Logistique pour le Cerro Pissis.

9 février 2009

DIEGOJe ne pouvais conclure l’aventure « Un pied au sommet » sans tenir mes engagements par rapport aux copains Argentins qui nous ont épaulés.
Mon retour a été difficile à gérer mais je me suis engagé alors voilà les infos pour ceux qui seraient tentés par une aventure en région de Catamarca.

Tout d’abord l’agence de Mendoza tenue magistralement par Victor et Lili assistés de Judith, avec un grand professionnalisme ils ont su monter une expé pas facile et loin de leur terrain habituel dans un endroit reculé et non cartographié.Un grand bravo, aucun oubli dans un détail méticuleux et précis.

http://www.mallkuexpediciones.com.ar/mallku/secciones/qs.asp

L’équipe qui nous a permis de vivre cette belle expérience, Hernan chef d’expé qui avant de devenir guide de haute montagne Andine a fait des études dans l’aéronautique pour finalement céder a l’appel de des Andes.

Martin guide assistant qui a la graine d’un futur grand chef telle une fourmi n’a cessé de bosser et d’être à l’écoute, toujours souriant.

Mariana la cuistot « cordon bleu » qui arrivait à nous régaler au camp de base en toute situation.

Bravo à vous tous vous avez été géniaux.

Sur place nous avions des véhicules tout terrain avec leurs pilotes pour acheminer toute l’infrastructure à 4500mts. Diego et son associé Marcello sont les maîtres des lieux. Bien que la zone ne soit pas cartographiée et encore vierge ils connaissent chaque caillou et chaque recoin, une pointure pour découvrir cette zone encore sauvage.

http://www.andescatamarca.com.ar

Un grand merci aussi à France Barbé la web master de l’aventure qui a su mettre à jour le journal de bord et corriger mes lacunes en Français.(elle a eu du boulot !!! )
Un grand coup de chapeau trés particulier à Teddy le photographe de l’expé qui malgré tous ses soucis de mal des montagnes a su graver les images de l’ascension.
http://www.teddyseguin.com/

Un grand coup de chapeau aussi à Niko qui lui aussi avec sa caméra malgré la haute altitude a su filmer coûte que coûte nos émotions, (Quand je l’ai vu malade le premier jour je n’arrivais pas en croire mes yeux, lui le terminator de l’expé malade pour un peu d’hauteur ! Mais je savais que c’était de courte durée et deux jours aprés le loustique gambadait au delà des 6000 mts !!! Un ours polaire dans les Andes sacré réchauffement climatique !!!)
http://www.sikumut.com/Sikumut/Portail.html

Bien sur un grand merci aux partenaires qui ont su tenir leurs engagements et permettre à l’équipe de Bout de vie de graver un sacré « Trozo de Vida ».

Et pour conclure merci à vous tous qui derrière vos écrans avez vibré et soutenu notre énergie nécessaire pour nous délivrer de nos souffrances et fantomes. Merci du fond du coeur.

Vis ce jour comme si c’était le dernier, fais des projets comme si tu étais éternel…

A pluche…

Entrainements en Corse

1 février 2009

L’aventure par Teddy Seguin

1 février 2009

Repos

30 janvier 2009

Hier fut la vraie journée de repos.

Visite du village de Fiambala qui se prénome la capitale des Andes de Catamarca. Ici, c’est une vie au ralenti. Le desert gére l’humeur des gens qui y survivent.

Certains, dont je tairais les noms, ont les petits yeux, car la soirée Ansado a fini avec le soleil qui se lève. Un peu de viande, un peu de bière, un bain dans les eaux des thermes, et on remet ça. Pour vous donner un exemple, Martin n’a pu ouvrir la porte de ma chambre que je partageais avec Hernan !!! Aie aie !!! Dur le retour au plaisir !

Eric et Franck qui ne parlent pas l’espagnol, ni l’anglais, ont passé la nuit à « hablar » avec Diego : l’amitié ouvre les portes du language.

Hier soir, tout le monde était un peu cuit et malgré la très forte chaleur, nous avons rejoint nos chambres assez tôt.

Du mini bus qui nous mène, je vous écris ces quelques mots. Il y a quelques instants, nous avons dit « au revoir » à Diego. Le moment est toujours très solennel et malgré les promesses de se revoir, je sais que l’opportunité sera quasi nulle.

Les joies des rencontres avec la découverte d’autres cultures et milieux sociaux, les séparations avec les mêmes vraies promesses, mais l’éloignement et le temps nous éloignent toujours un peu plus. La saga du voyageur : rencontrer pour être séparé. Un temps assez court pour ne pas voir le défaut de l’autre mais assez long pour commencer à l’apprécier.

