Samedi 14 janvier 2006 – On avance

14 janvier 2006

Mon Dieu que c’est long ! Lla lourde fatigue de ce voyage se fait sentir mais on avance en serrant les fesses. Dans plus ou moins une semaine, ce sera enfin fini. Excusez-nous du peu d’infos pour aujourdhui mais DO….DO. Merci on vous aime !

Vendredi 13 janvier 2006 – Pourquoi l’océan est-il salé ?

13 janvier 2006

Maintenant on sait pourquoi la mer est salée ! Les scientifiques ont certainement donnés leurs versions, nous, on vous donne la notre. Depuis notre départ c’est à dire il y a longtemps, très longtemps, l’atlantique nous regarde en coin. Tiens donc ! Les deux estropiés ont appelé leur traversée « défi atlantique » comme un adulte pourrait sourire de la menace d’un nourisson. Elle nous a laissé gentiment rentrer chez elle et de coup de vent en coup de vent, d’avarie en avarie elle nous souriait attendrie de voir ces deux grands couillons souffrir en silence. Ils ne cessaient de pleurer mais pas avec des larmes normales comme quand on est triste mais de celles qui ont rendu l’océan tout salé.

Le mot défi sera banni à tout jamais car avec elle on ne la défie pas, on l’observe sans la comprendre, on l’aime sans la caresser, on l’écoute souffler sans respirer, on vie avec elle en essayant de ne pas la déranger. VOILA POURQUOI L’OCEAN EST SALE.

PS : merci à tous ces concerts qui nous sont dedicacés en Corse et sur le continent. Vous êtes notre baume de vie, merci, monsieur Janno de l’Uniona Corsa, merci du fin fond de l’atlantique qui comme les anges néa pas de sexe…

Jeudi 12 janvier 2006 – Ca pousse !

12 janvier 2006

Enfin le tapis roulant ! Mais il est tout bosselé et il faut faire gaffe pour ne pas ramasser une gamelle à environ 740 nautiques de la délivrance. Il faut rester concentré. On est un peu cuit d’être en permanence chahuté comme ça mais on serre les fesses et les moignons. Parfois on a l’impression qu’on arrivera jamais que nous avançerons comme ça pour l’eternité, la fin n’est même pas imaginable. Le syndrome de la machine à calculer nous a atteint et maintenant à chaque point GPS on calcule les moyennes en nous disant : « encore combien de temps à ramer ? ».

Peut-être que nous arriverons le 22 ou le 21, ou plutot le 24. Les journées sont de plus en plus longues mais patience tout a une fin. Peut importe le classement, l’important est d’arriver à bon port…

Mercredi 11 janvier 2006 – Ca va mieux !

11 janvier 2006

Depuis quelques jours, la vie à bord est trés pénible, gros mauvais temps et surtout beaucoup de casses. Tout d’abord le safran qui a cassé net nous a laissé sans voie. Puis les deux supports de dame de nage en carbone qui se délaminent et pour finir « pétage » d’un aviron. Dans la série « On a les boules » il n’y a pas mieux. On prend donc son mal en patience et sans perdre le moindre instant on répare avec les moyens du bord pour arriver un jour à Antigua.

Plus le temps passe, plus cette traversée ressemble à un chemin de croix ,à une recherche de quête spirituelle. Les repéres changent complétement et notre arrivée à terre sera certes une délivrance mais le début de quelque chose de nouveau. Quoi …? On verra bien ,mais ça sera sûrement formidable. Merci pour vos pensées positives, vos prières, vos bougies : on les sent et le chemin est moins douloureux…

Mardi 10 janvier 2006 – Nous revoilà !

10 janvier 2006

Beaucoup de petits malheurs mais on est encore là pour les raconter. Digicel, les
Irlandais ont chaviré et ont été recupéré par un cargo espagnol qui s’est derouté. Plus de peur que de mal. Les Kiwi Sun Latte, comme nous ont eu leur dérive arrachée.

Le mauvais temps ne cesse plus et use nos nerfs. Nous croyont à cette arrivèe mais parfois nous trouvons tous ça si loin… Si vous croyez en Dieu, priez pour nous et si vous n’y croyez pas : commencez ! Moi aussi je m’y suis mis. Promis juré on va tout faire pour être à Antigua rien que pour vous qui nous regardez de derrière vos écrans. La bise à tous ceux qu’on aime et il y en a beaucoup ! Bien que nous ayons aussi nos chouchous !!!

Lundi 09 janvier – Problème technique

9 janvier 2006

Aujourd’hui, Frank et Dumé ont rencontré un problème avec le safran. Trop occupés à essayer de le réparer, aucune info ne sera transmise de leur part avant qu’ils n’aient pu le remettre en état de fonctionnement.

En dehors de ce problème pour le moins génant, le moral à bord est tout de même au beau fixe.

Dimanche 08 janvier 2006 – Dur, dur ! Mais ca avance !

