L’archipel de Stockholm en kayak.

7 août 2012
A l'abordage, mille sabords de mille sabords! Jo zef calme toi...

A l'abordage, mille sabords de mille sabords! Jo zef calme toi...

Cette fois elles sont devant moi, en vrai ! Les 24 000 iles de l’archipel de Stockholm. Le vent est inexistant ce matin, il y bien longtemps que ce n’était pas arrivé. Je me suis réveillé un peu plus tôt et en ai profité pour partir en avance, je me méfie toujours des entourloupes du Sud ! Calme plat, pas une ride, aucun air sur le bout des oreilles. En file indienne trois monstres de ferry embouquent le chenal, trois montagnes de ferraille. Il y a quelques années, l’un d’eux avait subi l’une des plus terribles tempête de la mer Baltique. L’Estonia restera pour toujours un funeste souvenir. Au bout de trois heures j’atteins enfin l’île de Blidö, alors que je m’arrête quelques secondes pour croquer une barre de céréale, un souffle me fait sursauter. A quelques centimètres du safran d’Immaqa une grosse bouille avec des moustaches, nous espionne. Je suis tellement surpris de cette visite que j’en reste bouche bé. Grosses narines dilatées, il nous regarde un dernier coup et sonde pour nous quitter. Le cinquième en 1000km, j’aurai pensé beaucoup plus. A peine arrivé à quelques encablures de la grande île, un vent de Sud-Est se réveille, ouf nous sommes passés. Je cabote et constate ce que je pressentais depuis longtemps, des maisons qui se touchent à l’infini. Sur 10 km de côtes, pas un endroit pour accéder. J’avais prévu le coup et si je suis passé par là, d’une, c’est pour le voir de mes propres yeux, deux, pour arriver sur un chapelet d’îlots où je trouverai bien par trouver un espace convenable pour bivouaquer. J’ai constaté que devant chaque maison des kayaks étaient entreposés, connaissant un peu plus le peuple suédois, je suis convaincu que des
coins pour bivouaquer seront accessibles. Je scrute, les îlots quand une anse se dévoile, j’espère qu’elle n’abrite pas de maison. Rien que du gré et des roseaux. Un caillou un peu plus plat que les autres va me servir de quai. En m’extirpant du kayak je dois remboiter ma prothèse puisque je navigue sans, un exercice de cirque car en plus de la gymnastique, les cailloux sont recouverts d’algues vertes bien glissantes. Je sens que c’est le bon coin, de l’herbe tassée me fait comprendre que quelques pèlerins sont déjà passés par là. Trente mètres pour trouver une petite prairie bien plate avec des restes d’un ancien foyer, c’est bon les enfants, terminus, tout le monde descend ! Le même train-train et me voilà sur l’une des milliers d’îles du fameux archipel de Stockholm. L’ambiance n’a plus rien à voir avec ce que j’ai connu jusqu’à présent. Entre hier et aujourd’hui j’ai croisé des centaines de bateaux, nous sommes à la fin des vacances, la reprise est prévue en fin de semaine pour tous les suédois, alors ils en profitent. Jusqu’à Oregrund j’ai du croisé une cinquantaine de bateaux, peu pour une distance de 850km en été. La population au nord est de 9 habitants au Km2, la plus faible d’Europe, ici elle est de 233 ! De mon nid d’aigle je peux écouter encore en paix les histoires que le vent veut bien me conter : Il était une fois, il y a bien longtemps, un corsaire qui naviguait sur un petit bateau rouge et noir. Il ne parlait pas la même langue que les vikings mais savait causer au vent et aux oiseaux. Son ami et second dont le nom a été caché par la légende a sauvé une princesse du Nord de la noyade, ils la prirent avec eux à bord et poursuivaient leur route vers le sud.
PS : Norra et Jo Zef sont tout émus de cette histoire, elle leur rappelle quelque chose.
A pluche !

Le millième kilomètre…

6 août 2012
Encore un bivouac bien en ordre et au calme...

Encore un bivouac bien en ordre et au calme...