Nous roulons vers Mendoza, les yeux embrumés d’une aventure avec beaucoup de rebondissements.

Ce soir, la ville va nous reprendre…

Levée de camp

29 janvier 2009

037

Avant que le soleil touche nos tentes respectives, nous nous affairons au démontage du camp. Chacun de nous s’applique, malgré la glace qui engourdit nos mains à tout ranger minutieusement.

Normalement vers 9h30, Manuel devrait arriver pour être le troisième tout terrain à nous descendre 2700mts plus bas, à Fiambala.

Le trio des gendarmes de haute montagne sont bien sûr encore là et avec un accord commun, nous leur laissons la tente mess et la cuisine qui va avec. Entre nous, ils nous font un peu peine. Pratiquement aucun moyen de communication et surtout, une organisation assez inexistante. Bref, nous les quittons en leur souhaitons « buona suerte », mais de toute façon, ils ne retrouveront jamais plus vivant Juan.

Je me retourne en regardant une dernière fois le Pissis et me félicite du sérieux de l’expedition « un pied au sommet » et de sa totale réussite. Tout le monde a pu dépasser ses limites dans les règles de sécurité les plus strictes.

5h de piste nous attendent pour rejoindre le village de Fiambala.

Des vigognes et toujours des Vigognes qui croisent nos routes. Le décor, même s’il est toujours le même depuis plusieurs semaines, est époustouflant.

Nous arrivons dans une chaleur estivale au dépôt de Diego et rejoignons les thermes qui dominent la vallée désertique de la région de Catamarca, pour nous délecter d’un bain prolongé dans les eaux chaudes qui surgissent de nulle part dans la montagne.

Ce soir, derrière un feu à la lueur des étoiles, nous allons nous régaler d’un méga « Ansado » (barbecue d’abats et de filets).

Fatigués mais heureux d’être libres…

Disparition

27 janvier 2009

036Le jour du départ de notre deuxième tentative, étaient arrivés au camp de base, un duo de Buones Aires, Martin guide de haute Montagne et Juan son client âgé de 69 ans. Nous avions un peu sympathisé, échangé les banalités d’usage.

Alors que nous redescendions du sommet, ils quittaient le camp 2 pour le 3. Nous avions remarqué que Juan marchait lentement. Pour vous donner un exemple, j’avais mis 4h du camp 2 au 3 alors que lui avait mis 11h !!!

A 6445 mts, j’avais rebroussé chemin, car les forts cumuls de neige et les plaques à vent rendaient l’ascension dangereuse. D’ailleurs, l’équipe au complet trouvait l’opération très risquée.

Hier matin une camionette devait les récupérer mais personne au rendez-vous. De suite Hernan et Martin (le nôtre) partaient à leur rencontre mais devaient ne trouver que Martin (l’autre).

Son témoignage était étonnant : ils avaient atteint le sommet du Pissis à 17h et Juan paraissait épuisé. Martin prenait de l’avance pour commencer à faire fondre la glace pour l’eau du repas du soir. Ils devaient se quitter au dernier goulet où ils pouvaient voir leur tente.

Leur dernier contact fut vers 18h30. A la nuit tombée, le guide, ne voyant pas arriver son client, entreprit une courte recherche mais la fatigue et un orage l’obligea à rebrousser chemin. Au petit jour, il descendit chercher du secours pour tomber sur nos guides. Avec mon téléphone satellitaire (le seul de tous !), ils ont pu prévenir le peleton de gendarmerie de haute montagne de Catamarca. Au petit matin, un camion de l’armée arrivait au camp de base.

Hernan leur servira de guide jusqu’au camp 3 où un faible espoir peut encore exister. Mais à 16h03, la nouvelle tombait : la tente était vide. A 6200mts sans eau, sans nourriture et sans abri, le risque de vie sur deux nuits à la belle étoile est quasi impossible.

Pendant ce temps, nous avons rangé nos affaires, car demain matin, de bonne heure, toute l’équipe Bout de Vie descend aux thermes de Fiambala.

Pour ceux, qui encore, croyaient que c’était une balade de santé, la triste nouvelle nous donne raison d’avoir renoncé aux derniers mètres.

Encore un merci à cette petite voix qui me protège.

On vous embrasse bien fort.

Que dieu si il existe protège Juan !!!

Compte rendu

26 janvier 2009

035Hier soir après le dîner, j’ai demandé à tour de rôle et avec calme, quelle était la conclusion ou plutôt quel enseignement tirait chacun de cette aventure.

