Ce matin, le vent a tourné sud-est, c’est-à-dire juste où nous nous rendons. Karin m’envoie le dernier bulletin météo, cela devrait tourner ouest vers midi. Je prends mon mal en patience et organise le départ. Une fois de plus, je grimpe le promontoire pour un panorama somptueux, mais le vent se renforce, il atteint les 20 nds ! Vers 10h, il mollit pour tourner ouest. Comme Speedy Gonzales, je plie la tente et installe tout à bord, il ne faut pas moisir ici. En moins d’une demi-heure, je suis en mer mais de nouveau le vent bascule au sud-est, je n’arrive pas en croire mes yeux. Non seulement il me revient dans dans le nez mais avec la même force que tout à l’heure. Quelle poisse ! Têtu comme un âne Corse, je m’applique à avancer, mais les déferlantes sont lourdes à passer. Je vise la pointe du cap où je devine une plage de sable noir… Au bout de 1h15, j’atteins mon objectif, au pire, je plante la tente là ! Je sécurise Immaqa avec un long bout et traverse la péninsule pour avoir confirmation de ce que je pressens. De l’autre côté, c’est le calme plat. Un café, une barre de céréales et nous traversons enfin la frontière géographique entre la mer de Baffin et le détroit de Disko.
Enfin libéré, je peux me relâcher, l’est n’est plus qu’une simple brise sur 500 m, puis le calme plat revient… Mes rêveries me rattrapent, quand soudain, dans ma direction des battements d’ailes assez bizarres m’interpellent ! Un duo de cormorans n’arrive pas à décoller ? Mais non, c’est une embarcation ! Là, devant moi, un kayak avec deux gars croise ma route. En anglais :
– « Mais tu es seul ?
– Oui
– C’est super dangereux ici.
– Oui je sais !!!
– Tu es d’où ?
– Corsica !!! »
Eux, des allemands, en balade jusqu’au fameux cap pour retourner ensuite. Ils m’expliquent que de l’autre côté, la montagne tombe dans la mer et que c’est très risqué en kayak. Je leur explique que c’est l’une des raisons de mon retour en arrière… On papote un peu et après le selfie obligatoire, Andreas et Mathias reprennent leur route…
La brise d’ouest arrive enfin, si bien que j’arrive à sortir mon cerf volant pour enfin alléger la cadence, mais ma moyenne augmente péniblement, il me faut trouver la bonne veine de courant et cette fois je devine qu’elle est à terre… La journée est calme, le vent tombe juste assez pour que je range mon beau cerf-volant mais avant de le rembobiner, un phoque loin à notre proue semble subjugué par le « truc » orange qui flotte dans le ciel. Tout doucement, nous nous en approchons et chose incroyable au lieu de sonder et disparaître, elle se met sur le dos en faisant la planche pour nous voir passer à moins de 5m. Tellement surpris de sa réaction, je n’ai pu la shooter en photo, quel dommage. Si près d’elle que nous avons vu ses mamelles, c’était une maman phoque…
Au bout de 8h de mer et le moignon tétanisé, je pose prothèse à terre, mais le coin ne plait pas, pas assez haut, alors nous filons plus à l’est pour enfin trouver le coin idéal au bout de 32km…
Ce soir, un peu cuit mais sans courbature majeure, une fondue savoyarde lyophilisée me régale les papilles, un bon bouillon Thai et pour le sucré une compote lyophilisée.
La mascotte a mis les lunettes pour la compta : TUC : fini ; Cookies : fini ; tablette de chocolat :fini ; jambon:fini ; fromage :fini ; pain:fini… Je sens un gros coup de déprime chez le pôvre Jo Zef.
A pluche
Bon au moins les renverses de vent c est comme ici chez nous dans les bouches donc tu connais
Quand je te dis que tu n est pas tout seul comme chez nous dans le maquis donc tu connais aussi
Quant a la nourriture pauvre Jo zef je le comprend surtout que la il ne s agit pas d un stage de survie mis bon la tu connais encore
Amicizia gutten tag
dis à Jo Zeff de manger une main et de garder l’autre pour demain :(. Vivement que tu sois dans ta cabane avec un beau poisson sur le grill et Karin dans les airs entrain de te rejoindre. Bisousss