La descente en kayak du fleuve Yukon

11 avril 2010

L’ amputation de ma jambe droite à l’age de 18 ans fut très éprouvante je ne savais pas à l’époque que ce n’était qu’une préparation physique et mentale qui m’ont amené à traverser l’Atlantique à la rame comme un défi, à monter à pied au pôle nord comme une découverte, à traverser à pied le Groenland comme une aventure extrême, les quelques sommets au delà des 6000mts gravis une manière de m’élever, le tout pour ma croisade associative Bout de vie.

Dans quelques jours je pars dans le grand nord sur les traces de Jack London et Grey Owl, en effet je vais tenter la descente en solitaire muni de mon kayak du fleuve Yukon du lac Laberge au Canada à la mer de Béring en traversant sur sa totalité l’Alaska. Je ne pars ni sur un défi, ni sur une aventure mais sur un voyage de l’intérieur. En effet sur ces 3100 kilomètres je serais seul face à toute la beauté des ses grandes contrées encore sauvages, la solitude sera ma compagne de voyage et même si le physique sera à rude épreuve les seuls vrais dangers rencontrés seront mes fantômes embarqués.

Un homme, un kayak,un fleuve pour un bout de vie!

Bien sur comme à chaque fois je ferais partager mon rêve à des jeunes adhérents de mon association, en effet sur les premiers 320 kilomètres 6 jeunes âgés de 13 à 24 ans vont pagayer avec moi, 2 amputés, 2 cancéreux en rémission et 2 valides. Deux guides de Whitehorse m’épauleront pour guider ses jeunes aventuriers jusqu’au village de Carmacks  de là je prendrais ma pagaie tout seul pour essayer de rejoindre le village Eskimo d’Emmonak en mer de Béring…

La « Grande rivière » à cloche pied !!
Une aventure humaine hors du commun

Le trajet

Le trajet

Yu-kun-ah qui signifie en langue Athapascans « Grande rivière »

A juste titre d’ailleurs puisque ses 3185 kilomètres en font l’un des géants d’Amérique septentrionale. Né dans le lac Tagish à la frontière avec la Colombie-Britannique, il s’écoule vers le Nord à travers les rudes terres du Yukon et de l’Alaska avant de se jeter dans la mer de Béring. Ses principaux affluents sont les rivières Teslin, Pelly, Stewart, White, Porcupine, Koyukuk et Tanana. Au cours des siècles, le Yukon subvint aux besoins des populations autochtones ; ses richesses séduisirent marchands de fourrures, chercheurs d’or et ses courants transportèrent chalands et bateaux à aubes. Aujourd’hui, les rives du fleuve sont désertées et dame nature a retrouvé sa paix et la faune et la flore exultent.

A quelle date commencer ?

La débâcle du fleuve lui-même a généralement lieu durant le mois de mai. Néanmoins, sur le lac Laberge, situé à une cinquantaine de kilomètres en aval de Whitehorse (Etat du Yukon Canada), la glace persiste beaucoup plus longtemps. L’année dernière, le lac s’est « libéré » aux environs du 20 mai mais la glace peut être encore plus tardive.

Les différentes parties du fleuve :

Lake Tombstone Park

YUKON - Nicolas Dory © www.nicolasdory.com - 2010

Le fleuve traverse en diagonale le Yukon en direction nord-ouest puis continue en Alaska dans cette même direction jusqu’à Fort Yukon, légèrement au-delà du cercle polaire. Il file ensuite vers l’ouest jusqu’à Kaltag, tout près de la mer de Béring. Il existe du reste un passage, praticable uniquement en hiver en traîneau à chien ou motoneige, de Kaltag à la mer. Le cours file ensuite plein sud jusqu’au delta où un dernier sursaut vers l’ouest l’amène à la mer. L’ensemble du cours permet donc de traverser totalement le Yukon et l’Alaska sur plus de 3000 kilomètres. Il est bien entendu un peu artificiel de découper la descente en tronçons. Néanmoins, il existe différentes parties qui possèdent chacune un caractère suffisamment marqué pour que cela ait un sens.

yukon

– De Whitehorse jusqu’à Dawson (Canada) : C’est la partie « classique » de la rivière, fréquentée (quelques agences proposent des descentes organisées sur quelques kilomètres) en juillet et août (selon les critères du Yukon ! Ce ne sont pas les gorges de l’Ardèche…). La partie située entre la sortie du lac Laberge et la confluence de la rivière Teslin est la plus belle. On l’appelle aussi Thirty Mile River. J’y serai début juin, alors qu’elle est encore très peu fréquentée. C’est aussi l’époque d’une explosion de la nature qui se couvre de fleurs (en particulier les églantines). Peu après Carmacks, on trouve les célèbres rapides de « Five Finger » et ceux plus modestes de « Rink ».

– De Dawson à Circle (Alaska) : Moins souvent parcourue que la précédente, elle est superbe. De Dawson à Eagle (Alaska) la rivière serpente dans des canyons et le courant y est très soutenu. La frontière entre Canada et Alaska ne comporte que deux drapeaux et c’est à Eagle qu’il faut s’arrêter pour les formalités de douane et d’immigration aux Etats unis. Entre Eagle et Circle, on traverse la « Yukon-Charley Rivers National reserve », une superbe zone montagneuse.