Le processus de récupération est en marche, malgré encore de bonnes heures de kayak je sens que je me refais une santé. Le vent contraire ralenti hélas ma remise en forme mais le stress en moins de la haute mer me permet de mieux dormir et surtout de ne plus avoir à gérer autant de pression. J’ai augmenté en grosse quantité la prise de protéine en me forçant à manger plus et mieux. Hier soir j’ai englouti 500gr de viande de renne, deux œufs, et quelques filets de harengs. Je vous pris de croire que ça cale, mais mes muscles en ont un grand besoin. Ce matin j’ai de suite senti la différence, ma cadence était plus élevée sans me fatiguer pour autant. Une grande ligne droite de 20km me fera atteindre mon dernier cap avant de pénétrer dans l’archipel de Stockholm. C’est étrange, je suis impatient et en même temps je réalise que ce seront mes dernières heures de kayak sauvage. Le vent annoncé ne me laissera pas passer au promontoire, j’en suis sur. Je suis en pleine forme, mes douleurs aux cervicales et lombaires me laissent tranquille, je peux vaquer à mes rêveries. Je traverse encore un fjord mais le vent traversier ne nous met absolument pas en danger, les quelques vaguelettes qui lèchent Immaqa nous rappellent de sacrés souvenirs. Je croise un kayakiste qui doit faire de la compétition vu sa cadence de pagaie et sa carrure, il me demande d’où je viens. Lulea ! « Waouh, is a very long trip ! » Il réfléchit et me lance : « You are the french man with one leg ? » «  Yes I am ! » Doucement je réalise que ce que je viens de faire. La traversée du golfe de Botnie dans le sens nord-sud est une première mondiale, les  kayakistes suédois en causent ! Je suis perplexe sur le côté exploit, je le prends plutôt comme une longue séance de coaching de vie, d’humilité. Les vikings qui sans carte ont exploré cette région il y a quelques siècles de cela ne le faisaient pas avec l’état d’esprit d’exploit, c’était la découverte de nouvelles terres qui les intéressaient. Je me sens plus proches de ses valeureux marins que d’un nom dans un livre des records. J’ai fait un long voyage intime avec une mer inconnue qui m’a souvent botté les fesses et remis les pendules à l’heure. Au bout du cap je vais consommer mon millième kilomètre !!! Un tout petit morceau de navigation sans vent et quand je prends route au Sud-ouest, le ventilateur est à la vitesse maximum. Je n’ai plus envie de me bagarrer contre ; deux personnes sur les rochers me regardent lutter face au vent, je leur fait signe de la tête, je ne peux plus lâcher ma pagaie. En face de moi une petite île, 1600 petits mètres et je sais que mes anges gardiens vont me dénicher un vrai abri pour kayakiste heureux d’être tout simplement vivant. Le caillou n’a aucune habitation et semble avoir quelques accès. Je beach Immaqa et part à la recherche du coin idéal. A travers un tumulte d’arbres morts, je me retrouve de son autre côté. Sous une belle forêt une prairie me tend ses bras. Je contourne avec mon embarcation l’île et monte doucement le camp. L’habitude est en place. Je fouille de la main le sol qui va recevoir mon dos et m’applique à virer tout corps étranger. Je dresse la tente et va de suite chercher mon sac à dos étanche où sommeillent nos amis Norra et Jo Zef, je mets la radio pour égayer le coin et m’affaire à établir un coin repas. Encore ce soir je suis ce nomade errant qui vit sans toit mais avec beaucoup d’émoi. Ce millième kilomètre je le dédie à ma compagne Véronique, sans elle tout cela ne serait pas possible. Seul le présent est un cadeau ! A pluche !

PS : Pour information vous pourrez lire un très bel article dans le mensuel Lonely Planet magazine où Sophie Jovillard, la présentatrice de l’émission « Échappées belles »sur France 5 présente Frank suite à sa rencontre lors de son passage en corse.

Le canal de Vaeddoe.

5 août 2012
Norra et Jo Zef sont heureux d'avoir trouvé "enfin" un petit chez eux à leur taille !

Norra et Jo Zef sont heureux d'avoir trouvé "enfin" un petit chez eux à leur taille !

