Le énième jour…

26 septembre 2013
Une vallée isolée ou l'aventurier à cloche pied a écouté le bruit du silence...

Une vallée isolée ou l'aventurier à cloche pied a écouté le bruit du silence...

Ouf, pas le temps de poser mon sac depuis mes deux mois de vie d’ermite, les écrits sont là, les souvenirs aussi, le calme revient, je peux enfin analyser cette expérience absolument nouvelle pour le coureur d’aventures que je suis. J’ai choisi un extrait de ces pensées pour avoir votre avis, il me reste deux, trois bricoles à corriger et la copie partira à l’éditeur qui décidera si oui ou non il y a un intérêt à la publication…

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Énième jour sans doute !

Je ne suis pas sur du temps déjà écoulé ici, il n’est plus important de savoir quel jour sommes nous ! J’observe mon univers qui se cantonne au torrent qui m’abrite des autres. Les priorités ont changé ici ,on ne gagne pas sa vie on la vit, ici la seule  courbe de statistique c’est la sinuosité de la rivière qui divague vers la mer. Je découvre ma vérité, celle qui vient du plus profond de mes entrailles, personnes ne me l’a soufflé ou éduqué, non elle vient de «Mon » au delà ! Ce n’est pas une sécurité que je suis venu chercher mais une vérité sournoise qui sommeille en nous tous. De peur qu’elle surgisse nous la recouvrons de choses indispensables à effectuer en 24heures, puis le lendemain il en est de même jusqu’au jour du dernier souffle où le vide viendra nous expliquer ce que nous avons raté, ce que nous avons volontairement omis de faire. En m’enfouissant dans cette forêt enchantée je suis en train de tenter la projection de lumière sur mes zones d’ombres, un exercice des plus compliqué. Une sorte de joute où les chutes sont aussi fréquentes que douloureuses. Pourquoi pardonner, pourquoi passer l’éponge sur les rixes de nos vies ? Ma seule réponse, si elle en est une, est qu’en effectuant ce travail de fond nous grandissons, nous élevons nos âmes, s’aimer pour aimer les autres, pardonner pour se pardonner ou inversement en proportion des images de références que la vie nous a offert. Je ne suis pas encore prêt à tendre l’autre joue, mais déjà ma main droite n’est plus parée pour rendre le coup reçu. Je trouve ce chemin pour le sale gosse que je suis, déjà énorme. Je ne pense pas avoir assez d’une vie pour tout comprendre, si les torrents sont sinueux et périlleux c’est peut-être pour se souvenir que les hommes le sont encore plus. Ce sont mes premiers pas dans le pourquoi de cette réponse si vaste et complexe. Certains vont chercher des réponses dans des religions, des croyances ou dans des livres. Ici j’ai choisi la forêt comme maitre Zen, le torrent pour livre de chevet. S’il pleut c’est pour m’initier aux larmes essentielles qui m’habitueront aux douleurs, si un oiseau me rend visite c’est mon apprentissage aux prières primordiales  à ma vie d’Homme. Rien n’est anodin, dans ce temple à ciel ouvert, je sens les vibrations me pénétrer, elles m’enivrent à m’en faire perdre pied ! N’y voyez aucun jeu de mot douteux ! Par moment, je n’ai plus rien à faire, le potager est arrosé, le tipi ordonné et mes livres bien rangés dans leur caisse en plastique bleue. L’hyperactif qui m’anime me donne des coups de pieds dans le ventre, bouge toi, avance, ne reste pas là le cul assis sur un caillou. Puis quand l’orage est passé, des idées de l’au delà  me ramènent à l’essentiel. Mon corps se détend, mes peurs s’envolent et enfin je pars paisiblement dans mon voyage immobile.

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Départ pour une expédition un peu particuliére…

1 juillet 2013
Cette semaine nous avons partagé nos nuits à nous confier, le frére que je n'ai jamais eu ...

Cette semaine nous avons partagé nos nuits à nous confier, un frère que je n'ai jamais eu ...

