Concerto privé pour violon sur les bords du Rhin…

7 septembre 2012
Violonceliste chinois en concert sur les bord du Rhin!

Violoncelliste chinois en concert sur les bord du Rhin!

Cette journée de break m’a bien reposé et je me sens d’attaque. Je fais une grossière erreur en me changeant le pansement du moignon juste avant de partir, j’arrache une partie de la croute et pendant une heure je suis gêné avant que tout rentre dans l’ordre. Un petit 9° de bienvenue et je rejoins la piste du romantique du Rhin. J’espère que la partie française sera plus agréable que celle allemande. Je suis pour de bon sur la berge du grand fleuve et le revêtement est un vrai tapis, cela me présage une belle journée. Un faisan ne semble pas vouloir me faire passer, parole de mascotte il a failli finir dans la sacoche cambuse. Quatre biches nous observent sans être trop apeurées par le convoi d’anges heureux ! Un vol d’oies filent vers le sud, je retrouve enfin la sensation d’être proche avec la nature. Mais tout a une fin, un panneau me fait filer vers l’ouest loin du Rhin. Adieu, veaux, vaches, cochons, les affres des nationales nous tendent un piège. Je traverse un village quand je tombe nez à nez avec une voiture immatriculé 2B. Jo Zef jette l’ancre, il faut le trouver, un bastiais en Alsace ça ne court pas les chemins. Je raisonne la mascotte, vu l’heure matinale il ne serait pas éduquer de réveiller un village pour retrouver notre compatriote, nous poursuivons. Les panneaux ont du être vendus, plus aucune indication sur la route du Rhin, je suis la nationale qui se dirige vers Strasbourg, il y a une piste cyclable donc pas trop de stress à avoir. Mais je râle un coup, normal non ? Je croise des cyclistes qui m’indiquent comment rejoindre la piste. Finalement je suis de nouveau dans le bon sens. La capitale européenne s’approche, déjà l’heure du déjeuné. Je me pose dans un parc sur un banc quand arrive un étudiant chinois avec son violon. Juste à porté d’oreille il se lance dans un concerto privé assez insolite. Cissé est venu étudier la philosophie en France et parle notre langue couramment. Nous échangeons philo malgré mon manque de bagages scolaires mais l’école de la vie m’a donné des cours du soir ! Je me lance dans la grande ville en confiance, il doit y avoir un parcours fléché pour rester sur le bon chemin. Eh ben non ! Je suis excédé par cette fausse pub que certains panneaux affichent : la piste cyclable du Rhin est tellement bien indiquée que l’on peut la pratiquer sans carte… Une heure de galère, des gens gentils à tour de rôle me font retrouver la route. Finalement je rejoins le canal navigable du Rhin et sa voix cyclable jusqu’à Bâle. Je souffle, je suis enfin sorti de cette pieuvre géante. Le canal est droit à n’en plus finir mais plutôt agréable la température monte d’un cran, cependant une longue allée de platanes donne une sensation de fraîcheur. Je dépasse le cap des 100km, au prochain village je vais me trouver un coin pour poser ma tente. Ce soir entre le Rhin et son canal je suis enfin en bivouac, ce n’est plus l’été mais en tout cas cela lui ressemble. La Suisse est à 115km, ça s’approche doucement…

A pluche !

PS: Une pensée pour Dominique Benassi qui va défendre son titre de champion du monde de triathlon half Iron man à Las-Vegas ce week-end… Forza Dumé…

Prêt pour l’Afrique en vélo !!!

3 septembre 2012
j'essai de la rattraper mais j'ai du mal!!!

J’essaie de la rattraper mais j'ai du mal!!!

Je touche du bois, je me réveille sans le moindre bobo, je pense que c’est tout bon pour l’avenir ! Toujours la fraîcheur du matin je reprends la piste R3 qui devrait m’amener après la grande ville de Hanau sur la R4. Tout plat avec brise dans le dos, le chemin longe l’autoroute, un vrai capharnaüm. Je pédale en douceur, je me rapproche de plus en plus de la Suisse. Je suis surpris d’être en si bonne forme, il me semble que je n’ai pas pédalé depuis plusieurs jours. Première ville et je loupe un panneau, je me fonds dans les méandres urbains. Je râle, je peste… Vous connaissez la suite ! je retrouve mes panneaux : « Va falloir se concentrer, cabochard… » Je poursuis pour arriver dans la grosse banlieue de Frankfurt qu’est la ville dortoir d’Hanau. La vraie caricature de se que je crains, les tags sur les murs, les verres brisés au sol, les immeubles en rang d’oignons avec la faune qui vit dedans. Je peux vous dire que je n’ai pas envie de moisir ici. J’avance comme l’inspecteur Colombo, j’essaie de choper tous les indices pour ne pas me perdre. Je me retrouve finalement sur les bords du Main, mais je suis inquiet, j’avance vers l’ouest et non vers le sud, va falloir bifurquer un jour ou l’autre. Je rattrape un  vététiste il m’amène jusqu’à un bac qui traverse la rivière. Un groupe de cyclistes régionaux m’offre le billet et m’encourage pour la suite, je trouve enfin la R4 ! Ouf, ouf et triple ouf ! Je dois filer vers le sud pour dénicher une transversale dans 50km qui devrait m’amener vers la piste du Rhin. Je traverse plein de petites villes qui grouillent de monde, je ne suis pas trop à l’aise. Enfin la forêt, mais voilà la R4 est un terrain d’entrainement pour l’Afrique en vélo. Fini le bon tarmac soigné, une succession de pistes en terre plus ou moins en bonnes états nous secouent à n’en plus finir. Mon vélo n’a aucune suspension et chaque trou est une vibration directe qui monte jusque dans le cervelet en passant d’abord par mon talon d’Achille. Je redoute quelques blessures mais  ai-je le choix ? Le rythme est bien sur ralenti. Je trouve une sorte de cabane dans la pénombre des bois, j’y fais mon break déjeuné. Un vieil homme me rend visite, il veut comprendre pourquoi je suis si chargé. Je lui explique mais ne semble ne pas me croire. Je n’ai pas envie d’argumenter et le laisse dans ses doutes. Je reprends mais je m’aperçois que la balise spot n’émet plus, c’est elle qui vous donne ma position en direct, je la réactive, cela fera une belle ligne droite depuis son dernier arrêt. Je fatigue plus vite sur ce type de revêtement et je planifie un arrêt au prochain bled. Pas de camping, pas de gasthauss et encore moins d’hôtel. Je demande à un fermier si je peux monter ma tente à l’angle de son hangar. Nein ! Ok on avance ! Mais je m’approche des cents kilomètres du jour ! Finalement à Gross Umstadt je trouve une pension pour la nuit… Je peux vous dire que la douche froide m’a remis d’aplomb la guibole et demi. On est prêt pour un Paris-Dakar vélo…

« Norra, Jo Zef, revenez c’est une manière de dire, on ne va pas faire un truc comme ça !!! »

A pluche !