Les amputés en chiffres

4 janvier 2011

Handicapé ? Moi, gnon !

Handicapé ? Moi, gnon !

Pour une fois on va  quitter le monde de l’aventure pour celui de l’amputation. Quand on me pose la question sur les statistiques des personnes amputées j’ai toujours été incapable de répondre.

Depuis j’ai reçu ces chiffres assez parlants.

Population générale (INSEE 2004) :

62 324 000 habitants

APPROXIMATIVEMENT…

– 40 000 amputés

– 5 000 nouveaux amputés / an :

95% amputé de membre inférieur

Trans-fémoral 52%                                                                                                                Trans-tibial 38%                                                                                                                Bilatérale8%                                                                                                                                                                                                                                                                  orteils, chevilles, désarticulation de  genou et de hanche… 4%

74% vasculaire, 9% traumatique, 7% infectieuse, 3% néoplasique, 2% neurologique

69% d’hommes

2% entre la naissance et 16 ans

24% entre 16 et 54 ans

21% entre 54 et 64

27% entre 64 et 74

25% au-delà de 74

31% de femmes

3% entre la naissance et 16 ans

23% entre 16 et 54 ans

19% entre 54 et 64

25% entre 64 et 74

29% au-delà de 74

5% membre supérieur :

28% de doigts 16% métacarpien  23% trans-huméral 22% trans-radial  3% double 8% autres

61% traumatique, 5% infectieuse, 13% néoplasique, 2% neurologique,  6% vasculaire 13% autres

Les données sur les âges ne sont pas assez précises pour que je les note

Voila les copains on est classé, catalogué, mesuré…

Je ne sais pas vous mais au moins maintenant quand on me demandera je saurais quoi répondre.

Ouais Jo Zef j’ai bossé d’arrache pied pour ça !!!

Promis le prochain billet sera plus rigolo

Que Dieu vous prothèse…

Ps : source des chiffres : http://www.cofemer.fr

Nomadisme de fin d’année… Pace e salute

2 janvier 2011

Bivouac entre mer et maquis

Bivouac entre mer et maquis

La brise est dans le bons sens et la nuit enveloppe le kayak rouge et son équipage en quête de liberté. Un air de Yukon me berce dans cette nuit hivernale. Lever le camp pour un autre horizon. Ma belle, de retour de son rendez-vous familial pour la Noël, m’a susurré un désir : Et si nous redevenions des nomades pendant quelques jours. L’étincelle qui jaillit dans mon âme d’errance reprend de la force. Un nouveau conte à vivre.

La tâche ne sera pas simple pour ma co-aventurière, mais c’est elle qui en a défini les règles. Avec Immaqa je file vers un cap très isolé et elle me rejoindra à pied. Je sais que pour elle la route sera parsemée d’embuches. Avec  mon véhicule tout terrain elle prendra une route en terre qui fini en cul-de-sac et devra trouver un sentier qui sera coupé par des cours d’eau bien gonflés par les pluies récentes. Le seul moyen de les traverser sera pieds-nus en espérant de ne pas passer dans une fosse.

Juste avant que le soleil pointe son nez un goéland me prend pour cible, tient donc, cela faisait longtemps que ces sales bestioles n’étaient pas venu m’harceler ! Filouterie « Caborchadesque » je fais le mort et laisse mon « piaf » se poser en proue de kayak, je prends mon élan avec ma pagaie et KO le plumeux dévoreur de cerveau baladeur !

Mouette

Je suis heureux du moment présent, ni hier, ni demain compte, seulement maintenant.

La brise fraîchit, c’était prévu, un arrêt café sans vérifier si un grizzly me mettra à son menu et je reprends la mer. Je ris car j’imagine ma « Vrai » en train de démarrer mon 4X4, je lui ai fait la surprise de lui mettre Jo Zef comme co équipier avec la carte IGN qui devra l’amener à ma « terra incognita ».

Les moutons viennent à ma rencontre, heureusement qu’ils ont la bonne idée d’aller dans mon sens.

A la limite du coup de vent je suis trop tenté. Soyons fou, j’envoie mon cerf-volant. Que les  cap-horniers se tiennent à carreau !