La saison 2012-2013 va bientôt s’achever, pour conclure en beauté samedi 6 juillet je signerai mon dernier livre à partir de 18h sur le quai fermé à l’occasion du port de Porto-Vecchio pendant le week-end littéraire, puis ce sera le temps d’une retraite. Je vais me couper du monde des fourmis qui « fourmillent » pour me poser dans une partie du monde secrète pendant 35 jours, je n’aurai aucun lien avec l’extérieur, pas de téléphone ni internet. Vie d’ermite pour faire un point, pour vider le trop plein et me remplir d’énergie positive. Depuis mon arrivée d’Arcticorsica le 6 octobre, j’ai ouvert pas mal de sentiers en friche et bien-sur même si les routes en me retournant me semblent belles et faciles j’y ai laissé quelques plumes. C’est formidable d’être médiatisé mais cela n’attire pas que les ondes positives, plus personnes ne prend le temps d’écouter et d’analyser les messages passés, les demandes arrivent les unes derrière les autres, mais pour beaucoup elles sont hors sujet. Bout de Vie est une association pour personnes amputées et elle ne peut se dévier de son chemin. Cela me déchire le cœur mais si le cap n’est pas maintenu le navire chavirera, alors j’ai appris à refuser les multiples propositions. Dimanche matin je pars pour un voyage de l’intérieur, le corps sera figé pour laisser l’esprit voguer, plus de kilomètre à courir contre vent et courant, pas d’ours à affronter à main nu, mon combat sera contre moi-même. J’ai besoin d’écrire, de me confier noir sur blanc,  ma vie parait un rêve quand on ne me connait que de loin mais mon intime est profondément blessé par certaines rencontres qui m’ont saigné au plus profond de mon cœur. Nous sommes 7milliards et la cohabitation est souvent compliquée. Je vais m’offrir ce qui sera un grand luxe bientôt ; la solitude et le silence. Dans mon sac étanche, j’amènerai quelques lectures qui seront des escales dans ma croisière du temps qui passe. Grew Owl sera un maître de stage de survie, l’air du grand Nord me confortera dans mon choix de vie. Jean-Jacques Rousseau une sorte de prof de vent contraire, il avait déjà compris que l’île de beauté était aussi une terre de liberté, Platon m’amènera quelques mézès de l’esprit, je vous rassure je n’en prendrai qu’avec discrétion, je crains d’être cuisiné, surtout à l’huile d’olive grecque ! Le petit sauvage d’Alexandre Jardin me rappellera le temps de mes premières lectures. Cabane en Sibérie de Sylvain Tesson sera mon chouchou, je crois qu’à la dixième lecture je vais enfin pouvoir me désintoxiquer. Pour conclure un guide des plantes de la région qui m’hébergera, je trouve qu’il est toujours bon de connaître le nom des âmes qui m’hébergent.

Mi août je reprendrai mon bâton d’aventurier à cloche pied pour faire parti des membres du jury du film d’aventure des Diablerets en Suisse dans les alpes vaudoises, si vous passez dans le coin on pourra toujours se partager une raclette !!!

Du 8 au 13 septembre 13 ème stage de plongée Bout de Vie, du 16 septembre au 20 septembre avec Jérome Tant et Dume Benassi nous rejoindrons par étape le cap Corse à Propriano en vélo puis à partir de la fin octobre reprise des stages de survie…

Je vous dis à très bientôt et que Dieu vous prothèse !

Prélude des Ecrans de la mer 2013

2 juin 2013

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Bientôt les Ecrans de la mer vont être déclarés ouverts, j’ai la lourde tâche de présider ce Festival international du film de  mer. Je viens de finir une longue conversation avec une journaliste, j’ai mis de côté mon parcours d’aventurier à cloche pied pour en venir à l’essentiel !

