Frank Bruno, athlète unijambiste, en interview sur Info Sport pour présenter son nouveau défi : traverser le Groënland en autonomie complète.
Info Sport – Frank Bruno
30 mai 2007Préparation physique Inlandsis
30 mai 2007Inlandsis – Traversée du Groenland
30 mai 2007Inlandsis – Entraînements
30 mai 2007Découverte du Groënland
30 mai 2007Les Partenaires
20 avril 2007Et un remerciement tout particulier à la grande famille de :
Quiksilver Europe : www.quiksilver-europe.com
Média intéressés par le projet à l’heure actuelle :
Radio France (France bleu, France info, France Inter)
France Télévision (TF1, FR3, Equipe TV, TV 5 MONDE…)
Courant décembre 2007, les Éditions ARTHAUD mettront en vente une autobiographie de Frank Bruno, réalisée en collaboration avec Rémi Fière du magazine l’Equipe et préfacée par Bixente Lizarazu. Cet ouvrage incluera aussi cette aventure. Titre du livre : L’AVENTURE A CLOCHE-PIED…
L’équipement
20 avril 2007Matériel fourni gracieusement par les magasins Andaska :
Vêtements :
- 3 slips coupe-vent
- 3 collants Gore-Tex
- 3 paires de chaussettes grand froid régulatrices de la circulation sanguine
- 3 tricots de peau Gore-Tex
- 3 sous-pull Gore-Tex
- 1 pull fin polaire
- 1 pull épais polaire
- 1 sur-veste et 1 sur-pantalon (type alpinisme hivernal)
- 1 pantalon duvet grand froid -60°
- 1 parka grand froid -60°
- 1 cagoule
- 1 cache-visage en néoprène
- 1 chapka en fourrure
- 3 paires de sous-gants
- 3 paires de gants polaires
- 2 paires de mouffles faisant aussi mitaines
- 3 paires de sur-gants (grand froid)
- 1 paire de lunettes de glacier
- 1 masque pour les jours de vent
- 1 paire de chaussons duvet de tente
Le tout conditionné dans des sacs étanches transparents.
Locomotion :
- Skis de rando équipés de peaux de phoques synthétiques
- Chaussures spécialement conçues pour le froid extrême
- Fixations type skis de fond
- Bâtons de ski alpin avec de grosses rondelles
- Pulka type Alain Hubert
- 1 paire de crampons
- 1 piolet
- 20 m de cordes
Campement :
- Tente igloo 2 places grand froid condition extrême
- 8 broches à glace
- 1 pelle à neige ultra-légère
- 2 matelas de sol gonflables
- 1 sac à viande en polaire
- 1 sac de couchage -60°
- Réchaud tout carburant et ses containers
- Popotes aluminium et cuillère en bois (le métal peut coller à la peau en dessous d’une certaine température !!!)
- 1 planchette en bois pour poser les récipients chauds dans la tente
- 1 lampe frontale
- 1 crayon papier
- 1 calepin
- 1 GPS
- 1 montre altimètre
Matériel fourni gracieusement par Eafit
Compléments diététiques :
- Barres de protéines
- Barres énergisantes
- Acides aminés
Nourriture :
- Pâtes et riz lyophilisés
- Purée et brandade de morue lyophilisées
- Soupes chinoises
- Compotes lyophilisées
- Noix et baies lyophilisées
- Céréales
- Fromage corse
- Lonzo (type de jambon sec Corse)
- Galettes de blé
- Thé, infusions et café
Matériel fourni gracieusement par Born4sports :
Communication et sécurité :
- 1 téléphone satellitaire iridium
- 1 PDA pour transmettre le journal de bord
- 1 panneau solaire pour recharger les accus
- balise satellitaire Mac Murdo
- Fusées de détresse marines aussi valables en cas d’attaque d’ours blancs
Pharmacie :
- La trousse classique
- En plus pour mon handicap ! ! ! Une pommade anti-brûlure, quelques compeed.
- 2 bonnets pour mon moignon s’il devait maigrir, ce qui ne m’est jamais arrivé jusqu’à présent en aventure un peu poussée.
Matériel fourni gracieusement par les centres Lagarrigue :
Prothèse :
- Ma vieille lame de flexfoot que je tiens à garder au désespoir de toute l’équipe de mes prothésistes.
- Par contre le plus important, une emboîture ajustée au millimètre, non pas par un ordinateur sans vibration, mais par le meilleur prothésiste au monde pour moi, jamais aucune blessure dans tous mes raids aux quatre coins de la planète depuis une bonne vingtaine d’années (Merci Monsieur Patrick !!)
