Epilogue d’Arcticorsica…

8 octobre 2012
Aprés 116 jours d'effort, la récompense...

Après 116 jours d'effort, la récompense...

Les scolaires m'attendent aussi, un vrai bonheur de partage...

Les scolaires m'attendent aussi, un vrai bonheur de partage...

Notre différence, c'est notre force...

Notre différence, c'est notre force...

Retrouvaille avec mon filleul...

Retrouvailles avec mon filleul...

Arcticorsica est déjà inscrit dans mon passé, le sablier du temps n’a pas de patience avec les rêveurs, il file vers le futur sans se préoccuper de nous pauvres chronophages.  Les souvenirs s’embrouillent, pourtant tout s’enchaîne comme par magie. Valentin m’a fait la joie de venir à l’arrivée, je suis chanceux qu’il soit là. Je sais que des surprises m’attendent mais je dois rester concentré. Un bateau, tant qu’il n’est pas solidement amarré à quai,  n’est jamais arrivé, Immaqa le sait. Je dois lui rendre la confiance qu’il m’a faite pendant ce long voyage. J’ai convenu que je passerai la ligne du phare des Lavezzi  vers 11h, quelques bateaux seront là pour m’accueillir mais Véro m’a caché des choses. Un SMS du directeur de l’école des primaires m’annoncent un peu de retard, je vais en profiter pour me relaxer. Je trouve une « plagette » pour beacher mon beau kayak, je pratique une longue série de respiration et je m’endors. Oui vous avez bien lu, je m’assoupis quelques minutes. Va falloir y aller les copains ! Je fais un dernier tour au travers des blocs de granit et pars vers la fin de mon rêve. Le vent s’est mis d’Est, il va m’aider. J’avance à bon rythme, le premier yacht me rejoint, Yves et Véro2, accompagnés de mon filleul, de mon oncle et de Loïc. Je les salue mais je dois garder les mains sur les pagaies, je devine la passe de l’îlot du Beccu, derrière surgira le phare le plus sud de France. Un pneumatique droit sur moi, les caméras, Valentin et ma « Vrai ». Je sens une grosse boule surgir de je ne sais où, je ne veux pas me déconcentrer. Marc-Dominique pratique une savante manœuvre avec son embarcation pour se coller à moi, Véro me prend la main, je me transforme en Marie-Madeleine. Mais je n’ai pas fini, je dois me reprendre, le vent légèrement de travers, m’oblige à vite retrouver ma cadence. D’autres bateaux arrivent, j’essaie de saluer tout le monde sans perdre ma concentration. Je devine le coin Est du phare bientôt je verrai son nom inscrit sur sa face Sud. Ca y est, je l’ai passé, en premier lieu je contacte par VHF le sémaphore de Pertusato qui officialisera mon arrivée à 11h46, le personnel de veille de la marine nationale me félicite, je n’arrive plus à parler, je suis comme choqué. Je dégoupille un feu de bengale de sécurité et me laisse porter par le vent. Au fur et à mesure que j’avance je m’aperçois que tous les scolaires sont sur les cailloux avec des grands dessins pour m’accueillir. Je leur envoie des baisers, je ne suis plus sur terre, je crois que je vais me réveiller. Je les rejoints sur le ponton de l’île, Alain fait sauter une bouteille de champagne et m’arrose, je saute à quai au milieu de tous ces gamins qui m’ovationnent, je suis aux anges. J’embrasse Eric le directeur et tout les enseignants. Norra et Jo Zef passent de mains en mains.

Ca y est je l’ai fait… La journée n’est pas finie, Patrice et Marion correspondant de TF1 me coincent pour recueillir à chaud mes impressions, Fabrice le réalisateur du film de cette aventure est lui aussi avec sa besace de questions. Véro m’observe, elle devine ce qu’il se passe dans ma tête de sauvage. Les enfants rejoignent la plage des Lazzarine, je leur ai promis de me joindre à eux pour le casse-croute. Valentin est la première personne qui a pris mes amarres, il n’en pouvait être autrement. Mais la journée n’est pas fini à 16h j’ai rendez-vous à Bonifacio avec tout ceux qui n’auront pas eu la chance d’être en mer. Je repars en kayak et m’offre un vent portant, je peux envoyer mon cerf-volant qui me permet d’avancer sans forcer. La cité des falaises se dévoile, toujours aussi imposante, elle semble m’attendre depuis si longtemps. D’autres amis me rejoignent en bateau, je savoure ces moments précieux. Puis le goulet qui me mènera au port s’offre à nous. Les bateliers à chaque passage, racontent aux micros mon parcours, les touristes enthousiastes rapporteront un souvenir de plus de l’île de beauté. L’effet venturi se fait sentir et ce petit kilomètre qui me sépare du quai va se montrer sportif. Je reprends le rythme, le vent contraire ne fait plus peur, c’est devenu un confident de voyage. Encore un bateau, Wilfrid amène un ami journaliste pour photographier ce moment privé, je sens dans ses yeux beaucoup d’émotions, Hervé écrira un article très touchant sur mon périple. Le bateau des scolaires me rattrape à quelques encablures du quai d’honneur, les gamins sont déchainés, leurs chants arrivent presque à couvrir le bruit des sirènes des bateaux.  Le maire de la ville et vice président de l’assemblé de Corse m’ouvre ses bras, on est des amis de longue date. Ce n’est pas un officiel mais un pote avec qui j’aime me confier. Puis je découvre au milieu de cette foule des visages familiers, Steve, Stéphanie, Thierry u Dolfinu compagnons de vie de l’asso, ma tante… Je ne cesse d’embrasser tout le monde, trois charmantes représentantes de la société Corsica Tour, partenaire du projet sont là… Je ne pourrais citer tout le monde mais cette arrivée est plus belle que je ne l’aurai imaginé. Beignets au bruccio et pain des morts accompagnés de champagne pour des retrouvailles qui font du bien. Mais pourquoi en rester là, un diner pique-nique au coin du feu sur une plage nous permettra de gouter ensemble aux joies de ce que ces 4 mois d’aventures m’ont apportés…