Si la Guilde Européenne du Raid me donne l’opportunité de jouer le rôle de chef d’orchestre ondin, à moindre mesure bien sur, c’est qu’elle  me connaît, elle m’en offre la baguette. Je laisse venir les questions, mais il y en a une ou deux que j’attends avec impatience : » Pensez-vous que l’Homme pourra sauver la planète ? » « Avez-vous noté un changement significatif de notre climat ? » Les revendications du moment ! Les écolos s’en sont fait une devise, les droites, les gauches, les centres, les extrêmes aussi, tous ensembles, le « sauvons la terre » est exploité sans retenue. J’explose de rire, une fois de plus le nombrilisme de mes chers «  frères et sœurs » surgit, le tout à l’ego coule dans la fosse qui me laisse sceptique ! Nous les 7 milliards de petits bonhommes allons empêcher que les  glaciers fondent, que les tsunamis envahissent nos champs OGM, que les Lodges de luxe aux Maldives ne soient engloutis par l’océan, que les blocs de béton enfermant nos déchets nucléaires enfouis dans  l’argile ne nous pètent à la gueule, remarquez ce serait peut-être un bon moyen de faire repousser les moignons des gosses qui sautent sur les mines interdites par la convention de Genève ou de Tripoli ! Mon interlocutrice me suit un peu avec peine dans mon théorème digne d’Archimède: tout humain venant au monde à une température ambiante doit, si et seulement s’il devient adulte, avoir le pouvoir d’exterminer le mec d’en face un poil différent ! Changer la planète mais quelle rigolade, les pesticides, les guerres, le nucléaire, les virus, les Frankenstein ne rayeront même pas un peu l’écorce de la vieille terre. Elle tournera, toujours aussi pépère, les pôles Nord et Sud seront toujours opposés en souvenir du comportement des hommes qui n’ont fait que l’effleurer. Alors changeons le slogan et demandons tous ensemble : « Oh belle planète s’il te plait sauve les hommes ». Je l’entends d’ici ricaner et me susurrer ceci : « l’homme ne veut pas être sauvé, il n’a plus le temps, il faut tout rentabiliser, il faut du profit, la courbe doit prendre 3,5%, il faut, il faut… » Puis le silence, un an, cent ans, mille ans, un millions d’année et elle tournera encore, encore et toujours. Nous ? Qui nous ! Voilà le tempo que j’essaierai de donner à ce festival… Vous venez, on va rigoler !

Aphorisme amers salés 8

8 avril 2013

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Le monde est un îlot, la Corse un hameau et nous une simple goutte d’eau.
Avant j’étais solitaire avec des maux maintenant je suis solidaire avec des mots.
Non voyant : Il tutoie les autres, normal : « vous voyez », il ne peut plus !
La famille c’est comme les orties, plein de vertus mais attention comment vous les manipuler vous pourriez le regretter.
Violence : Des hommes elle est terrifiante, de la nature elle est fascinante.
La lune noire doit être l’astre des pauvres, pour les autres elle est argentée.
Corse : chez nous aussi on a des « clic-clacs » qui peuvent vous étendre !
Les jours fériés appel à la révolution, un certain 14 juillet le roi perdit beaucoup.
Je ne vais jamais aux enterrements, je ne suis même pas sur d’aller au mien !
Arabie Saoudite : Depuis une semaine les femmes sont autorisées sous certaines conditions à pratiquer le vélo. J’espère qu’elles n’ont pas les roues voilées !

Je ne suis pas un poète rêveur…

28 février 2013

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Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer

Elle m’a donné le jour mais surtout la nuit, ses yeux portaient un nom ; horizon, là-bas c’était l’enfer

De son sein j’ai voulu partir, larguer mes amarres sans bagarre, naviguer plus que fort que rester

L’horizon ne vint jamais, on m’a menti la terre est ronde, j’ai appris à ne plus me retourner

J’ai croisé les religions des hommes, les légendes des vents, la peur est devenue mon amante

La houle est douceur, la tempête embaume la mort  si tu te loupes tu te brises dans la déferlante

Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer

La guerre navigue aussi, sa couleur est le gris les gamins matent l’eau j’en ai vu grimacer

Une jambe, lui ai donné mais elle ne m’a pas calculé, la mer est morne elle ne prend jamais son pied

Merde je suis débarqué, le sel blesse l’estropié, on me dit cabochard alors j’ai poursuivi à cloche pied

Un thé vert trop sucré, une tombe pas encore pillée, un marché de berbères, là le roc de Gibraltar

Les langues et us sont bizarres, corps voilés, d’autres dévoilés pour quelques dollars

Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer

A coup d’avirons j’ai voulu la charmer, mais de l’effort elle s’est éloignée du rameur elle est austère

Ok je n’ai qu’à plonger, mais quel effroi, quel désarroi, des poissons encore et toujours des poissons

Je crois qu’elle tolère le mariage pour tous, flute je suis « pagaies », cette fois c’est sur je suis marron

Ok ma mer, je te laisse tranquille mais entre toi et moi je ne suis pas sur que tu tournes rond

D’ici ou de là-bas point de ménage, j’ai déniché tes coins et où que j’aille trainent des moutons

La mer est bleue je n’ai pu l’écrire en « vers » il manque quelques pieds, amputée de rime je suspect l’unijambiste pervers, c’est un coup à reprendre la mer.

