Résumé du stage de survie…

17 mars 2014 par Frank Laisser une réponse »

Mais où sommes nous?

Mais où sommes nous?

Les deux véhicules sont enfin garés au départ de la piste défoncée qui mène au sein de « ma » vallée perdue. Les quatre stagiaires, puisque deux se sont désistés au dernier moment, sont au pied du test grandeur nature de survie façon Cabochard. Les doutes sont leurs compagnons de route depuis leur folle décision de suivre l’aventurier à cloche-pied. Jean-Louis, sera mon binôme, une sorte de capitaine de stage, son épaule est réconfortante, à son effectif plusieurs années comme commando-para et de pompier spécialisé en intervention en montagne. Grâce à son expérience je peux compter sur lui pour partager nos trucs et astuces. En premier lieu le but est de savoir se placer sur le terrain, la carte et le compas sont là pour satisfaire à ce besoin essentiel pour l’évolution en tant que « survivants ». La piste suit le court d’un torrent qualifié de fleuve puisqu’il se jette directement en mer, la marche est forcément silencieuse, le passé n’a pas sa place ici, le futur est pris en otage par quelques « djinns » des forêts, le silence commence son effet de lavage de cerveau. Le pas est paisible bien qu’engagé, chaque 55’ une pose de 5’ permet de s’alimenter et de vérifier les éventuels « bobos ». Mais nous sommes  loin de la randonnée du dimanche, survivre est une quête de tous les sens, l’un des carburants de ce type d’expérience est la récolte de nourriture sur le terrain. Asperge, ail, épinard sauvage, ombilic, dent de lion, cépe amélioreront la soupe en poudre du soir. Le sentier corrompt la piste qui sera à son tour asphyxié par un maquis dense, épineux et surtout déroutant pour le novice. La marche devient plus compliquée les sacs à dos accrochent ; les pieds butent sur les racines, les genoux caressent les restes de granit, les mains enfin encaissent les piqures de ronces, la survie n’aime pas ceux qui gémissent. L’emplacement du soir est enfin choisi, une berge sableuse sera le « cocon » nocturne.  La journée est loin d’être terminée, les bâches servant de toit doivent être installées, le bois ramassé et le feu allumé pour le diner qui s’annonce frugal. Le protocole de bivouac est simple mais sans concessions, les tâches sont distribuées, l’usage du torrent comporte des règles immuables, au plus en amont ce sera le lieu où l’eau pour les gourdes sera puisée, puis la salle de bain et au plus en aval le nettoyage des gamelles et sous-vêtements. L’apprentissage des nœuds et du feu concentrent les élèves, sans ce savoir la vie de nomade est impossible. L’invité du soir intimide mes nouveaux amis, l’obscurité ; la forêt glace le sang des plus sensibles, les grands silences laissent place à tous les fantasmes, le  salut du soir collectif est une foutaise car la nuit bien que sombre sera blanche. Les bruits des arbres qui plient sous les rafales de vent semblent s’animer d’une âme de revenant, les autochtones eux s’adonnent à la récolte de leur nourriture tout en étant intrigués par ce groupe d’hommes et de femmes entassés autour d’un feu palot. Les sangliers et renards semblent prendre plaisir à faire du bruit pour rendre nerveux les SDF de la vallée. Le petit jour  dévoile au fur et à mesure les têtes qui émergent de sous les bâches, les cernes en disent long sur leur sommeil… Le feu réchauffe les âmes en peine mais la cohorte reprend la route dans une journée dense en imprévu, l’objectif du jour sera de rejoindre le point Ouest le plus haut de la montagne qui domine la vallée. De là, un feu pourra avertir les secours qu’un groupe en perdition qui a besoin d’aide. Le mode survie commence à rentrer dans la peau de chacun d’eux, les modules sont très variés, traversée de torrent les pieds dans l’eau, fabrication d’un brancard avec comme seul instrument un couteau,  le découpage d’un arbre à l’opinel est l’art de la patience et du savoir-faire. Puis la construction d’un four en pierre pour cuire du pain et bien sûr la baignade en eau vivifiante de fin de journée fournissant l’énergie aux  muscles courbaturés…                                                                                                                                                                                                                              Je pourrai encore vous raconter comment Sandrine a réussi à gérer le froid qui l’envahissait, comment Martine la doyenne du groupe a su faire preuve de sang-froid à l’occasion d’une chute dans le torrent, de quelle manière Karine m’a impressionné sur sa capacité à s’adapter, comment Samuel à accepter mon sermon sur le non-respect de quelques bases écrites pourtant noir sur blanc dans le dossier d’inscription, comment Jean-Louis a su rendre ce stage encore plus attractif…

La vie de groupe en mode survie est un exercice de style qui révèle instantanément le fin fond des personnalités, sans cohésion, l’esprit d’équipe ne peut se former car le seul but de ce type d’expérience est l’osmose des genres.

Si vous aussi vous rêvez d’une aventure similaire vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire au prochain stage en envoyant un mail à l’asso, qui vous enverra un dossier d’inscription.

