Un bout de vie aux Ecrans de l’aventure…

6 novembre 2011

Les Ecrans de l’aventure sont le rendez vous incontournable des baroudeurs ! Retrouvailles de copains et copines qui reviennent du bout du monde, je dirais plutôt du bout de leurs rêves. On s’étreint, on a les yeux qui pétillent, c’est bon de se retrouver. Du Yémen à la Polynésie, du fleuve Léna au Danube, du Pacifique à l’océan Arctique, les Ecrans deviennent le camp de base pour  nous réunir pendant quelques instants. Nous sommes là pour voir, rencontrer, argumenter et cette année pour les 20 ans du festival le président est à la hauteur de l’événement en la personne de l’illustre Québécois Bernard Voyer. Homme de défi il a atteint les trois pôles, le Nord, le Sud et le sommet de l’Everest. Sa vie l’a amené à gravir les montagnes les plus hautes des 5 continents mais ce que je retiendrais de lui c’est la profondeur de ses échanges. Il est le président des membres du jury du film et après chaque séance nous débattons. Six personnes différentes pour un palmarès qui doit être au plus près de nos convictions.

Présentation de mes collègues jurys :

Hubert de Chevigny aviateur explorateur a atteint le pôle Nord magnétique en ULM en 1982, il fut l’ancien président de la Guilde européenne du raid.

Ariane Le Couteur Directrice générale de production, elle a produit plus de 50 documentaires aventure.

Grégory Le Moigne, réalisateur spécialisé dans l’aéronautique, il suit depuis quelques années la patrouille Breitling.

Céline Moulys réalisatrice de plusieurs films sur les peuples d’Himalaya.

Le prix Peter Bird va être remis et pour cela nous sommes conviés dans un grand restaurant Dijonnais par les assurances SPB qui dotent ce prix. Grandes tables et décor vieille France, nous nous installons. Anne Quéméré navigatrice qui revient d’une traversée du pacifique en kiteboat se retrouve à mon épaule gauche et bien sur nos histoires ont un gout salé. A notre table deux « Dragon Ladies » ! Un groupe de femmes atteintes du cancer du sein, ont participé à un rassemblement de bateaux à rames  dans les canaux de Venise. Le film est en compétition et la salle fût conquise. Comme à chaque fois la question est : « Quel est votre prochain défi ? » Leur désir est de traverser la Manche avec une pirogue de 6 rameuses. Ne chercher pas dans ces femmes des sportives de haut niveau, pour certaines avant leur cancer elles n’avaient jamais fait le moindre sport. La maladie les a unis et la nouvelle vie leur a donné envie de découvrir leurs limites. Anne les parraine et tout au long du diner, le projet de traverser la Manche se dévoile. La navigatrice se confie, elle aimerait bien les accompagner avec son kiteboat mais il  demande une grosse restauration après plusieurs mois de Pacifique où il a beaucoup souffert. On parle de sponsor, de la crise… Catherine Lanson qui représente SPB assurance demande le silence, elle va dévoiler qui sera élu aventurier de l’année, l’enveloppe est doucement ouverte : « le prix Peter Bird SPB cette année est remise à la navigatrice Anne Quéméré… » Ma voisine est bluffée, l’émotion lui fauche la route, elle est abasourdie. La salle l’ovationne et de l’eau salée apparait dans ses jolis yeux bleus d’océan. Un chèque lui est remis et elle pourra accompagner les Dragon Ladies au printemps ! Un moment merveilleux de partage comme quoi les aléas de la vie sont là pour nous rendre plus fort et plus humains.

Les prix sont décernés et chacun à notre tour nous devons honorer nos élus. Notre président du jury Bernard Voyer sait mettre une grande émotion au millier de spectateurs présent, humour et philosophie ont donné le ton de la remise des trophées. La tache qui me revient est de décerner le trophée Alain Bombard. J’avais préparé un petit laïus et avec un plaisir immense je demandais à Eric Béllion skipper du voilier Jolokia de venir nous rejoindre. Un film dévoilant l’histoire d’une bande de « bras cassés » qui ont battu le record  de transat entre Lorient et l’île Maurice. Un équipage mixte valides et moins valides qui n’avait qu’un seul objectif, donner leur meilleur…

La nuit fût entrecoupée d’échanges, de confidences, de rencontres…

Un grand merci à la Guilde Européenne du raid qui m’a permis d’avoir la lourde tache d’être l’un des membre du jury. Un grand merci à tous les sourires croisés, public et intervenants et un gigantesque merci à Cléo qui est une organisatrice des Ecrans de l’aventure au cœur immense…

20e ECRANS DE L’AVENTURE DE DIJON

2 novembre 2011
Comment pouvez vous dire que ce n'est pas moi le modèle ???

