La Galiote et le Cabochard au mouillage aux îles Lavezzi , le stage est pret à commencer il ne manque plus que les futurs aventuriers.

Fanny et Olivier sont déja sur le tournage depuis une semaine, ils ont commencé à rendre visite à Neeta en Suisse pour decouvrir son quotidien et ont enchainé avec Sandra à Paris.
Depuis hier ils sont sur zone et ont cadré ma Vrai qui commence à maitriser les interviews, comme le démontre la photo, le tournage se passe dans la bonne humeur.
En fin d’aprés midi les cabines de la Galiote vont recevoir les stagiaires et comme d’habitude Jo Zef la mascotte aventureuse va veiller aux conditions météo qui s’annoncent remarquables.
A pluche

4h15 le reveil sonne ! Jo Zef encore embrumé ne sait plus où il en est ; il me marmonne des incohérences !

Du style : Et c’est pas à moi à ramer je viens de finir à peine mon quart, ou encore passe moi les moufles que je géle pas des pattes quand je sors de la tente !!!

Pauvre mascotte un peu traumatisée par les balades de droite et de gauche.

Le mouillage paisible de Pianottoli est déja loin derrière, les 80 km de vent d’hier ont dû laisser une mer bien formée, tout est amarré à bord plus qu’une fois, je préfère par sécurité prendre le large et laisser la côte bien loin au cas ou !

Le vent n’est plus virulent mais la houle chahute le Cabochard, doucement le jour se léve, des départs en mer j’en ai eu des milliers, mais chaque fois c’est la même émotion, les feux du chenal sont déja loin derrière, ma place est toujours la même au poste de pilotage depuis 3 décennies, je surveille droit devant l’étrave, tranquillement nous contournons le cap di Feno et la houle devient confidente elle pousse dans le bon sens l’équipage et sa « nef ».

Je croise par tribord le vieux Joseph qui malgré la retraite est toujours enrolé à la pêche et de surcroit seul, je sais qu’il m’a reconnu comme je l’ai reconnu. Il est affairé à retirer ses filets et le geste devient « priére » ; salut matelot…

Les Lavezzi sortent des ténébres, une emotion forte me prend le thorax, ici beaucoup de choses ont commencé et fini, des Bouts de vie ici j’en ai vécu quelques tranches.

Autour de moi des anecdotes en pagaille, les montagnes encore enneigée me font des clins d’oeil, chaque assaut de la houle me remémore une histoire, un peu comme les retrouvailles avec la chambre de son adolescence ; plein de souvenirs ressurgissent, comme une vielle commode avec des « passés » enfouis sous la poussière, les cailloux de granit me sussurent des histoires oubliées.

De coup de vent en confidence de bagarre en rencontre, de défaite en conquête je repars en arrière.

Je retrouve la petite passe où je me faufile tout en étant concentré, la moindre erreur et mon pôte le Cabochard serait « blessé ». Le mouillage est en place, je suis en direct sur France Bleue Frequenza Mora comme tous les vendredi à 7h12 pour ma chronique météo marine et conseil aux navigateurs. Un goléand se met à geuler au moment où j’attaque la conversation !

Le moteur coupé je retrouve le silence des Dieux, ici tout est excessif, le silence pourrait être oppressant pour le citadin habitué au brouhaha, seule la houle qui se brise à l’extérieur de ma « conca » donne un rythme au jour qui s’impose.

Bientôt les éclopés de la vie vont venir sur « mon territoir » je ne peux ne pas le partager avec mes petits fréres et soeurs marqués au fer rouge par les affres de la vie.

La puissance surnaturelle de ses îles m’a donnée l’énérgie que vous me connaissez , pendant cette semaine j’espère que j’arriverai à leur transmettre quelque chose de fort…

Plus que quelques jours et le 7 éme stage de plongée Bout de vie va commencer. Tout est calé certes mais il reste les derniers imprévus, chaque année j’essaie d’ajouter des surprises, des nouveautés mais ça s’organise. Ne vous attendez pas même dans notre intimité à avoir des infos sur les surprises, il est hors de question que je dévoile quoi que se soit.

Cette année j’ai encore eu la chance de signer un partenariat avec la compagnie aérienne CCM et d’avoir le soutien de la fondation René Lacoste, bien sur l’association de Bixente: « Liza pour une mer en bleue » est là pour son aide aussi.

Mais pour obtenir toutes ces aides à part avec « mon frére d’océan » c’est beaucoup d’énergie mais l’effort en vaut le coup.

Cerise sur le gateau : (Non Jo Zef c’est une expression, pose ton couteau !!! ) cette semaine sera en totalité filmé pour un reportage de 26′ Il fera l’objet d’un Thalassa magazine de la mer de FR3 de fin septembre début octobre 2009. Ensuite nous aurons droit aussi à un 6 pages sur le magazine VSD !

Donc un bon coup de pouce sur plusieurs plans :

1/ Par les images démontrer au public qu’une personne avec une difference peu vivre à fond ( Jo Zef secoue la tête avec beaucoup d’insistance pour confirmer la chose)

2/ Donner la patate au copains et copines qui sont dans le même cas de figure que nous.

3/ Me donner des supports médiatiques pour pouvoir demarcher les grandes structures et obtenir des soutiens financiers.

Donc aujourd’hui entre mail, téléphones et préparation du Cabochard la journée s’est envolée.

Oui je vous entends dire mais les anciens stagiaires ils apportent leur contribution ?

Seulement 10 à 20 % s’en souviennent !!! Je tiens à remercier trés sincérement ceux qui s’en souviennent.

D’ailleurs je tiens a tirer un grand coup de chapeau à la maman d’Elisa qui a elle toute seule a ramené plus de 20 adhérents, bravo Florence et merci du fond du coeur.

Pour en revenir aux anciens, ça m’a fait un peu mal au départ mais maintenant je m’y suis habitué, j’ai déja entendu qu’ils avaient oublié, que je devais envoyer plus de lettres de rappel etc…

Même pas mal !

Pour l’instant je le prends comme un jeu et je fonce, le jour où je serai fatigué je « fermerai le rideau » en me disant que c’était un beau bout de vie.

Entre nous le carnet d’adresses je l’avais avant et je continuerai à le garder aprés.

On ne sait jamais où on va mais il faut se souvenir d’où on vient…

Comme dirais Jo Zef la bouche pleine : « On vous léche é a pluche »