8 janvier 2006

Houle énorme, vent violent : 25 à 30 noeuds ! Mer blanche mais qui pousse dans la bonne direction. Comme un cabri nous jouons à saute mouton la vie à bord est basique, tous est trempé, salé, nous n’avons pas le temps de penser à l’hygiène. Nous sommes loin des alizés de rêve décrit dans tant d’ouvrages mais patience le plus dur est derrière nous, du moins on l’espère. La ligne d’arrivée est encore bien loin peut-être : aux alentours du 24 janvier « de cette année ». Nous pensons énormement à vous tous, vous nous manquez ! Promis, on s’en sortira encore plus grandi ! Tekstschrijver / Copywriter: Schrijven werk in Nederlandse Antillen – Online Casino Spellen

Samedi 07 janvier 2006 – Alizées ou coup de vent !

7 janvier 2006

Hier nous avons pu profiter d’un vent de 15 noeuds dans le bon sens, d’une houle legére mais constante et d’un courant parfait. Mais ici les bonnes choses sont vraiment de courte durée, le vent commence à fraichir pour atteindre dans la nuit force 6/7. Nous voilà de nouveau à chercher la bonne solution pour aller dans le bon sens sans prendre le risque de se mettre en travers et faire un roulé-boulet.

La première solution est une ligne flottante avec un jerrican de 10 litres remplis avec 2 litres d’eau pour permettre à la yole de partir quand même dans les surfs tout en gardant sa trajectoire. Et si le vent fraichit je remplacerais le bidon par une grosse défence que j’ai embarqué juste avant le départ. Un compromis des deux devrait faire l’affaire.

Chaque seconde de passées nous rapprochent de la délivrance. (Pensée) C’est comme si on etait rentré dans un dojo asiatique pour une initiation, chaque coup que l’on recoit doit être considéré comme une leçon de sagesse, d’humilité et de détachement de plein de choses superficielles.

Ne vous inquietez pas pour nous, le punch COCO coulera bientôt à flot. Merci pour tous vos messages de soutien, on vous aime !

Vendredi 06 janvier 2006 – Et si c’était Dame Alizée

6 janvier 2006

Hier soir le contact avec la terre nous a apaisé (merci les filles d’être à ce point à l’écoute). Alors que Jo Zef raconte sa vie à mademoiselle « L' », moi terminant juste mon quart en admirant l’océan qui s’assagit. Je me prépare mon plat de pâtes lyophilisées alors que Dumé reprend son rôle de galérien.

Soudain un cri de mon compagnon ! Et oui il s’est pris une baffe en pleine poire. C’est là que Jo Zef se planque derrière niant catégoriquement la faute et se demandant qu’est ce qui a bien pu se passer. Dans le recoin du bateau on entend un bruit de frétillement et c’est là qu’on s’aperçoit que c’est un poisson volant qui a mis une petite tape à notre champion preferé. Il n’y a plus de respect. Mais ce n’est pas fini, quelques minutes plus tard une cohorte d’une trentaine de dauphins venaient nous régaler d’un spectacle à la lueur de la lune. Profitant de la grosse houle ils s’amusaient à bondir d’une crête à l’autre comme des enfants…

Comme si nos anges gardiens étaient venus nous apaiser et nous amener la force nécessaire pour les 20 prochains jours. Le vent semble s’être calmé et le ciel semble vouloir rester clair.

Jeudi 05 janvier 2005 – et si alizé rimait avec trembler ?

5 janvier 2006

Les bulletins sont toujours aussi optimistes et pourtant c’est toujours l’enfer. Hier en fin d’après-midi alors que la météo prévoyait un vent d’est de 15 noeuds, le baromètre a chuté de 2 hectopascal en 2 heures ! Rien de méchant puis d’un coup au moment du changement de quart le ciel devient marron foncé.

Une petite voie me dit prudence, je demande à Dumé de s’enfermer dans la cellule et de sortir l’attirail lourd, les deux cirés, le gilet harnais et je m’anarche prêt à aller je ne sais où ! Le vent d’un coup se met à rugir, le pavillon canarien en tête d’antenne de radio se ploie complètement et l’orage éclate. Des mètres cubes d’eau sont deversés et le vent prend de plus en plus de force, les avirons soudés à mes mains meurtries essaient de rester dans le lit du vent qui nous pousse dans le bon sens mais le cap reste difficile à tenir.

Je me recroqueville sur moi-même car soudain j’ai un doute : et si c’etait un mini cyclone ; un avorton de « Zeta », la tempête tropicale juste devant nous ? J’angoisse, la peur m’envahit, je croyais l’avoir laissé à terre, je tire encore plus sur les avirons pour ne pas paraître impuissant. Mon corps s’engourdit mais je rame, je pense à tous ceux qui sont à terre, je commence à sangloter. Bordel, j’ai peur ! Le gros dur qui tremble, qui sanglote, je me raisonne : « c’est rien tout va bien le bateau tient bien, je pense à Ronan le constructeur et puis on peut pas crever là, ce serait trop facile on est du chien dent… »

Le vent mollit, la pluie ne cesse, à tour de role on veillera toute la nuit …