Comment pouvez vous dire que ce n'est pas moi le modèle ???

Festival international du film d’aventure, 20éme édition des Écrans de l’aventure, c’est parti. Du 3 novembre au 6 novembre à Dijon la Guilde Européenne du raid réuni les plus grands aventuriers de la planète. Films, livres et surtout rencontres sont au programme. En 2009 à ma grande joie je reçu le prix Peter Bird doté pas SPB et comble de bonheur cette année je fais parti des membres du jury. Si le cœur vous en dit venez à la rencontre de ces personnages attachants et hors du commun. En lien le programme.

Chaque jour vécu est une aventure, alors découvrons nos limites.
LES ECRANS DE L’AVENTURE par DMTV21

Préface de Nicolas Dubreuil

12 septembre 2011

PlogeeND1

Dans très peu de temps mon deuxième livre va arriver en librairie, patience!

Je vous dévoile la préface écrite de main de maître par Nicolas Dubreuil.

«66°29’33’’N – 44°54’32’’ O -27°C Vent de force 8 Ouest Sud Ouest. 18 Km de parcouru, le mauvais temps arrive, on plante la tente. Frank souffre à cause de sa prothèse. On prend du retard…»

Voila tout ce que j’écrivais ce jour là dans mon journal de bord, dans cette petite tente dont la toile jaune bat au rythme des rafales de vent. Par moment, les bourrasques tentent d’aplatir notre abri. Les arceaux plient et viennent jusqu’à me toucher le visage. Il va falloir renforcer le mur de neige qui nous protégeait, il doit commencer à disparaitre. Il faut aussi que j’imagine une solution de replis si jamais on n’arrive pas à traverser. Puis il faut que je compte le nombre de rations qu’il nous reste, je ne suis pas sûr que cela suffise pour terminer cette expédition…

Trop de questions…, je les laisse à un peu plus tard pour me reposer et profiter un peu de ce moment. Je suis allongé sur mon duvet, heureux ! J’adore particulièrement ces moments où le temps se déchaîne alors qu’on est dans notre petit abri au milieu de… RIEN!

Il fait tellement bon dans cette tente, il flotte comme un sentiment de bien être incroyable… Chacun est à sa place, les choses ne pourraient pas être autrement et je ne voudrais être ailleurs pour rien au monde malgré la tempête qui se déchaine.

Mon esprit vagabonde et tombe sur une question qui m’obsède : «Mais qu’est ce qui peut motiver les gens à venir faire ce genre d’expéditions à ski, en autonomie complète sur cette immense calotte glaciaire?».

Skier toute la journée, les crevasses, le froid, le vent, la faim, dormir sur la glace, la douleur, parfois la peur… Faut-il que leurs motivations soient fortes pour se mettre dans des situations pareilles! Je m’excuse en me disant que moi, c’est mon boulot, mais eux, pourquoi ? Que cherchent-ils ?

Et en particulier, lui là ! Lui, le gars qui est juste à côté de moi dans cette tente.

Comme moi, il est allongé sur son duvet,  il lit un livre en écoutant de la musique… Corse évidement !

On a la même coupe de cheveux, la même barbe de 15 jours, les mêmes gelures sur le visage, les mêmes brulures sur le nez, et les lèvres gercées par le soleil et le froid…

Mais lui, il a un truc… j’arrive pas à savoir quoi, mais un truc en plus qui me fascine.

Si je lui faisais part de mes interrogations, il me dirait certainement en riant que ce qu’il a de plus, c’est une jambe en carbone et donc qu’il a au moins un pied qui ne craint ni les gelures ni les ampoules !

