Jeudi 15 décembre 2005 – C’est quand qu’on va où ?

15 décembre 2005

Rien de bien nouveau le vent a décidé qu’il ne serait pas docile alors on Raaaaaame en force. Le soleil et le crachin se partagent nos postes de quart. Heureusement que mademoiselle « L' » et Napadelice nous sourient et nous soutiennent. Aujourd’hui ils vont vous présenter leurs copains :

Plusieurs fois par jour des bancs de dorades corifènes accompagnées de balistes cochons se groupent sous notre embarcation, Napadelice biensûr est le maître des lieux. Puis d’un seul coup tous repartent dans les profondeurs.

Dans les airs c’est pareil, de temps en temps quelques puffins cendrés viennent nous survoler mais comme nous ne sommes pas comestibles ils repartent pour voler au dessus de la houle incessante. Ce sont ces mêmes oiseaux que je cotoie aux îles Lavezzi qui pendant la période hivernale se rendent aux îles Malouines. Ils viennent ici nous apporter leur passion pour les longs voyages.

Pour finir, nous avons les éternels compagnons du marin : les dauphins, qui se tiennent pour l’instant à distance. A demain pour d’autres histoires…

Mercredi 14 décembre 2005 – Deuxième semaine

14 décembre 2005

Ca y est on est reparti ! Le vent a repris dans la bonne direction, il commencait à nous manquer. On retient notre souffle en espérant le garder constant jusqu’a l’arrivé. Pour ceux qui sont déjà à Antigua : reservez nous une grosse corbeille de fruits exotiques et « una Cervessa fria ».

Et si on parlait de la vie à bord ! Le bateau est très basique mais efficace. Deux batteries au gel alimentées par deux panneaux solaires nous permettent d’utiliser un désalinisateur de 5 litres heures. Le téléphone satelitaire fourni par notre partenaire « Monaco telecom » que je salue nous permet d’envoyer des emails et de contacter nos proches. Nous avons aussi deux lecteurs MP3 pour les quarts un peu long et un recepteur BLU pour capter RFI.

Mademoiselle « L' », le poisson pilote Napadelice, Jo Zef et nous mêmes vous saluons.

Mardi 13 décembre 2005 – Et de treize !

13 décembre 2005

Eole nous boude un peu et le peu de brise qu’il y a n’est pas exactement dans le bon sens, tanpis ! Hier un grain avec un vent fraichissant nous a obligé à mettre une ancre flottante afin de moins reculer. C’est là que nous nous sommes aperçus que des dizaines de dorades nous entourent, mes yeux petillent : à midi au lieu de plats lyophilisés nous aurons du poisson frais au menu.

Le leurre était déjà monté depuis belle lurette : à peine l’ai-je lancé par dessus bord qu’une insouciante vient s’y ferrer. Voilà le tour et joué, filet de dorade revenu à la poêle. On avance pas alors on se soigne. Amputés, amputées, la vie est comme cette traversée, contents ou pas contents, il faut avancer. Alors tais-toi et RAMES !

Lundi 12 décembre 2005 – On se remet de notre secouage

12 décembre 2005

Finalement le chaudron dans lequel on se trouvait s’est éteint mais d’après nos infos satellite la troupe du nord a souffert plus que nous. Nous sommes heureux d’avoir pris l’option sud, beaucoup n’ont pas compris mais maintenant nous en récupérons les bénéfices.

Ce matin, le vent est faible mais encore contraire, ça devrait tourner et nous repartirons de plus belle : attention les amputés arrivent gonflés à bloc !

Jo Zef qui a beaucoup de connaissances nous a donné un scoop : le petit poisson pilote qui nous suit depuis un sacré moment lui a dévoilé son nom : Napadelice !