C’est un coup à s’en mordre le moignon, l’accueil de mes hôtes super, le terrain pour poser ma tente parfait mais j’avais omis un détail. Ne jamais bivouaquer dans une baie où il y a des restaurants. Bom bom bom,toute la nuit !!! Salut les hommes, on reprend le large, je devrais dire le goulet. Le vent s’est mis au Sud-ouest, encore dans le pif. Jo Zef qui feuillette le quotidien « Cabochard Matin », m’apprend un événement majeur qui marque l’actualité internationale. En république d‘Immaqa le gouvernement de la brise du Nord, depuis une semaine, est assiégée par le vent du Sud qui encore aujourd’hui a posté ses sentinelles, la situation est proche du coup d’état !!! Le canal de Väddö est long de 20km et droit comme la justice, nous nous lançons à sa conquête. L’important dans ce style d’exercice et de ne surtout pas penser à sa longueur et surtout avoir la technique pour s’évader mentalement. Je pense que je commence à y arriver ! Les maisons ne sont plus des cabanes mais de grandes demeures. Je détaille chacune d’elle et essaie d’inventer les personnages qui y vivent. Celle là a des escaliers hollywoodiens jusqu’à la rive, je vois très bien le style du proprio. Une autre plus petite, plus cachée, avec deux kayaks hissés sur la berge, tiens elle me parait plus sympa celle là. Trois heures que je « goulotte » quand la carte me désigne des écueils à éviter à 500mts devant moi. Je devine les roches et suis surpris d’y voir un drapeau suédois planté, mais quelque chose ne colle pas, ou j’ai des problèmes de vue ou le mat de bannière est minuscule. Plus je m’approche plus je suis intrigué. Une cabane apparait avec ses toilettes extérieures et même une barque. La taille de la cabane est à la hauteur des mascottes. Jo Zef comprend, il prend Norra par la patte et l’extirpe du sac étanche. Ils veulent descendre, visiter. Ok les jeunes, je jette l’ancre! Mes amis sont tout chose devant une maison enfin à leur taille. Mais serait-elle à vendre ? Jo Zef insiste pour que je me retourne : Eh les enfants on ne vas pas y passer la noël sur votre île. Ok, je me tourne. J’entends un immense smak et un énorme soupir. Je fais un volte face pour découvrir Norra toute rouge On reprend la mer, cette histoire m’a redonné la patate. Je ne sais pas comment cette idée m’a été donnée mais j’imaginais le canal absolument hostile en accostage, mais à ma grande surprise, plus nous descendons plus la rive s’apaise, pour laisser place à des prairies et voir quelques plages. A la ville de Väddö il y a un ponton avec une dizaine de voiliers amarrés, je m’informe sur les services de la commune, il y aurait un magasin de bricolage. Ni une ni deux me voilà sauvé, je trouve enfin du gaz. Cela devenait critique, plus de bois pour le feu du soir et le gaz qui commençait à manquer terriblement. C’est vrai que les nouilles chinoises à l’eau froide, c’est un peu croustillant ! Un petit jus de fruit frais pour la  route ! Le canal me fait penser à celui du Midi que j’ai remonté avec le Cabochard de la Méditerranée à Toulouse il y a une quinzaine d’années.
Calme, frais et surtout un vent de Sud-ouest qui est devenu bourrasque mais qui n’arrive plus à toucher l’eau. Un bruit monstrueux arrive sur nous, des dizaines de bateaux de courses passent en sens inverse. L’odeur qu’ils dégagent brise la volupté du décor, heureusement qu’ils respectent les 3nds limités. Derrière le cortège une vingtaine de scooter des mers aussi en course, le public a du être tenu informé, la berge est noire de monde. Un trio de « canards ». Ouais Jo Zef c’est plus poli canard, c’est juste une histoire d’ô ! Donc trois mectons qui veulent faire les mariolles avec leur machines veulent me frôler pour me tremper et faire des vagues. Laisse venir petit, si tu t’approche tu vas t’en rappeler quelques jours. Je fais celui qui ne dira rien, qui est apeuré mais juste quand l’un d’eux est à porté de pelle je luis assène une manchette dans les côtes avec ma pagaie qu’il en tombe de sa bécane.
Le scooter se met à tourner en rond et je le couvre de juron ; le public applaudit, je suis prêt à aller au deuxième round, il remontera sur son gadget et repartira avec un gros bleu corsé en souvenir. Ouf, comme ça fait du bien ! Le cortège de « canards » enfin finit de passer et je retrouve mes rêveries. En sortie de canal je déniche une petite prairie avec quelques moutons qui font un brunch, ce sera notre camp du soir.
Encore 26km de parcouru…
A pluche !

Ce n’est qu’un au revoir à la mer de Botnie.

2 août 2012
Un coin planqué comme je les aime.

Un coin planqué comme je les aime.

Ce petit îlot m’a refait une bonne santé, pas un bruit et une onde positive régénérant. Le plancher de bois que je me suis improvisé m’a permis de dormir enfin sur une surface plane et de faire une longue série d’étirement, ce matin mes douleurs de dos ce sont comme par miracle envolées. Encore et toujours du Sud, ce n’est pas grave il suffit de pagayer un peu plus fort ! Je me méfie des petits passages et préfère passer par les grandes îles, certes plus ventilées, que de me retrouver dans un cul de sac par des joncs ayant fermé le chenal. Encore un golfe à passer vent de travers, le dernier pour le golfe de Botnie, les vagues nous secouent pas notre travers tribord mais avec Immaqa nous
sommes coutumiers de ce fait. Un petit dernier puis devant  nous le village d’Öregrund. Je me retourne pour donner un dernier coup d’œil à la mer de Botnie, il y a 35 jours nous partions de Lulea, 906km effectuée en 27 étapes. Pour le restant de mes jours ces jours de mer vont être gravés à tout jamais. Je suis heureux d’avoir réussi cette performance, une sacrée école de vie. Patience, endurance, humilité, remise en question quotidienne, gestion des peurs, froid, humidité et surtout de belles rencontres seront les mots clés de ce périple. Je suis tombé sous le charme de cette mer si peu peuplée, si sauvage, si puissante. Une mer qui a du caractère, qui ne donne pas envie au jeteur de serviette sur sable d’y aller. Des projets sont nés au fil de ses heures de pagaies, je verrais si je les réaliserai. Au bout du petit cap Öregrund, un immense bac permet au véhicule de rejoindre la grande île toute proche de Gräsö, en gros le nom du bateau : Véronica !!! J’explose de rire encore un sacré clin d’œil de la vie. Je poursuis ma route, la géologie a changé du tout au tout, fini les tumultes de granit inaccessibles, la berge est composée de dalle immense de granit et semble laisser le débarquement plus aisé. Je sens comme hier un gros orage, devant moi une plage de sable, je n’hésite pas une seconde, je vais m’y arrêter. Effectivement le nuage se crève sur ma tête, moins fort qu’hier mais juste assez pour me refroidir. Une fois fini, avec une vieille pagaie de secours j’aplanis le terrain et y dépose un épais tapis de joncs secs posés par le vent du Nord. Je m’applique et monte mon bivouac. Ouah quel confort du 5 étoiles grand luxe ! Le soleil revient, je vais en profiter pour faire sécher mes affaires. L’œil en coin je déguste mes nouilles chinoises en bordure de la mer Baltique. Il me reste 130km pour rejoindre Stockholm, je vais naviguer dans un dédale d’îlots qui me permettront d’avancer sans souci de la houle du large. L’arrivée des jeunes sur la capitale est prévue le 14 aout en matinée, faites le calcul, je n’ai plus de raison de cravacher. Je me permets une énorme sieste, je m’aperçois que j’y ai laissé un paquet d’énergie mais j’ai tellement reçu que cela en valait la peine. L’orage revient, je referme tout, mes affaires sont sèches, je suis reposé. I’m a free man !