Seul, personne en mer, même pas un cargo. Je ne sais pourquoi, mais me savoir si isolé me rend serein, aucune autre situation m’offre cette harmonie avec mes pensées. Je suis en phase avec ce monde qui tourne au ralenti quand on s’en éloigne.

Presque 6 heures que je pagaye et concentré sur les déferlantes qui me doublent je sens une présence sur le promontoire de granit face à moi. Un point rouge, ma « Vrai » arrive en même temps que moi…

4 jours de vie de Robinson. Sur la carte un puits abandonné est encore mentionné, Véro devra le débusquer. Un topo, un compas et un GPS et nous allons avoir de l’eau douce pour la confection du pain, du gâteau et des fameuses crêpes au feu de bois. Tout un programme…

Ici pas de réseaux, de PC ni même de poste de radio, seul en paix avec les éléments…

Le 31 nous avons savouré un calme qui m’a rappelé le silence du grand fleuve. Autour de mon cou, un galet veille sur la bonne route à suivre et ramené de la « Brown cabin » un bâton de bouleau pour le piégeage  du saumon me tient en lien avec cette période de ma vie si incroyable…

Tiens, une bouteille à la mer sur la plage ! Une bande d’amis turcs ont envoyé ce présent le 16 octobre 2010 quelque part en Méditerranée, un mot que je vais déchiffrer et surtout garder comme offrande le briquet rouge marqué du croissant et de l’étoile. J’ai vécu dans ce pays et appris les bases de leurs langues. Un sacré cadeau d’anniversaire !

Maintenant à mon tour de vous dire merci, de vos messages. J’ai reçu beaucoup de courriers avec  de belles cartes, des paquets m’attendent à la poste et ma messagerie est remplie de beaux mots.

Je vous remercie beaucoup car je sais que je suis un peu sauvage voire froid par moment. Promis j’essaie de me rendre plus sociable mais ce n’est pas toujours facile quand on a du sang d’ours !

Je vous souhaite plein de bonheur, de découverte, de passion, d’amour, d’échange et que cette année soit comme un rayon de soleil qui réchauffe le pèlerin fatigué. Énergisant et lumineux.

Pace e salute !

Pour manger il faut pêcher...

Pour manger il faut pêcher...

Une fois pêchés, les oursins devront être ouverts...

Une fois pêchés, les oursins devront être ouverts...

Pagayeur-boulanger, pain au feu de bois...

Pagayeur-boulanger, pain au feu de bois...

Face au dernier couché de soleil de l'année, un horizon où des dauphins nous font un spectacle...

Face au dernier couché de soleil de l'année, un horizon où des dauphins nous font un spectacle...

Crêpes cuites au feu de bois, tout un art sous l'oeil de la mascotte...

Crêpes cuites au feu de bois, tout un art sous l'oeil de la mascotte...

Bougie soufflée sur un magnifique gateau "made in maquis"...

Bougie soufflée sur un magnifique gateau "made in maquis"...

Une année d’amour…

28 décembre 2010

Nu pied sur les chemins de l'amour...

Nus pieds sur les chemins de l'amour...

Je ne sais pas vous mais chaque année en cette période, je rentre dans une synthèse, une sorte de réflexion de l’année écoulée.

Un sablier que l’on retourne et les jours défilent au ralenti…

Les zones d’ombres et de lumières s’enchevêtrent et nous suivons notre sentier sans savoir ce qu’il y aura derrière le prochain croisement. Je ris, je m’esclaffe, je pense, je me souviens, j’ai peur…

De tous ces événements un refrain mène l’aubade, une rime qui revient en continue, un métronome de cette cacophonie non organisée : L’amour.

Tout se chiffre, se justifie, se budgétise mais l’élément perturbateur brise la courbe de production, raye la TVA de bas de facture, anéantit le provisionnel annuel. L’amour pointe sa truffe et tout explose en éclat.

L’amour vecteur de désorganisatrice en ligne. La langue de Molière est à mon goût, littéraire de plage déserte, bien pauvre. L’amour, vecteur atomique est employé à toutes les sauces. Aimer la vie, comme on aime un cornichon, aimer une pleine lune comme on aime trouver une place de parking, aimer son cochon d’Inde, comme aimer  son enfant qui vient se blottir contre vous. Aimer sa dulcinée, comme on aime une rafale de crêpes !

