L’écriture mots pour maux…

19 novembre 2012
Le clavier me suit souvent mais pas aussi assidument que mes blocs notes...

Le clavier me suit souvent mais pas aussi assidument que mes blocs notes...

Lorsque la mémoire était la seule écriture, l’homme chantait. Lorsque l’écriture naquit il baissa de voix. Lorsque tout fut mis en chiffre il se tut.  Robert Sabatier.

Piètre élève je collectionnais les mauvaises notes, ma fierté résidait quand ma classe éclatait de rire sur mes bêtises. Une perle de mes frasques ; au lieu d’écrire un aviron, je gribouillais un naviron. Il se pouvait que les navires aient des enfants !!! Une évidence qui ne l’était pas pour mon prof de français. La vie active très tôt m’éloignait des bancs d’écoles que je trouvais insipides et sans intérêts. Je préférais monter des murs de parpaings en rêvant en douce de grand voyage. Mes lectures ? Il n’y en avait pas, la seule BD qui arrivait à me faire tenir assis plus de deux minutes était Asterix et Obélix, Tintin était déjà trop élaboré pour moi, je n’y prêtais aucun intérêt. Puis à dix huit ans je devançais l’appel, une petite voix me faisait remplir un journal de bord. Mes potes m’écrivaient des mots pour ces longs mois d’absence, ma tante me souhaita de prendre mon pied ! Puis l’accident, une page blanche et j’écris un texte, pourquoi ? Je ne sais pas ! L’amiral vient à mon chevet, je suis sous morphine, en attendant que je sorte du cirage il lit mon premier poème, il sera édité dans le magazine de la Marine Nationale. Mon premier cahier se remplit mais ce n’est qu’un embryon d’écriture. Je ne lis toujours pas, l’ouvrage de Patrick Segal sera le seul livre avec celui de Gérard d’Aboville, l’Atlantique à bout de bras, comme quoi, rien n’est anodin. A 29 ans je sors de ma croute et décide de me prendre en main, je quitte mon emploi familial, la p’tite copine du moment et le bel appart vu sur la mer, je veux devenir ce que je suis et non ce que les autres désirent pour moi. Je lis mon premier livre en prenant mon temps ; Le Petit Prince de St Exupery. Je pleure, je suis fasciné, c’est moi cette histoire, je suis Le Petit Prince boiteux. Je remplis un cahier entier, j’écris une histoire qui lui ressemble étrangement, ça y est j’ai la plume qui pousse. Je la conte à quelques intimes, tout le monde pleure, sanglote : « mais elle est magnifique ton histoire ! » Quelque chose germe en moi. Je prends la mer mais pas seul, je me remets dans un carcan, avec une personne qui me rappelle sans cesse que je n’ai aucune culture, alors je range mon stylo, de temps à autres j’écris un petit article pour le magasine Voile et Voilier sur mon odyssée mais rien de transcendant. Quatre ans  et je retrouve enfin ma liberté, je reprends la lecture, ce n’est pas facile quand on est un hyperactif mais certains ouvrages commencent à m’apporter un semblant de plaisir, je griffonne des cahiers. Puis à quelques jours du départ de notre traversée océanique à la rame un sponsor de dernier moment débarque. Il joue le jeu mais il faudra écrire un journal de bord depuis l’océan !!! Apprentissage du PC et de l’écriture tout en ramant, Jo Le Guen me l’interdit, je lui ris au nez ; je sais, Cabochard le garçon ! Je découvre le partage par l’écriture, je deviens accroc, addict, tous les soirs un détail de la journée est envoyé, des milliers de gens de l’autre côté de leurs écrans vivent l’océan, l’embrun rentre chez eux, leurs mains sont aussi calleuses, le mal de mer les fauche, certains y trouvent une sorte de liberté. Mademoiselle L virevolte aussi  au dessus de  leurs têtes, cela devient une thérapie. Six mois plus tard un appel, une dame me demande si j’ai des notes sur mon bout de vie, elle serait intéressée de les lire. Je dépose mes calepins aux éditions Arthaud, on me rappellera d’ici un mois. Deux jours après l’éditrice veut que je signe le contrat, je suis abasourdi, autour de moi je me confie on me dit de foncer. Mais voilà ce n’est pas mon écriture qu’on veut mais le récit de ma vie. Un collaborateur m’est remis d’office, Rémy Fiere rédacteur en chef de l’Equipe Magazine devient un confident. Le pauvre homme lit mes 400 pages écrites bout à bout avec des milliers de fautes, de ratures, de répétitions, de non sens. Le grand journaliste devient un ami, il aime mes mots, il sait les remettre en place, il me donne confiance, je prends avec lui des cours de français, je veux devenir bon élève. Sa maison est mon école, nous rions beaucoup, un déclic, je me dérouille la cervelle. Ma biographie sort dans une belle collection, je suis fier, n’y voyais aucun jeux de mots ringard de ma part. Livre de Frank Bruno avec la participation de Rémy Fiere. Il me dit : le prochain tu le feras tout seul ! Je deviens boulimique d’écriture et de lecture, j’essaie de me varier, c’est  le domaine de l’aventure qui me tient le plus en haleine, mes mots s’éclaircissent, prennent de l’étoffe. Cela m’est plus facile, Véro passe du temps à m’expliquer mes fautes, je suis un bosseur alors j’écoute, je prends note. Mes aventures se succèdent, journal de bord, lecture, je m’aguerris, je me sens à l’aise mais pas encore libre. Puis je tombe sous le