Une prothèse en plus pour une jambe en moins ! Cette putain de prothèse qui s’abime de plus en plus au froid et qui lui inflige une douleur supplémentaire à chaque pas de ce voyage introspectif au cœur des immensités glacées.

Il doit en avoir des trucs à se raconter pour supporter ça toute la journée. Il doit en avoir des images de référence pour surmonter la douleur. Un combat de chaque instant ; pour lui mais surtout pour les autres, pour cette cause qu’il porte sur le dos. C’est un gladiateur qui retourne au combat tous les jours, un Spartacus des glaces. Sa jambe en moins lui a donné de l’énergie et de l’amour en plus à distribuer.

Je l’observe depuis un moment et voilà qu’il me regarde, il enlève ses écouteurs, ferme son bouquin. On se regarde, nous sommes tous les deux faces à nous même et sans raison on explose de rire. Ca fait un mal de chien de rire les lèvres gercées, mais pas moyen de faire autrement… un immense fou rire a moitié contenu par la douleur au milieu de la tempête au sommet de cette calotte glaciaire sans le moindre être vivant à 500 Km à la ronde.

Maintenant, je sais ce qui remplit de bonheur et protège ces 3,5 kilos de tissus et de fibre de carbone au milieu de la glace, c’est son bonheur à lui, cet amour qu’il fait rayonner et son incroyable envie de vivre!

Grazia u fratellu !!!

U mondu hè bellu basta à sapellu piglia!

Le monde est beau, il suffit de savoir le prendre!

Epilogue d’Ayeltgnu…

8 novembre 2010

Pas assez d'eau pour pagayer, alors il faut marcher...

Pas assez d'eau pour pagayer, alors il faut marcher...

EPILOGUE:

Mot de la fin sans faim.

De fil en aiguille je dirais plutôt de kayak en pulka, de calotte en banquise, d’Antarctique en Yukon, de sous les mers au dessus des nuages mon bout de vie avance, à un moment clé j’ai été en recherche de reconnaissance des autres, les paillettes m’attiraient et je cherchais inlassablement ma place près des « grands ». Quelle désillusion, que de vent contraire, que de blizzard frigorifiant, mon « unijambité » était devenue ma signature jusqu’au jour où je compris que je devenais un label, une marque non déposée, une carte de jeu de rami.

Mais où était Frank ce Cabochard libre comme le vent celui qui est toujours prêt à larguer les amarres. Ma balade au Yukon m’a fait rencontrer les étoiles à l’infini, celles qui sont immortelles, celles qui ne jugent pas, elles brillent c’est tout et seul le poète un peu fou peut les voir.

Cette solitude je l’ai prise en pleine gueule, elle m’a fait peur, elle m’a fait trembler et chaque jour j’ai du sortir mon livre de vie, l’institutrice m’a donné des cours du soir même sous la tente elle s’invitait. Un jour elle m’a amené un miroir et je n’y voyais plus l’homme libre mais celui des autres, ma croisade était devenue un théâtre où à l’occasion de soirées très privées on s’embrassait car on était le club des grands.

Un coup d’orage, un coup de tonnerre et enfin comme un coup de baguette magique je revenais dans mon monde, le mien, rien qu’à moi celui qui m’a sauvé de beaucoup de pièges, le ciel s’éclaircissait, au bout de mon voyage, une île.

Liberté.

J’allais la rejoindre et rien n’est plus fort que l’amour de la vie sans parka, sans lunette, sans casquette, nu comme au premier jour, nudité qui fragilise mais qui en me dépouillant m’a fait murir, grandir.

Pourquoi paraître car je suis, pourquoi vouloir puisque j’ai, pourquoi dire puisque je fais.

Derrière ma vitrine je vois la fourmilière, je vois les gens courir, manifester, s’agiter, détester.

Un kayak, une tente, un fleuve et le temps qui s’est arrêté ; un guerrier pacifiste qui est assis  sur sa rive et qui pleure, non pas de tristesse, quoi qu’un peu. Pleurer pour cette vie infinie et si éphémère, sur ces déchirures qui laissent des moignons pas très appareillables, je me suis relevé et j’ai hurlé la vie, la mort, les hommes, les femmes, la pluie, le vent, la nuit, le jour. Je suis vivant et je le crie.