Les Inuits utilisent plus de 100 mots pour définir la « neige » pourquoi nous ne n’inventerions pas nous aussi des mots d’amour.

Craquoter pour un cornichon,

Pladorer pour une place de parking,

Grointiser pour son cochon d’Inde,

Cajolamouriser pour son enfant,

Roussir pour la lune

Koaliser pour sa bien-aimée.

Crapetiser pour une tournée de pan cakes

Inventer les mots de l’amour, un métier d’avenir, adieu « Paul l’emploi ».

Découvreur de syllabes amoureuses, explorateur de monts d’amour, navigateur d’océans de douceur, plongeur d’abîmes de tendresse.

Mais attention l’amour peut à son tour cacher le démon possessif, celui qui est exclusif, le jaloux destructeur, le laveur de cerveau, désénerver le rêveur. Amarrer au pieu de la possession, le voyageur du verbe se dessèche…

Dans l’analyse de cette longue année à l’aube de mon quarante sixième anniversaire, je remercie les Dieux, les vents, les arbres, les mers, les fleuves, tous les lutins, djinns, trolls de m’avoir permis la conjugaison du verbe aimer chaque jour de l’année écoulée.

En Corse on dit : « Ti tengu cara »

Kayakerie de Noël…

26 décembre 2010

Alors que certain digèrent  la dinde aux hormones, le foie d’oie en cirrhose, le saumon aux antibiotiques  et vendent sur eBay ses jouets par milliers, nous on était en mer.

Pas grand monde en ce moment…g22b

Jusqu'à là ça va...

Jusqu'à là ça va...

qui c'est qui à mis le ventilateur en route ?

qui c'est qui a mis le ventilateur en route ?

Un jacuzzi pour la mascotte ?

Un jacuzzi pour la mascotte ?

Pas trop fort les jets massants, tout de même !

Pas trop fort les jets massants, tout de même !

L'important c'est prendre le sens du vent...

L'important c'est prendre le sens du vent...

Un p'tit bain moussant, plutôt ?

Un p'tit bain moussant, plutôt ?

Sympa la balade, un peu de clapot, mais sympa...

Sympa la balade, un peu de clapot, mais sympa...

Dessin 2

Bon Natali a tutti…

24 décembre 2010

Dans l'obscurité même une simple lanterne guide le marin égaré...

Dans l'obscurité même une simple lanterne guide le marin égaré...

Chacun se souvient de certains soir de Noël, j’en fais parti. Encore une fois je sais que suis privilégié.

Rarement j’ai vu le sapin illuminé ou l’homme en rouge mais très souvent depuis mon plus jeune âge je me suis retrouvé à cette date dans des endroits insolites.

A 11 ans sur l’île des Saintes aux Antilles françaises je découvrais des hommes à la peau noire mais au visage de bretons ! Tatouage du passé des colons.

Sur l’archipel des Galapagos, pays où Darwin devait remettre en question la théologie bien pensante.

Maldives, bateau sans moteur et errances sous-marines qui me valu mes premières rencontres de squales.

L’île de Cebu, gamin têtu, la gangrène me guette, une guérisseuse Philippine m’offre une jambe neuve. Ouf !

Detroit de Malacca, pays des pirates. Ils viendront jouer les troubles fêtes. Ce n’est pas de la télé réalité type : « Crotte en tas » !

Ile Maurice, mélange de peuples qui vivent en harmonie, l’épicéa est remplacé par un cocotier.

Sevilla Andalucia, feliz Navidad, un Cabochard sur le fleuve Guadalquivir, marin d’eau douce ? Non d’audace !

Marmaris, Turquie. A ma grande surprise c’est de ce pays musulman que la légende du père Noël est venue.

Lavezzi, un drôle de Cabochard au mouillage et pas la moindre trace de traîneaux et de barbu.

Tanzanie, une église dans la brousse, souvenir d’une main noire et d’une blanche sur un livre de chant en swahilie. Ma « Vrai » partage.