Rivière Yukon

YUKON - Nicolas Dory © www.nicolasdory.com - 2010

– Les flats, de Circle à la Dalton Highway : A partir de là, la rivière est très peu fréquentée. Pendant 400 kilomètres, il n’y a pratiquement plus de relief, la rivière s’étale sur une immense zone composée de nombreux bras. Il me faudra être extrêmement attentif à ne pas m’écarter du courant principal pour éviter de me retrouver dans un bras mort, échoué sur un banc de gravier ou engagé dans un « slough » (bras de rivière sans issue) qui pourra me rallonger considérablement la distance à parcourir. Les cartes, papier ou GPS, sont fausses car le cours se modifie chaque année !

L’instinct sera mon guide pour sortir de ce labyrinthe.

– De la Dalton Highway à Galena : De très beaux canyons, parsemés de camps de pêches des indiens natifs et les seconds rapides du trajet. Les Rampart Rapids ne présentent pas de difficulté majeure. A partir de la confluence de la rivière Tanana, le plus gros affluent du Yukon, la rivière est vraiment énorme. En cas de vent, les vagues peuvent être vraiment dangereuses et il faudra que je prenne garde car les « grains » arrivent très vite.

– De Galena à la mer ou à Emmonak : Des lignes droites et des courbes interminables, un climat influencé par la mer de Béring. La fatigue se fera sentir mais l’envie d’arriver au bout me donnera les dernières vitamines pour boucler ce beau et long périple estimé à environ 3 mois.

Information récupéré sur le site de Christian Roux

Avant mon isolement pendant plusieurs mois j’aimerais faire partager à des jeunes valides et moins valides cette fantastique « balade ». En effet un petit groupe de 6 ados en binôme seront sélectionnés et encadrés pendant cette expérience hors du commun. Ils prendront part à mon aventure pendant les premiers kilomètres ; j’espère qu’ils comprendront simplement que le présent est un cadeau. Leur objectif sera de rejoindre Carmacks en partant de Whitehorse, soit environ 350 km en autonomie.

Des guides locaux viendront me prêter main forte et chacun naviguera sur un canoë en double. Chaque soir nous bivouaquerons pour partager un « bout de nos vies ». L’idée est de prendre 6 ados, 2 valides, 2 amputés et 2 touchés par le cancer. Ils devront partager les tâches en binômes (montage des tentes, mise en route du feu, pêche et apprentissage de techniques basiques de survie).

Au bout de 10 jours de vie commune, ils repartiront vers leur avenir, moi vers le mien : la solitude des grands espaces.

Je ne pouvais commencer cette croisade sans le partage avec ces jeunes. La séparation sera d’autant plus dure mais le partage sera un « carburant » pour les jours difficiles. Depuis la création de Bout de vie, des stages de ce genre se répètent chaque année et souvent les jeunes en reviennent plus forts, plus ouverts, plus « entiers ».

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YUKON - Nicolas Dory © www.nicolasdory.com - 2010

Le départ est prévu début juin 2010.
Mon arrivée dans la mer de Béring ? J’espère avant l’embâcle début septembre !

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Pourquoi une telle aventure ?

Jusqu’à présent, j’ai toujours vécu des aventures extraordinaires mais jamais seul sans vis-à-vis, l’isolement dans le milieu hostile est une manière de se découvrir tout au fond de son âme, sans aucun artifice. Le grand nord me fascine et les rencontres, aussi bien animales qu’humaines, sont dans ces endroits retirés des moments forts. Je ne sais même plus si je dois parler de mon handicap (amputation tibiale de la jambe droite) tellement l’aventure sera profonde ; dans ces circonstances souvent le corps et l’esprit se séparent. J’ai peut être mille raisons de ne pas partir et une seule d’y aller.

C’est décidé je pars.

Cette raison porte un nom : Liberté !


Brève présentation
Frank Bruno est né le 31 décembre 1964 à Menton. A 15 ans Frank décide de quitter l’école pour rejoindre la vie active dans l’entreprise familiale. A 18 ans, il devance l’appel et se porte volontaire pour partir sur le conflit du Liban et perd une jambe sur le porte-avion Foch.

Son plus grand défi va alors consister à transformer ce drame en une force. Ascension du Kilimanjaro et du Cerro Pissis en Argentine, traversée de l’Atlantique à la rame avec Dominique Benassi en 54 jours (3èmes sur 26 équipages au départ, dont 25 de valides….) dernier degré à pied pour rejoindre le pôle nord ou encore traversée de la calotte glaciaire du Groenland en autonomie complète (410 km à des températures pouvant atteindre -60 degrés…) sont quelques-unes des aventures que Frank a accomplies pour le compte de « Bout de vie ».

Frank vient de sortir un livre « Bout de vie », récit d’une vie et … leçon de vie ! La préface est de Bixente Lizarazu.

Actualité

9 juin 2007
Allocution de M. Nicolas SARKOZY, Président de la République, à l’occasion du 47ème Congrès de l’UNAPEI. Il citera en exemple pour la France Dominique Benassi et Frank Bruno pour leur courage d’avoir traversé l’Atlantique à la rame en 54 jours.

Janvier 2008
Sortie en librairie du premier livre de Frank intitulé « Bout de vie »

20 janvier 2008
France Inter au détour du monde de Sandrine Mercier

Fin février – début mars 2008
Frank était à Genève pour du coaching mental avec les joueurs du Genève-Servette Hockey Club (2ème du Championnat régulier de 1ère division suisse) pour les préparer aux phases finales. Travail sur le thème du dépassement de soi notamment.

