Deuxième jour de mer…

15 mai 2018

Qu’il est bon de profiter du silence d’un mouillage tranquille et silencieux. Une nuit de pluie et de rêve, une nuit pour profiter de la paix des anges qui nous protègent. Nous sommes tous des miraculés, alors une fois de plus vivons ce jour comme un présent précieux. Cette matinée entre grain et soleil nous a porté sur une plage déserte à la recherche de quelques fossiles, le temps est figé, nous sommes cette fraction de seconde qui nous semble une éternité. Découverte, bonne humeur, l’équipe se soude, la bande devient une famille… Nous levons l’ancre pour reprendre la mer, le vent de terre est encore soutenu, mais le plan d’eau et lisse, Nomade glisse sans bruit vers l’inconnu. A midi la baie de Rondinara est déserte, nous sommes seuls au monde, mais ce n’est pas des vacances alors nous reprenons la route vers le nord, direction Porto-Novo. Vous dire que c’est beau serait un faible mot, à cette saison la méditerranée est encore calme et tranquille. C’est le fameux moment de se mettre à nu, c’est l’initiation à l’apnée. L’eau turquoise nous invite à ce premier bain, chacun va découvrir le monde de l’apesanteur où le corps mutilé ne doit plus supporter ces contraintes. Rire, silence, les regards se croisent, chacun y va de sa découverte. Là bas dans une baie cachée, quelques survivants sont en osmose avec une nature intacte et qui ne juge pas…

 

Entre ciel et mer…

15 mai 2017

La mer unit les cassés de la vie…

Le port de Pianottoli entre mer et maquis est encore endormi mais à bord du Nomade l’équipage est déjà levé du bon pied ! Les consignes de sécurités ont été données, la manœuvre de départ aura une personne par poste, l’improvisation n’a pas de place à bord. Le vent d’ouest et déjà debout, il sera notre fil rouge de la journée pour nous amener au bout de nos rêves. Audrey est de quart à la barre, le golfe de Figari est déjà ventilé, la sortie s’annonce sportive. La grande voile est hissée, le génois rentre lui aussi en action, la bande d’éclopés est attentives, le rêve devient réalité. Notre route nous amène au sud, le cap de Feno est doublé, les falaises de calcaire, fidèles à leur légendes nous contes la « vraie » histoire d’Ulysse. 20 nœuds de vent portant donne bonne allure au Nomade qui s’engage dans les Bouches de Bonifacio, en direction de l’île « d’en face » la Sardaigne.  A cette saison les mouillages sont encore peu fréquentés, Christophe pose, sur une belle tache de sable, l’ancre du Cata. Le turquoise de la lagune est un écrin de beauté, la vie nous a malmenés mais aujourd’hui elle nous a unis… Après une salade grecque, Méditerranée oblige, les filles prennent possession d’une plage déserte de sable blanc pour une première découverte. Et dire que pour un cheveu, d’ange, nous n’aurions loupé ses moments, si la vie est un présent aujourd’hui encore, elle nous fait un beau cadeau…

Nomade aux Lavezzi

20 septembre 2016
Départ pour une virée au large...

Départ pour une virée au large…

 

La routine n’est pas un bon compagnon de route, alors d’un accord commun, nous l’avons volontairement laissé à terre. Christophe, skipper du magnifique catamaran Nomade n’est pas un marin ordinaire, à l’âge de 12 ans, alors que ses copains d’école parlaient football, lui rêvait déjà de bateau et de départ. Constructeur de son propre bateau alors à l’aube de ses 20 ans, il prit le large. Puis au hasard d’un ponton, il devint le skipper de l’ancien ministre Jean- François Deniau. Une escale un peu plus longue au Sénégal et il y rencontra une jeune jolie Corse travaillant à l’ambassade de France, le coup de foudre et s’en suit un tour du monde à la voile de 7 ans. Ils partirent à 2 pour boucler leur aventure à 3. Bonifacio comme escale prolongée, mais l’appel fût trop fort, alors les amarres bien lovées dans un coffre d’un magnifique catamaran, l’année dernière toujours à 3, ils ont bouclé une balade qui devait les mener du grain de sable de Bonifacio au pied de la statue de la Liberté à New-York, un voyage de 2 ans. En attente pour l’orient, Christophe s’est gentiment proposé de passer la semaine avec nous pour une initiation au nomadisme nautique… Des histoires salées à n’en plus finir, des anecdotes aux airs de corsaires somaliens, de motus polynésiens encore isolés, de détroit de Torres au embruns pacifiques et surtout de partages uniques. Une fois de plus nous réalisons que même avec un bout en moins le présent est un cadeau…

Une sortie houleuse...