Santo Domingo, un autre monde, d’autres gens.

Géorgie du sud, la nativité en mer australe. Les bottes et le ciré remplaceront les chaussons auprès du sapin.

Petit Saguenay, trop loin de Montréal pour être happé par la surconsommation de fin d’année. Au milieu de rien ? Non entouré de loups !

L’Atlantique à la rame, Jo Zef met le bonnet rouge, Dume me supporte, moi je vomis !

Ce soir en Corse  rite de sorcellerie de grand-mères vers leurs petites-filles, les prières sont transmissent oralement. L’ochju sera enlevé à celui qui le porte.

Bon Natali a tutti

Les corses jaloux ou susceptibles ? ? ?

22 décembre 2010

AsterixCorseSoeur1AsterixCorseSoeur2AsterixCorseSoeur3dessin3Dessin 2

Corsica australe !

20 décembre 2010

Immaqa gémit sur le ponton, cela fait trop longtemps qu’on n’a pas sué ensemble.

Le ciel est gris Antarctique, la mer est ténébreuse et le crachin « molenise » mon abri.

J’avais oublié comment c’était bon de pagayer.

Ce n’est pas l’hiver, mais un faux semblant, seul, enfin seul. Je sais, je vous entends marmonner qu’il faut partager…

Mais j’aime entendre le grand silence, celui qui remue les tripes. Pas un filet d’air rien. Ce n’est pas de la houle, mais une sensation que la Méditerranée en totalité danse. Comme si l’onde venait des fosses de l’Atlantide…

Un cri, un son, une histoire, je lève les yeux. Deux escadrilles de grues cendrées en formation visent l’Afrique. Caché là-bas des canards colverts jouent les Robinson’s des îlots Bruzzi.

Pas d’homme barbu en rouge qui court remplir ses hottes de dollars panaméens en trompant les gamins rêveurs de l’homme aux rennes.

Un nomade qui glisse de vague à l’âme vers une plage déserte à la rencontre de cadeaux tempétueux. Les macros déchets…

Aux milieux de palettes catalanes, de racines arrachées du Mercantour, de cagettes marocaines, de bâches liguriennes, mon cadeau ! Un flotteur de pêcheur avec un morceau de ficelle amarrée. Certainement le porte clé d’une soute à trésor, à moins que ce soi celui d’une caverne d’Ali baba ? Non je sais c’est la clé des rêves !

Mais attendez ne partez pas, elle n’est pas finie mon histoire. Un chiffre y est mentionné : 13 !

Sacré père Noël porte bonheur pour le pagayeur du voyage de l’intérieur…

Balade en photos…

Puissance de la méditerranée hivernale

Beauté de la méditerranée hivernale

couleurs métalliques aux airs poétiques

couleurs métalliques aux airs poétiques

Sa passe ? Chut je rêve ...

Sa passe ? Chut je rêve ...

L'homme bleu de la mer...

L'homme bleu de la mer...

Terra incognita…

17 décembre 2010
Aux pays des manchots...

Aux pays des manchots...

Toutes les vingt-quatre heures deux cent mille nouveaux arrivants sur la planète terre !

Pas un îlot, un sommet, un fjord, un désert, un glacier, un océan, un gouffre n’ont été explorés.

A pied, en bateau, en scaphandre, comme Magellan l’homme a posé sa bannière d’aventurier découvreur.

Alors, sur les traces de l’un de nos ancêtres les p’tit nouveaux suivent un sentier déjà balisé.

Aie, le mot qui blesse, l’affront provocateur. Non je vous rassure, il y a encore des terres inconnues, celle que personne n’a osé conquérir. La différence aventureuse.

J’en fait partie à petite dose mais j’y ai posé ma pierre. Un grain de sable plutôt.

Un fada de parisien m’a donné un sacré coup de pied au cul pour en réaliser un. Traverser un désert de glace à ski avec une jambe en moins. Un glacier haut de trois mille mètres et un boiteux qui tire un traineau, qui parle aux flocons de neige et dans sa détresse a vu un bruant des neiges venir le réconforter.