3 mars 2008 / Université de Genève
Conférence de Frank Bruno sur le thème du « Coaching mental – Dépassement de soi » organisée par l’ASMS et la Fondation Genève-Servette Hockey Club pour l’Enfance et l’Humanitaire.

11 mars 2008
Frank était, avec Bixente Lizarazu, l’invité de Marc-Olivier Fogiel sur le plateau de « T’empêches tout le monde de dormir »

17 avril 2008
Christophe Pacault rédacteur en chef du magazine des sports sur RTL reçoit Bixente et Frank pendant 90 minutes.

24 Octobre 2009
La guilde européenne du raid a remis le trophée Peter Bird SPB à Frank Bruno qui prime chaque année l’aventurier qui a fait preuve le plus de persévérance dans ses défis.
http://www.spb.fr/trophee-peter-bird.asp

Reportages télévisés

Journal de 20Heures TF1 présenté par Claire Chazal
http://tf1.lci.fr/infos/monde/0,,3474929,00-exploit-sportif-psychologique-groenland-.html

Sport dimanche TSR (août 2007) : Unijambiste, le Français Frank Bruno repousse les limites de l’extrême à travers ses exploits sportifs
http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=500009&bcid=0520641&vid=8099482

Léman bleu : Frank était l’invité de Michel Robadin sur le plateau de Sport Mag (28.2.08)
http://www.lemanbleu.ch/leman_bleu_archive_flv.php?filename=sport_28-02-2008

Presse écrite

24 Heures (26.2.08) :
http://www.24heures.ch/pages/home/24_heures/l_actu/sports/sports_detail/(contenu)/198549

Le Matin (26.2.08) :
http://www.lematin.ch/pages/home/sports/hockey/sports_hockey__1?contenu=389606

Biographie plus détaillée

Frank a 45 ans. Il est Corse. Il connaît une grande Souffrance à 18 ans, puisqu’il perd une jambe sur le porte-avion Foch, en plein conflit du Liban. Son plus grand défi va alors consister à transformer ce drame en une force. Il devient d’abord plongeur professionnel, sortant même premier de sa promotion (alors qu’on ne voulait dans un premier temps pas le laisser s’inscrire au motif qu’il était amputé !). Il n’a pas loin de 10000 plongées à son actif. Frank est aussi sauveteur en mer . Il est le seul sauveteur en mer en Europe qui est amputé….

Mais Frank est également un aventurier hors norme. Ses aventures, il les mène pour le compte de « Bout de vie » (www.boutdevie.org), l’association qu’il a créée . « Bout de vie » vient en aide à des personnes amputées pour leur faire prendre conscience que la vie vaut la peine d’être vécue malgré l’amputation.

Voici quelques-unes des aventures de Frank à ce jour :
– l’ascension du Kilimanjaro en 2004 et tentative du Cerro Pissis en 2009
– traversée de l’Atlantique à la rame avec Dominique Benassi (amputé fémoral) en 54 jours (3èmes sur 26 équipages au départ, dont 25 de valides….) en 2006
– traversée de la calotte glaciaire du Groenland en autonomie complète (410 km à des températures pouvant atteindre -60 degrés…)
– course en autonomie de 114 km au Pôle Nord

Mais Frank, c’est aussi :

  1. De régulier entraînement dans l’équipe de Ligue 1 de foot de Bastia en qualité de gardien en 2003
  2. le gardien de but de la Star Team de foot du Prince Albert de Monaco
  3. Pour les play-offs 2008 le Genève Servette Hockey club engage Frank pour insuffler aux joueurs le dépassement de soi. L’équipe finit vice champion du championnat helvétique Pro A.
  4. A l’occasion du tour de France une étape est ouverte pour le public. Depuis 3 ans pour récolter des fonds pour son association il est le seul unijambiste à y participer et a passer la ligne d’arrivée sur une moyenne de 9500 participants.
  5. Des interventions régulières dans de grandes entreprises pour du coaching : (Dépassement de soi, remise en question, accepter la différence…

Association « Bout de Vie » (www.boutdevie.org)
« Bout de vie »… a pour objet d’aider et accompagner les personnes amputées quel que soit leur âge, la nature, le degré et l’ancienneté de leur mutilation, à disposer des « clés » et « outils » leur permettant de tenter d’appréhender, d’intégrer, de s’adapter et de surmonter leur différence par la valorisation de leur potentiel de vie et du sens du dépassement de soi.
Plus concrètement, « Bout de vie »… se donne pour objectifs :

  • promouvoir la cause des personnes amputées auprès des pouvoirs publics et de l’opinion publique
  • faire prendre conscience aux personnes amputées de leur potentiel de vie;
  • promouvoir les initiatives personnelles et collectives de personnes amputées;
  • briser l’isolement dans lequel se terrent les personnes amputées;
  • dynamiser la recherche et l’innovation en matière de prothèses;
  • aider les personnes amputées à concrétiser des projets de vie dans les domaines sportifs et culturel;
  • assurer le financement d’appareillages spécifiques en présence d’amputations « orphelines »…

Livre « Bout de Vie »

Le premier livre de Frank Bruno, intitulé « Bout de vie », est sorti en librairie en France en janvier 2008. On le trouve également en Suisse à la FNAC et chez Payot. Il est édité par les éditions Arthaud et la préface est de Bixente Lizarazu.

