine la tour génoise qui identifie l’entrée, mais la foudre se rapproche, les éclairs ne sont plus trop loin, je sens une petite correction arriver. A 2km de la bouche de Diana, l’orage éclate, violent comme seule la Méditerranée sait le faire, le vent de terre déboule sans prévenir très violemment, je ne suis pas trop inquiet, il faut que j’augmente ma cadence de pagaie et être patient en attendant que le grain passe. J’avais noté la route à faire sur mon compas, la visibilité devient nulle, je n’ai qu’a suivre le bon cap. Je sais que c’est un coup de mes anges gardiens, une pluie si violente va écraser la houle et la passe de l’étang me sera plus docile. Les rouleaux m’encadrent mais au milieu le chenal me permet de passer sans casse. Le courant est d’une violence inouïe, je dois me mettre dans le rouge pour pouvoir accéder à un petit km/h ! Un coin de sable absolument sans ressac reçoit Immaqa, la pluie cesse quelques instants. Je sais que c’est une courte trêve, je m’active à monter ma tente juste à temps. La pluie revient pour une deuxième couche. Sous mon abri de toile je retrouve le confort du bivouac en kayak. Loin du grand nord je me remémore tous ces kilomètres parcourus, je ne suis plus qu’à moins de cent bornes de mon objectif. Pour tous ceux qui trépignent de me voir aux îles Lavezzi, je prévois une arrivée sous réserve de beau temps vendredi en début d’après-midi. Pour savoir où me croiser connecter vous sur le parcours en direct et ma balise spot en temps réel vous donnera ma position.

Je tiens aussi à féliciter Thierry Corbalan qui a réussi hier à traverser entre l’île d’Elbe et la Corse en mono palme. Le mauvais temps était de la mise mais sa détermination lui a permis de réaliser son rêve. Bravo Thierry !

A pluche !