plus pret des anges gardiens...

1h30 l’hymne Corse clôt une soirée remplie d’émotion, les yeux sont rougis et la souffrance de nos corps mutilés nous ont unis…

Ce matin c’est la dernière mise à l’eau ,avec Gunther nous décidons de sortir la Galiote de sa anse pour une plongée en pleine mer.

Sur Bonifacio et Porto-Vecchio la pluie enfin tombe, l’île est devenue d’une aridité inquiétante et cette eau est bénie des Dieux. Le petit archipel des Lavezzi bénéficie de la protection de nos anges gardiens et le soleil y pointe son nez.

Les stagiaires le savent c’est l’ultime descente dans les eaux cristallines des bouches.

Nous sommes tous ensemble, une série de gros mérous nous remplissent les yeux, la « bullade » durera 90′.

Le vent d’Est est faible et il faut faire route, le plafond à terre est bas et l’équipe hélico est pessimiste.

Ma petite voix sait que ce sera possible, le miracle arrive la pluie laisse place à un pâle soleil et l’Écureuil appareil pour nous rejoindre sur les hauteurs de la cité des falaises.

Deux groupes de 5 et voilà mes plongeurs survoler le détroit, le goulet avec la vieille ville gorgée d’histoire, survol des îles Lavezzi, pour un retour par le golfe de Santa Manza où la Galiote paraît bien petite. Ébloui par ce vol je ramène tout le monde à bord pour se préparer pour une soirée concert en guise de feu d’artifice.

Les amis de Bout de vie, une centaine de personnes pour un diner typique Corse, les chanteurs et parrains I Mantini ont fait le déplacement de Bastia, de chants traditionnels en chansons caricaturales sur notre île l’émotion est au rendez vous. Je fais un speech improvisé, je laisse parler mes tripes, mais le vent tourne je sens le « piège ». Cela commence par Thierry qui fredonne à l’harmonica l’hymne de Bout de vie, les stagiaires rejoignent la scène et chacun à tour de rôle fera son mot de maux j’ai les yeux qui rougissent. De l’eau salée dans mon assiette pourtant j’en suis sur je me suis dessalé!

Des petits cadeaux pour ramener à la maison, Jo Zef a judicieusement confié ses rejetons, ils tiendront compagnie à ses nouveaux parents. On s’embrasse, nos regards se croisent et de cette semaine partagée une nouvelle énergie en jaillira, le chemin sera un peu moins ténébreux…

Demain tout le monde reprendra l’avion je reprendrai le chemin de ma solitude et de ma vie d’aventure mais comme une bougie qui brule en pleine nuit dans mes moments de doute je penserai à ces petites sœurs et frères de vie…

Sourireland

Encore du soleil et du vent calme que c’est bon d’être autant protégé, pour ce matin tout le monde est motivé pour une sortie en mer. Le matériel chargé sur le pneumatique, nous sommes en pleine mer. Bien sur tout la palanqué a bien écouté le speech du déroulement de la descente dans le grand bleu. Ils sont devenu autonomes, chacun connait les gestes de sécurité de base, vider un masque au fond, échanger son détendeur et stabiliser son gilet. Ces conditions réunis nous pénétrons les entrailles du mare nostrum. Les blocs de granit sont entassé les uns sur les autres et de ce cataclysme jaillit la vie.

Des vestiges de bateau antique recouvrent le fond au milieu de restant d’amphore une ancre romaine vieille de 2000 ans se dévoile. 21 mts ! Et oui vous avez bien lu. En 3 jours l’équipe des cassés de la vie ont franchi des barrières incroyables. Le moniteur de l’une des stagiaires, lui avait annoncé qu’avec une amputation double tibiale elle ne pourrait jamais dépasser les 4 mts de fond. Une fois de plus je ris vert de ce manque de compétence…

50 ‘ de plaisir au pays des mérous.

Ne croyez que la journée va s’arrêter là, un déjeuner bien à l’ombre pour éviter de cuire au soleil qui frappe dur et voilà que tout le monde embarque pour une deuxième fois sur Bagatelle le bateau de Christophe. La brise d’ouest est bien soutenue et les bords vont prendre un air de régate. Après un tour du monde en famille de 7 ans ses histoires salées fascinent les gouteurs de vie.

17h de retour un touch and go sur la Galiote et nous partons à la découverte de mon cailloux. De vestige du néo lytique au passage des romains, des moines au pirates des îles de Ponza nous rejoignons le cimetière de la Sémillante qui fut l’un des plus grand naufrage de méditerranée en 1855.

Tout le monde marche sans problème malgré quelques bouts en moins.

Dérrière votre écran vous croyez que la journée est finie ?

Eh ben non !