livreCi-après, un petit message de Frank en relation avec le livre :
« Il est toujours difficile de savoir pourquoi l’on écrit un livre ! Chaque vie est passionnante et chacun de nous vit sa propre légende ! De mon accident, j’en ai tiré une force, une énergie incroyable, je n’aurais jamais pu pousser les limites comme je le fais. Jamais je n’aurais compris que le corps et l’esprit, bien qu’amis, soient différents, l’un peu détruire l’autre et vice et versa. De ce drame je me suis reconstruit sans suivre aucun sentier existant car la route que j’ai décidé d’ouvrir est dans un maquis dense rempli d’interdits et de conseillers destructeurs. Avancer toujours avancer … Quand je me retourne, ce qui est rare, je m’aperçois que la route était pourtant facile mais que d’énergie pour l’ouvrir. Les limites nous sont inculquées de force par une éducation, une religion, une culture, un rang social, bref, pour de multiples raisons mais jamais par son propre raisonnement. Mon amputation a été la bombe atomique qui m’a permis d’ouvrir les portes qui était condamnées. Je ne souhaite absolument pas changer quoi que ce soit, je pense juste à haute voix. Au lendemain de mon « carton », j’aurais aimé rencontrer l’homme que je suis devenu, ce guerrier pacifiste qui ose dire qu’il a peur, qui ose pleurer de joie, qui sait conjuguer le verbe aimer, qui sait reconnaître qu’il s’est trompé, cet aventurier qui partage sa vie avec une mascotte qui ressemble étrangement à une peluche, cet homme qui sait que la vie doit être partagée.
Voila pourquoi un jour j’ai écrit un bout de ma vie… »

Coll. La traversée des mondes - Ed. Arthaud : "Bout de vie" de Frank Bruno.

La vie n’est pas un combat ou une lutte
mais juste un présent.

Frank Bruno

6 jeunes sur le yukon Phase 2

8 avril 2010

dsc00574Grizzly_Alaskamontagne-alaskaDeuxième courrier pour la préparation de l’aventure.

Bonjour les aventuriers,
par ce courriel je viens vous donner quelques nouvelles sur notre très proche expédition.
En pièce jointe la liste en anglais que je vous avais déjà transmis au dernier contact, (pour les têtes en l’air !)
La bonne nouvelle est que Décathlon s’associe au projet et vous fournira à chacun, un pantalon et une veste de pluie ainsi qu’un matelas de sol thermarest. Ensuite Bout de vie vous fournira une polaire et un bonnet à effigie de l’asso, Bornforsport mes partenaires vous fourniront aussi un coupe vent noir. Ce matos vous attendra à Whitehorse.
Donc à vous de compléter la liste requise en pièce jointe.
Je vous rappelle que votre sac de couchage devra être en synthétique et non en duvet avec la mention -15° confort. Très important car des nuits à greloter dans la tente donnent des journées longues et pénibles.

Ensuite si je peux vous donner un conseil de « fringue » partez déjà avec vos affaires du Yukon sur vous, je vous rappelle que vous ne partez pas en vacances mais bel et bien en expédition. Donc votre paire de chaussure de trek sur vous ainsi que le pantalon que vous allez utiliser pendant vos 15 jours, je vous rappelle que là bas vous attendra un rechange étanche, donc pas besoin d’avoir du surplus. Ensuite sur vous votre tshirt et votre polaire perso. Pas besoin de blouson puisqu’il vous attendra au Canada. Pour les plus « gnan gnan » je vous rappelle que votre voyage de votre maison à White horse se déroulera d’aéroport en aéroport en passant par hôtel surchauffé et un blouson ne servira qu’a être sur le bras ou sur le chariot porte bagage !
Dans votre sac à dos que vous aurez sur vous dans l’avion, je vous conseille (un 20 litres maxi) votre brosse à dent et un mini dentifrice et une poche bien évidente où sera rangé votre passeport avec votre carte d’embarquement qui vous sera demandé X fois. Attention les aéroports sont de plus en plus contrôlés contre le terrorisme donc pas de couteau ni liquide en cabine mais dans le sac de soute.
Votre sac de voyage qui devra être souple style sac de sport sera avec vous aussi sur le canoë donc à vous de faire du super « léger » car tous les matins il faudra l’amener au canoë et le ramener le soir à la tente .La compagnie Condor qui vous conduira en vol direct facture 10 euros le kilo tout surplus et bien sur ils seront à votre charge si vous dépassez le poids maxi de 15 kilos par personne. (pour 15 jours c’est vraiment suffisant) Prenez un petit tube de produit pour laver à la main vos affaires le soir qui sècherons auprés du feu et dans votre tente pour être propre et dispo le lendemain. Je vous rappelle aussi que vous allez évoluer dans un milieu humide et que tous les gadgets électroniques non « tropicalisés » seront voués à une « mort » inévitable.

Dans le fond de votre sac prévoyez aussi une petite gamelle avec couvercle étanche 20 centimètres de diamètre, type tupperware avec une cuillère et une fourchette. En effet nous resterons 3 jours à Carmacks et effectuerons des randos à pied et ce récipient contiendra votre déjeuner. Le couteau type multifonction ainsi qu’un briquet n’est pas mentionné car je n’oserai pas vous vexer en vous l’indiquant, tout aventurier l’a toujours sur lui nuit et jour ! Sauf dans l’avion !