Merci au grand fleuve tu m’as offert l’un de tes diamants, celui qui donnera la lumière à mon cœur encore meurtri de trahison d’homme mais maintenant je sais que tu existes et de ma croisade je m’en suis sorti apaisé.

Depuis, comme un mariage, autour de mon cou un galet y est suspendu et si par moment j’oubliais la leçon, la pierre me brulerait la peau pour me la rappeler.

Ayeltgnu

Un bout du prochain livre…

5 novembre 2010

Comme vous avez du le remarquer je suis moins présent sur mon blog, plusieurs raisons.

Mon coup de bourre du retour du grand nord m’a un peu « usé » et cet automne qui a un parfum d’été plus l’écriture de mon deuxième livre me prennent du temps. Mais voilà un chapitre humoristique qui risque de se trouver dans « Ayeltgnu l’aventure à cloche pied ».

Bien sur vos avis sont les bienvenus même si j’ai remarqué une discrétion de votre part qui m’interpelle car sans que vous le sachiez j’ai un « mouchard » qui m’indique combien de visiteurs jour et de quelle région viennent les visites sur le site.

Bref ceci dit voila le chapitre qui est consacré à la mascotte:

Jo l'aventurier de Cailleland!

Jo l'aventurier de Cailleland!

Jo Zef veut la parole:

Je comprends bien que vous devez vous demandez pourquoi un bonhomme comme moi se promène toujours avec une peluche!

Aie Jo Zef pas la tête, t’es pas une peluche ok, mais tu vas t’exprimer tout à l’heure, je vais d’abord te présenter, arrête, ça fait mal !

Noël est une fête que je déteste ! Cette débauche d’argent jeté par les fenêtres pour un soit disant événement et le moutonnisme m’exaspèrent. Et dire que depuis la nuit des temps c’était juste une veillée qui symbolisait le retour des jours qui s’allongeaient.

Mais c’est le 25 décembre et ma belle fille m’offre un koala en peluche.
Moi le solitaire j’en suis presque ému, je lui trouve une place à bord sans trop le calculer. Puis au mois de juin c’est le deuxième stage de plongée où j’accueille entre autre une petite fille de 3 ans qui vient de se faire amputer la jambe par une tondeuse. J’essaie de rentrer en contact avec elle mais c’est un refus absolu, alors c’est là pour la première fois qu’intervient la peluche, aie mais arrête, je te prive de crêpe si tu continues !

Amadoué, à la fin de la semaine elle ne veut plus s’en séparer. Petit subterfuge et je le reprends dans mon bord . L’idée vient de là et si il devenait ma mascotte.

Mais il faut lui trouver un nom, je demande à ma belle fille comment peut on le nommer?

Elle soupire ! Tu as 40 ans je crois et tu veux lui donner un nom ?

Allez aide moi !

Une vraie chipie la Marie.

Bon ben il va s’appeler Joseph. Facile il arrive aux fêtes de Noël tu t’appelles Marie lui c’est Joseph.

Mais attend ça fait un peu cureton comme nom de mascotte?

C’est vrai, ici il y a toujours du vent alors ce sera Zef et puis avec une patte en moins faire le premier pas, faut oser donc affaire conclue nom de la peluche Jo Zef (J’ose zef en phonétique) Ouf et ben c’était long et scabreux comme présentation.

A toi Jo :

Eh ben, pour lui faire lâcher le clavier au grand dadet il en aura fallu du temps.

Ouais je fais équipe avec lui parce que ce sauvage il est toujours seul et puis y faut voir où on part des fois, le trou du fut du monde.

Tu te trompes la mascotte c’est pas fut ! Ok ok va y.

Alors de le voir se démener comme un malade j’essaie de le rassurer. J’ai l’habitude maintenant. Quand il me serre fort dans ses bras noueux c’est qu’il va me saler mon beau pelage, des fois même je dors dans son sac de couchage mais ça c’est vraiment quand on est dans la mdr! Ouais il a le chique pour ça.

A Cailleland, euh Groenland plutôt, j’ai cru qu’on allait y rester pour de bon, y m’avait mis un bonnet mais pas de pantalon un coup à prendre une congestion des trucs du bas.