L’équipe
20 avril 2007
Frank Bruno
Né le 31 décembre 1964 dans les Alpes-Maritimes à Menton, Frank prend part à sa première expédition à l’age de 11 ans en suivant son père plongeur professionnel. Sans le savoir sa voie et en train de s’ouvrir :« l’aventure » !
Mais le destin en décide autrement. Alors qu’il a 18 ans en effectuant son service militaire sur le pont d’envol du Porte avion FOCH un avion de chasse lui broie la jambe droite.
Le verdict est lourd amputation tibiale de la jambe droite.
Trois ans plus tard il se présente au CREPS d’Antibes pour son monitorat et sort major de promotion, la vie lui sourit.
Le sport et l’aventure lui font des appels du « pied ». D’expéditions de plongée en aventures, il crée son école de plongée ainsi que l’association « BOUT DE VIE » qui a pour but d’organiser des stages de plongées et de ski gratuits à des personnes fraîchement amputées.
Les grands défis le poussent à gravir le Kilimanjaro en ascension hivernale, à être le gardien de but de l’équipe de football de la star team du Prince Albert II de Monaco et à participer à l’Atlantic Rowing Race, course transocéanique en double à la rame entre les îles Canaries et Antigua aux Antilles. En 54 jours avec Dominique Benassi ils terminent 3ème sur 26 bateaux d’équipages valides.
Moins de 85 jours après avoir traversé l’Atlantique, il rejoint le Pôle Nord en ski en autonomie totale depuis la base scientifique russe de Barneo, soit 110 kilomètres dans des conditions extrêmes.
Réaliser ces expéditions, en étant bien sur le seul “handi”, sont une fois de plus le signe que nos accidents ne sont pas des malheurs mais juste des défis à relever.
En savoir plus sur Frank Bruno
Nicolas Dubreuil
Le chef de l’expédition est Nicolas Dubreuil, c’est l’un des meilleurs spécialistes français du Groenland où il a effectué de nombreuses premières, en équipe et en solitaire.
Guide d’expéditions polaires Arctique et Antarctique, il s’occupe de la logistique et de la sécurité du voyage. Il est également le réalisateur d’un documentaire.
Vous pouvez trouver plus de renseignements sur le site : www.sikumut.com
Serge Bogros
67 ans. C’est un ingénieur de l’Aérospatiale à la retraite. Aguerri des régions polaires avec plus de 6 expéditions au Groenland, Nunavut et en Islande, il se relance dans l’aventure polaire après son triple pontage cardiaque.
Pour lui, cette traversée, c’est la calotte vermeille !
Hogann Beernaert
42 ans. Il est belge de la ville de Courtraix. Alpiniste chevronné, il a gravi entre autre le Cho Oyu (8201 mètres) au Tibet. C’est le meilleur ami de Serge. Il l’accompagne et le soutient dans toutes ses aventures.
Jo Zef
C’est la mascotte de Bout de vie, toujours prêt pour l’aventure.
Il reste très discret sur sa venue au monde, et l’on pense que d’après l’origine de son nom il viendrait d’un pays du vent où les gens sont courageux : J’ose zef !!!
Mais ce qui est sur, c’est qu’il est toujours là où il faut quand il faut.
Toujours avec Frank, c’est lui en vérité qui le guide un peu comme le maître Jedi. Quand Frank cherche lune réponse qui lui paraît insoluble, il est là pour le conseiller.
Il aime les crêpes et les gaufres (pas n’importe lesquelles : celles de Marie et Véro)
Il n’aime pas : qu’on le traite de peluche ! ! !
Et aussi dans l’ombre…
Véronique Lafont : Webmaster du site Bout de Vie
Véronique Stéfani : Secrétaire de Bout de Vie
Dominique Benassi : Préparateur physique
France Barbé : Webmaster de cette aventure
Un peu d’Histoire : La traversée de Nansen
20 avril 2007Tout au long de ses études à Bergen, Nansen avait en tête le projet de traverser la calotte glaciaire du Groenland.
Il se lança dans les préparatifs de cette expédition en 1887. Son plan était audacieux et original, voire particulièrement téméraire de l’avis de beaucoup.
Au lieu de débarquer sur la côte ouest – la côte habitée -, et de gagner l’intérieur en partant de cette côte-là, il envisageait d’aborder la côte est et de se diriger vers l’ouest. Il pensait qu’en partant de l’ouest, il faudrait que les hommes fassent le trajet deux fois, car aucun navire ne les attendrait sur cette côte inhospitalière de l’est, ce qui doublerait la longueur du trajet comparé à l’itinéraire d’est en ouest. S’ils partaient de l’est, ils n’auraient pas à revenir sur leurs pas. Rationnellement, on ne pouvait aller que dans un seul sens : vers l’ouest.