A côté de lui aux pays des esprits errants, un homme de glace et de neige, mais au cœur généreux.

Un mercenaire polaire, un gladiateur boréale qui sait affronter à main nu l’immense Nanouk. La ville des lumières est bien trop bruyante pour lui, il est devenu cet Inuit qui connaît le silence des blizzards infinis. Un géant qui un jour a basculé dans l’étau d’une banquise sournoise, qui l’a happé pour le tester, pour le manger peut-être ?

Il a survécu, il a survie, il a surpassé il est surhumain.

Un nom derrière tout ça : Nicolas Dubreuil dit Niko.

Ne vous attendez pas qu’il réponde à vos messages vos courriels, le vent ne prend pas rendez-vous, il passe, peut-être pas au moment où vous l’espériez.

Cet Homo-polaris a su décortiquer l’aventure différente, non seulement il m’a guidé et épaulé pour cette croisade au pays d’Apoutiaq, mais il a permis à quatre jeunes estropiés de poser une prothèse sur des plages reculées d’Antarctique.

Il est devenu le chef d’expédition des croisières australes de la compagnie du Ponant et sur le navire Diamant il gère avec brio les rencontres aux pays des manchots. Le comble pour des amputés !

Hier un mail de mon frangin des glaces, il revient de là-bas, de la Terra incognita. Un passager pas ordinaire, ni extraordinaire d’ailleurs, seulement différent. Un contrat avec le médecin bien pensant qui du bout du stylo délivre le papier de droit au rêve. Bon pour la croisière, mais pas pour descendre à terre.

Un marin sans escale, c’est un aventurier en camping, un alpiniste sur un remonte pente, un plongeur en aquarium, un ours blanc empaillé, une mer sans moutons, une fille sans vibration…

Niko, chef de bord a défié une fois de plus les théorèmes de protections, les équations à plusieurs inconnues, les divisions atomiques ! Son passager est devenu un explorateur des temps modernes, un Schakelton en fauteuil, un Nansen du handicap, un Scott du monde différent…

Là-bas sur la terre d’Antarctique Nicolas a démontré que tout était possible…

Debout les morts et en route pour ce pays merveilleux inconnu, la terre de nos doutes !

Un Edelweiss de solidarité…

15 décembre 2010

Pas-de-bras-,-pas-de-chocolat

C’est l’hiver… La neige des informations nous enfouit dans une avalanche de nouvelles sordides, congères de violence, plaques à vent de faillite sociale, couloirs périlleux de politicards pourris et crevasses de bons à rien prêts à tout…

Ce matin, de ce névé morose une petit fleur a surgi, un Edelweiss Helvète. Solidarité.

Un appel de mon pote JF de Crans-Montana. Dimanche il a rencontré un homme en fauteuil roulant à la sortie d’un supermarché. Depuis que sa fondation « La nuit des neiges » soutient Bout de vie il se sent plus à l’aise pour aller au contact de personnes différentes.

Cet homme affronte l’hiver Valaisan pour vendre des cartes postales. Amputé fémoral depuis 15 ans il ne supporte pas très bien sa prothèse. JF lui raconte mon Bout de vie…

Je raccroche et me réjouis déjà de la venue de cet homme Suisse au prochain stage de plongée.

J’enfourche mon vélo et pars pour une sortie d’entraînement. Dès que je pédale mes idées s’envolent sur plein de projets en même temps. Je repense à ma conversation de ce matin. J’essaie de m’imaginer à la place de cet homme. Un étranger l’aborde lui parle d’amputation sans l’être lui -même, l’invite à aller en Corse passer une semaine gratuite de plongée sous-marine, lui parle avec engouement d’un certain Frank Bruno qui a fait de sa vie une croisade à cloche pied, le tout à quelques jours de Noël !

Bon ce n’est pas tout mais moi je dois rouler, chu pas ici pour cogiter…

Ça caille ce matin alors roule ma poule et bouffe du kilomètre.

Eureka j’ai trouvé, les anciens stagiaires Suisses vont faire le relais…

C’est qu’il y en a sous le casque ! Hein ?

Tout à l’heure je vais faire du lobbying de raccourcis!!!