NB : (Je rappelle que le règlement du stage doit être fait au nom de l’association Bout de vie, il sera considéré comme un don déductible de vos impôts.)

Un jour l'homme découvra le feu.

Un jour l'homme apprit le feu.

Samuel réfléchi au moyen de récuperer sa cuillére perdu au fond du torrent!

Samuel réfléchi au moyen de récupérer sa cuillère perdu au fond du torrent!

Le sommet est atteint le module sauvetage hélico peut-être exécuté.

Le sommet est atteint le module sauvetage hélico peut-être exécuté.

Le foyer, celui qui réchauffe l'âme des sur-vivants!

Le foyer, celui qui réchauffe l'âme des sur-vivants!

Karine, une aventuriére née...

Karine, une aventurière née...

Sandrine, se préte au jeu du "robinson" des forêts.

Sandrine, se prête au jeu du "Robinson" des forêts.

Rien ne vaut une bonne tasse de tisane pour se réchauffer.

Rien ne vaut une bonne tasse de tisane pour se réchauffer.

7 commentaires

  1. Bruno GENAY dit :

    Que j’aimerais faire ça un jour …. dans une autre vie peut-être …

  2. Martine Cevaer dit :

    4 jours inoubliables remplis de bonne humeur , de découvertes et de silence . Une aventure hors du commun Merci Frank pour ces moments de pur bonheur Martine , la doyenne du groupe

  3. Catherine dit :

    Bravo pour ce stage qui semble ravir ces participants ! Bravo à eux !

  4. Sandrine dit :

    Quel bonheur d’avoir vécu au rythme de la nature …. Et quelle nature … La Corse !! 4 jours forts humainement de part la simplicité de tous et celle de Frank, la générosité, la diplomatie, patience et le goût de transmettre.
    Je me suis enrichie du mode survie (couper un arbre avec un opinel … Il faut le faire pour le croire !) de l expérience de Frank et de son partage.
    UNE TRÈS BELLE AVENTURE ….. A vivre !
    Merci également à Jean-Louis pour son savoir sur la Corse et de son expérience professionnelle ….. Mais aussi pour son humour !! Très touchée du partage que nous avons vécu.
    Sandrine ….. Qui n’aime pas le froid … Mais qui a découvert et apprécié au final les bains sauvages !

  5. Sam dit :

    Un stage différent de celui du CEETS proposé par D.M., moins d’ateliers techniques, un rythme plus soutenu pour nous faire vivre une véritable « Aventure » en hors-piste.
    Ton coaching, tes récits et ton histoire de vie m’ont particulièrement bluffé…respect total… je suis sorti de là regonflé à bloc.
    Au passage chapeau bas aux filles qui ont mangé le maquis sans froncer un sourcil.
    Chapeau aussi à Jean Louis qui peut vraiment se vanter de « connaitre tous les chemins de son pays » 🙂
    Merci Franck pour cette aventure et pour se partage.

    Sam

  6. Martine Cevaer dit :

    J’ai oublié de remercier Jean Louis pour son humour et sa gentillesse.
    Martine

  7. Karine dit :

    Eh oui Sandrine, tu as tout dit !
    Ce que je peux dire c’est que je me suis fait un merveilleux cadeau en allant  » gambader  » dans le maquis avec deux corses et trois autres dingos.
    Frank dit le grizzli, on connaît ses exploits, son parcours hors du commun. Mais comme savent le faire les VRAIS AVENTURIERS, il partage son expérience pas seulement à travers un blabla mais aussi dans le FAIRE à travers ses stages.
    La justesse des mots, le coup d’oeil, les mots qui rassurent, qui aident à relever la tête, le récit de ses expériences sont une partie des ingrédients qui participent à vivre une expérience hors du commun.
    On a un deuxième corse, Jean-Louis (c’est pas très corse comme prénom). Je dirais que plus corse que lui, je ne connais pas. D’abord, il est petit, c’est pour cela qu’il connaît si bien le maquis. Je pense que dans son biberon, il y avait déjà un peu du sanglier ! Il peut se faufiler n’importe où. Un conseil, ne pas le mettre au défis. C’est perdu d’avance.
    Ensuite, il est drôle ! Oui, oui, ses blagounettes nous ont fait mourir de rire.
    Mais ça, c’est seulement au camp !!!
    Il a un oeil de lynx celui là aussi. Il partage son expérience et ses connaissances du milieu sans retenu.
    Quand deux corses se parlent, devinez en quelle langue ? C’est pratique, on a toujours des surprises.
    Vous aurez compris que j’ai passé 4 jours de rêves, baignée dans la nature au sens propre comme au sens figuré.
    Cerise sur le gâteau, nous avons eu une belle, une énorme surprise qui nous a procuré un chouilla d’émotion. Hein les filles ! Y a pas que les filles qu’on des émotions, n’est ce pas Jozef !
    Je suis juste prête à replonger n’importe quand parce que avec ses deux là, on peut y aller les zoeils fermés.

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