Pour voir si il a des réflexes je lui fais des coups, pendant qu’il vomissait en ramant je m’étais planqué dans le fond du duvet, fallait voir comme il soupçonnait Dumé de m’avoir jeté par dessus bord ! Bon j’ai pas tenu longtemps dans le sac de couchage on aurai dit qu’il y avait eu un renard mort depuis plusieurs semaines.

Dans les montagnes aussi j’aime bien, alors qu’il promenait avec sa belle sur un sentier de haute randonnée en Suisse j’en ai profité pour sauter de mon siège bébé et rencontrer de jolies marmottes. 1 heure il y aura fallu pour percuter que je n’étais plus là, il était sacrément essoufflé le grand sportif quand il m’a ligoté sur son sac.

Et puis je vais aussi dans des trucs où y a beaucoup de monde avec plein de photographes et des machins qui ressemblent à des caméras. Ouais il aime bien jouer la vedette alors je deviens son garde du corps. Une fois j’ai cru qu’il allait s’évanouir, y me dit on va jouer au foot, aie en principe je suis au fond des cages et comme c’est une passoire je prends tout dans les dents. Bref j’avais réussi à me faire oublier sur son sac à dos avec mon porte bébé euh mascotte pardon quand deux grands mecs s’assoient autour de moi, la même dégaine que le grand dadet, haut sur patte, mince et la boule à zéro. Bien sur il m’ignore et ça parle de famille, et les petits comment ils vont… et moi je suis au milieu.

Les deux mectons même pas ils me calculent, puis devant moi je vois mon aventurier figé comme une statue de plâtre. Y paraît que j’étais entre Zidane et Barthes ! Mais c’est qui ? Des crêpiers bretons de renom pour que se soit si extraordinaire ???!!!

A ouais dans mes vedettes j’ai ma chouchoute, la jolie Claire qui est macquée avec son frère d’océan Bixente, ouais pas facile comme prénom à porter moi j’aurais préféré Vincent mais ça l’énerve quand on l’appelle comme ça, comme quand on me traite de peluche d’ailleurs.

Donc avec « ma » Claire j’ai été sur une île déserte de l’océan indien et pendant que les deux frangins y cherchaient un trésor sous marin moi je dansais le séga avec elle en tête à tête. Et tac!

Et puis on y a même fait une blague assez « Claire », comme le grand la harcèle pour qu’elle cesse de fumer elle m’a scotché une clope au bec. Fallait voir sa tête de déterré.

Mais bon ça c’est pas tous les jours mon quotidien de mascotte aventureuse, c’est plus souvent des fonds de sacs étanches remplis de miettes avec des bouteilles d’essence qui fuient, ou des bivouacs avec des trucs qui me ressemblent mais un poil plus grand et qui ont oublié de se faire couper les ongles.

Moi je préfère les paillettes, le champagne, les suites… La belle vie quoi.

Bon allez je vais vous avouer ma faiblesse , je dois tout vous dire, je suis accro, dépendant même. J’ai tout essayé pour arrêter mais chaque fois je replonge, je ne sais pas comment faire pour me défaire de cette drogue dure. Non non c’est pas le jeu, les femmes ? Mais non pire ! Le LSD ? Si c’était que ça !

je suis dingue des crêpes !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Mais avant tout chaque année je l’aide à recevoir des petits frères et sœurs comme lui rabotés, je vais de moignon en moignon et chacun y trouve sa force, son réconfort, ils sont tellement choux avec moi qu’à chaque fin de stage je leur offre un de mes rejetons car le jour où ils auront de l’eau salés dans le fond des yeux d’un trop mal de vivre à leur tour ils pourront serrer très fort un de mes gamins. Je suis comme ça ! Et comme j’aime le dire je vous dis à pluche !

Eh ben la mascotte t’es parfois un peu émouvante.

Et si je te posais quelques questions sympa ?

Allez va y vite, que j’ai des crêpes à finir.

Tu aimes les gens?

Oui, enfin pas tous. Ceux qui ont toujours le nez en l’air à observer la nature ouais, ceux qui râlent et qui se plaignent tout le temps pas trop…

Crois tu en Dieu et si oui comment s’appelle t il ?

