Récit du deuxiéme stage de survie…

13 mars 2013
Nous sommes prêts...

Nous sommes prêts...

La pression monte d’un cran, le deuxième stage de survie est sur le point de démarrer, l’équipe est composée aussi de copains amputés, va falloir que je sois à la hauteur.

Véro et Claude nous déposent dans un hameau au pied du massif de Cagna qui porte son beau chapeau de vent du sud, pluie, vent violent et orage sont au programme. Je pèse les sacs qui sont à ma grande surprise plus légers que la normale, l’aventure peut enfin commencer. Le sentier muletier qui mène sur un cul de sac est très glissant, la bruine a bien bossé ! Le brouillard nous emmitoufle, je ferme la marche pour mieux observer mes compagnons, je constate qu’ils n’utilisent que très peu leurs bâtons, pourtant avec un bon usage, 30% d’effort peut être économisé. Au sommet du petit col nous attaquons vraiment, un adieu au beau chemin pour nous retrouver dans un maquis dense et non balisé. La dénivelé négatif est imposant, les arbousiers et bruyères nous barrent le pas, il faut enjamber sans chuter, exercice de style qui demande une grande concentration. La terre noire est gorgée d’eau ; les pluies incessantes depuis plusieurs semaines ont rendu la progression extrêmement « casse-gueule » ! Les chutes se succèdent, j’ai la boule au ventre, il faut que personne ne se blesse ! Aucun « bobo » à déclarer ! Nous tentons une traversée pour rejoindre une forêt de ronces qui a repris du terrain depuis mon dernier passage, le chemin est devenu un torrent. Les mures sauvages accrochent les prothèses, le ruisseau éphémère rend le cheminement encore plus astreignant mais personne ne se plaint. Un petit miracle au milieu des broussailles je retrouve l’embout de la pipette de mon camel back, perdu lors du dernier stage, ma chance légendaire ! Finalement au bout de trois heures d’effort nous rejoignons une piste en terre abandonnée, les corps sont éprouvés et les moignons semblent déjà protester. Une trêve nous est accordée par la pluie, il nous reste encore une petite heure de marche pour rejoindre une ruine en pierre qui nous servira de premier refuge…

Cela fait deux jours que nous marchons, l’équipe est bien soudée, nous avons un bon guide ; la pluie ! Dans un maquis très dense nous trouvons une ancienne aire de charbonnage, la nature a repris ses droits, le premier boulot est d’élaguer ce terrain plat qui va nous servir de refuge pour la nuit. Soudain un vent fort et chaud secoue la canopée, je sens un coup d’esbroufe  du ciel, le vent se déchaine, les éclairs nous encerclent, le déluge nous tombe sur la tête. Des tonnes d’eau  s’abattent sur nous comme j’en ai rarement vu, le torrent en contre bas, en quelques minutes monte de plus d’un mètre. Je sens qu’une partie de l’équipe perd pied, sans jeu de mots, mais l’autre moitié reste attentive. Je dois me montrer ferme et directif, tout le monde doit s’activer pour monter le camp quelque soit les conditions. Abatage d’un arbuste droit et assez long pour la charpente,  nettoyage des cailloux qui envahissent le replat et mise en place des bâches qui nous abriteront. Le montage du foyer est aussi très important, il doit posséder un muret en forme de chevron qui servira de réflecteur pour envoyer un soupçon de chaleur au « survivant ». La bruyère sèche s’enflamme une première fois, la pluie perd un peu de son intensité, mais ce n’est pas connaître le coin, un second éclair nous annonce le prochain round, les flammes ne résistent pas. La rivière augment encore, je ne l’ai jamais vu à cette hauteur, les arbres sont couchés, brisés nous nous sentons tout petits dans ce décor de cataclysme. Trempés comme des castors, le camp est finalement monté, des grands silences en disent long sur l’état mental de certains mais une bonne nuit semi-humide reposera partiellement les corps épuisés. Sébastien le plus jeune de la bande aura droit à une blague de sa bâche qui en pleine nuit se régalera de lui larguer une poche d’eau. Sans ciller il passera le reste de sa nuit à tenter de sécher ses affaires près du feu…

Quatrième jour, sales, boueux, boiteux nous sommes récupérés, la victoire est au bout du chemin. Le stage a été à la hauteur de ses participants, les images de références sont accumulées, certains conformistes nous plaindront par le manque de soleil, mais de la survie ce n’est pas de la randonnée, ni du trekking, la survie, c’est sauver sa peau coûte que coûte, c’est rendre le futile indispensable, c’est trouver le bol d’eau chaude savoureux au même titre qu’un millésime. La même « balade » sous le soleil aurait enlevé l’intensité de se deuxième stage de survie douce Bout de vie.