Je crois que j’ai fait le tour du matos. Lisez bien la liste jointe et n’oubliez rien.
A moins de deux mois du départ je vous conseille aussi une petite préparation physique (tous les matins vous pouvez effectuer des petites séries de pompes et d’abdominaux) le seul moyen de locomotion sur vos canoës seront vos petits muscles.
Je vous demande de me faire un accusé de réception pour me confirmer que vous avez bien reçu ma bafouille et vous souhaite une très bonne préparation.

les signes qui nous guident…

6 avril 2010

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Croix que j’avais amené avec moi sur l’ascension du Pissis (Argentine) elle appartenait au père de ma Vrai qui devait décéder quelques semaines avant notre départ pour la cordillère des Andes.

Les signes j’y crois dur comme une tête de Cabochard. Si cet hiver a été difficile dans ma préparation physique (blessures à répétition) je crois que c’est pour me rendre encore plus humble et patient. Je suis un « hyperactif » et le fait de me retrouver bloqué, devant absolument attendre la guérison est quelque chose que j’ai dû gérer et en comprendre le mécanisme.

Les coups de vents eux aussi se sont succédés et du coup le kayak est resté bien amarré sur le ponton à coté du Cabochard. Ce matin finalement l’ouest s’en est allé et malgré une forte houle résiduelle je prends la mer. Autour de mon cou en plus de mon talisman « Maori » offert par ma « Vrai » en Nouvelle Zélande, j’y ai ajouté une croix en bois d’olivier ?!?

Non je vous rassure je n’ai absolument pas changé sur ma manière d’être allergique envers toutes les simagrées que trainent derrière leurs fesses toutes sortes de religions inventées par l’homme tellement peureux devant la mort, la souffrance et la vieillesse.

Non j’écoute le destin qui nous a été tracé dans notre courte vie, certain l’appel Dieu, d’autre la destinée. Chacun s’accroche à ce qu’il croit juste. Donc ce weekend j’ai croisé mon « Dumé » avec qui j’ai traversé l’Atlantique à la rame. Il y a quelques années je lui avais présenté Pierre mon ami avocat et de cette union en est né une sacrée histoire : l’association Bout de vie. On pourrai dire la Trinité, nous sommes tous les trois très différents mais nous avons su à un moment unir notre différence pour aller vers les autres. Pierre est Franc-maçon et ne s’en cache pas d’ailleurs, il est catholique pratiquant et dans l’un de ses voyage à Jérusalem il a offert à Dumé une croix en olivier et ce weekend Dumé me l’a accroché au tour du cou.

Pendant ces mois d’isolement je ne penserai pas « religion », elle n’a pas la place dans la nature ni dans mon sang, mais je sais que je serai guidé par l’instinct de survie, par ma petite étoile qui jusqu’à présent m’a toujours soutenu et aidé.

Les disparus, eux seront avec moi, j’entends souvent le rire de ma grand-mère Lulu, je vois les sourires de mon pôte de toujours Dédé, la manière dont Loïc remettait en place sa longue chevelure : grand apnéiste trop tôt parti.

Donc autour de mon cou un peu de mes pôtes Dumé et Pierre.

Petit signe aussi ce matin jusqu’à Capu di Fenu pendant 3 heures environs trois grands dauphins m’ont accompagné de loin… Un bon présage !!!

Faune et flore du Yukon

28 mars 2010

Lors de son périple, Frank et ses compagnons vont rencontrer des paysages majestueux et une faune tout aussi hétéroclite…

Le photographe Nicolas Dory a su capter l’intensité des couleurs de ces paysages avec son appareil photo. Proche de la nature, il a saisi des instants de vie de la faune locale : renards, grizzlys, écureuils, cerfs… son regard rend magnifiques ces prédateurs avec des couleurs chaudes, qu’on dirait presque des peluches… c’est Jo Zef qui va se faire des nouveaux copains !!!

Galerie photos

nicolas-dory© Nicolas Dory – Photographie Nature – 2010 – www.nicolasdory.com

L’équipement

27 mars 2010

kayak

Le Kayak :

Marque Nautiraid grand raid II 540. Cette embarcation est démontable, l’ossature est en bois et la peau en hypalon (néoprène). Il a été conçu à la base pour les troupes militaires d’assaut, en effet c’est sur ces kayaks que les « Seals » britanniques ont repris aux mains des Argentins la ville de Port Stanleys aux Falkland. Je peux le charger avec 150 kilos de matériel et vivre pour une autonomie suffisante sans aucun point relais jusqu’à la Mer de Béring.

Comme tout bateau il porte un nom : Immaqa prononcé  » imara » (Peut être en Inuit)

Matériel :

Camps : La tente est une The North Face EV 25. Depuis de nombreuses années, je l’utilise dans toutes mes expéditions, son double toit, sa résistance au fort vent et sa moustiquaire sont ses atouts majeurs. J’allumerai un feu le plus souvent possible pour essayer de tenir à distance les ours en quête de nourriture.

La nourriture : Elle sera surtout à base d’aliments lyophilisés. J’embarquerai environs 60 jours d’autonomie en espérant pouvoir au fil du fleuve pêcher et cueillir baies sauvages et autres plantes comestibles.
Faune : Ce fleuve a la particularité d’être très sauvage, grizzli, baribal, castor, orignal, loutre, spermophile, lynx, loup,coyote, sont les mammifères les plus fréquents sur ses berges. Saumons roses, brochets,truites et white-fish sont les poissons de la « Grande Rivière » Mais aussi les insectes pullulent à cette saison (moustiques, maringoins et mouches noires).