Bien sur j’y crois je l’ai même vu à plusieurs reprises, c’est un vieux druide gaulois qui se nomme Goudurix!

Ton animal préféré ?

Oh la blague ! Le koala .

Ta région préférée ?

La Corse quand il n’y a plus les touristes !

Tu serais pas un peu sauvage ?

Un peu mon neveu !

Ton idole ?

Tic et Tac pardi !

Peux tu donner ta recette des crêpes ?

NOOOOONNNNNN Jamais !!!

Ok je la ferai plus celle là.

Et la dernière, ta citation préférée :

Quand tu fais une connerie et que tu sais que tu t’es trompé de chemin c’est pas grave, dis toi que le vieux chêne a commençé sa vie par être un gland.

Merci la mascotte et à pluche !

Prologue d’une « Yukonnerie »…

11 octobre 2010

Des deux qui est le plus Cabochard?

Des deux qui est le plus Cabochard?

Il y a des moments dans la vie d’un homme qui sont des carrefours très importants, primordiaux, sur mon lit d’hôpital alors que je venais de perdre en partie ma jambe on m’offrait le livre de Patrick Segal : L’homme qui marchait dans sa tête.

Je n’aimais pas lire mais en une nuit  je faisais un tour du monde sans assistance dans un fauteuil roulant. Cet inconnu paraplégique m’avait boosté et plusieurs années après je devais à mon tour écrire ma première biographie. Depuis je ne cesse de recevoir de fantastiques messages d’hommes et de femmes qui par mes expériences se sont découverts une nouvelle vie différente.

Ni le vedettariat et encore moins l’appât du gain sont les moteurs de mes écritures et de mon bout de vie, je ne cherche pas à être reconnu par les autres je me reconnais tout seul et ça s’est déjà énorme.

Du coup depuis la sortie de « bout de vie » on m’a souvent demandé à quand le deuxième?

Depuis le premier et ben y en a eu des événements alors avec comme fil rouge ma balade au Yukon je mets noir sur blanc quelques souvenirs, quelques réflexions…

Rien que pour vous en tête à tête ce qui pourrait ressembler à un prologue du prochain livre.

Grayling Alaska 5h du matin je suis face au fleuve qui coule tranquillement vers son destin, 2500km en amont Whitehorse au Canada d’où je me lançais sur une odyssée en kayak et tout seul.

Le temps s’est arrêté, la vieille dame de la rivière a finalement bien voulu me rendre visite, dans son lit je me suis confié, je m’y suis réfugié, j’ai eu peur souvent mais j’y ai ri aussi, quand je dis en solitaire c’est un peu faux Jo Zef m’accompagnait, mais qui est ce personnage qui me suit partout ? Une peluche pour ceux qui sont devenus trop vite adulte mais pour moi c’est un pont entre mon enfance et ce monde cruel des grands, Jo Zef c’est cette mascotte qui adore les crêpes avant tout et qui malgré ses peurs me protège de tous mes fantômes qui rodent. Dans ce pèlerinage j’ai été constamment dans une chapelle Corse, dans un monastère de la mer Égée, dans une synagogue quelques part dans le Sinaï, dans une mosquée Ottomane de la mer Noire…

Mon sanctuaire c’était cette nature qui ne juge pas, elle vit sa vie et nous « parasites » nous croyons la défier, mais en vérité c’est nous même que nous défions, sur ces semaines de solitude j’ai découvert un autre moi plein d’émoi, un autre toi qui n’avait plus besoin de toit et je suis sur, me suis rapproché encore plus de vous. Le passé est ressurgi, le foutu accident de 1983 où sur le pont d’envol du porte-avion Foch je perdais une jambe n’est plus revenu aussi fréquemment, je préférais laisser rentrer dans mes rêves ma compagne que j’aime appeler ma « Vrai » (sans la lettre E car avec elle je peux vivre sans eux) elle me rendait visite tous les soirs, mes bivouacs était moins pénibles et puis le passé ramenait sa fraise, là bas je savais qu’un petit bateau en bois m’attendait, ma maison, mon camp de base où j’y consacre mes solitudes. Cette maison flottante qui me servait de cabane au nom paraît il bien trouvé de Cabochard….

