Mardi 10 janvier 2006 – Nous revoilà !

10 janvier 2006

Beaucoup de petits malheurs mais on est encore là pour les raconter. Digicel, les
Irlandais ont chaviré et ont été recupéré par un cargo espagnol qui s’est derouté. Plus de peur que de mal. Les Kiwi Sun Latte, comme nous ont eu leur dérive arrachée.

Le mauvais temps ne cesse plus et use nos nerfs. Nous croyont à cette arrivèe mais parfois nous trouvons tous ça si loin… Si vous croyez en Dieu, priez pour nous et si vous n’y croyez pas : commencez ! Moi aussi je m’y suis mis. Promis juré on va tout faire pour être à Antigua rien que pour vous qui nous regardez de derrière vos écrans. La bise à tous ceux qu’on aime et il y en a beaucoup ! Bien que nous ayons aussi nos chouchous !!!

Lundi 09 janvier – Problème technique

9 janvier 2006

Aujourd’hui, Frank et Dumé ont rencontré un problème avec le safran. Trop occupés à essayer de le réparer, aucune info ne sera transmise de leur part avant qu’ils n’aient pu le remettre en état de fonctionnement.

En dehors de ce problème pour le moins génant, le moral à bord est tout de même au beau fixe.

Dimanche 08 janvier 2006 – Dur, dur ! Mais ca avance !

8 janvier 2006

Houle énorme, vent violent : 25 à 30 noeuds ! Mer blanche mais qui pousse dans la bonne direction. Comme un cabri nous jouons à saute mouton la vie à bord est basique, tous est trempé, salé, nous n’avons pas le temps de penser à l’hygiène. Nous sommes loin des alizés de rêve décrit dans tant d’ouvrages mais patience le plus dur est derrière nous, du moins on l’espère. La ligne d’arrivée est encore bien loin peut-être : aux alentours du 24 janvier « de cette année ». Nous pensons énormement à vous tous, vous nous manquez ! Promis, on s’en sortira encore plus grandi ! Tekstschrijver / Copywriter: Schrijven werk in Nederlandse Antillen – Online Casino Spellen

Samedi 07 janvier 2006 – Alizées ou coup de vent !

7 janvier 2006

Hier nous avons pu profiter d’un vent de 15 noeuds dans le bon sens, d’une houle legére mais constante et d’un courant parfait. Mais ici les bonnes choses sont vraiment de courte durée, le vent commence à fraichir pour atteindre dans la nuit force 6/7. Nous voilà de nouveau à chercher la bonne solution pour aller dans le bon sens sans prendre le risque de se mettre en travers et faire un roulé-boulet.

La première solution est une ligne flottante avec un jerrican de 10 litres remplis avec 2 litres d’eau pour permettre à la yole de partir quand même dans les surfs tout en gardant sa trajectoire. Et si le vent fraichit je remplacerais le bidon par une grosse défence que j’ai embarqué juste avant le départ. Un compromis des deux devrait faire l’affaire.

Chaque seconde de passées nous rapprochent de la délivrance. (Pensée) C’est comme si on etait rentré dans un dojo asiatique pour une initiation, chaque coup que l’on recoit doit être considéré comme une leçon de sagesse, d’humilité et de détachement de plein de choses superficielles.

Ne vous inquietez pas pour nous, le punch COCO coulera bientôt à flot. Merci pour tous vos messages de soutien, on vous aime !

Vendredi 06 janvier 2006 – Et si c’était Dame Alizée

6 janvier 2006

Hier soir le contact avec la terre nous a apaisé (merci les filles d’être à ce point à l’écoute). Alors que Jo Zef raconte sa vie à mademoiselle « L' », moi terminant juste mon quart en admirant l’océan qui s’assagit. Je me prépare mon plat de pâtes lyophilisées alors que Dumé reprend son rôle de galérien.