Je me sens heureux de savoir que pour les fêtes un homme va retrouver un peu de fraternité…

Désenclaver les esseulés, vive les vraies rencontres…

Alors je mouline joyeux, je cherche même à faire une perf. Ben quoi, qui a dit : un esprit sain dans un corps sain ?

Le petit col devient minus, même pas je le vois, les cuisses elles se sont « Armstronguisée » et je double !?

Chu seul ?!? Ok je roule et c’est déjà pas mal.

Mauvaise langue !

Le public de la dernière fois est toujours là ; il s’est groupé dans une ambiance pas écrémée. Mon fan club de brebis me fait la ola : au lait!

Chu heureux…

C’est le devoir de chaque homme de rendre au monde au moins autant qu’il en a reçu.

Albert Einstein

Dessin  qui fait rire la mascotte

joyeux-noel

Un dernier pour la route. Parole moi je voulais pas, c’est Jo Zef qui a insisté !

humourss

Un pied sur la Calypso…

13 décembre 2010

Albert Falco capitaine de la Calypso.

Albert Falco capitaine de la Calypso.

Pour certains vous devez vous souvenir des documentaires des années 70 : « l’Odyssée du Commandant Cousteau. »

Baptisé en plongée presque en même temps que j’apprenais à marcher je rêvais de ces films.

Prenant part dés mon plus jeune age à un tour du monde sous marin je me voyais bien embarqué sur la Calypso. Aprés chaque expédition elle faisait relâche dans le port de Monaco à quelques coups de pédale de chez moi.

Puis la vie est ainsi faite mon destin devait virer de bord. Le charismatique commandant et son équipage partaient sur d’autres horizons sans ce gamin rêveur que je suis.

En 1994 je transformais un vieux bateau en bois comme mini Calypso, compresseur, détecteur de métaux et scooter sous marin, je partais dans mon odyssée du matelot Cabochard.

Au quatre coins de la Méditerranée je découvrais un monde fascinant, les falaises aux courants verticaux de Gibraltar, les épaves antiques interdites de mer Égée, le corail rouge de ‘l’île d’Alboran…. Avant, le Pacifique me dévoilait l’archipel des Galapagos, les maisons sous marines de pré-continent II au large de Port Soudan en mer Rouge, des plongées atypiques (sous glace à plus de 2000mts d’altitude) dans les Alpes du sud, dans le fleuve Guadalquivir à Sévilla capitale de l’Andalousie…

Des milliers de plongée sous la planète bleue.

Un métier de partage puisque j’enseigne cette discipline depuis plus de 25 ans. Un nombre infini de baptisés et pour certains à leur tour ils sont devenus professionnels.

Mais voilà l’équipe Cousteau était toujours un rêve inassouvi.

Eté 99 je rencontre enfin le capitaine de la Calypso Albert Falco, il tourne un film avec des enfants, un remake du vieil homme et la mer aux îles Lavezzi. Je plonge avec cette figure du monde du silence, je suis ému. On sympathise. Et puis on se croise de temps à autres. Pour un raid sous-marin à l’île de Rodrigue en plein milieu de l’océan Indien je le retrouve, mon frère d’océan Bixente m’accompagne. Mon ami basque a tout vu, tout gagné pourtant je suis positivement surpris de le voir bouleversé à la rencontre de cette légende. 10 jours où l’on partagera beaucoup de choses. Pour une journée qui lui est consacrée sur la première radio de France, je suis bluffé car il a demandé ma participation. Que dire, j’ai fait des bulles, certes, mais je me sens tellement petit que ma tchache habituelle disparaît.

Il y a quelques semaines j’ai reçu un courrier qui me sollicitait pour une autorisation. L’équipe Cousteau qui s’est mise à la page Internet me demandait si Le film « Giramondu » qui est une biographie en image de mon bout de vie, soit en ligne sur leur site.

Lettre signée en personne par madame Cousteau…

Un rêve de gosse qui se réalise, comme si j’avais posé mon sac sur le pont de la Calypso. De toutes les plongées celle ci restera la plus profonde !

PS: Jo Zef réclame un bonnet rouge et une paire de palme bleue !!!