PS : Au menu ce soir omelette de patates, avec salades de tomates et pissenlits, polar kaka tartiné de beurre salé, riz au lait à la confiture de myrtille. Vous voulez venir ? Attendez, je demande au chef de service. « Jo Zef on peut faire venir du monde pour partager notre diner ? » «  Com-plet !!! » «  Ok dommage !!! » A pluche !

Cliquez sur ce lien pour découvrir l’article paru dans un journal suédois : Arbetarbladet.se

Immaqa premier kayak nucléaire…

31 juillet 2012
Une orchidée qui a une fleur à deux couleurs...

Une orchidée qui a une fleur à deux couleurs...

Ce matin je quitte mon abri mais avec un pincement au cœur, la première nuit fût calme et paisible mais hier de jeunes voyous travestis en killers gothiques ont semé la panique dans ce hameau si charmant. J’ai juste tenté une approche vers 21h pour essayer de calmer le jeu mais hélas j’ai compris que la seule méthode pour ce type d’abruti, c’était les coups. Je l’ai pris comme un test et suis allé me remettre dans mon duvet en serrant les dents, j’avais mes petits poings qui grésillaient.
5h30 je reprends la mer, ils sont toujours déchainés. Je suis fier de moi, je n’ai pas bronché, j’ai passé avec succès cet examen ! Le vent est toujours de Sud-ouest autant dire que je me traîne, la fatigue accumulée et le manque de sommeil me valent une première heure pénible. La carte et le GPS me donne un chenal libre mais les roseaux ce le sont attribués. Rien de méchant mais deux fois 500mts pour rien ! Aujourd’hui je joue une roulette russe sur un passage.  S’il est ouvert c’est génial,  je n’aurais pas besoin de souffrir en prenant le large, s’il est fermé je dois faire un détour de 10km !  Hier au port personne n’était d’accord, fifty-fifty ! J’avance dans un endroit absolument désertique, aucune cabane, pas la moindre bouée de pêcheur, personne à part une faune somptueuse. Au détour d’un îlot, deux biches m’observent, elles sentent qu’elles sont en sécurité, un peu plus loin des aigles pêcheurs sont au boulot, puis le grand aigle à queue blanche s’envole en douceur devant moi. Ce rapace fait parti de l’une des quatre races les plus grandes au monde. Je savoure cet instant magique, mais j’ai une boule à l’estomac et si c’était fermé et si je n’avais pas le droit d’être là ! La  machine à cogiter est en marche, je m’approche doucement de ce goulet.
Véro sur google earth m’a affirmé qu’il y avait un passage mais j’ai oublié de vous signaler un détail, cet endroit n’est autre qu’une centrale nucléaire qui fut envahie par Green Peace il y a deux ans et qui d’après mes infos a rendu « les vigiles vigilants », quoi de plus normal, non ? J’avance avec un vent de travers qui se renforce, normal ! Puis j’allume ma bécane, elle me précise le passage à 1500mts, je ne vois rien ! Une voiture rouge à terre s’arrête, deux personnes en descendent et si c’était pour moi ? 6h que je suis parti et je ne me sens pas de me faire un détour de 10km, le suspense est à la hauteur des films d’Hitchcock ! 500mts et je ne vois toujours rien, puis soudain je comprends que le passage est de biais par rapport à mon arrivée et s’il existe je ne le verrais qu’au dernier moment ! Il est devant moi, je vois la brèche, aucune balle ne siffle au dessus de mes oreilles, je passe. Je n’ose pas un cri de joie et si on ne m’avait pas vu !!! Cette journée avait mal commencé mais elle finit en beauté. Mais vous vous doutez bien que l’aventure n’est pas finie. Depuis ce matin il fait soleil et surtout il fait très chaud, trop pour la région. 24°, cela nous prépare un après-midi spécial « Yukon ». Ca ne loupe pas ; au détour de la grande digue de la centrale nucléaire, un immense nuage noir avance droit sur moi. A 800mts un ilot avec une petite crique abritée.
Le vent augmente le grain va bientôt exploser. Je fonce, j’arrive dans l’anse et sécurise Immaqa quand soudain une mini tornade s’abat sur nous, comme quand j’ai descendu le fleuve Yukon. Une vieille cabane abandonnée est malheureusement cadenassée mais son auvent va m’abriter de ce déluge d’eau et de grêle. Pendant cette ondée je repère une pile de planches, le sol est trop irrégulier pour y monter la tente, après la pluie je vais me faire une plateforme et avoir pour ce soir un sol plat comme une crêpe. 26 bornes pour cette journée et mes derniers kilomètres en mer de Botnie, la frontière géographique avec la mer Baltique n’est plus qu’à 15km. La tente montée sous un beau soleil, les orages tout aussi violents vont se succéder tout au long de la journée me valant une sieste réparatrice.

