Les robinsons de l’océan Arctique…

22 juillet 2011 par Frank Laisser une réponse »

La route en terre finit en cul de sac, un grain ouvre les vannes, nous sommes seuls au monde. Je dirais plutôt au bout du monde ! Le phare de Slettnes domine la mer de Barents, position 71°Nord, il est  là-bas au loin. L’idée est d’aller bivouaquer dans la toundra dans un paysage somptueux.

Une éclaircie revient, elle nous donne la main pour trouver le bon emplacement et monter le camp. Un petit kilomètre suffira pour le bivouac idéal, deux allés retours et nous voilà en place. Véro a pris le coup pour m’épauler dans le montage de la tente, ici il faut toujours prévoir le pire. Des restes d’épaves jonchent le rivage, leurs histoires transpirent : hommes partis chercher fortune dans la pêche au crabe et à la morue qui n’ont connu que froid, tempête et drame… Un feu, malgré un bois gorgé d’eau, crépite, avec des planches nous fabriquons des bancs. Le basique devient magnifique. Si je vous dis que nous sommes seuls, je pense que vous l’avez compris dés le départ, mais en vérité nous sommes cernés ! En mer, de grosses bouilles nous épient, les phoques n’ont pas trop l’habitude de voir des campeurs par ici et leur curiosité nous fait bien rire, autour du camp des dizaines de rennes pâturent avec l’œil en coin mais avec un peu de patience ils s’approcheront sans trop se soucier des « Robinson de mer de Barents ». Ce matin pendant que Véro prolonge sa nuit, je pars en trek. Un détail important à cette latitude, pendant cette saison la nuit n’existe plus. Donc muni de mon appareil photo je pars en balade de rêverie. Une petite grimpette me mène à un lac, de là je domine l’océan Arctique. Des huards vivent en harmonie avec des canards, seuls les sternes arctiques n’apprécient pas ma venue. Je m’accroupis sur les rives et tente de me faire oublier. Mon âme d’enfant a libre cours, pas de bruit, pas de monde, seul face à moi-même, je sais qu’une belle aventure est en train de naître. Une expédition de plus ? Oui si vous voulez, moi je dirais une réalisation de rêve. Je suis tellement bien que j’en pleurerais de joie. Un poil romantique le Cabochard, mais la vie est trop courte pour se prendre la tête. La fourmilière terrestre ne laisse plus la place au rêveur, esclave du confort, l’essentiel est perdu et chacun court vers le graal qui n’est que futilité. Chaque fois que je me retrouve dans ces conditions de vie au plus simple, je réalise à quel point nous sommes devenus fragiles et tributaires du matériel… La vie peut-être douce sous cette latitude, mais l’instinct animal doit veiller, la moindre relâche et la nature vous fera une cicatrice. Ma prochaine aventure, comme un tableau, se monte, cela fait plus de deux ans que je l’ai en tête mais là, la toile prend forme. Du pastel gris noir comme la mer de Barents, du vert émeraude comme les lacs de Finlande, du bleu foncé golfe de Botnie, des traits clair et sombre comme les routes d’Europe, un peu de blanc comme les neiges éternelles des Alpes, un bleu azur pour une Méditerranée si chère à mon cœur et une touche de jaune comme le soleil qui éclairera mon bateau où ma belle me sourira après tellement de mois de séparation.

Vous ne comprenez pas tout ? Patience, au fil du temps je vous dévoilerais ce beau projet.

Ouais Jo Zef des crêpes au feu de bois ok, mais des entrecôtes de phoques et du carpaccio de rennes on va avoir des ennuis avec les écolos moroses !

Le renne, animal omniprésent.

Le renne, animal omniprésent.

Véro songe déjà au kayak rouge qui voguera un jour sur cet océan si vaste.

Véro songe déjà au kayak rouge qui voguera un jour sur cet océan si vaste.

Face à l'océan arctique il est bon de jouer au robinson.

Face à l'océan arctique il est bon de jouer à Robinson.

Température de l'air 9°, eau à 4°, Véro n'a qu'une parole elle s'est baignée.

Température de l'air 9°, eau à 4°, Véro n'a qu'une parole elle s'est baignée.

Un petit égaré qui a trouvé de la chaleur dans les mains de Véro...

Un petit égaré qui a trouvé de la chaleur dans les mains de Véro...

Heureux les voyageurs-baladeurs...

Heureux les voyageurs-baladeurs...

Visite au bivouac, encore et toujours des rennes.

Visite au bivouac, encore et toujours des rennes.

La mascotte au pays des trolls, et ce n'est pas une histoire troll!

La mascotte au pays des trolls, et ce n'est pas une histoire troll!

4 commentaires

  1. Tu écris je cite :
    « Vous ne comprenez pas tout ? Patience, au fil du temps je vous dévoilerais ce beau projet ».
    Patience, patience, euh… tu en as de bonnes Frank..!!!. avec tout ce que tu viens de d’écrire… j’veux continuer de rêver en te lisant,,, j’veux savoir la suite !!!!
    Bon voyage au pays des phoques, des rennes et des trolls. Bises à tous les deux.

  2. Au fait.. bravo Véro pour ta baignade réfrigérante ! C’est sur qu’avec 9° dehors.. tu as tout de suite chaud en sortant de cette eau .. tu es armée pour suivre à fond Frank !
    Grosses bises Véro.

  3. Cathy dit :

    sacrée bout de femme véro on voit que tu es à fond avec frank. gros bisous à vous trois

  4. Marie de Voujeaucourt dit :

    Je suis d’accord avec les « Cathy » ta petite femme est étonnante … un peu comme toi je crois … bisous à+

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