Le membre fantome…

5 février 2013
Plus de place au membre fantome en expedition... Action, réaction...

Plus de place au membre fantome en expedition... Action, réaction...

Qui n’a pas entendu parler des membres fantômes chez les personnes amputées ! Ma réflexion sur ce sujet n’est pas médicale, ni théorique mais issue d’une expérience de trente années d’amputation. Pour essayer d’expliquer avec mes maux et sensation, imaginez une ampoule qui a été arrachée de sa douille. En son absence il n’y a plus de lumière pourtant le courant arrive toujours. Notre bout a été ôté cependant des nerfs alimentés par notre cerveau lui donnent encore des infos, je suppose que c’est cela qui nous provoque ces souffrances temporaires mais violentes. Je me souviens d’un vieux monsieur qui avait perdu sa jambe dans les tranchée de Verdun en 14-18, je venais à peine d’être amputé et lui avait posé la question du membre fantôme. Sa réponse m’avait affligée : Tu t’habitueras à la douleur !!! Trente ans après j’ai enfin compris ce qu’il voulait me dire maladroitement à l’époque. Régulièrement j’ai ces douleurs fantômes mais je ne leur donne pas la place qu’elles voudraient avoir. L’expérience m’a démontré une chose incroyable sur la capacité de notre cerveau à gérer les douleurs, à les rendre importantes ou pas. Pourquoi, quand je suis en expédition engagée, où ma vie est en jeu, je n’en souffre jamais ? Pourquoi, quand j’ai chaussé mes pantoufles avec tout le p’tit confort qui va avec au moindre changement de temps je saute au plafond ? Facile à comprendre, le cerveau a des priorités, quand je suis en survie extrême il est  concentré sur le basique ; vivre coûte que coûte ; sur mon bateau je suis en mode relâche et là je subis les décharges électriques. Un moyen d’apaisement que j’ai découvert est l’auto massage appelé plus scientifiquement la digipuncture. Il ne faut pas hésiter à laisser courir ses mains sur son moignon et à trouver les points de compressions qui vont le soulager. Les huiles essentielles sont aussi très bénéfiques, mais certains auront des réactions allergiques donc je n’en conseillerai aucune, à vous de trouver les meilleures. La respiration est guérisseuse, elle apaise bien des maux et par divers moyen il est facile d’être initié : yoga, tai chi…  Bien sur les antalgiques, antiépileptiques, antidépresseur et sédatifs sont à définitivement proscrire. Si vous désirez pousser plus loin l’apaisement, il y a le massage fantôme ! Non, rassurez-vous, je n’ai pas mangé de champignons toxiques ! Notre flux énergétique irradie notre corps et même si un bout manque à l’appel il est là ! Toujours dans mes expériences, je me souviens que pendant mon hospitalisation, une amie à mes parents  s’était assise pendant mon sommeil à l’endroit précis où il me manquait le pied, je me réveillais en sursaut, mettant mal à l’aise les personnes présentes. Une étude récente à prouver que les massages subjectifs du membre manquant étaient bénéfiques pour apaiser cette pathologie. (Article du magazine trimestriel Inexploré du mois de avril-mai-juin 2012). De l’écrire je sens mon feu gros orteil qui remue dans tous les sens pour se manifester du bon vieux temps, il y a déjà trente ans.

Si vous aussi vous avez des trucs et astuces sur ce sujet, n’hésitez pas à laisser vos expériences sur ce blog qui est moins éphémère que facebook, elles deviendraient des informations fantômes !!!

