Chevalier de la Légion d’honneur…

19 juillet 2016
Cliché pris quelques heures avant mon accident sur le pont du PA Foch

Cliché pris quelques heures avant mon accident sur le pont du PA Foch

Je ne sais pas, par quel bout commencer. Je ne sais pas si je dois être solennel, si je dois mettre de côté ce billet, les Hommes me surprennent autant qu’ils m’attristent. Au matin du 14 juillet je recevais cette missive qui me laissait sans voix, une date que je ne pourrais oublier. Quelques heures plus tard, à quelques kilomètres de la ville où je venais au monde, il y a 51 ans, l’horreur fauchait des innocents…  Je prends mon courage à deux mains, pour vous annoncer, un honneur, qui en un battement d’ailes, a perdu toute sa signification.

La France m’a remis le titre de Chevalier de la Légion d’honneur !

Une surprise énorme, qui jusqu’au dernier moment, m’a laissé dubitatif. Le 4 mars une lettre du gouvernement me prévenait que j’avais été choisi pour l’une des plus haute distinction nationale et que je devais m’atteler à répondre à un long questionnaire. Heureusement qu’un numéro de téléphone était joint au courrier, ce qui me permit de remplir le formulaire sans erreur. Pendant ces mois d’attente, de la décision définitive du Grand Chancelier, je me questionnais sur la genèse de cet honneur, quel politique avait eu la drôle d’idée de me proposer ? La Légion d’honneur est toujours allouée par un ministre mais jusqu’au dernier moment, je ne pouvais savoir qui en était l’initiateur. Le secrétaire de cabinet, est un homme a l’écoute et j’en suis sur, mon franc-parler l’a fait, plus d’une fois sourire. Mes questions ont été multiples, mais la principale était celle-ci : quel critère pour cette distinction ? Eh « ben » 3 ! En premier mon service rendu à la nation en 1983 qui me coûtait une jambe, puis ma « croisade » associative avec Bout de vie depuis 2003 avec cette obstination à partager coute que coute et myrtille sur la crêpe, mes aventures qui ont été souvent des premières mondiales. Ce triptyque avait convaincu le gouvernement de me proposer la rosette. Donc me voici gratifié de Chevalier de la Légion d’honneur. Mais entre vous et moi je vais vous dévoiler quelques confidences. Dans le protocole, il me falait choisir un parrain, qui a déjà reçu cet honneur, c’est lui qui sera à mes côtés le grand jour. En faisant le tour de mes potes assez proches, le seul en toute évidence qui pouvait endosser cette fonction était mon « frère de sport » alias Bixente Lizarazu, qui n’a pas hésité un millième de seconde pour accepter ce rôle ! Puis je devais aussi choisir, un lieu officiel. Vous me voyez à l’Elysée, avec le costume, les souliers vernis et tout le tralala ? Non, non, j’ai trouvé mieux. Puisque tout a commencé en service commandé sur un porte-avions, pour boucler l’affaire, la logique m’a amené en toute simplicité à demander le porte-avions Charles-de-Gaulle comme lieu de réception. Mission impossible m’a susurré « mon » parrain, mais ma détermination saupoudrée de bonne étoile m’a offert cette opportunité. Le 14 juillet 2016, sur le journal officiel, la liste de la promotion Légion d’honneur a été dévoilé et à ma grande surprise mon nom était mentionné. Je fais partie des 13 nominés du ministre des sports, donc il ne me reste plus qu’à patienter pour le grand jour. Qui me sera donné par le Commandant Eric Malbrunot pacha du PA Charles-De-Gaulle.

Avant de conclure ce billet rouge rosette, je tenais à vous remercier tous du fond du cœur. Ce n’est pas moi qui reçois cet honneur, mais vous tous qui œuvrez pour que Bout de vie existe. A chaque fin de stage, qu’organise l’association, vos sourires sont des récompenses immenses, des bains de bonheur que je souhaite à tout le monde. Dans mes aventures extrêmes, vos soutiens m’ont toujours amené au bout de mes rêves qui sont devenus un peu les votre, puis un grand merci au Commandant Bertrand de Lorgeril patron des plongeurs démineurs, qui va me permettre de remonter à bord d’un bâtiment de guerre où il y a 33 ans tout avait commencé dans un drame qui s’est transformé en force transmissible…

Décidément l’été 2016 restera une sacrée année dans ma vie de Cabochard…

PS : Je me demande si je dois amener aussi ma mascotte Jo Zef, il serait capable de me piquer la médaille !!!

Ils sont ma force et c'est à eux à vous que je dédis cette décoration.

Ils sont ma force et c’est à eux, à vous, que je dédis cette décoration.