Une sortie houleuse…

Toujours du bon pied!

Toujours du bon pied!

Quand le rêve devient réalité

Quand le rêve devient réalité

Au poste de manoeuvre

Au poste de manoeuvre

Interview décalée du marin Eric Bellion

12 décembre 2014

Des yeux teintés par les océans...

Des yeux teintés par les océans...

Je m’appelle Eric Bellion. Je suis navigateur. Depuis 12 ans je m’intéresse à la notion de différence ou comment la diversité humaine est la source d’innovation, de performance et de bien être. Sur la mer il n’y a pas de place pour les discours bien pensants. C’est pourquoi je me sers de la course au large afin de tester des solutions pour mieux vivre ensemble et en parler…

10 questions décalées :

Si tu ne devrais plus être un marin professionnel, quel métier te tenterait ? Le problème c’est qu’il y en a plein et que ça change tout le temps. Dernièrement c’est « bike builder » (Constructeur de motos custom) parce que j’en ai croisé un passionnant et que j’adore les vieilles bécanes. Le métier de marin est assez frustrant car il coûte beaucoup d’argent. On passe énormément de temps à courir après les sponsors. Le ratio temps passé sur l’eau et temps passé derrière l’ordinateur n’est vraiment pas bon. Alors souvent je me dis qu’il faut que je fasse autre chose mais la passion est trop forte et je me retrouve invariablement derrière un ordinateur à construire une nouvelle aventure.

Un pays où il n’y a pas la mer que tu aimerais découvrir : Y a des pays où y a pas la mer ??? Plus sérieusement l’est de la Russie à cheval de préférence… ou l’intérieur des USA en bécane …

Si tu te retrouvais face à face avec Dieu qu’aurais-tu envie de lui dire ? « Mais pourquoi c’est si compliqué ?! »

Qu’elle est la petite fantaisie que tu embarques dans ton bateau pour une transat ? Ma guitalélé

L’événement extérieur à ta vie qui t’as le plus marqué de ta naissance à ce jour : La chute du mur de Berlin. Mon père, qui a vécu en Allemagne, nous en a parlé beaucoup. Enfant je rêvais d’être soldat pour aller le détruire. C’est beau non ? J

Un livre que tu aimerais partager : Je suis tombé récemment sur un livre de Stefan Zweig que je n’avais jamais lu dans une gare : Conscience contre violence. Je le conseille à tous ceux qui s’intéressent à la notion de bien et de mal

Par qui aimerais-tu être accueilli au paradis ? J’imagine que là il faut dire quelqu’un de mort ? Ma première pensée allait vers des gens encore en vie. Ça serait top de se retrouver entre amis là haut au Paradis ! Sinon je serai très heureux d’être accueilli par mon grand-père de la même façon qu’il le faisait quand j’étais enfant : Ravi, les bras levés aux ciel et les poches remplies de bonbons

Que fais-tu pour te relaxer avant une épreuve ? Je me retrouve seul et je prends du temps pour moi.

On te propose de te réincarner, quel serait ton choix, personnage, animal, végétal… ? Un autre homme ou une femme pourquoi pas ? Pour voir quel effet ça fait…

Ta devise : Je ne suis pas trop devise mais de temps en temps certaines me parlent. En ce moment ça serait plutôt « Done is better than perfect »

Quels sont tes projets 2015. La transat Jacques Vabre en novembre et la qualification au prochain Vendée Globe.

Les sites où l’on peut te soutenir et suivre tes actualités : https://www.facebook.com/commeunseulhomme?ref=bookmarks

PS: Mi-février il viendra participer à un stage de survie en tête à tête avec le Cabochard que vous lisez. Un grand moment de partage et d’amitié, le maquis prendra surement un air austral, là où les albatros ne touchent jamais terre…