PS : J’ai surpris la mascotte en train de tremper l’une de ses crêpes perso dans la mer, quand on était en approche de la centrale nucléaire !!! « Mais qu’est ce que tu fous Jo zef ?  Tu vois pas qu’avec les radiations elle triple de volume ! ca vaut le coup d’essayer !!! »
A pluche !

Un jour gravé à tout jamais !!!

26 juillet 2012
Immaqa chasse neige à roseaux...

Immaqa chasse neige à roseaux...

Il y a des jours qui restent gravés à vie ! Qui ne se souvient pas de la date d’un grave accident, d’une rencontre qui bouleverse notre vie à tout jamais. Ce 26 juillet 2012 sera gravé à vie dans mon âme.
En plein milieu de la nuit un orage s’abat sur nous un déluge d’eau et surtout une subite rotation du vent au Nord, je n’arrive plus à retrouver le sommeil. 5h30 je sors de mon refuge, sans attendre j’envoie mon cerf-volant. Pour l’instant je suis protégé par la multitude d’îles, mais après ! Une petite demi-heure et je commence à comprendre que je vais une fois de plus prendre une sévère leçon d’humilité. Le vent n’est pas si violent 30 à 40 km dans le bon sens, mais la houle enfle de plus en plus. Je reçois le bulletin météo, cela devrais se calmer en fin d’après midi. Je poursuis, je n’arrive plus à avaler ma salive, je suis tendu mais je ne le dois pas. Je dois rester concentré ! La houle déferle, les rouleaux me doublent comme des TGV, il ne faut absolument pas que je me mette en travers. Le kayak est très lourd ce n’est pas un jouet de plage, je pagaie avec les oreilles toutes tendues. Je sais qu’à 15 km devant moi je passerai à l’abri d’un nouvel archipel, mais il faut y arriver. Cela fait deux heures que ça remue et depuis quelques instants la houle a encore pris du volume et commence à déferler de manière inquiétante. Soudain j’entends un bruit sourd monstrueux, je sens la catastrophe arriver, trois vagues successives  de trois mètres me prennent par la poupe. A la première je monte d’un étage, elle déferle je ne dois pas tomber dans son lit. Le cerf-volant prend une rafale, il fait un piqué vers la mer, s’il tombe à l’eau je suis foutu, ces suspentes vont s’enchevêtrer dans mon safran et je ne pourrai plus le diriger. Un miracle il frôle la crête d’une lame et repart vers le ciel tout aussi vite. La deuxième me projette comme un vulgaire chiffon, la troisième me submerge, mais Immaqa tient le cap. Je me retrouve dans une mousse d’écume, je suis encore de ce monde. Je poursuis de toute façon je n’ai plus le choix. Devant moi une barre blanche, c’est la passe que je dois franchir, mais par quelle « porte » passer ? Le cerf-volant me maintien bien mais je dois trouver l’issue de ce cauchemar ! J’écarquille tout grand mes yeux, je sais que je peux passer, j’ai étudié la carte hier soir. Il n’y a plus que cinq mètres d’eau en profondeur, je suis sur un manège grandeur nature, je décèle un trou, une passe de 10 mètres de large pas plus, je m’envole, je n’ai jamais été aussi vite de ma vie, 12km heure !!! Finalement je retrouve une mer calme et un vent portant. Je poursuis ma route, double quelques îles et le vent qui devait tomber ce soir faibli d’un coup, je continue sud, je ne veux pas laisser l’opportunité de louper une telle aubaine. 13H45 je rentre dans un chenal qui me fera couper un immense cap qui doit être bien secoué en ce moment. Le boyau se resserre, je sens un truc bizarre, comme si il allait se passer encore quelques choses ! Je passe une cabane qui m’annonce qu’il n’y a plus de passage !!! Non je ne peux y croire, têtu comme une bourrique j’avance, Immaqa devient un chasse neige à roseau. Je me retrouve coincé, empêtré. Mais ce n’est pas possible ça n’en finira jamais alors ! Je tente de m’approcher du bord, je sors du
kayak, de l’eau jusqu’à la taille. Ce n’est pas grave, ce n’est pas le moment de se plaindre. Je trouve un talus avec une route en terre. Je vide l’eau des bottes et de la prothèse et cherche la solution. La seule, un portage. Je retourne démonter mon barda une fois un peu allégé, je le tire jusqu’à la rive, je fais des allers et retours avec tout mon matériel, le terrain est escarpé, je tombe sans gravité. Je me gueule dessus : « Reste concentré Frank ! Concentré ! » Une fois tout monté j’entends une voiture arriver, un vieil homme ne parlant pas anglais me vois trempé au bord de son chemin. Il me baragouine des trucs que je ne cherche pas à déchiffrer et s’en va. Je continue de toute façon je n’ai pas le choix. Une fois tout monté, je cherche comment faire pour passer Immaqa sans le blesser, même à vide il pèse 48 kilos pour 5,40mts de long. Un jeune homme arrive à pied, il parle anglais c’est son père qui l’a appelé. Il sourit avec le flegme et la sérénité suédoise.  Il me demande de rebrousser chemin avec mon kayak vide, cela devrait passer facilement puis me récupérera. Je me retrouve devant sa ferme, sur une pente douce d’herbe. Immaqa est hissé à terre. Une grosse remorque agricole va le transporter. Nous passons récupérer mon matos sur le bord de la route pour faire les 1300mts de morceau de canal que la vase et les roseaux ont envahi. J’arrive sur le terrain d’une autre ferme, le propriétaire m’accuelle le sourire aux lèvres. Je décharge tout  ; le voisinage est au courant et me rend visite, la presse locale aussi, j’en ai le tournis. Je remets tout en place quand l’homme me demande où je pense passer ma prochaine nuit ? Je ne sais, et lui désigne l’îlot en face : un tas de cailloux. Il me dit que je pourrais dresser ma tente dans son jardin, puis malgré un faible anglais, il me pose des questions, puis me propose une cabane qui lui sert de débarras.
J’accepte à leur manière, sans joie exagérée, puis revient en me demandant si je veux bien diner avec lui et sa femme. Ils ne roulent pas sur l’or ce sera des patates, des œufs durs, un peu de harengs et des tartines beurrées. Toujours tranquillement, il m’indique que si je veux je peux prendre une douche chaude.
Ce soir je suis assis devant ce canal paisible, Immaqa est déjà chargé, demain je reprends le large.
I m a free man !
Jo Zef en comptabilité on en est où ? 48km plus 1300 en tracteur !!!
A pluche !

