Golfe de Botnie…

4 août 2011 par Frank Laisser une réponse »

Adossé à un pin je suis face au golfe de Botnie, pour beaucoup cette mer est inconnue. Douce comme un lac, aux milliers d’îles et îlots quasi déserts, elle rejoint plus au sud la Baltique qui se prolonge par la mer du Nord et finit en Atlantique. Par habitude, chaque fois que je découvre une étendue d’eau je me dois de la gouter. Toutes ont une salinité différente, la mer Rouge, une des plus salée, la Méditerranée plus dense que l’Atlantique… Ma surprise fût grande pour constater que sa douceur permettait de me désaltérer sans quelconque filtrage. Les bivouacs de mer de Barents nous avaient apaisé par la quiétude polaire si loin des hommes, et nous redoutions de perdre ce doux calme. Notre petite berline de location n’est pas un tout terrain, mais malgré tout l’envie me démangeait de découvrir des pistes forestières qui mènent sans doute au « paradis ». L’île de Seskova est  reliée par un pont. Le village est d’un calme extraordinaire, une piste semble partir vers le sud, nous l’empruntons à pas de loup, quelques cailloux nous rappellent à la prudence. Finalement au milieu d’une forêt dense couverte de myrtilles prêtes à être englouties, nous stoppons devant la mer. Pas un bruit, pas la moindre trace. Je pars à la recherche du camp idéal. Les mottes de mousses donnent un terrain toujours trop tourmenté pour dresser la tente. Un petit replat au milieu de quelques bouleaux, idéal pour faire un vrai camp d’aventurier en quête de silence. En deux temps trois mouvements tout est en place. Un madrier porté par une tempête de Noroit servira de banc, des restes de planches de cabanes abandonnées feront la table et une toile tendue sera le coin cuisine. Véro ramasse une quantité industrielle de myrtilles et framboises et de mon côté je tente quelques lancés pour le déjeuné. Oh surprise, un brochet au deuxième essai vient me rendre visite, comme dirait la mascotte : « Une aubaine pareille ne se refuse pas ! » Fileté, assaisonné au poivre citronné, épice nationale de Finlande, nous nous en ferons un festin. (Le lendemain au premier lancé un autre brochet décide de manger avec nous !) Et dire que certains affirment que ce coin perdu n’est pas poissonneux !!! En randonné nous découvrons une petite presqu’île où une cabane semble abandonnée depuis un moment. Le hangar en bois qui abritait une barque s’est effondrée dessus. Un renne et son petit sont dérangés par nos recherches et à notre grande joie nous découvrons un tapis de fraises des bois en grande quantité. Tout en remplissant un vieux seau, trouvé dans les décombres, de fraises, je rêve de cet endroit si beau, si calme si apaisant. J’essaie d’imaginer l’hiver, la mer qui gèle, les nuits qui n’en finissent plus et le poêle qui ronronne alors que dehors la neige ne cesse de tomber… Un rêveur ce cabochard… Trois jours de bonheur et nous levons le camp, nous retrouvons Luléa (prononcé Luléo), bientôt c’est de là où nous reprendrons l’avion. Nous visitons les abords de cette ville capitale provinciale, les cabanes ne sont plus de simples planches ajustées colmatées à la mousse et au lichen. Ce sont des maisons de haut standing avec bateau au mouillage, moto des neiges bâchés et pelouse bien tondue. Aucune chance de trouver un bivouac pour nous. Un passage par la presqu’île du coin et nous visitons un camping de taille monstrueuse. Malgré les centaines de camping cars parqués les uns à coté des autres pas un bruit, même pas un brouhaha, le calme des scandinaves est remarquable. La majeure partie des clients sont norvégiens, ils viennent à la recherche du soleil du « midi » du grand Nord ! Réflexion d’un sale gosse que je suis, « Mais quel intérêt de se coller côte à côte dans un camping alors que les alentours sont d’un sauvage à couper le souffle ? » L’homme qui a perdu le contact avec l’essentiel de sa vie, vivre avec la nature et non contre. Un poil étonné de ce camp de sardines, nous nous éloignons de 30 kilomètres plus au sud pour fouiller les chemins perdus… Bingo, il est trouvé, du sable fin blanc et personne aux alentours, montage du camp et vous connaissez la suite… Pour faire plaisir à la mascotte, gâteau aux framboises et myrtilles cuit au feu de bois… Ouais Jo Zef c’est dur la vie de nomade, très dur !!!

A pluche

Le bivouac en terre isolée m'inspire à écrire...

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Seul le silence dit la vérité..

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Un cailloux pour m'abriter du vent dans la plus grande salle de bain du monde... Un luxe!

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Véro goute au gâteau cuit sur une pierre, la mascotte la surveille du bon œil

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Un brochet en brochette!

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3 commentaires

  1. Une nouvelle tranche de bonheur.. MERCI et bises à tous les deux.

  2. Marie de Voujeaucourt dit :

    Voilà encore de jolies photos … merci cher Franck …
    petite Marie est rentrée du Maroc … comme toi le ruisseau nous servait de salle de bains, comme toi nous étions en bivouac et j’étais aux « anges » … les montagnes berbères magnifiques et oui je suis montée à 4167m … et même pas de courbatures en rentrant 😉 J’ai beaucoup pensé à ce que tu m’as dis avant de partir … et mentalement cela m’a beaucoup aidé … mais il y avait aussi notre guide Lahcen qui nous a bien aidé dans cet « exploit » et même s’il y avait des « brebis galeuses » je reviens le coeur rempli de reconnaissance, de fierté, d’espoir, d’entraide et d’amour … enfin le plus dur c’est de revenir dans son petit confort et se retrouver comme aujourd’hui derrière son ordinateur de travail 🙁 Bisous à toi, à ta « vrai » et bien sur à Jo Zeff …

  3. choco dit :

    Slaut Frank!!
    je vois que t’as fait des progrès à la peche…

    La biz

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