Le Guerrier Pacifique de Dan Millman…

1 février 2013
La vie, une terre mysterieuse, nous en sommes les explorateurs...

La vie, une terre mystérieuse, nous en sommes les explorateurs...

Le secret du changement consiste à concentrer son énergie pour créer du nouveau, et non pas pour se battre contre l’ancien.

Le secret du bonheur ne consiste pas à rechercher toujours plus, mais à développer la capacité d’apprécier avec moins.

Je viens de tourner sa dernière page, je suis comme dans une bulle, c’est moi, c’est vous, qui aurez pu écrire ce roman. Je me méfie des œuvres littéraires qui sont des soit-disant guides, les manuscrits religieux en premier. Nos bouts de vie sont de longues quêtes qu’aucun autre ne pourra nous indiquer, se perdre c’est trouver une nouvelle voie. Ce roman m’a touché, réconforté dans ma rigueur de vie. On ne gravit pas une montagne en la regardant. Parfois on se sent seul, l’injustice nous envahit, le doute rôde, il est là pour scier la branche où l’on avait posé son nid. Le « pourquoi » martèle notre cervelet, on se recroqueville pour encaisser la chute puis on réalise que ce n’était pas si terrible. Les débris de la cabane seront vite engloutis par le temps qui passe, on se sent observer, un autre naufragé de la route lui aussi se remet de sa chute, on papote, on échange et si on faisait un truc ensemble ? Certains l’appellent hasard, d’autre providence, moi j’y verrais un cairn de randonnée. Notre énergie est d’une puissance insoupçonnée, quand nous nous rencontrons elle se mélange, l’un veut, l’autre a. Savoir partager est une sacrée aventure mais sommes nous prêts à donner notre indispensable? Le futile c’est trop facile, chaque année le téléthon en est l’exemple, certains donnent par bonne conscience, mais « offrir » est un soldat en salle de réanimation. Mais je m’égare, revenons au  livre, il m’a réconforté sur le chemin que j’ai ouvert, ne me suivez pas cela ne sert à rien, trouvez le votre, chacun doit l’inventer. Un autre extraitAvez-vous remarqué que les leçons dont nous avons le plus besoin, celles qui s’avèrent le plus profitable, c’est toujours la vie qui se charge de nous les donner ? Les personnages sont si différents que l’on ne peut comprendre au départ comment ils pourront se lier, puis les clés sont données, les portes s’ouvrent les unes après les autres. Sur un palier la lumière, sur un autre un mur de briquettes rouges infranchissables. Les questions n’ont pas de réponses, pourtant tout est si clair, c’est nous qui ne comprenons pas, c’est écrit depuis la nuit des temps. Nous sommes devenus aveugles par notre vantardise, égoïsme et savoir faire sans faille ! Redevenir un oisillon n’est pas aisé, rien n’est plus difficile que d’apprendre une langue que l’on baragouine déjà un peu, les mauvais mots persistent et l’enseignement devient jonglerie. Ce roman m’a offert le sel de mon plat spirituel, sa lecture m’a donné encore plus l’envie de fouiller dans la librairie de mon âme. Plusieurs jours par semaine je suis dans la forêt, le torrent me guide, le merle bleu m’enseigne, la pluie m’offre l’essentiel, d’ eux j’ai tout à apprendre, nous sommes tous des guerriers pacifiques.

4 Grands Principes

Le Paradoxe : La vie est un mystère. Ne perds pas ton temps à tenter de comprendre.

L’Humour : Aie le sens de l’humour, et surtout, sache rire de toi-même. C’est une force incommensurable.

Le Changement : Sache que rien ne reste pareil.

Le Voyage : C’est ce qui procure la joie pas la destination

Aphorisme amers salés 6

13 novembre 2012
Mefions nous des mots. Il y a les mots coeurs, les mots d'elle, les mots passants... Soyons prudents!

Méfions nous des mots. Il y a les mots cœurs, les mots d'elle, les mots passants... Soyons prudents!

Je reprends le cours de mes délires nocturnes, depuis il y en a eu des choses d’autres maux corrigés, emballés, décortiqués…

Le meilleur moyen de ne plus être harcelé par un rêve c’est de le réaliser…

Se dépouiller de l’indispensable est le seul moyen d’atteindre le bonheur.