Une kayakerie urbaine !!!

17 juillet 2012
photo prise par le 1er kayakiste que je rencontre et qui s'appelle ????? Frank, incroyable !!!

photo prise par le 1er kayakiste que je rencontre et qui s'appelle, devinez comment ????? Frank, incroyable, n'est ce pas !!!

Comme d’hab de très bonne heure je lève le camp, le plaisir est le moment où je quitte mon abri et que j’ai passé le cap du non retour, alors la journée d’aventure peut enfin commencer. Le vent est plus faible qu’hier mais il ne veut pas me laisser seul alors il me suit. Je ne vais pas encore vous en faire une tartine mais que ces golfes avec le vent de travers ont été durs à passer. Mes avant-bras semblent avoir doublé de volume depuis mon départ de Lulea ! J’atteins enfin le goulet qui mène à la petite ville de Härnösand. Je sors de mon pèlerinage en solitaire, j’ai l’impression de me retrouver sur la côte d’azur, des bateaux dans tous les sens ! Déjà que le clapot de travers ça remue mais alors les « domingeros » en croisière avec leur moulin à café ça donne l’envie de hurler !!! Je me referme et évite de leur lancer mes yeux noirs. Je pagaie encore plus fort et puis voilà. Au loin je vois enfin mon premier kayakiste et savez vous comment il s’appelle le monsieur ? Frank !!! On y est donc deux dans cette mer de Botnie à faire du kayak et c’est deux Frank ! Il est du coin et est impressionné par la stabilité d’Immaqa. Il m’indique un coin tranquille pour aller faire deux courses, il me prend une photo et nous nous serrons la main.
Finalement après 10 h d’effort je suis dans le canal de Härnösand, je passe un premier pont et au deuxième je trouve un petit ponton en bois avec un rivage accostable et bien à l’abri des regards. Je remarque un bâtiment sans trop le détailler jusqu’au moment où je suis scotché de voir que je viens de beacher devant un Mc Donald !!! J’amarre solidement mon kayak et planque le matos visible sur le tableau de bord, (GPS, caméra). Je grimpe le talus et me retrouve en ville. A l’abri du vent on se croirait en été ! Je me rends au supermarché pour me prendre un peu de victuailles fraîches. Je ne veux pas trainer, j’ai la nausée de tout ce monde, de ce bruit. Je fais la queue pour régler mes courses quand un groupe de jeunes gazelles locales qui font la queue derrière moi, semblent s’intéresser à mon accoutrement. En baissant les yeux je vois que mes bottes qui ont des protections en néoprène viennent de lâcher leur eau et que je patauge dans une immense flaque d’eau !!!
En pas moins de 20 minutes j’ai récupéré mes bricoles et poursuis ma route, il est hors de question que je reste plus longtemps ici. Je passe encore deux ponts et me retrouve dans une mini réplique du canal du midi sans les écluses. Finalement je sors de la ville pour me glisser dans le quartier résidentiel du bled. Une pelouse immense semble me tendre les bras, je trouve une petite plage caché et par acquis de conscience pars à la recherche des proprios ! Je tombe sur le major d’homme qui me détaille de la tête au pied. Je peux camper en bas ce soir, je me ferais discret même pas de feu ! Il en bégaie et n’arrive plus à prendre sa respiration, sans attendre sa maudite réponse je lui tourne les talons et avant qu’il me trouve une mauvaise excuse je suis déjà reparti. Je tente sur l’autre rive, même réponse : Im-po-ssi-ble !!! Cela fait 11h que je pagaie et je commence à sentir une petite fatigue quand finalement je trouve un coin minuscule pour planquer Immaqa et monter mon camp. Eh ben ça c’est une sacrée journée, 42km avec du zef dans la gueule, depuis Lulea j’ai parcouru déjà 512km….
PS : Norra supporte très bien le voyage en kayak et commence à apprendre les premiers mots de français indispensable pour Jo Zef : Crêpes, confitures, gaufres. Comment on dit gâteau en suédois la mascotte ?!?
A pluche !