Ce billet clôturera mon journal de bord Arcticorsica  mais pas mon blog et je profite de cette bafouille pour vous remercier. Sans vous mon voyage aurait été plus terne, plus sombre, vos messages m’ont ému, touché, boosté. Ce trip de prime à bord en solitaire ne l’était pas, vous étiez toujours un peu présent.

Pour ceux qui souhaitent continuer à lire mes périples, en avant première mon livre Ayeltgnu le défi d’une vie debout, est, avant sa sortie officielle du 18 octobre, en vente sur le site de mon éditeur Au coin de la rue. En fil rouge ma solitude du fleuve Yukon que j’ai eu la chance de pagayer été 2010 et quelques anecdotes « cabochardesques ».

Petit cadeau un clip de quelques secondes : Attention cette vidéo est une exclusivité planétaire. Pas conseillée aux grincheux, rabat-joie, matérialiste, tueur de rêve…

A pluche…

Terre valaisane, terre d’amis…

13 septembre 2012
Les Alpes soupoudrées de blanc, le Léman en frisonne...

Les Alpes saupoudrées de blanc, le Léman en frisonne...

Il m’est difficile de réaliser que je suis arrivé en Suisse romande pourtant ce n’est pas un rêve mais bel et bien une réalité. Une nuit sous un toit d’amis change les données, le partage, les retrouvailles, un pur bonheur. Ce matin je pars pour plus de 100km de route mais cette journée sera bien différente des autres ! Pour commencer, Maurice voisin de mes hôtes Juliette et Alex, passionné par le cyclisme, à ma grande surprise a sorti son vélo pour m’accompagner sur un bout de chemin. Plus de carte à contrôler je n’ai qu’à suivre. A Vevey on se dit au revoir et je poursuis. Au bout du Léman je fais une pause café, les montagnes sont saupoudrées de blanc, l’automne semble vouloir prendre sa place. Je vois que la presse romande est lue, une dame me félicite pour mon parcours sans que la connaisse. Le vent est dans le bon sens et il prend de la force, je suis la piste cyclable qui, à la différence des allemandes ou alsaciennes, est super bien indiquée. J’ai un rendez-vous dans quelques kilomètres alors je ne veux pas perdre de temps. Trop de pommiers pour ne pas être tenté, j’en chipe une, mais de la haut on m’a vu et l’on me puni ! Je perds ma veste de pluie, vert pomme ! Je peste, je râle, c’est inadmissible, dans un coin isolé égaré ce type de vêtement pourrait être fatale. Il faut que je reste concentré mais je sais ce qui m’attend ce soir, j’en perds les pédales ! Au nord de Martigny, je m’égare, tête en l’air, le cabochard aujourd’hui !!! Par téléphone je retrouve mes potes, que d’émotions, puis des autres arrivent. Je suis aux anges. Alex, Ricky, Yves et sa compagne m’escortent. Crans-Montana comme éclaireur, un sacré privilège. Ils retrouvent la piste et vent dans le dos nous filons vers Sion. On papote, on échange, je ne sens même plus les kilomètres parcourus. Le voyage partagé, c’est un peu comme faire un gâteau pour les personnes qu’on aime. « C’est Jo Zef qui m’a soufflé cette comparaison ». Ce soir je suis hébergé par d’autres amis, alors on m’accompagne jusqu’au moment où par hasard Gilles et son fidèle Taïko nous doublent en voiture, plus besoin de chercher l’adresse il n’y à qu’à suivre. 107 km de bonheur pour arriver au nord de Sion, l’équipe de Crans-Montana me laisse, on se reverra samedi pour une belle soirée en perspective. Gilles me loge dans sa maison d’enfance et repartira ce soir pour son refuge au lac de Tseusier. Vous allez vous dire : mais il va encore être seul , l’aventurier à cloche pied. Eh ben NONNNNNNNNNNN !!! Ma princesse arrive et ce soir après plus de trois mois d’absence nous allons enfin nous retrouver. Vous avez bien compris que demain matin je ne reprendrais pas la route, un long week-end en perspective pour un finish en beauté, comme l’île !!! Demain matin nous monterons au magnifique alpage du Rawil et Gaby ancien stagiaire de Bout de vie fera le déplacement, si cela vous tente vous êtes les bienvenus. Le lien du gîte de la Lourantze.

PS: 4300km  en trois mois depuis Mehamn pour arriver en Valais, les mascottes se demandent si en avion on n’aurait pas fait plus vite !!!

A pluche…

Un pur bonheur de retrouver mes amis valaisans...

Un pur bonheur de retrouver mes amis valaisans...