Comme je ne suis pas sur que demain je sois plus heureux, je le suis maintenant, heureux !

J’ai fantasmé sur la cambrure de ses reins, je me suis projeté sur le sommet atteint, j’ai salivé sur ces mets présents mais le seul moment de délice n’est il pas l’instant présent ?

Vie d’aventure, la première difficulté n’est elle pas d’affronter les « autres » !

La religion : permet-elle aux hommes d’être ce qu’ils sont ?

L’orage vient d’abattre un arbre, les pessimistes seront désolés, les optimistes saisiront l’opportunité pour s’en servir et traverser le torrent en cru.

Je n’ai rien à perdre mais tout à prendre.

Oh ma chaire tu m’as trahie, toi ma chère tu m’as conquis ; tu m’as torturé, violé, humilié. Je t’ai haïe, répudiée mais tu t’es obstinée à m’enlacer.     Pardon oh douleur je n’avais pas compris que tu étais mon enseignante.

La liberté, c’est le choix de vivre.

Un mal(e), des maux, comme quoi quand les hommes se regroupent la guerre s’installe.

Une action de bienveillance ne nous grandira que si elle est sans intérêt.

J’ai déposé une branche sèche sans odeur au cœur d’une forêt de mimosas, le temps a passé et mon bois mort s’est embaumé.

Lutter contre les éléments est une erreur, ils te détruiront, acceptent leur puissance et ils t’enseigneront.

Funambule atteint de démence,  déséquilibré qui a perdu le fil !

Quand je trouve un sentier qui mène au sommet je ne le prends pas, je préfère défricher le mien.

Le voyage est un sacré magicien, il transforme l’étranger en ami.

Ne pas confondre : Panthéon : lieux où se retrouvent les Dieux.Pantalon : lieu où se cache le petit Jésus !!!

Aventure : Si c’était un verbe je ne le conjuguerai qu’au temps présent !

La lecture m’a amené à la porte de la liberté, l’écriture m’a fait franchir son seuil.

Pour qu’une lecture soit harmonieuse il faut éviter la répétition des mots, pour la vie c’est pareil, il faut éviter la répétition des maux.

Par les livres j’ai voyagé ; par les voyages je me suis livré.

La limite entre bruit et musique, l’amour qu’on lui porte.

Ceux qui réalisent leurs rêves laissent dans leurs sillages ceux qui ne font que rêver.

Le syndrome de la page blanche…

3 novembre 2012
En rando avec Sylvain, deux poétes qui tracent... La neige bien-sur!

En rando avec Sylvain, deux poètes qui tracent... La neige bien-sur!