Soudain un cri de mon compagnon ! Et oui il s’est pris une baffe en pleine poire. C’est là que Jo Zef se planque derrière niant catégoriquement la faute et se demandant qu’est ce qui a bien pu se passer. Dans le recoin du bateau on entend un bruit de frétillement et c’est là qu’on s’aperçoit que c’est un poisson volant qui a mis une petite tape à notre champion preferé. Il n’y a plus de respect. Mais ce n’est pas fini, quelques minutes plus tard une cohorte d’une trentaine de dauphins venaient nous régaler d’un spectacle à la lueur de la lune. Profitant de la grosse houle ils s’amusaient à bondir d’une crête à l’autre comme des enfants…

Comme si nos anges gardiens étaient venus nous apaiser et nous amener la force nécessaire pour les 20 prochains jours. Le vent semble s’être calmé et le ciel semble vouloir rester clair.

Jeudi 05 janvier 2005 – et si alizé rimait avec trembler ?

5 janvier 2006

Les bulletins sont toujours aussi optimistes et pourtant c’est toujours l’enfer. Hier en fin d’après-midi alors que la météo prévoyait un vent d’est de 15 noeuds, le baromètre a chuté de 2 hectopascal en 2 heures ! Rien de méchant puis d’un coup au moment du changement de quart le ciel devient marron foncé.

Une petite voie me dit prudence, je demande à Dumé de s’enfermer dans la cellule et de sortir l’attirail lourd, les deux cirés, le gilet harnais et je m’anarche prêt à aller je ne sais où ! Le vent d’un coup se met à rugir, le pavillon canarien en tête d’antenne de radio se ploie complètement et l’orage éclate. Des mètres cubes d’eau sont deversés et le vent prend de plus en plus de force, les avirons soudés à mes mains meurtries essaient de rester dans le lit du vent qui nous pousse dans le bon sens mais le cap reste difficile à tenir.

Je me recroqueville sur moi-même car soudain j’ai un doute : et si c’etait un mini cyclone ; un avorton de « Zeta », la tempête tropicale juste devant nous ? J’angoisse, la peur m’envahit, je croyais l’avoir laissé à terre, je tire encore plus sur les avirons pour ne pas paraître impuissant. Mon corps s’engourdit mais je rame, je pense à tous ceux qui sont à terre, je commence à sangloter. Bordel, j’ai peur ! Le gros dur qui tremble, qui sanglote, je me raisonne : « c’est rien tout va bien le bateau tient bien, je pense à Ronan le constructeur et puis on peut pas crever là, ce serait trop facile on est du chien dent… »

Le vent mollit, la pluie ne cesse, à tour de role on veillera toute la nuit …

Mercredi 04 janvier 2006 – Adieu tapas bientôt punch créole !

4 janvier 2006

Aux alentours de midi, Jo Zef sort comme un malade de la cellule de survie et grimpe sur le petit mat de feux de position ou sèchent les queues de dorades péchées et degustées. Il a la truffe qui ne cesse de humer, les yeux petillants de malice il nous explique que l’odeur des « tapas » des canaries a disparu.

Une petite odeur de rhum planteur, ça y est ! Mais c’est bien sur, on est plus près des antilles que de la Gomera. Et ben, ça fait du bien… Bien sur cette distance est en ligne droite alors que pour arriver ici nous avons effectué une grande virgule donc nous attaquons le dernier tiers. OUF, enfin une bonne nouvelle ! Le vent commence a s’orienter presque dans la bonne direction mais les prévisions nous annoncent encore du vend du sud pour aprés demain alors on va vite descendre de 45 degrés pour espérer y échapper.

Notre météorologiste et routeur Jo Zef nous permet a l’aube du 36ème jour de mer d’être provisoirement 4ème grâce à son routage exemplaire.
PS : Message personnel pour L’obsédé textuel de Porto Vecchio : de pacé é saluté on peut arriver à « pacé et chaloupe » mais comme il n’a cessé de pleuvoir depuis plusieurs jours on pourrait rajouter sans te contrarier « Bache é chaloupe »… Mort de rire.

Et pour conclure vieux proverbe de l’île de moléne ! A la rame on tire les draps et on saute les repas ! Bache et chaloupe monsieur Jo !

Lundi 03 janvier 2006 – On a morfle, on morfle et peut-être encore !?