Martin a commencé avec beaucoup de recul : il est guide aspirant et vient de réaliser malgré-lui un record d’altitude. Il a decouvert dans ce groupe, bien que différent, une grande unité et le désir de chacun de se dépasser. Il finira en disant que cette expé lui servira énormément pour son futur métier de guide de haute montagne.

Marianne, qui traduit à tour de rôle en espagnol, a découvert une façon différente d’aborder une montagne, une équipe sans grande expérience qui malgré la difficulté a su se dépasser.

Teddy, à son tour, déclare que se retrouver face à soi-même, en poussant ses limites, a découvert une partie de lui jusqu’à présent inconnue.

Eric, lui, est un peu le cas de la bande. Il n’avait pas réalisé à quel point l’aventure allait se dérouler dans un milieu austère et du coup, allait le déstabiliser. En tout cas, il en retiendra une aventure de partage.

Franck, lui, en a tiré une plénitude assez zen. Il a retrouvé son âme apaisée et la joie de vivre.

Stéphanie, notre « osologue » a toujours eu l’habitude de voyager seule et sa peur était la vie en communauté. Mais contre toute attente, elle en a tiré une grande expérience.

Mariana, notre cuisinière, est trop émue pour nous dire quoi que ce soit.

Diego, notre pilote 4X4, avec ses mots toujours pesés, trouve l’aventure extraordinaire car il n’arrive plus à savoir qui a quoi comme différence.

Hernan, notre guide de haute montagne, lui, s’est trouvé confronté à une équipe tout à fait hétéroclyte et le fait que chacun ait dépassé ses limites, haut la main, l’a enchanté.

Enfin c’est à moi de conclure ! Sur le discours de chacun, souvent j’ai entendu ce que j’entends depuis longtemps : Frank est un surhomme ?
De prime abord, cela peut faire sourire, mais sur cette aventure, j’ai pour la première fois posé le genou à terre et chacun a conclu que cela me rendait enfin humain. Quand j’ai pris la décision de rebrousser chemin, je me suis senti léger, comme si je tournais un chapitre d’une nouvelle vie. Bien sur, certains pourront juger, c’est leur histoire.

En me retournant, je me suis senti libre d’être ce que je suis depuis ma naissance : un être libre comme le vent.
Si j’ai refusé le sommet, c’est que je ne voulais pas une fois de plus trop demander à mon ange gardien.
Cette decision m’a rendu encore plus fort, plus libre, plus grand, plus humble que si j’avais gravi les derniers 400mts.

Ce soir encore plus que d’habitude, je me sens libre…

Aujourd’hui, nous sommes allés à la cairn creuse que j’ai construite pour y cacher une bouteille avec un message écrit par chacun. Seul Jo Zef a noté le point GPS !!!

PS : Depuis 2 jours, un duo de Buenos Aires nous a rejoint pour essayer le sommet : Martin et Juan.

Réflexion d’altitude…

25 janvier 2009

034Que la nuit fut réparatrice !

Ce matin, sous la tente mess, chacun avait retrouvé un visage apaisé. Hier chacun de nous est allé au plus profond de son âme pour repousser tout au long de l’ascension ses propres limites. Hier chacun a atteint son sommet et de quelle manière !!!

Hélas, je crois que le retour va être pour quelques-uns compliqué car celui qui n’a jamais osé repousser ses limites ne parle que de résultat et donc certains d’entre-nous se sentiront jugés.

Et sur le papier, seule Marianne est allée au sommet, mais objectivement, un Teddy hier a fait un sommet au-delà des 8000 !!! Il a réussi à sublimer ses angoisses et souffrances et a atteint 6500mts.

Marianne, elle qui a atteint le Cho Oyu 8201mts en hiver, hier était en dessous de ses limites (sans lui enlever aucunement sa perf !!), d’ailleurs c’est elle qui nous l’a dit ce matin.

bougie-animeAujourd’hui, nous avons ce sentiment de bon boulot accompli et nous nous retrouvons tous un peu dopés de notre performance respective.

Hier, j’ai été le premier à rebrousser chemin, car ma petite voix me dictait la sagesse. J’avais sur moi plein de « grigris » qui me transformaient en missionnaire : la croix catholique du papa de ma « Vraie », décédé il y a quelques semaines, ainsi qu’une pierre issue du cimetière de son repos, un dessin d’Elisa, la plus jeune stagiaire de Bout de Vie.

Tout au long de mon crapahutage, j’avais en tête les encouragements de Franck et Eric, restés au camp de base. J’avais la voix rigolote de ma grand-mère, décédée aussi il n’y a pas longtemps et qui me disait, avec son humour habituel, qu’elle était fière de son petit-fils…
Et bien, malgré tout cela, je savais qu’il fallait que je rebrousse chemin, car je venais d’atteindre mon plus haut sommet, d’un bout de ma vie enfin : l’Humilité de la montagne et de la vie !