Pourtant il y en a qu’un !

11 juillet 2012
Un coin paisible aprés une belle et bien longue journée...

Un coin paisible après une belle et bien longue journée...

Hier fut la journée à cogiter, trop de vent trop de risque, je pense donc je suis ! 4h45 pas besoin de réveil je suis d’attaque, enfin disons plutôt je commence la routine du déménagement, mais nous sommes deux sans compter Jo Zef bien-sur ! Ce matin il y a Frank le guerrier et Frank le gamin. Les deux s’affrontent et commencent un drôle de dialogue :

–          On ne part pas il y a trop de houle, trop de pluie et si le vent se lève de nouveau, t’as vu le baro comme il est encore bas !

–          Oh le gosse tu ne vas pas t’y mettre, on démonte tout et on s’arrache, pas de trouille à avoir on est des durs à cuir, des tatoués, des vrais mecs qui en ont !!!

–          Allez, on remet le départ à demain, je viens de grimper là-haut sur le rocher et le ressac fait peur, il y a une immense barre noire dans la direction où l’on doit aller.

–          Écoute moi bonhomme, ici les mecs qui ont la trouille, pas de volonté et qui ruminent sans cesse que faut pas y aller y morfle avec moi, remue toi le cul et plie moi ce foutoir.

Jo Zef n’en croit pas ses oreilles, il y aurait deux personnes dans la même. Finalement le gros dur a eu le dessus et Immaqa est reparti en mer. Mais les engueulades continuent à bord,  le temps fait son boulot et la mer s’assagit alors les deux mectons se calment, s’unissent et décident de ne faire plus qu’un. Le premier cap est passé, la logique dirait de tirer tout droit mais la prudence nous fait passer par un archipel bien à l’abri de la houle qui se meurt et finalement au bout de 9heures d’efforts une charmante crique accueille  le pèlerin en kayak pour une douce soirée calme. Il semble que le ciel veuille s’éclaircir. Jamais ce matin j’aurais pensé que l’on puisse parcourir 32km dans ces conditions. La volonté, la rigueur, l’analyse sont les éléments essentiels pour réussir une telle entreprise. Mon frangin Dume m’a envoyé un très bref message comme il en raffole :  » Ne sois jamais satisfait de toi, ça pourrait t’empêcher de devenir ce que tu n’es pas encore.  »
D’un petit caillou isolé du golfe de Botnie je vous envoie toute l’énergie du monde, prenez la, ne la gaspillez pas, elle si éphémère.

PS : Quand je suis en journée off, Véro m’envoie tous  vos messages de soutien. Je suis très heureux de constater que ce périple vous passionne et vous en remercie du fond du cœur. Merci  aussi pour les privés.

Un kayak et un cerf volant…

8 juillet 2012

Ici ce n'est plus l'hiver mais ce n'est pas l'été, just now !

Ici ce n'est plus l'hiver mais ce n'est pas l'été, just now !

C’est toujours un pur bonheur de reprendre la route, arriver me plait, partir encore plus ! Le vent semble installé en Nord, Nord-est, juste dans la bonne direction. Je pagaie un petit quart d’heure et une folle envie me traverse l’esprit, et si j’envoyais le cerf-volant ! La brise doit être à peine de 6 nœuds mais la mer est déjà cahoteuse, pas de problème nous sommes sur un tapis roulant alors roulons. Il s’envole, je lui donne de la hauteur, beaucoup de hauteur, il faut qu’il prenne du vent stable. 50 mètres d’altitude au moins. Ma drisse de proue prend le relais de point d’amure et j’admire le travail. Il est gonflé à souhait et reste très stable. Juste pour le plaisir j’allume le GPS, sans rien faire je suis déjà à 4km, elle n’est pas belle la vie. Mais je suis là pour bosser et je reprends mes pagaies. J’ai l’impression d’être sur le fleuve Yukon de nouveau, j’avance façon matelas de plage qui se barre ! Une heure et il est toujours en l’air, deux, trois, quatre, cinq et six heures sans ciller, sans broncher. C’est l’heure du casse croute et surtout de dégourdir un peu les jambes. Je ne veux pas tarder, j’ai encore 3 kilomètres avant de rejoindre un petit archipel qui me mettra à l’abri du vent qui est en train de forcir. Je passe sur une sorte de barrière de récif qui me met sur une espèce de catapulte incroyable, ça déferle tout autour de moi, je scrute les pièges, puis d’un coup comme par miracle me retrouve dans la lagune. Calme plat juste le vent qui pousse. Je zig-zag au milieu d’îlots absolument magnifiques. Un petit passage me fait découvrir une sorte de lac, le vent vient par moment
mettre des risées sur ce plan d’eau fascinant, quand je crois deviner des grosses bouées blanches. Bizarre, des corps-morts ici, il n’y a pas d’eau et beaucoup de récif à fleur d’eau. Soudain, les bouées bougent, des cygnes trompettes !!! J’avance cela fait 40 km que je suis parti, j’ai rempli mon contrat. Que faire, trouver un abri ici ou rejoindre l’autre côté du golfe encore à 5 km. Le coin est très abrité du nord et surtout le baromètre a amorcé depuis hier une lente chute qui me plait qu’à moitié. Avancer ou arrêter, telle est la question ! A cette pâle
copie shakespearienne, sur mon bâbord je devine une table avec des bancs ! Clignotant et allons voir ce qu’il en est ! Un camp est en place pour le nomade de passage. Un foyer est organisé avec des bancs autour ainsi qu’une table. C’est là l’hôtel de ce soir Jo Zef ! Action, réaction !
Lieu sublime mais il y a un petit problème, l’endroit est une immense dalle de granit ce qui va rendre le couchage un peu dur. Je pars en repérage pour trouver une place plus confortable quand je tombe nez à nez avec une épave de voilier qui de ses entrailles m’offre quatre plaques épaisses de polystyrène qui nous serviront de base pour la tente. Je crois sincèrement que nos anges gardiens s’en donnent à cœur joie. Pour conclure quelques fraises des bois viendront assortir le dessert.
A pluche