Dimanche 11 décembre 2005 – Pétrel que Jo Zef a surnommé « L' »

11 décembre 2005

Je t’ai nommé « L' »
car sans aile tu perds ta liberté
car sans aile je ne peux espérer
Peur de te perdre car sans L larme devient arme
Peur de te perdre car sans L la mer devient amer
Aile de liberté tu tournoies sans t’arrêter
Pauvre rameur aux mains meurtries gestes d’automate inanimé
Peur de confondre aime et la haine
Je reviendrais pour t’aimer car je ne peux vivre sans elle

Hier l’océan était comme une table et Dumé s’est immergé pour nettoyer les quelques algues qui s’étaient collées à la coque et surprise : il découvre un nouveau copain, un petit poisson pilote qui nous suit…

Jo Zef ne nous a pas encore présenté mais ca ne saurait tardé. La bande de la yole de « Bout de vie » s’agrandie. Et dire qu’on avait peur d’être seul !

Dimanche 11 décembre 2005 – On recule

11 décembre 2005

Gros coup de vent d’ouest : on recule, moral au ras des prothèses… La vie à bord est à la limite du tenable, ma tête est une croûte à force de taper, mais on a vu pire. Ils annoncent que ça va continuer, quelle chance ! Vivement la quille.

On a frisé la catastrophe, entre une dévente j’ai entrouvert la trappe arrière et une grosse vague s’est déversée dans notre habitacle mais le pire a était évité. Nous en sommes quittes a essayé de tout faire sécher.

Grosse leçon à tirer de cette aventure qui aurait pu être fatal… Promis c’est la dernière bêtise… Dumé embrasse ses trois charmantes fillettes !

Samedi 10 décembre 2005 – Malgré tout on dévire vers le Sud

10 décembre 2005

Depuis hier nous avons mis le cap à l’ouest mais tout a l’heure au pointage journalier on s’aperçoit qu’on dérive toujours vers le sud ! Pas facile !

Si l’un d’entre vous aurait l’amabilité de nous livrer un hors bord 40 chevaux et son carburant, on apprécierait bien le geste!

Malgré tout nous gardons le moral, a-t-on le choix ? Donc rame et tais toi.

Plus les jours passent, plus la température augmente, il parait que ça pelle derrière vos écrans. Après Jo Zef comme passager clandestin, nous avons une nouvelle, c’est un Pétrel (oiseau) qui ne nous quitte plus depuis plusieurs jours. C’est une demoiselle et elle a confié son petit à Jo Zef, Mademoiselle « L' », la suite au prochain épisode.

Vendredi 09 décembre 2005 – On vire de bord, cap sur Antigua !

9 décembre 2005

A 10 heures nous avons changé de route, cap 260 degré pour prendre la route des alizés. On espère avoir les conditions météo idéales pour bénéficier d’un vent constant. En tout cas la brise est portante ainsi que la longue houle.

A tous les croyants et non croyants, aux petits, aux vieux, aux beaux, aux laids, aux valides, aux estropiés, aux riches, aux pauvres bref à tous ceux qui nous vaudraient au plus vite de l’autre côté de la grande Mare : pensez fort a nous et allumez une bougie, on sait jamais !

Au fait depuis aujourd’hui c’est l’été, à quand la plage…?

Jeudi 08 décembre 2005 – Premier coup de vent

8 décembre 2005

Depuis minuit nous souffrons d’un vent violent de 25 noeuds : la machine à laver s’est transformée en essoreuse. Le moral est presque bon, merci du fond du coeur pour tous vos messages de soutien, ça nous remonte le moral. Bises.

Mercredi 07 décembre 2005 – Première semaine

7 décembre 2005

Déjà une semaine que la Gomera nous faisait ses adieux. Nous commençons à prendre nos marques mais la récupération est difficile. Chaque jour qui passe est un peu mieux, comme au centre de prothèses les premiers temps : A quand le 110 mètres haies ?

Ces dernières 24 heures ont été des plus rapides, environ 75 nautiques : la vie est belle. Aujourd’hui Dumé a nettoyé le pont de fond en comble, ce qui n?est pas du luxe ! Depuis quelques jours un Pétrel tempête vient régulièrement nous dire bonjour. JO Zef m’a fait sortir une boite de petits pois de la cambuse !