Ce type de philosophie correspondait tout à fait à la nature de Nansen qui était homme à miser le tout pour le tout. Couper tous les ponts derrière soi était une stratégie qu’il allait encore utiliser par la suite et avec tout autant de succès.
La tâche qui attendait l’équipe était considérable, la côte étant presque continuellement barrée par une banquise que les courants polaires entraînaient avec eux. De nombreux navires s’étaient précédemment abîmés dans ces eaux, corps et biens. D’énormes icebergs dérivaient dans les rares golfes abrités et des ponts de glace menaçaient constamment de s’effondrer. Derrière cette barrière terrifiante, les crêtes des montagnes se dressaient comme une forteresse tout au long de la côte.
La question du financement était un autre obstacle. En dépit des recommandations de l’Université, le Storting – le Parlement norvégien – n’était guère disposé à accorder de l’argent à un projet si hasardeux qui, a priori, ne devait nullement contribuer à faire avancer la science. Pourtant, mille dollars offerts par un riche négociant de Copenhague allaient suffire à lancer l’opération.
La préparation de l’expédition, poussée dans les moindres détails, était caractéristique de la manière de travailler de Nansen, tant à cette époque-là que plus tard. Chaque étape fut consciencieusement étudiée.
Lorsque la réussite finit par couronner ce coup d’audace, ce fut justement à cause de la minutie apportée aux préparatifs. Une expédition de six hommes s’embarqua au cours de l’été 1888. Le 17 juillet, les hommes quittèrent la sécurité que leur offrait le bateau et mirent le cap vers la terre dans des embarcations ouvertes. Ils pensaient y parvenir en deux ou trois heures. Ils mirent en fait douze jours.
En cours de route, ils furent souvent bloqués par de grosses plaques de glace ; pour continuer à avancer, ils devaient fréquemment tirer les embarcations sur la glace, jusqu’à ce qu’ils atteignissent de nouveau des eaux libres. Ils purent enfin mettre pied sur la terre ferme le 29 juillet, à cinquante kilomètres au sud de l’endroit initialement envisagé, vents contraires et courants les ayant déportés. Près d’un mois après avoir quitté leur navire, ils pouvaient enfin se lancer vraiment dans la traversée de la calotte glaciaire, après avoir forcé les falaises abruptes qui bordaient la côte. L’expédition dura jusqu’à la fin du mois de septembre, avant qu’ils n’atteignissent enfin la côte ouest, après des efforts quasi surhumains et par des températures qui pouvaient descendre à – 50 °C.
À 27 ans, Nansen avait conduit son équipe, sans incident majeur, dans des régions jusqu’alors inexplorées. Au cours de leur périple éprouvant, les membres de l’équipe avaient soigneusement noté leurs observations sur les conditions météorologiques et d’autres considérations scientifiques. Aucun bateau ne devait quitter la côte ouest avant le printemps suivant. Nansen dut donc passer l’hiver au Groenland, hiver qu’il utilisa à étudier les Esquimaux et à rassembler des matériaux pour un ouvrage qu’il devait publier plus tard : «La vie des Esquimaux» (1891).
En mai 1889, Nansen et ses hommes étaient de retour en Norvège. Ce retour fut triomphal, et ils reçurent l’accueil convenant aux héros nationaux qu’ils étaient devenus.
Le défi Inlandsis
20 avril 2007Le but de notre expédition est de traverser la calotte glaciaire du Groenland à ski et en autosuffisance. Nous allons refaire en sens contraire le trajet de la première traversée à ski faite par Nansen en 1888.
Ce projet est rigoureusement différent de celui des autres Aventuriers. Cette expédition sera réalisée au profit d’une cause : celle des personnes amputées, sujet de portée ou d’envergure universelle.
Ces fortes aventures sont le symbole de la vie, être au plus bas et devoir se relever pour vivre. A la suite d’une amputation la vie semble s’arrêter, les bien-pensants vous déclarent inapte à exister en tant qu’homme à part entière.