Pour conclure cette bafouille je tenais à remercier les cinq participants qui ont su trouver de nouvelles limites. Bravo à Christophe, Sébastien, Pierre-Alain, Gaby et Jean- Luc. Un grand merci à David Manise grand « gourou » des stages de survie qui m’a encouragé dans cette démarche de mixité, valide, moins-valide…

J’attends de pied ferme vos inscriptions pour le prochain stage, date à définir…

Marche silencieuse dans la brume et la pluie fine... Marche et rêve...

Marche silencieuse dans la brume et la pluie fine... Marche et rêve...

Que les ronces restent tranquilles, les jambes en carbones arrivent!!!

Que les ronces restent tranquilles, les jambes en carbones arrivent!!!

Jean-Luc et Gaby sourire aux lévres malgré les difficultées du stage...

Jean-Luc et Gaby sourire aux lèvres malgré les difficultés du stage...

Une ruine sans toit pour la premiére nuit...

Une ruine sans toit pour la première nuit...

Quand la riviére se déchaine, traversée interdite...

Quand la rivière se déchaine, traversée interdite...

Bivouac en forêt, la pluie veut nous tenir compagnie.

Bivouac en forêt, la pluie veut nous tenir compagnie.

Confection d'une pate à pain qui sera cuite sur une pierre de granit.

Confection d'une pâte à pain qui sera cuite sur une pierre de granit.

Sebastien se revelera très doué pour ce style de vie... Une vocation est née, j'en suis certain...

Sébastien se révélera très doué pour ce style de vie... Une vocation est née, j'en suis certain...

Christophe affine le montage de son bivouac "bio"!

Christophe affine le montage de son bivouac "bio"!

Un petit chez soi trés coquet!

Un petit chez soi trés coquet!

Stage de plongée 2013

28 janvier 2013
Bout de Vie; 10 ans d'aventure sous-marine...

Bout de Vie; 10 ans d'aventure sous-marine...

2003-2013 dix ans déjà et Bout de vie est toujours là ! Pour la onzième fois le stage de plongée sous marine aura lieu aux îles Lavezzi. La date pour cette année est finalement fixée du dimanche 8 au samedi 14 septembre. La Galiote sera notre camp de base et pendant ce stage les corps vont se dévoiler, se libérer du carcan de l’amputation. Au beau milieu de cet archipel aucun regard de l’extérieur, le cormoran et le goéland sont insensibles à la différence, la girelle et le mérou brun ont d’autres soucis que de juger les « monopédes » pour les plus chanceux ! Les inscriptions sont ouvertes mais ils restent peu de place, à vous de réagir. Les conditions sont simples, être amputés, posséder un certificat médical d’aptitude à la plongée sous marine et bien-sûr détenir une adhésion 2013 de Bout de Vie. D’ailleurs je rappelle aux anciens participants qu’ils peuvent d’ores et déjà adhérer, je ne suis pas là pour vous courir derrière réclamant les 5 petits € qui permettront à Bout de Vie de continuer à exister ! Pensez-y, nous pensons à vous depuis dix ans !

Pendant ce stage nous allons vous initier à la plongée sous marine bien sur mais surtout à une prise en charge de votre « différence ». A bord rien n’est adapté, ce sera à vous de vous apprivoiser avec la nouveauté. D’autres activités seront prévues, navigation sur un voilier armé pour la navigation au large, vol en hélico et bien d’autres surprises.

Cliquez sur ce lien et imprimez le dossier d’inscription qui doit être dument complété.

Cet autre lien pour imprimer la demande d’adhésion 2013.

A pluche

Echappées belles en Corse…

23 janvier 2013

Émission diffusée le 9 juin 2012 animée par Sophie Jovillard et produit par Bo Travail production avec l’aimable autorisation de mise en ligne par Mr Alain Goury. J’ai été engagé comme fixeur (sorte de mise en contact) et un don a était offert à Bout de vie par la société de production. Geste très rare dans le monde de la télé.