Le syndrome de la page blanche, la tétraplégie de la vibration, l’assassinat de l’improvisation, quatre semaines que je ne suis plus aventurier à cloche pied. Le temps passe, non erreur, c’est moi, c’est vous qui passons. Le temps lui prend son temps, toujours au présent. Plus d’eau à courir, plus d’horizon à scruter, mon séant n’a plus à supporter  un entêtement de rouleur boulimique. Les infos m’arrivent par tous les sabords, je suis envahi, je me transforme en ferry naufragé, je colmate, je pinoche mais l’eau des news remplit le paquebot de mon âme. Je visite, je croise, je réponds,  j’acquiesce les compliments : Quel exploit, vous êtes un homme de l’extrême d’un acier trempé ! Trempé par la pluie, par les larmes de mes doutes surement. Je file à l’anglaise, donc à l’opposé de votre route, on me rattrape ; on me souffle des conseils : Moi à ta place… ; mais pourquoi tu fais ça comme ça ! Comme c’est soufflé ça s’envole. Mon portable vibre, le traître ! Signe astrologique, balance peut-être ! Je suis en mode silencieux ! T’es où ! Je peux te voir ! Aie ! Je fuis, je suis un sauvage en quête de liberté alors qu’on veut me mettre en  cage… Ma routine me rassure, je me cache : mes rêveries, une touche de vélo, une pointe de kayak, du « peinturlurage » sur mon yacht et des partages avec ma « Vrai ». Rien n’a bougé en quelques mois d’absence. Je croise sur la nationale l’homme qui marche. Depuis plus de vingt ans il arpente à pied les routes de Corse. Bourru, caché derrière de grosses lunettes et une barbe bien fournie, il marche toute l’année sans causer et par tous les temps. Un sac à dos et deux cabas il fonce vers son histoire. L’île entière lui trouve une case pour l’enfermer, il faut absolument le cataloguer, c’est qu’on ne cause pas chez ces gens là on compte, disait le grand Jacques. J’aime à savoir qu’il existe encore des gens comme ça, ils vivent leur folie, ils avancent dans une bulle protectrice sans se soucier de ce que l’on peut penser d’eux. Pas trop amateur de cinéma je me souviens pourtant très bien de cette œuvre extraordinaire où Philippe Noiret jouait à merveille le rôle d’Alexandre le bienheureux. Ce film m’avait bouleversé. Il avait décidé de ne plus bouger de son lit mais les « autres » ne pouvaient en supporter l’idée. Depuis mon retour je médite, je souris au vent, je me souviens encore, quoi que  plus trop bien, mais voilà c’est fait. L’autre soir entre deux silences, j’ai enfin pu visionner l’émission Echappées Belles en Corse. Dis donc c’est vrai que je boitille, c’est vrai que ma patte en carbone ce n’est pas folichon à l’image… Mais je crois que le pire c’est boiter dans sa tête. Je suis un donneur d’énergie, je l’entends en boucle, pourtant mes doutes me crochent la patte de temps à autre. Mais entre vous et moi j’aime bien me retrouver allongé dans l’herbe, je m’en fous, c’est mon genou en carbone que j’ai écorché ! Oui, à plat ventre je vois mes erreurs d’un autre angle et peux enfin les corriger. Oh fait j’ai renvoyé les pantoufles fraîchement arrivées, ouais, on ne peut pas y adapter des crampons, elles ne sont pas étanches et puis elles sont trop molles. Avec la mascotte on a ressorti des cartes oubliées. Qu’est que tu en penses Jo Zef ? Là-bas ça à l’air isolé ! Des ours ? Non je ne crois pas, ou alors ils sont petits. Des tempêtes ? Non pas en été, que des brises un  peu soutenues ! Pourquoi il n’y a personne qui n’y a jamais posé prothèse ? Parce que y zion pas pensé, parce qu’ils sont trop pressés !!! Vous voyez je cogite, le gosse qui sommeille en moi est intarissable sur les routes à découvrir, les chemins à tracer. Bientôt je vais peut-être passer par chez-vous pour signer mon dernier livre, la mascotte fera partie de la « dream team » mais pour lui décrocher un graffiti va falloir montrer « moignon blanc » !!!                                                                                                                                                                                                               Un coup de cœur : Sylvain Tesson vient de sortir son dernier bouquin: Sibérie ma chérie. Par moment je le déteste, j’aurai voulu enfanter les mots qu’il appose, être le géniteur de ces aphorismes. Capable de s’amputer une idée pour un bon mot, il est de ses auteurs que l’on voudrait immortel. Pourquoi ses livres ont une fin, pourquoi n’est il pas né à la place du Christ, pourquoi n’y a-t-il pas un 14 juillet qui lui soit consacré ? Oups je dérape, je vous choque, c’est bien ! Cela veut dire que vous me lisez. Une dernière fois peut-être mais au moins mes maux vous ont caressé l’esprit et fait trébucher à votre tour. J’espère que vous allez « liker » sur votre page parce que le virtuel prend le dessus, Le farce plouc tweet, merde j’en fait partie, je suis virtuel, j’ai un joker, je vous en prie encore une semaine et je gagnerai la boîte de jeu. Je vous en conjure laissez moi un commentaire ou un truc du genre. Si vous me croisez dans la rue, faites moi un signe, un regard, un like quoi. Vous avez  vu les paradoxes de la vie en haut je vous fuis en bas je vous désire !!! Nomade errant il  vit sans toit mais à besoin de toi et d’émoi, aidez moi, et des mois j’en ai encore à vivre de grés ou de marbre disait le pot… Ouf mes maux s’entrechoquent, mes aphorismes ne sont que moignons, mes idées absorbent les ténèbres hivernales, je dois, tu dois, il doit nous devons vous devez ils doivent et après ???