Sécurité : Je serai en possession de sprays au poivre anti-ours et  j’aurai aussi un chapeau dit d’apiculteur pour éviter trop de piqûres d’insectes. J’embarquerai une balise satellitaire Kannad XS-3-GPS de sécurité ainsi que 3 fusées de détresse. Un GPS ainsi que des cartes du fleuve au 250 000éme.

Communication : Quotidiennement j’enverrai un journal de bord ainsi qu’une photo par Internet via le satellite pour que les internautes puissent suivre pas à pas cette aventure humaine hors du commun. Grâce à un partenariat qui existe depuis 3 ans, je serai régulièrement en direct sur les ondes du groupe Radio France (France Inter, Radio Bleu, France Info et RFI). Mon téléphone iridium me permettra régulièrement d’être en connexion avec mon équipe en France ainsi que mes proches.

Parcours en direct

27 mars 2010

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Sur cette page vous pouvez suivre l’évolution jour après jour de Frank.

La trace que vous voyez à l’écran rend compte de la totalité de la distance parcourue depuis le départ jusqu’à la dernière position transmise par Frank.

Pour accéder au parcours via la plateforme de géolocalisation Sat-View, cliquez ici
Pour accéder au parcours via Google Earth, cliquez ici

6 jeunes sur le fleuve Yukon

25 mars 2010
Yukon

Rivière Yukon

Charley River At Yukon

Voila le petit courrier qu’on reçut les futurs aventuriers !!!

On n’est pas là pour rigoler…

Le compte à rebours est bien entamé et nous rentrons dans la phase de préparation.

Tout d’abord merci d’avoir rempli les formulaires même si certains n’ont pas été trop réactifs. Mais je crois que l’on s’est expliqué donc c’est déjà du passé !

Le texte en dessous est à lire relire et encore et encore car là bas dans le « bush » vous pourrez regretter de ne pas avoir suivi les consignes décrites dessous…

En pièce jointe je vous ai mis la liste en anglais du matériel qui m’a été remise par l’équipe de Ruby range de Whitehorse qui nous épaulera,bien sur je pense que vous vous en doutez votre sac de voyage devra être le plus léger moins de 15 kilos et de matière souple pour être plié au fond du canoé. Le matériel en pièce jointe devra être absolument  avec vous pour la descente de l’un des plus grands et hostile fleuve du monde.

A propos justement de cette aventure j’ai pu constater pour certains un petit laxisme et du coup je me dois de vous préciser qu’elles vont être les conditions de ce raid.

Donc ce n’est pas un voyage mais bel et bien une expédition avec tous les avantages mais aussi tous les risques que cela comporte.

A votre arrivée à Whitehorse je vous attendrai et vous serez conduit dans un hôtel pour récupérer des 10 heures de vol depuis l’Europe et des 9 heures de décalage horaire.

Vous serez en binôme et chacun sera aussi responsable de son compagnon de chambré.

Dés le lendemain nous serons reçu par l’équipe de Ruby range qui vous prêtera les tentes et canoës. Donc là il n’y aura personne pour vous materner, juste vous et votre équipement. L’équipe vous expliquera tous cela en Anglais à vous de vous unir pour aider ceux qui comprendront le moins. (un conseil d’un vieux baroudeur, munissez vous d’un petit calepin pour tout noter, je le fais à chaque expe)

Ensuite nous rejoindrons notre premier camp sur les bords du fleuve Yukon, chaque équipe de deux devra monter sa tente comme il vous l’aura été expliqué précédemment et pas question d’entendre des: « je n’y arrive pas, c’est difficile ou je me rappelle plus ce que l’on m’a dit! »

Le lendemain nous chargerons tout le barda et partirons en 4X4 chercher un terrain assez facile pour pouvoir mettre les canoës à l’eau, Les guides avec nous seront là pour détecter tous les pièges pas forcement visible, le courant du fleuve peut atteindre les 12 kilomètres heures et la moindre erreur peut être fatale car l’eau provient de la fonte des neiges de tout le nord arctique CANADIEN (environ 4°!)

Nous naviguerons au ordre du chef de groupe qui définira les arrêts casse croute et les bivouacs. Chaque soir nous devons monter notre camp. A savoir que par binôme vous allez devoir monter votre tente et y mettre votre matériel perso. Ensuite aider pour couper du bois et allumer du feu et pour les plus dégourdis pêcher le repas du soir.

Bien sur en anticipant déjà le départ du lendemain qui devra être le plus rapide sans se presser pour autant, donc être très organisé. Donc éviter de répandre son matos dans la tente pour chercher le MP3 qui d’une manière ou une autre ne servira à rien car vu les conditions hydrographiques qu’il y aura il ne survivra que quelques minutes.(le MP3 pas vous) donc apprendre à gérer son unique sac d’affaire perso.

Nos soirées autour du feu nous plongerons dans une nature très hostile et il sera hors de question de quitter le camp sans l’avoir demander au préalable au chef du groupe. Ici nous ne sommes ni dans un zoo, parc ou réserve mais bel et bien dans un endroit où les animaux ne connaissent absolument pas les hommes et leurs réactions pourront être très imprévisibles, chacun aura une clochette sur son sac à dos pour signaler à l’animal qui traque sa nourriture qu’un danger (l’homme) arrive et ce bruit lui évitera l’effet surprise qui pourrait être un souvenir fatal !

Dans vos tentes il ne faudra JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS y introduire la moindre nourriture, car les ours (Grizzly et Baribal) sortent de leur hibernation et sont à la recherche de toute sorte de pitance.