Pendant 90′ vous allez pouvoir découvrir la Corse et ses habitants, j’ai eu le bonheur de guider Sophie dans mes coins perdus…

Le premier stage « Sur »vie entre vous et moi…

18 janvier 2013
Un coin non repertorié sur les cartes...

Un coin non répertorié sur les cartes...

Notre « bon » confort défini survie ce qui nous a permis de vivre depuis des milliers d’années, les stages de survie sont tous simplement des retrouvailles avec nos racines…

Mon sac est prêt depuis hier soir mais ma dernière nuit fût agitée car demain c’est le départ pour quatre jours de baroude. J’en en ai l’habitude pourtant cette fois  je ne serai plus seul mais à la tête d’un groupe de potes qui joueront les « cobayes » pour les futurs stages de « sur » vie douce. La météo ? Quelle météo ? Cela va être de la survie, à nous de nous adapter, entre vous et moi je suis toujours très moqueur des gens qui passent la moitié de leur journée derrière un écran à la recherche du ciel bleu. Il n’y a pas de mauvais ou de beau mais que du bon temps, donc à nous à nous adapter. Le rendez- vous est donné au petit port qui abrite mon Cabochard, les sourires sont accrochés aux visages de Mathieu, Gerald, Wilfrid et Yves tous amis de longue date. Je vérifie les packtages  distribuant les rations et autres accessoires indispensables pour affronter les futures nuits polaires qui vont nous attendre. Véro nous accompagne en fourgon jusqu’au terminus d’une route qui mène à un petit village perdu de l’extrême sud de la Corse. Le massif de Cagna semble nous observer, nous allons devoir cohabiter avec ce géant de granit. Pesage des sacs et distribution de la carte du coin, il faut trouver le bon chemin qui devra nous mener au premier col. La pluie vient au rendez-vous, les conditions ressemblent à quelques coins d’Alaska que j’affectionne, à la différence que là-bas ces températures sont synonymes d’un été chaleureux ! La belle équipe trouve sans trop de problème le chemin mais je remarque qu’ils confondent les noms des lieux dits, découvrant rapidement leur erreur cela vaudra un bel éclat de rire des « sur » vivants ! Fini le sentier nous voilà dans le maquis de ronces, sur mon GPS des points alpha sont pointés ils doivent les retrouver pour pouvoir découvrir les passages dans une nature aussi dense qu’impénétrable. La progression devient compliquée, la végétation se referme, les gros sacs à dos accrochent, la pluie rend le terrain très glissant. Je sens que nous  nous éloignons du bon franchissement, tant mieux je sais qu’il y a des anciens vestiges de la dernière guerre, pendant qu’ils se dirigeront dans la mauvais sens ce sera pour moi l’occasion de trouver des pièces perdues par les pauvres envahisseurs de soldats italiens en déroute. Bingo en même temps que je découvre un casque rouillé un cèpe se fait faire prisonnier ! Mes amis comprennent leur erreur et nous voilà sur le bon cap. Après trois heures d’effort et des mains labourés par les ronces nous voilà dans une très vieille ruine ; c’est là que nous allons dresser le camp. Le toit a disparu depuis quelques lustres, il va falloir monter les bâches avec intelligence pour rester un soupçon sec. Les binômes se partagent les taches, fabriquer une petite charpente pour tendre nos toiles et aplanir le terrain pour que nos corps épuisés puissent y trouver tout le confort. Dans l’ancienne cheminée le bois sec et vert alterné réchauffe l’eau qui hydratera nos soupes. Le rire est de mise et le manque de confort tisse notre union. 6h 15 le feu crépite et les averses de la nuit passée sont déjà oubliées, nous allons reprendre la route. Toujours pas de chemin mais du maquis dense et déchirant. Le ciel anthracite nous prévoit un froid de plus en plus intense, mais notre cœur de groupe est chaud bouillant. Nous trouvons un de mes anciens camps, en deux temps trois mouvement un petit feu nous réchauffe ; je leur propose soit de rester, soit de continuer pour un autre lieu mieux protégé du coup de vent qui semble arriver. A l’unanimité nous reprenons la marche, les torrents gonflés par les fortes pluies sont traversés sans anicroches, dans un sentier improvisé par mes soins ces dernières années nous rejoignons une minuscule prairie très  isolée. Une bâche de grande dimension est à leur disposition, à eux sans mes consignes de la transformer en chalet éphémère. Muni d’une simple hachette et scie pliable, les néo-robinsons s’appliquent à la construction de leur abri. La nature semble compatir dans leur tache méticuleuse en leur accordant un trêve d’eau du ciel! La maison montée la pluie se rattrape de cette courte accalmie par un déluge, mais il faut du feu pour réchauffer l’eau de nos gamelles. Toujours avec la même détermination ils obtiendront un foyer immense qui réchauffera nos corps frigorifiés par ces trombes de pluie et neige mélangées… Ces quatre jours durant ces « stagiaires » mais surtout amis ont su s’adapter à une vie rudimentaire mais fraternelle, chacun au petit soin avec l’autre. Jeudi après-midi dans un timing préétabli et dans un lieu prédéfini avec Véro nous sommes récupérés un poil boueux mais heureux de ses jours sans aucune connections avec l’extérieur mais avec un « moi » trop souvent  aspiré par l’excès d’information qui a la fâcheuse manie de tuer le temps présent. Pendant ce « bac » blanc j’ai noté, analysé pour les prochains stages à venir. Le prochain aura lieu le 9 mars…