Un unijambiste et une mascotte à Luleå…

25 juin 2012
La solitude, confidente du voyageur...

La solitude, confidente du voyageur...

La routine du matin, déjeuner, plier bagage préparer la nourriture du jour et reprendre le vélo. Yan mon hôte me surveillait, il est venu me saluer. Peut-être à l’année prochaine ! La route est en travaux donc je retrouve le bon vieux gravier. J’essaie de me dissuader de ne pas arriver à Lulea ce soir, trop loin, trop usant, puis le bout de voie rapide à gérer, non c’est sur, pas ce soir, je ne vais pas faire 140km avec 45 kilo de charge en une journée !!!. Je pédale en ne pensant qu’à l’heure en cours, dans 60’ pose café, puis une autre pose biscuits salés … Je me fixe des lieux dits, des ponts de rivière, j’ai 70km avant d’arriver en bordure du golfe de Botnie. Le vent de face ne m’a pas oublié, ouf, j’avais peur qu’il me laisse seul ! 5heures de pédalage pour voir de très loin la mer, allez, je pousse encore un peu plus loin. Je m’arrête je suis cuit et surtout je n’ai pas encore englouti mes nouilles chinoises. Sur la voie rapide difficile de trouver un coin calme, alors je me contente d’un trou qui doit servir de dépotoir ! Entre deux canettes de bières écrasées et des reste d’emballage je mange et me fait manger par des moustiques. Remarquez, c’est l’heure du casse croute pour tout le monde ! J’essaie de m’imaginer : un clochard !!! Elle est déjà bien loin derrière la terre saame… Je reprends mon vélo, 6h effectives de routes plus ou moins 7h30 que je suis parti. Je dépasse le taux syndical et pousse un peu plus loin. De toute façon ce n’est pas sur les bords de cette nationale que je vais trouver mon coin du soir… Alors je continue, 100km, mes fesses me font de plus en plus souffrir, mais je m’évade, je pars dans le pays des rêves et la souffrance se fait oublier, mes jambes elles sont au top. 110km au compteur, un panneau indique : Lulea 30km ! Allez, je tiens ferme je continue. Je ris, je me concentre, je pars en sanglot, dis donc c’est que le passé pédale avec moi !!! Encore 10, je pédale pour les jeunes de bout de vie, leurs visages me brouillent la vue… Allez Frank ne t’arrête pas là, t’es un lâche ou quoi ! Je sais que je vais y arriver ! Lulea!!!  J’y suis, 141km pour conclure l’étape 2. Que de beaux paysages, de personnages attachant croisés. 950 km pour traverser en totalité la terre saame version nord-sud. Je ne suis pas trop fatigué mais le manque de confort de ma selle m’a un poil gâché mes derniers kilomètres. Plan B je vais en changer ou lui mettre une housse en gel ! Eh na !!!

Un peu courbaturé la mascotte s’est extirpée du sac étanche pour se demander dans quoi nous allons nous lancer ces jours suivants ! Chut et rendors-toi…

Je tiens à vous remercier pour vos soutiens, ça fait chaud au cœur. Merci beaucoupsssssssssssssss.  Pour les pôtes de Tseusier ne soyez pas à Crans j’arrive. A Crans-Montana bien sûr… Je sais c’est plus fort que moi… Taïko banzaï, Jo Zef arrive!!! Heu c’est pas pour de suite quand même…                                                                                                                                                              Une petite dépression est en train de glisser sur l’Est de la Scandinavie ce qui va me laisser un peu de répit jusqu’à mercredi pour prendre la mer…Yakakayaker !!!

A pluche.

De vieilles nasses à saumon

De vieilles nasses à saumon

Des paysages qui ne me lasseront jamais... Assis toi et aime...

Des paysages qui ne me lasseront jamais... Assis toi et aime...