Quand je dis aucune nourriture ce n’est même pas un bonbon, gâteau sec etc etc. Même le savon et dentifrice devront être stockés loin de vos couchages.

Comme vous le voyez l’expédition prend déjà toute son ampleur sauvage.

Pour les plus soucieux ne vous inquiétez pas si vous respectez les consignes, il ne vous arrivera absolument rien.

Info intéressante, l’association prend tout en charge bien sur mais si quelqu’un à Whitehorse veut un extra sachez que la monnaie est le dollar Canadien environ 1€= 1,40$ , si vous voulez utiliser une carte de crédit chaque fois vous serez taxé de quelques Euros selon la banque où est inscrite la carte, les téléphones portables ne passent pas du tout on est au milieu de la nature et donc pas de relais ; attention aux drogués des « trucs » éléctroniques la conditions de vie que vous allez avoir ne permet pas de se trimballer des gadgets comme MP3, lecteurs DVD, IPOD et autres merdouilles. Donc juste un appareil photo qui ne craint pas l’humidité . J’aurais avec moi du matos pour fixer des images.

Je crois que j’ai fait le tour de la question.

Dans la liste en pièce jointe je pense vous obtenir de la part d’un futur équipementier, un pantalon et veste étanche, un sac de couchage approprié, un matelas de sol et un sac à dos.Dés la confirmation je vous tiendrez informé.

Mais ce n’est pas encore du certain. Pour l’instant rassemblez avec soin tout le matos de la liste. Vous avez compris que si quelqu’un oublie quelque chose il sera lourdement pénalisé pendant ce fantastique périple car où l’on va il n’y aura rien de ce que vous connaissez (magasin, supermarché) Donc c’est maintenant que vous devez vous  préparer au plus précis.

Et si vous respectez à la lettre la discipline de groupe vous en ramènerez une force incroyable qui vous servira jusqu’au dernier jour de votre vie.

Merci de m’envoyer un accusé de réception, ceux qui ne le feront pas auront l’honneur d’entendre ma charmante voix !

Bonne préparation

Un souvenir ça ne s’achète pas ça se vit !


OURS-Ecole

Preparatif du Yukon…

23 mars 2010

avatar kayak

D’ici quelques jours je vais expédier la première partie de mon matériel à Whitehorse état du Yukon Canada.
Je vérifie au mieux mes accessoires, peu de chose pour trois mois de balade mais un minimum pour accéder à l’ambition du projet. J’ai comme d’habitude « customisé » pas mal de choses. La tente a des toiles à pourrir cousues en plus, en cas de tempête je pourrai coincer le tout avec ce que j’aurai sous la main (sable, cailloux, troncs d’arbre) ce qui empêchera au vent de s’engouffrer dessous et de me faire faire du « vol à voile », le réchaud est un MSR qui fonctionne avec tous les carburants possibles (essence, gasoil, kérosène) et j’ai là aussi « customisé » une casserole trouée en guise de carénage qui recevra le tout et qui permettra une économie de carburant,( bien sur en majeur partie j’allumerai un feu pour faire cuire ma nourriture, faire un peu fuir les nuages de moustiques et j’espère tenir à distance les Grizzly et Barribal), une sécurité pour bloquer ma gamelle en cuisson et quand je serai fatigué donc moins lucide me permettra une marge d’erreur supplémentaire en cas de choc, les 22 cartes aux 250 000 seront roulées dans un tube en PVC de 80 mm totalement étanche. Une balise spot tracking vous permettra à vous mes chers internautes lecteurs de plus en plus nombreux de me suivre à la trace. Un pote m’a trouvé les cartes compatibles avec mon GPS et il y travaille dessus.
Pour la nourriture je la prendrai sur zone. Et encore je la fais courte car je pourrai vous parler de la pharmacie (au fait je passe sur la table d’opération mardi qui arrive histoire de m’enlever une petite merde sur la mâchoire, reste d’un accident d’enfance) « déjà casse cou gamin! » De la trousse de réparation pour tout « réparer » au milieu de rien…
De plus en plus je rentre dans l’histoire et même si je suis encore à un peu moins de 50 jours du départ plus les jours rallongent plus je languis de me retrouver face à moi même sur le grand fleuve.
J’aurai un calepin et je pourrai noter mes délires du moment, des mots qui ressemblent à ça.

Naitre pour mourir
Passager heureux sur terre l’homme nait
Passager malheureux sur terre l’homme meurt
De guerre en bonheur pourquoi se bouffer le nez
Quoi qu’il se passe quoi qu’on fasse on attend l’heure
Alors par tous les saints, les dieux, les montagnes, les océans
Sourire, partage, union feront de nous grand
Cette vie si longue, si courte pleine d’espoir et de désespoir
Question sur question jamais sur de se revoir
Les chemins qu’on croise nous même tout au bout
Ils s’entrechoquent à vous rendre fou
Si solitude parait sagesse
Si fuite parait promesse
Nul n’échappe au moment fatal où tout s’éteint
Le noir , l’absolument vide le moment de la fin
Le souvenir défile tout devient dérisoire
Souffrance rire peut être la peur du noir
Ne jamais perdre l’espoir et accepter s’entendre dire
Sur notre pauvre terre la devise c’est naître pour mourir

Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse
ALFRED DE VIGNY

Déja un peu sur le grand fleuve…

23 février 2010

Pour réussir une épreuve la visualisation est nécessaire pour ceux qui suivent les JO observez les skieurs juste avant leurs départs vous pouvez remarquez qu’ils visualisent leurs parcours,les portes à franchir, les dangers à surmonter, pour un politique c’est le même processus il visualise la tribune avec ses sympathisants et opposants, un artiste avant de monter sur scène imagine et sent le public et son spectacle.
Jusqu’à présent juste avant mes départs pour mes grands périples je visualisais, j’essayais de m’y plonger avant l’heure et ce fut que bénéfique.
Donc dans ma préparation pour le Yukon je visualise, le grand fleuve, les dangers et les bonheurs, les peuples rencontrés amis ou moins accueillants, je sais très bien que les gentils « Indiens » des films sont pure romance et bien que leurs légendes et cultures me passionnent, le présent est bien différent, mais la trame n’est pas loin derrière ; alors pour m’imprégner du grand nord j’écoute souvent de la musique de chez eux, je m’imbibe de ce pays plusieurs fois grand comme l’Europe où vive une petite minorité de natif, j’essaie d’imaginer une journée de kayak, des heures qui m’auront demandé de l’effort mais aussi une possibilité de m’évader aux milieux des arbres, des oiseaux, du vent, du soleil, de moi, de vous… J’essaie d’imaginer comment je vais gérer les campements dans un silence époustouflant, comment gérer des bouffées de tristesse ou de joie intense, je visualise l’arrivée dans un village où peut être mon voyage n’aura pas de sens pour des gens qui eux vivent alors que moi je serais seulement en survie, comment se fondre avec un groupe de chasseur qui vivent là depuis des millénaires alors que je ne serais que la fleur qui surgit du névé et disparaît au premier coup de vent. Je visualise, je m’imprègne et cette berceuse en fermant les yeux me transporte dans mes questions et rêve.

Fermez les Yeux et soyez attentif vous allez entendre le grand fleuve frémir, le bruit du grand Corbeau qui passe juste au dessus de vous, la branche qui craque sous le poids d’un animal qui restera pour toujours inconnu…

Ps: Jo Zef  s’est coiffé de plumes de goéland et il visualise l’odeur des crêpes qui cuisent au coin du feu sur les bord du « Grand Fleuve »!!!

Yukon: présentation de mes 6 coequipiers…

9 février 2010

kayak06

Depuis bien longtemps la chance ne m’a jamais abandonné et même si j’ai croisé des tempêtes j’ai toujours retrouvé rapidement l’abri protecteur.

J’ai croisé des gens qui ont changé radicalement mon destin et je ne pourrais jamais les oublier. La vie me donne beaucoup et par contre partie j’ai envie à mon tour de lui rendre le bonheur qu’elle me procure quotidiennement.
En rêvant du fleuve Yukon je n’aurai pas trouvé juste de faire cette expédition sans la partager du moins en partie.

J’ai prospecté pour constituer une équipe de 6 jeunes qui vont effectuer les premiers 200 kilomètres avec moi. Pas un truc stérile avec des gardes fous de tous les côtés non une vraie aventure. Le départ va être donné de Whitehorse état du Yukon au Canada le er juin et nous allons glissé sur le « Grand fleuve » comme l’appellent les Athapascans jusqu’à Carmacks. Tout le monde sera en binôme sur des canoës doubles, les bivouacs seront dressés sur les berges tous les soirs et chacun aura sa tâche, montage, démontage des tentes, faire le feu, pêcher, réserve d’eau…
Je ne serai pas seul pour les encadrer, ma Vrai sera du voyage et sera la responsable du clan, Nicolas Dubreuil m’épaulera dans la sécurité du groupe et l’équipe de Felix Gheiter nous assurera la logistique.
Donc en primeur je vous présente les 6 aventuriers :

Elliot 15 ans de Bonifacio : il est sera le seul insulaire et devra s’adapter à la vie de groupe, je l’ai déjà testé sur une sortie de 3 jours en montagne et je suis confiant.

Ben 14 ans du Viet-Nam : il parle l’anglais, le vietnamien et le français je crois que ses futurs amis vont souvent le solliciter pour quelques traductions.

Adrien 18 ans de Genève : même si un cancer est venu lui rendre visite il n’a jamais baissé la garde et le fait de se retrouver en plein « bush » comme dise les canadiens sera une belle récompense de la vie.

Alex 18 ans de Paris : lui aussi a été visité par un cancer mais comme son prédécesseur il a su lui faire un pied de nez et amènera sa volonté au groupe.

David 24 ans de la Vendée le grand frère du groupe : il y a quelques mois il s’est retrouvé amputé tibial suite à un accident du travail et même si pour l’instant le marathon qui était son sport fétiche est provisoirement en suspend ce sera une bonne séance de rééducation.

Rémi 18 ans d’Auxerre : pour ceux qui me suivent depuis quelques années vous le connaissez, ancien stagiaire de plongée, de ski et rencontre de mes pôtes de la Star Team à Monaco avec une photo dans le quotidien de L’Yonne avec SAS Albert II de Monaco. Une jambe qui n’a pas voulu grandir mais qui lui a donné une patate incroyable.

Voilà la belle équipe Bout de vie et Jo Zef me souffle qu’il est sûr que l’on va bien se marrer.

Par contre quand je vais devoir poursuivre ma route seul après Carmacks les saumons ne vont plus du tout comprendre comment l’eau du fleuve est devenue salée aussi loin de la mer de Béring ?!?

A pluche !