Plongée de nuit…

Vous avez dit handicapés ? Invalides ? Diminués ?

Moi je dirais dévoreurs de vie.

Minuit je crois qu’il est temps d’aller fermer les yeux demain la journée va être encore très très longue.

A pluche !

Décor de rêve pour un stage différent...

Le soleil et le vent faible sont toujours au menu de la journée,décidément nos anges gardiens font du bon boulot, tout le monde part du bon pied!

Antoine souffre un peu du dos, normal il n’arrête pas. Alors je me transforme en rebouteux : une petite séance de 20′ et le voilà requinqué.

Le petit déjeuner est jovial et aujourd’hui plus de plongée un par un, mais en groupe.

Gunther et sa fille Stéphanie prennent Babeth et Gabriel, Cathy et David seront mes protégés.

Fini la lagune nous partons vers le large, un arche de granit garde la frontière de l’infiniment grand, dans une plénitude communicative nous le franchissons, un mérou a sorti sa calculette ! 3 plongeurs 2 jambes !!!

Nous lui disons au revoir en lui souhaitant : « que Dieu le prothèse ».

Les blocs prennent un air mystique chacun a une histoire à raconter, mes deux compagnons suivent à la règle le protocole de palanqué. 13 mts et tout le monde est à l’aise.

Un denti d’une bonne dizaine de kilos croise notre route, dans une indifférence complète il poursuit sa route. Je ne vous parle plus des mérous et des corbs ils sont nos guides. Une grotte est là, je les sens à l’aise et nous allons la traverser, un par un nous allons nous glisser dans ce boyaux pour ressortir dans les rayons du soleil qui cherche à nous éclairer. De cavité en cavité nous rejoignons la lagune où est mouillé la Galiote. Pendant 60′ oublié les « petits soucis » de raccourci, douceur, émerveillement, partage sont les devises du plongeur.

Cet après midi Christophe et son voilier Bagatelle va promener les « gouteurs de vie », la brise est légère et la mer est une table, l’idéale pour un baptême de voile. Vinciane la jeune journaliste sera de l’équipage, son reportage est bouclé et ce soir elle reprend l’avion pour la capitale. Elle a réussi à intégrer le groupe et à l’heure du diner son sourire nous manque.

Le soleil touche l’horizon la crique est vide, le vent absolument absent et les 26 petits degrés maintiennent une ambiance très chaleureuse à bord de la Galiote.

Entre vous et moi les visages graves et tirés du premier soir laisse place à des sourires d’une âme qui prend un nouveau chemin.

Le cuisto du bord nous ravit les papilles et avec une lune quasi pleine la soirée va encore faire briller les étoiles.

A pluche !

Cathy prend son pied en kayak???

Et dire que certains croient que seulement les athlètes de haut niveaux soient les seuls à découvrir les limites de l’impossible.

Ce 8éme stage est déconcertant de volonté et de détermination, hier Michele était tellement mal que pendant un instant j’avais organisé en douce son rapatriement à terre et aujourd’hui elle est debout avec une volonté déroutante. 72 ans amputée depuis peu d’un bras, un problème cardiaque assez lourd et la voilà réclamant une combinaison pour aller faire des bulles.

Chacun y va de son désir de faire mieux qu’hier, Antoine veut comprendre comment on vide un masque, malgré le manque total de ses doigts, il analyse, décortique,le mouvement et avec une grande persévérance il y parviendra sans problème.

Cathy suit le mouvement volontaire et nous quitterons la lagune pour la pleine mer. Une dégringolade vers 11 mts : des mérous, des corbs, des dentis seront eux mêmes surpris de tellement de sureté avec si peu de plongée.

David devient un poisson, son sourire inonde le stage, Gabriel n’arrive pas à coordonner sa jambe valide mais n’arrête pas de progresser, il observe, il questionne et surtout ne renonce pas, Babeth et Nicole progressent aussi à grande vitesse et les victoires se succèdent.

Les journées sont dévorées et la cerise sur le gâteau, les Dieux  des vents et des océans ont décidé de nous prêter main forte, calme plat dans les bouches de Bonifacio l’un des endroits qui reçoit le plus de coups de vent en Méditerranée.

En plus de tous ses efforts méritant respect et ovation l’équipe de TF1 pour le journal de 20h est présente, dés le montage effectué je vous tiendrais au courant de sa diffusion. France Inter est aussi à bord et Vinciane jeune journaliste aura droit aussi à son baptême dans les eaux cristalline des Lavezzi.

Si certains croient que tout ce petit monde est fatigué, détrompez vous, pas de sieste mais du kayak comme Cathy sur cette photo.

Mais avec toute cette énergie j’ai du mal à fixer sur la caméra tous ces purs moments de bonheur.

Jo Zef est sur les rotules.