Localiser le point qui nous menera au suivant, un exercice de précision...

Localiser le point qui nous mènera au suivant, un exercice de précision...

Passage au milieu des ronces, les mains en garderont de bons souvenirs...

Passage au milieu des ronces, les mains en garderont de bons souvenirs...

un casque rouillé de l'armée italienne, vestige de la derniére guerre...

un casque rouillé de l'armée italienne, vestige de la dernière guerre guerre...

Une bache, quelques bouts de bois et beaucoup d'ingeniosité...

Une bâche, quelques bouts de bois et beaucoup d’ingéniosité...

Passage de plusieurs torrents...

Passage de plusieurs torrents...

Corse Matin, 21 Novembre 2012

13 janvier 2013

frank-bruno-corse-matin-21-11-2012

Corse Matin, 18 Novembre 2012

13 janvier 2013

frank-bruno-corse-matin-18-11-2012

Premier stage de « Sur »vie douce Bout de Vie…

7 janvier 2013
C'est juste pour rire!

C'est juste pour rire!

Ça y est, le premier stage de « Sur » vie douce va débuter. Lundi 14 janvier nous partirons en balade pour 4 jours et 3 nuits. Ce qui est incroyable c’est que je suis excité comme une puce à l’idée de pouvoir partager ma « routine ». Je me souviens d’un ami hockeyeur professionnel qui avait décidé de faire un break en Corse, castagneur de première sur la glace, je sentais en lui une prodigieuse curiosité à s’essayer à une pratique peu ordinaire loin des ses habitudes. Je n’avais rien planifié, à part vivre cette journée de printemps dans le maquis ; traverser des torrents,  couper du bois, cuire du pain sans four, rôtir une viande sur une pierre et cueillir quelques plantes pour épicer notre maigre repas. Je n’aurai jamais pensé que cette initiation soit pour lui un des plus beaux jours de sa vie, à ses dires. L’idée germait, solitaire le garçon mais avec une belle envie de partage tout de même. Quand j’avais l’école de plongée je m’étais fait des parcours qui m’avaient valu une super clientèle toujours en demande de palanquées différentes des usines à bulles. Je suis en train de monter ces stages de « Sur »vie avec la même détermination et  curiosité. Depuis plusieurs mois j’ai parcouru des dizaines de kilomètres dans des massifs sans sentier, j’ai ouvert des passages aux milieux de zones à ronces, mes mains y ont laissé quelques lambeaux de peau et un ongle ! J’ai découvert des torrents, des cascades, des ruines paumés sans jamais croiser qui que soit. Loin du « GR vin » horrible vinasse à touristes, je promets aux volontaires de les faire passer dans des coins absolument magnifiques. Ma petite voix me dit que ça risque d’être le départ d’une série de belles aventures Bout de Vie. Je me répète, mais ces partages n’auront rien de paramilitaire, colonie de vacances ou randonnée en club alpin. Non une initiation à une mobilité silencieuse en milieu « sauvage ». Le mot sauvage me fait souvent rire, la nature sans homme a toujours cet adjectif, mais pas le milieu urbain…  Un dossier est fin prêt, le départ sera donné le 9 mars au matin depuis Pianottoli, déjà deux inscrits, si vous voulez partager cette expérience il est encore temps, envoyez un mail de pré-inscription (bout2vie@wanadoo.fr)  et dans la foulée un dossier à remplir vous sera transmis.

