Col de la roue 2548 mts…

27 février 2009 par webmaster Laisser une réponse »

A 17h15 pile, précision Suisse oblige, Niels me récupère, mon sac est fin pret et pour une fois supplementaire je lui rappelle que j’ai 44 ans, que je n’ai pas son expérience en montagne et qu’accessoirement il me manque un petit bout de jambe.

Il rit !

Moi pas !

Le départ est donné sur l’arrivée d’une piste de luge et déja son pas est beaucoup plus rapide que le mien. Bifurcation à droite et nous attaquons sous les sapins, la lumiére au rythme de mes pas lents disparait. Je commence à avoir chaud malgré la température négative, le denivelé s’intensifie, notre distance aussi. Pour l’instant je n’allume pas ma frontale, je suis en intimité avec les éléments.
J’ai de plus en plus de difficultés à avancer jusqu’au moment où je me doute qu’il y a un problème mécanique. Dés que la pente est forte je glisse car mes peaux n’accrochent pas ?
Elles sont montées à l’envers!!!
Je me traite de tout les noms d’oiseaux et rectifie l’erreur.

Le temps passe et la nuit est trés sombre car voilée par des nuages d’altitudes, Niels est monté « 16 soupapes » moi je suis un vieux diesel qui avance sur un seul cylindre !

Au creux d’une gorge mon compagnon m’annonce que le passage va être délicat et qu’il va falloir être attentif !!!

Et dire que si j’avais écouter Jo Zef je serai à l’hotel dans ma suite à regarder les info de Laurence Ferrari en me gavant de petits fours !!!

La montée est traversiaire et bien sur dans ces situations il faut que je pense à tout sauf au simple fait que je suis unijambiste et que la prothèse ne réagit pas comme une vraie guibole ( logique) !

Bref j’avance, mais je m’interdis de regarder en bas de toute façon la frontale que je viens d’allumer par prudence part dans le vide et ne m’indique pas de combien de dizaine voir centaines de métres est la hauteur du précipice.

Je me concentre, j’ai mille raisons d’arrêter et une de continuer. Trop facile d’arrêter, je me concentre et avance. Je ne pense absolument à plus rien sauf aux pas que je veux faire puis au suivant.

30 minutes aprés nous rejoignons un replat ou je retrouve mon souffle, mais le jeune Valaisan m’assomme en me disant que le plus facile vient d’être fait et que le plus dur est devant nous. Je m’arrête et décide de me restaurer, barre énergétique, eau chaude remise en place des fringues qui comme moi sont chiffons et rebelote à petit pas j’avance. La montée est raide (environs 30%) et je suis obligé de monter en zigzagant pour éviter que mes peaux ne me fassent décroché. Le ciel se dégage et le froid s’intensifie mais vu l’effort physique du moment je ne me sens pas concerné.Petit à petit je découvre au loin la vallée qui canalise une petite riviére qui s’appelle le « Rhone ». Les lumiéres des villages traversé qui le bordent scintillent comme dans un décor de Walt Disney. La petite lampe de Niels disparait derrière un mamelon bien loin devant moi. Je stoppe pour profiter de ce grand moment, comme d’hab je ne peux m’empêcher de ne pas le partager. J’appelle ma Vrai pour lui décrire le moment, mes yeux sont éblouis de tellement de beauté. Je reprends la route, toujours au même pas lent mais régulier, la bise dévale la pente et transforme ma respiration en souffle du dragon, je suis méticuleusement les traces de Niels, les perdre serait synonyme de « petits soucis ». Finalement vers 21H30 j’arriverai à la magnifique étable retapée qui allait nous permettre de récupérer.

Ces petits moments de difficultés sont des périodes intenses de concentration, d’écoute de soi et de la nature, les surmonter sont tout simplement rendre hommage à la vie qui chaque jour malgré des moments noirs sont bénis des dieux.

Le présent est un cadeau.

Ce matin tôt nous avons repris la route pour le col de la roue à 2548mts d’altitudes atteint vers 10h30. Dans une poudreuse exeptionnelle nous avons basculé sur un autre versant de la montagne pour laisser nos traces sur une neige vierge comme un enfant qui offre un dessin à ces parents.

Comme d’hab Jo Zef était amarré sur mon sac à dos et a apprecié le paysage.

A pluche pour d’autres aventures… *

Ce soir on change de costume et de rencontre !!!

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