Mais qu’est ce qui peut bien me pousser si loin dans mes rêves ? Qu’est ce qui me donne autant d’énergie pour aller chercher si intimement l’absolu infini de mes désirs ?

Si je suis sincère et je dois l’être, je refuse l’idée d’aller jouer ma vie mais ce que je réalise c’est surtout des rêves de gosse. En lisant D’Aboville, j’étais parti maintes fois sur l’Atlantique avec lui, je suais, je tirais sur les avirons mais chaque fois je me réveillais, il aura fallu qu’on m’ampute une jambe pour que moi aussi je me transforme en galérien de l’Atlantique et donne plusieurs millions de coups d’avirons pour devenir le premier handicapé à traverser un océan à la rame.

Handicapé, je crois que c’est ce statut qui m’a décuplé les forces, pour mes 18 ans l’armée française m’a ôté par accident la jambe droite, une erreur de pont sur le porte avion Foch, 10 jours pour être rapatrié en France et la médaille du Liban fièrement remis par mon amiral.

Les biens pensants m’ont déclaré « handicapé », têtu comme un cabochard je n’y ai cru que très peu et grâce à eux, ceux qui pensent pour les autres je suis devenu l’empêcheur de tourner en rond, major de promotion au monitorat de plongée sous-marine, scaphandrier professionnel et puis la reprise de la maçonnerie avec une famille qui ne voyait en moi qu’un successeur et non pas un mutilé de guerre. La rencontre de certains fondus de la vie m’ont amené à poursuivre mes bouts de vie, 3 mois après ma « croisière » océanique à la force de mes bras je me retrouve avec la pointure Russe des glaces, Victor Boyarski, Victor Serov et Vadim Vasiliev à essayer de rejoindre le pôle nord, c’est que c’est lourd une pulka !

Piqué par le virus de la glace, je suis pris au piège par Nicolas Dubreuil, il est guide polaire et passe plusieurs mois par an au Groenland , le hasard de la vie m’a mis sur son chemin et me voilà en train de traverser d’Est en Ouest ce continent de glace, 34 jours à serrer les dents car un mal sournois de moignon veut me faire abandonner. La vie, l’amour me feront arriver à mon but, marche et rêve.

Pour mes 40 ans je m’offre le sommet du Kilimanjaro, oui je suis vivant et chaque jour est un présent.

Souffler pourquoi faire on aura la mort pour le faire, au milieu de tout cela un bébé que j’ai crée de toute pièce enfin presque, ça commence par un pote avocat qui me traite de oisif et qui écrit à mon insu les statuts de l’association Bout de vie, j’en suis le président?

Je mords à l’hameçon et Dominique Benassi dit Dume amputé lui aussi, m’épaulera, ce frère de vie sera l’homme de ma vie ! Non c’est une manière de parler, Véro j’en parlerai plus tard est ma compagne mais ce gars c’est un peu le frère que je n’ai jamais eu, il a accepter de traverser l’Atlantique à la rame avec moi, un fou inconscient car il n’est pas marin du tout, son dada le triathlon, 12 titres de champion du monde avec quelques Ironman comme celui d’Hawaï, les 3,8km de natation il les fait sur une guitare seulement, les 180 km de vélo il pousse il tire sur une jambe, demander à Virenque, il s’y ai essayé et à du reprendre sa « bipederie » et il finit son épreuve par un marathon soit plus de 42km en fauteuil, je sais les Corses on est tous des fainéants.

Donc naissance de Bout de Vie et du coup je fais venir chaque année des petits frères et sœurs raccourcis des 4 coins du globe pour vivre pendant une semaine ma passion de la mer. Une grosse excuse pour se retrouver dans mon intimité et leur prouver que même avec un morceau en moins on peut vivre entièrement…//…

Voila mes amis un embryon de ce que pourrait être « Ayeltgnu » (Je suis chanceux en Tinglit), mon deuxième bouquin. J’écris c’est tout, alors on ne s’emballe pas sur sa sortie, je n’ai pas encore défini qui l’éditerait alors patience.

Bien sur votre avis m’intéresse, suggestion , critique tout est bon pour vous écouter…

A pluche

Non Jo Zef promis je ne dévoilerais pas la recette de tes crêpes préférées…

A pluche