A pluche

Mon prochain défi !

16 octobre 2012
 « La guerre, c’est la guerre des hommes ; la paix, c’est la guerre des idées. » Victor Hugo

« La guerre, c’est la guerre des hommes ; la paix, c’est la guerre des idées. » Victor Hugo

Mais non le free man n’était pas au fond de sa grotte, il était en train de digérer ces quatre mois de « balade ». Depuis mon retour une question revient en boucle : Qu’est ce qui fût le plus difficile, la partie vélo ou kayak ? Les deux et aucune mon général !

Oui le kayak fût rude car les éléments n’ont pas été des plus faciles, mais le vélo non plus, car je devais affronter les « autres ». Dans les deux cas je relativisais cette adversité, en me disant que ma souffrance endurée était choisie. Au même moment dans le monde, des gamins subissaient la guerre des hommes en uniformes sans pouvoir y échapper. Ce qui ne tue pas rend plus fort, ils deviendront des durs à cuir mais le risque de  revanche risque d’être périlleux.

Le voyage comme je le pratique depuis bien longtemps ne me fait qu’effleurer les gens, je suis en contact juste le temps d’un diner, d’une route partagée, d’une plage bivouaquée. Je n’en prends que l’huile essentielle, le côté obscure n’a pas le temps de pénétrer le pèlerin qui s’est invité. Mais le retour me sédentarise de nouveau, il me fige et les avalanches se succèdent. Quand je suis parti sous les drapeaux je rentrais avec un bout en moins, plusieurs mois d’absence. Je trouvais que tout le monde avait changé. Mais ce n’était qu’un mirage la seule personne qui s’était transformée c’était moi. Puis j’ai voyagé de plus en plus loin et longtemps, en revenant de deux ans d’absence je n’arrivais plus à être en connexion avec qui que se soit, je devenais un déraciné marginal. Depuis une semaine je suis de retour sur mon île, les habitudes sont vite revenues, la radio du matin m’apporte les nouvelles « indispensables ». La violence des hommes doit être toujours la même, mais pendant quatre mois j’ai vécu dans une bulle, aucune info de l’extérieur ne m’avait atteint. Les dépêches me sont insupportables, le fric, le pouvoir gangrène notre monde,  « Mon » île, « ma » plage, « ma » montagne. Les hommes s’entretuent ! Cela ne me touche plus :  «Tuez vous- les gars, de toute façon c’est notre destin de mourir », mais une vie est trop courte pour se trucider pour quoi que se soit. Depuis quelques jours les médias insulaires insistent sur le futur derby Ajaccio-Bastia en football. Il faut que le peuple corse démontre un fairplay pour que les continentaux voient en nous des insulaires unis. Je dois être un vrai mouton noir, ce n’est pas aux autres qu’il faut le démontrer mais à soi même. S’aimer pour pouvoir être aimé. Encore ce matin la Corse a offert au monde entier sa violence, alors si dimanche les bleus siffleront les rouges je ne vois pas ce que les chinois penseront de plus ou de moins de nous…

Je me recrais  ma bulle, je bosse sur mon bateau, reprend doucement mes entrainements vélo-kayak, me remets de ce beau périple et allume une bougie parce que cela me fait plaisir. Je n’ai pas trop envie de causer, d’expliquer pourquoi je suis parti, pourquoi je suis revenu, quel sera mon prochain défi… Je profite d’un bel automne qui finalement se rafraîchit et me donne les moyens de repartir dans la nature sans avoir à affronter les « autres ». N’y voyez pas de l’amertume, mon petit bateau est bien planqué et rare est celui qui y passe. Le  seul visa délivré est pour ma « Vrai » et quelques élus. Je suis heureux d’être un « free man », je dors en paix, mes rêves se réalisent. Le mot aventure y reçoit quelques superlatifs : solitude, partage, engagement, échange, réflexion … Donc pour revenir à la question initiale qui a ouvert ce billet. Quelle fût la partie la plus rude, vélo où kayak ? Le retour mon général, mon prochain défi !!!

Yes I’m a free man…