Depuis la création de Bout de vie plein de projets se sont réalisés :
- Des stages gratuits de plongée sous- marine aux îles Lavezzi
- Des semaines d’initiation de ski offertes à Sauze d’Oulx (Italie)
- Journée offerte : char à voile et roller à Berk, planeur à Ghisonaccia, via ferrata et canyoning aux aiguilles de bavella…
- Huitième titre de champion du monde de triathlon pour D. Benassi
- Ascension du Kilimanjaro en hivernal pour Frank Bruno
- Traversée de l’Atlantique à la rame en double pour Benassi et Bruno, qui finiront troisième en 54 jours sur 26 équipages valides
- Jonction autonome à ski entre la base russe de Barnéo et le Pôle Nord
Les aventures se succèdent en messages d’espoir et de force pour l’avenir,
ces personnes se retrouvent, s’identifient et à leur tour retrouvent foi en la vie
qui n’est que cadeau si souvent bafouée .
Le Trajet
Nous commencerons notre voyage de Paris pour faire une rapide escale à Reykjavik d’où nous prendrons l’avion pour rejoindre le Groenland et Nuuk capitale de Kalaallit Nunaat (Groenland en Inukitut).
Nous avons alors le choix entre plusieurs points de départ suivant les conditions météorologiques :
- De Nuuk (Kapisillit) à Isortoq – trajet de 570 Km en autonomie en tirant notre pulka de +- 120 kilos
- et de Isortoq en bateau jusqu’à Kulusuk.
Ensuite, suivant l’état de la glace et des conditions météo, nous prendrons soit un bateau, soit un traîneau à chiens ou bien un hélicoptère pour rejoindre Kapisillit, point de départ de notre traversée.
Dans tous les cas, la montée sur la calotte prendra plusieurs jours. En effet, nous devons amener tout notre matériel au pied de la calotte (environ 800 mètres d’altitude). La montée sur la calotte est relativement physique et s’effectue sur glacier.
Ensuite la progression s’effectuera en pente « douce » jusqu’au centre de la calotte (entre 2700 et 2800 mètres suivant le parcours). Au centre, nous serons environ à mi-chemin.
Après la progression s’effectue en descente « douce » jusqu’au petit village de Isortoq d’où nous prendrons le bateau pour Kulusuk.
Particularités
La progression sur la calotte.
La progression à ski sur la calotte ne présente pas de réelles difficultés.
Le terrain est plutôt bon. Néanmoins, il ne s’agit pas d’un lac et il y a de nombreuses collines à franchir pour arriver au sommet.
De plus les sasturgies, les congères et la neige parfois poudreuse ne facilitent pas toujours la progression.
La montée et la descente sur la calotte restent la partie la plus physique et la plus dangereuse de la traversée en raison de la pente et des crevasses. Kapisillit est un très bon point d’entrée sur la calotte.
Il faut prévoir environ 5 jours pour commencer à arriver sur une pente «douce ». De manière analogue, la descente sur Isortoq est à faire avec prudence et risque de nous obliger à marcher quelques jours (2-3) dans une montagne avec peu de neige.
Le journal de bord
Tous les jours, grâce au téléphone satellitaire équipé data, le journal de bord sera envoyé ainsi que les photos du jour.
Sur le site www.boutdevie.org il y aura en plus un forum où le public pourra nous soutenir. Born4sports sera notre relais de connexion.
Mission scientifique
Arrivée à la base abandonnée DYE 3, où l’on va effectuer des prélèvements de neige pour Valérie Masson Delmotte du laboratoire de glaciologie du C.E.A à Saclay pour une étude sur le réchauffement climatique.
Le vent
On n’est jamais à l’abri d’un « pitterak », coup de vent du nord-ouest, prenant naissance sur l’Inlandsis (la calotte glaciaire qui recouvre la majorité du Groenland). Le pitterak peut surgir en quelques minutes et atteindre 250 km/heure et faire chuter gravement la température. Autant dire qu’il faut être à l’abri quand il sévit.
A Ammassalik, la sirène retentit pour que les gens regagnent les maisons quand le pitterak est annoncé.
La calotte glaciaire est une zone de vents relativement violents. Durant la première partie, nous skierons face au vent et dans la deuxième, nous aurons vent dans le dos.
Les températures
Les températures ne sont pas « très » froides. Sur les bords de la calotte nous pouvons compter sur du -15°C à -25°C. En revanche, au centre de la calotte, les températures avoisinent souvent les -30°C à -35°C.
Il n’y a donc pas de problème de froid lors de la progression, mais il faut prévoir de bons duvets pour la nuit !
La faune et la flore
L’époque et la région ne favorisent pas vraiment la rencontre avec la faune. Sur la calotte il n’y a strictement rien et sur la côte, nous pouvons croiser des renards, des ours blancs, des lièvres et des lagopèdes.