A pluche

Une future année « treize » intéressante.

3 janvier 2013
Juste un peu différente!!!

Juste un peu différente!!!

2012 est déjà rangée dans le rayon souvenirs ; à nous de tracer le nouveau chemin pour une future année « treize » intéressante !  Avant de commencer ma bafouille je voulais vous remercier, vous les lecteurs qui venez rejoindre toujours plus nombreux les écrits tard et non écrits tôt d’un aventurier à cloche pied ! Jeux de maux à trois balles je vous le confirme mais comment ne pas en profiter pour prendre son pied, un peu perdu parfois. Vous, moi, nous, on vit, on vibre mais par moment l’ombre nous effraie, nous barre la route. Reculer, s’asseoir et pleurer ? Non, avançons à petits pas, continuons… la lumière bien que faible nous tiendra compagnie et avec prudence on évitera de trop trébucher. Le malheur donnera vie à un bonheur inattendu, quelle belle alchimie. Il faut du temps pour s’en rendre compte, pourquoi en vouloir aux « autres » puisque nous avons toutes les clés entre nos mains. Ne râlez pas, le trousseau peut-être lourd et encombrant mais c’est nous qui le détenons. Trifouillons la serrure « Sésame ouvre toi ! » ; à nous le trésor d’Ali Baba. Pas de pièces d’or, ni de pierres précieuses mais de la vie à n’en plus finir. Oui nous sommes immortels, à nous de nous y préparer, notre corps un jour ou l’autre pourrira enfin et fini les impôts, les prothèses de cœurs, les comptes en banque, nous deviendrons vent, soleil, pluie, arbre, fleur. La mascotte opte pour Koala !!! Se sentir immortel est une sensation de bonheur intense, la souffrance, la maladie, la vieillesse perdent de leurs superbes, nous sommes depuis toujours infinis ! Pourquoi ne pas être optimiste, pourquoi ne pas voir la jambe qui reste plutôt que celle qui est amputée, pourquoi croire qu’après la boite en pin plus rien. Mes escapades de plus en plus fréquentes en forêt perdue me le confirment, nous sommes natures et ces quelques secondes en « VIP » (vraies invalides personnes) ne sont qu’une sorte d’entraînement pour devenir meilleurs. Dommage certains se le gâchent en agrafant leur RIB, d’autres en épinglant leur paraître. Que nos jours présents et futurs soient remplis de silence, d’observation, de réflexion.

Bout de vie rentre dans sa dixième année !!! Eh ben ! Y en a eu des prothèses sur cette piste un peu cabossée. Dix ans de partage, d’émotions, 11 stages de plongées, cela fait quelques millions de bulles, les mérous ont cessé toute comptabilité. Les poissons n’ont pas le même système métrique que les bipèdes. D’ailleurs c’est de là que vient le problème. Au lieu de compter par tête comme pour les troupeaux, ils comptent en nageoire. Imaginez que très souvent les plongeurs bout de vie n’ont pas tout leur « bout ». Un « bulleur » ok mais trois nageoires, le compte n’y est pas. Le mérou est précis, derrière ses lunettes un prof de math sommeille. Y aurait-il un théorème d’Archimède qui serait passé à la trappe. Tout plongeur immergé dans un liquide devra être composé, d’une tête et quatre nageoires, inversement proportionnel à la réflexion que tout humain doit avoir. L’hiver est studieux pour les habitants des abysses méditerranéennes, mais au diable les comptes, osons le grand bain. Je suis un sale gamin qui ne cesse de se moquer, de vous surement, mais surtout de moi. L’humour nous sauvera toujours ; alors rions de nos bouts manquants. Quelques rendez-vous Bout de Vie sont déjà fixés.