Je suis serein d’être là, ici, assis parmi les géants des Andes.

Une pensée à mes proches et à tous ceux qui ont prié pour notre salut.

Jo zef est en train de se faire tricoter un poncho avec du fil récupéré sur un sac d’oignons par la belle Marianna. C’est qu’elle va frimer la mascotte.
A pluche…

Grand et long jour !!!

25 janvier 2009

033Réveil Minuit.

La tente est recouverte de givre mais le moral est au beau fixe. Le ciel est grand étoilé, comme une procession, nous attaquons le flan de la montagne.

Nous démarrons déja à 5750mts d’altitude, le froid dérange presque tout le monde, seul le crissement des crampons brisent l’immensité de cette nuit Andine.

Hernan ouvre la marche. Les averses de neige des jours précédents compliquent la progression. Un coup sur des plaques à vent, un coup dans de la poudreuse à faire blémir n’importe quel skieur. En zig zag, nous prenons du denivelé.

La marque symbolique des 6000mts est atteinte sans trop de contrainte, à part le froid qui engourdit les membres.

Nous atteignons un premier micro plateau où le froid nous envelope encore plus.
Le jour commmence à montrer le bout de son nez, mais la progression est de plus en plus difficile. Ici le vent a du être très violent car tout est soufflé et les grands trous sont bien cachés. A tour de rôle, nous trébuchons sur ces pièges. Je suis la victime de ce jeu vicieux.

A 6455mts, je comprends qu’il serait imprudent de continuer dans ce capharnaüm. Je peux continuer à grimper mais la redescente, avec l’effort immense que je pratique, risque d’être suicidaire pour l’équipe. Si l’un de nous a un problème à cette altitude, il serait trés compliqué d’effectuer une évacuation sanitaire.

Je prends la décision avec sagesse, philosophie et sérénitude. Hernan, lui aussi, est bien entamé par la fatigue et sera mon binôme pour notre retour.

Martin, Teddy, Marianne et Stéphanie continuent. Mais la neige fraîche ne laissera aucun répit à la petite équipe.

Teddy jette l’éponge à 6500mts et Stéphanie de suite après le rejoint.

Marianne a encore du jus, elle est devant les 5 dômes qui représentent le sommet. Elle choisit le plus haut mais Martin, épuisé, essaie de l’en dissuader. Sa grande expérience lui dit qu’elle peut le faire et du coup Martin se sent obligé de l’accompagner sur ce bref tronçon.

Après 9h30 d’efforts, elle a atteint le plus haut volcan du monde…

La redescente pour tous fut un calvaire, mais nous voulions retrouver ce soir le confort du camp de base.

Une journée qui restera pour l’équipe de « Un pied au sommet » un moment inoubliable d’amitié et de partage pour que l’un de nous aille au plus haut.

Tristesse, échec, défaite ou tout autre mot n’est absolument pas de mise pour notre épopée Andine.

Chacun de nous avons donné au maximum de nos possibilités.

Bien sur toute l’équipe pense bien fort à Fabien qui a retrouvé la grande forme à Mendoza entouré de ma « Vraie ».

Jo Zef, ce soir, a fêté son record d’altitude toujours supérieur au mien, car il est en veille sur le haut de mon sac à dos…

Bise à vous
A pluche…

NOUVEAU DEPART POUR LE SOMMET !

23 janvier 2009

Au téléphone avec Frank, par liaison satellite :

On a quitté le camp de base vers 9h ce matin.

Franck et Eric ont décidé de venir avec nous et ainsi on a rejoint le camp 2 à 5700m à 14h. Après une heure passée tous ensemble, ils ont décidé de redescendre au camp de base. Quelques temps plus tard, on a su par radio qu’ils étaient bien arrivés et qu’ils étaient heureux d’avoir pu gravir un peu plus le Pissis.

De notre côté, nous avons eu un petit grain neigeux assez venteux, mais pas méchant puis nous nous sommes installés dans nos tentes pour nous reposer.

Ernan, notre guide a décidé qu’on lèverait le camp entre minuit et 1h du matin, car en effet, on a remarqué que la météo se dégradait en général en début d’après-midi et que, de ce fait, plus tôt on arrivait au sommet, plus on mettait de chance de notre côté pour ne pas subir de mauvaises intempéries.

Il faut compter environ 10h à 11h de marche pour la montée et entre 5h et 6h pour la descente.

« BUENA SUERTE A ELLOS ! » qui signifie « BONNE CHANCE A EUX ! »