3 janvier 2006

Hier il y a eu du Rififi, juste ce qu’il faut pour mettre les nerfs à fleur de peau, mais on resiste. Au petit matin le vent fraichi au sud avec un déluge de pluie ! On ne désale même pas le bateau puisque les déferlantes nous font une léchouille fréquente. Nous n’arrêterons pas de ramer jusqu’a la nuit. Il est hors de question de remonter plus au nord et de se faire apper par le vent du sud.

La progression fut laborieuse mais elle a payé. Un vent sud-est semble s’installer, alors on reprend le rythme 2 heures/2 heures. Vers minuit moins le quart alors que je pense à aller me coucher, la nuit etoilée s’obscurscie et le vent tourne sud-ouest, c’est à dire dans le nez et la situation tourne au cauchemard ! Je pressent une mini tempête qui va nous envelloper, je cale les avirons, file deux ancres flottantes de gros diamètre. Même la caisse en plastique des vivres frais sera requisitionnée.

Des mètres cubes d’eau déferlent sur nous, aussi bien douce que salée. Et pour compliquer le tout, un cargo se pointe à quelques encablures. Bien sur dans cette furie il ne nous a pas vu, mais ouf, il passera devant.

Le grain passé, on reprend notre rythme. On ne sait plus pourquoi on rame. Grâce au PC et par le biais du téléphone sattelitaire les bulletins météo se suivent et se ressemblent mais aucun n’est exact. Patience. L’Atlantique nous teste le genoux à terre, certes nous plions mais nous ne renoncons pas. Avancez, toujours avancez, ne pas se retourner…

Lundi 02 janvier 2006 – Conditions difficiles mais tout va bien !

2 janvier 2006

Aujourd’hui, Frank et Dumé n’ont pas pu nous livrer d’infos. La situation à bord est très difficile mais nous avons tout de même pu avoir de leurs nouvelles grâce au téléphone satellitaire. Tout va bien malgré les conditions météo pour le moins désagréables. Le journal reprendra son court dès demain.

Dimanche 1er janvier 2006 – Pace e salute

1 janvier 2006

Et oui 2006, 32 ème jour de mer, elle est pas belle la vie ? Pace e salute a tutti. D’ailleurs, voeux à Juju, Léa Marie, Marjorie, Alice de leurs papas raccourcis certes mais au coeur entier, à Marie et Fabien : mes enfants par procuration. A nos compagnes, celles qui ont compris finalement qu’un oiseau de mer devait être libre, à nos familles qui nous ont toujours porté dans leurs bras et dans leurs coeurs surtout lorsqu’on n’y croyaient plus. A tous nos nouveaux ou anciens amis qui ont su être les frères et soeurs que l’on a choisi. A tous ces passants de vie qui de par leurs sourires nous ont encouragé à vivre. A tous les médecins et prothésistes qui se sont defoncés pour qu’on existe une deuxième fois. A toute l’équipe à terre qui nous soutient (merci J-C) ! A tous nos sponsors, partenaires, privés, prince qui dans la seconde ont su nous épauler à réaliser cette croisade, à tous les adhérents de bout de vie amputés ou non qui nous supportent. A vous les médias, les vrais, les purs qui par votre pouvoir donnent l’espoir. Pensée très particulière à Corse matin, FR3 Corse, et surtout RCFM : un peu de la maison à chaque interview, aux quelques politiques qui nous ont compris et soutenus dès le premier jour, madame nature et atlantique qui nous a bien fait comprendre qu’on ne devait absolument jamais jouer avec elle. Tu nous a meurtri dans nos chaires mais renforcé nos ames. A tous les imbéciles qui pendant ces deux ans de préparation nous ont fait miroiter des cents et des milles pour d’un seul coup perdre la mémoire. Si, si ! Merci vous nous avez forgé au surprise des vents contraires. Mais n’ayaient crainte nous, on a déjà oublié et merci à tous ceux qui dans l’ombre nous on aidé. A vous tous merci. Dumé, Jo Zef, « L' » et ma pomme ; on vous dit MEEEERRCCCIIIIIIIII !