Mercredi  9 janvier : Émission  sur FR3 Corse Via Stella TNT 33  Sera Inseme à 18h30

Dimanche 13 janvier : Conférence que j’animerai au village de Levie en Alta-Rocca (Corse du sud) à partir de 15h30

Lundi 14 au 17 janvier : Premier stage de « sur » vie douce (complet)

Samedi 9 au 12 mars : deuxième stage de « sur » vie douce. Envoi de dossier d’inscription à l’adresse mail habituelle bout2vie@wanadoo.fr

Lundi 24 au 28 juin : Des cols et l’école. Un peloton de 6 cyclistes amputés partiront de Bastia en étapes jusqu’à Porto-Vecchio. Vélo le matin rencontre des scolaires l’après-midi.

Dimanche 8  au vendredi 13 septembre : 12éme stage de plongée Bout de vie, inscription bientôt en ligne.

D’autres rendez-vous vous seront dévoilés tout au long de l’année, n’oubliez pas de renouveler votre carte d’adhésion 2013.

Pace e salute !

A pluche !

Vive la diversité…

16 décembre 2012
Le Team Jolokia 2013

Le Team Jolokia 2013

J’achève une semaine parisienne le cœur léger, un marathon de rendez-vous ! Il serait trop long et assez ennuyeux de vous dresser l’interminable liste de mes entrevues mais chacune avait la même sonorité : la différence peut être une chance. Deux sommets tout de même ont marqué ces sept jours. En premier, le prix de la Solidarité par France Bleu et la Selection du Reader’s Digest. La 10éme édition fut remplie d’émotion, les 10 associations nominées par les auditeurs et lecteurs avaient fait le bon choix, 10 motivations différentes mais toutes justifiées par l’envie de partage. Vagdespoir présidée et créée par Ismaël Guillorit, m’a convaincu et son premier prix est tout à fait mérité. Son discours est une bouffée d’air frais, pas de misérabilisme, pas de noirceur, son handicap il en a fait une force, son discours m’a plu. Loin de ce que certaine fédération véhicule il est la réincarnation de l’optimisme. Si certains veulent s’adonner aux joies du surf Ismaël et ses potes seront là pour vous accueillir. Sans bras ou jambes, mobilité ou pas tout ça n’est qu’une simple spécificité, ne vous inquiétez pas vous serez grisé par la houle d’Atlantique et surpris par la glisse que Vagdespoir vous offrira. En deuxième ce fut la grande soirée de présentation du Team Jolokia 2013, dans le somptueux et historique hôtel de la Marine, état major de la Royale, était réuni des faiseurs de rêves. Eric Bellion skipper de cœur et d’énergie renouvelable présentait son nouveau Team. Après avoir battu le record à la voile entre Lorient et l’île Maurice avec un équipage mixte, valide et moins valide il lance le programme des années à venir. Un 60 pieds de course hauturière composé de 20 garçons et filles issus de la diversité. Leur but, donner  leur meilleurs pour s’aligner sur les plus grandes transats du monde. Fastnet, Sydney Hobart, Québec-St Malo… La partie ne fût pas si simple, une sorte de logique aurait été de prendre un « spécimen » de chaque, un handi, un cassé de la vie, un vieux, un jeune etc etc. Mais ce n’est pas ça l’équipe gagnante de la diversité. 130 candidats furent sélectionnés et la Marine Nationale mis à disposition toute une série de tests, des entretiens, de la psychologie de terrain. Une découverte du candidat qui n’est pas là par son statut mais par ses compétences et son désir d’intégration au projet. Un laboratoire pour l’avenir, les entreprises sont frileuses avec un personnel « différent ». Un cinquantenaire sera vu comme frein à l’essor de la boîte alors qu’il pourrait amener son expérience, un handi est mis à l’écart car le manque de connaissance sur ses compétences vont l’isoler, un issu de l’immigration est rarement perçu comme un atout mais plutôt comme une source de problème… Considérant la diversité comme une véritable valeur ajoutée, les équipiers ont été recrutés en fonction de leurs compétences mais aussi en tenant compte de leurs facultés originales qui peuvent enrichir l’équipe .Team Jolokia  est l’antidote du sectarisme, l’équipage sélectionné de 20 personnes est une sorte de tour de Babel avec un leitmotiv donner son meilleur pour faire avancer au mieux ce beau bateau. Le projet est soutenu par de grandes sociétés qui ont compris l’importance d’une telle expérience, je suis convaincu qu’il sera la genèse d’un avenir plus serein et dynamique en entreprise. Bravo à tous !!!

Cette semaine est une sorte de jardinage j’ai répondu à l’invitation de beaucoup de personnes prêtes à m’épauler dans ma « croisade », les graines sont plantées. Je suis convaincu, que de tous ces rendez-vous quelques arbres vont en surgir. Pour conclure ce billet je voulais remercier du fond du cœur toutes ces personnes qui m’ont offert leur sourire dans ce mois de promotion pour mon dernier livre. J’ai senti beaucoup, de tendresse, d’émotion, de respect, vous m’avez ému au plus profond de moi, si par moment quelques ombres me frigorifient vous êtes ces chandelles qui m’éclairent et me réchauffent, merci du fond du cœur…

A pluche !

Nuit du Tour à Porto-vecchio et annonce de la première plage handi…

6 décembre 2012

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Depuis 6 ans Laurent Benezech parrain de cœur de l’association donne beaucoup de son énergie pour organiser une équipe Bout de Vie à chaque occasion de l’Etape du Tour de France Mondovélo. Une course cyclo-sportive de montagne, quelques jours avant le passage de la caravane, est ouverte au public, 10 000 concurrents du monde entier et quelques coureurs non-entiers au maillot du dauphin à la queue coupée ! Le but étant de récolter des fonds pour l’association, La Fondation la Française des Jeux et Axa Atout cœur en sont les mécènes.Cette année c’est la centième édition du Tour de France et de plus le départ sera donné de Porto-Vecchio en Corse du sud. Laurent me suggère une idée : Pourquoi ne pas monter une équipe de 6 cyclistes amputés et réaliser une traversée de la Corse par étape pour arriver à Porto-Vecchio la veille du départ du Tour de France. L’idée est lumineuse, le matin nous pédalerons ; l’après-midi nous rencontrerons les scolaires pour les sensibiliser aux accidents de la route et au sport de haut niveau avec un bout en moins ! Françoise et Gilbert Lippini s’associeront à nous, ils ont créé l’association Adrien Lippini en hommage à leur fils tué sur la route le 14 juillet 2009 alors qu’il s’entrainait en vélo. Depuis ils sillonnent la Corse pour rencontrer les usagés de la route et surtout les jeunes, ils ont imprimé des plaquettes en plusieurs langues de comportement sur la route envers les cyclistes. Entre temps la mairie de Porto-Vecchio  organise la Nuit du Tour le samedi 8 décembre, une grosse soirée pour présenter aux citoyens cet événement, ils veulent que je m’associe à ce projet. Un film retraçant mon parcours sera diffusé à 18h au centre culturel de la ville avec une signature du livre. Mais un Cabochard sommeille toujours en moi ! Je suis flatté par l’honneur que me fait la commune mais depuis quelques années un point noir me chagrine, m’irrite même, la cité du sel fait partie des 10 plus belles plages au monde, élection en 2010, mais aucune n’est adaptée aux personnes en fauteuil. J’accepte les honneurs mais il y aura une condition, le jour du départ du centième Tour de France la commune inaugurera une plage pour handi. Je surprends, on ne s’attendait pas à ça. Je suis têtu, borné mais c’est ma seule condition ! Sans ciller le maire de la commune et son équipe ont accepté ma requête et samedi soir nous pourrons officiellement annoncer que Porto-Vecchio mettra tout en œuvre pour accueillir les touristes du monde entier en fauteuil. Il y a deux ans j’avais forcé la main à ma commune de Bonifacio, depuis tout le monde s’en réjouit. Je peux vous dire que cela me remplit de bonheur enfin les esquintés de la vie pourront profiter des joies de la Méditerranée.

On vous attend nombreux samedi 8 décembre à partir de 18h soir au centre culturel de Porto-Vecchio pour  fêter tous ces événements  ensemble.

Ma différence c’est ma force…

Eté 2013 on pourra enfin voir cette scéne sur une plage de Porto-Vecchio

Été 2013 on pourra enfin voir cette scène sur une plage de Porto-Vecchio