charme des écrits de Sylvain Tesson, je lis tous ses bouquins, je les relis puis le miracle je le croise et le recroise encore, on devient pote, je veux tout savoir à son insu. On skie ensemble mais j’ai mon carnet sous mes moufles. On est jury d’un festival de film d’aventures, j’ai ma frontale pour noter ses « trucs » dans la salle obscure. On me demande d’écrire des articles sur le thème de l’aventure, j’aime bien les défis, je gratte, j’efface, je regratte, je re-efface… Mes nuits deviennent plus courtes, si mon calepin n’est pas à porté de main je deviens le fumeur sans sa dose de nicotine, invivable. Si mon pense bête est dans le fond de mon sac étanche je demande à la terre d’arrêter de tourner un instant pour le récupérer. Les oiseaux le savent, si je ne siffle pas avec eux c’est que je n’ai pas de quoi noter. J’archive des heures qui passent. Tenir un journal féconde l’existence. Je suis vert de rage, ce n’est pas de moi mais de Sylvain ! Puis je lis d’autres ouvrages, je rencontre de plus en plus d’écrivain voyageur. Philippe Sauve me remet une couche, je dois écrire un article sur lui, il viendra me demander l’original de mon gribouillis, lui qui est écrivain. Je sens un truc qui se fissure, ma carapace de cancre laisse passer le papillon de la plume, je prends confiance, j’ose. Alors j’écris jour et nuit, je deviens l’esclave de mes mots, paradoxe j’étais esclave de mes maux, le son n’a pas changé mais c’est le fond, normal pour un plongeur me direz vous ! Je commence à comprendre l’importance de la ponctuation, l’apostrophe devient mon oiseau, la lettre mon cairn il ne faut se tromper, vous imaginez ; l’amour deviendrait rapidement la mort. Importance de l’apostrophe, de la lettre, de la terminaison. L’écriture semble me rendre les pièces du puzzle de ma vie, une sensation qu’avant ça il n’y avait rien, une page blanche sans crayon pour la marquer, la griffer, la noter, l’aimer. L’écriture devient un acte d’amour, parfois un peu soumis je me remets doucement de ces ébats puis je deviens chevalier de croisade, mon armée suit ma plume. Zut je flanche, ce n’est pas bon, mes mots m’ennuient, j’ai envie de pleurer je ne suis qu’un simple gratteur de papier, les arbres m’en veulent, leurs frères sont tombés pour rien, le loupeur de mots les a mis à la corbeille. Puis je n’ai plus peur du noir de mon encre, et je pars à la recherche d’un Freud égaré, je fauche l’ombre de quelques poètes, puis la révélation je n’ai plus besoin de suivre, je trouve ma voie, mon style, certains diront. Mon métier à tisser est en place, je vais tenter d’y mettre des bouts de tissus multicolores. Mon deuxième livre est dans les bacs, j’ai changé d’éditeur, je ne veux plus de guide, I’m a free man, alors je veux et j’exige, je veux et j’exige, c’est dur à dire mais encore plus à faire ! Bernard Biancarelli me fait confiance, il accepte mon fascicule, sa mise en page, ses photos, son p’tit logo tinglit. Je suis fier mais craintif, le public est le seul juge. Je reçois des mails des quatre coins de France et des pays francophones : livre introuvable, pas disponible. Je gueule sur mes éditeurs, ils ne comprennent pas, de toute façon il n’y a rien à comprendre, rupture de stock tout est parti en trois semaines et sans pub !!! Mes mots se sont envolés, ils ne m’appartiennent plus, ils sont chez eux, chez vous peut-être. Mes mots à moi, mais mon émoi est à moi… Incroyable qui l’aurait cru, le cancre écrit des livres qui se lisent. Mon calepin bleu est là, ouf ! Quelques mots pour vous. Tiens celui là, il n’est pas mal, non, l’autre ! Non, plutôt celui-ci : L’égaré suit des traces et non des preuves, c’est pour ça que j’écris. Ça c’est de moi et toc c’est entier et pas un « Tesson » ! Je suis au pied du mur, j’ai l’envie d’écrire qui est ancrée, sans jeux de mots, quoi que ! Alors j’ai encore et encore à apprendre à découvrir, si j’ai couru le monde c’est pour comprendre les hommes et leurs maux maintenant à moi de me découvrir pour comprendre les mots, les miens qui deviendront les vôtres.

La lecture m’a porté au seuil de la liberté, l’écriture m’en a fait franchir la porte.

Re moi et tac !

Ps : J’attends de pied ferme vos critiques du dernier livre, je compte sur vous pour grandir.

Vendredi  23 novembre je signerai mon livre à Menton à la Maison de la presse des jardins Bioves entre 17h et 19h

Samedi 1 décembre à la librairie l’Album à Bastia à partir de 17h.

Samedi 15 décembre au stand E 71 Nautiraid au salon nautique de Paris porte de Versailles de 15h30 à 17h30.

Aphorisme amers salés 6

13 novembre 2012
Mefions nous des mots. Il y a les mots coeurs, les mots d'elle, les mots passants... Soyons prudents!

Méfions nous des mots. Il y a les mots cœurs, les mots d'elle, les mots passants... Soyons prudents!

Je reprends le cours de mes délires nocturnes, depuis il y en a eu des choses d’autres maux corrigés, emballés, décortiqués…

Le meilleur moyen de ne plus être harcelé par un rêve c’est de le réaliser…

Se dépouiller de l’indispensable est le seul moyen d’atteindre le bonheur.

Comme je ne suis pas sur que demain je sois plus heureux, je le suis maintenant, heureux !

J’ai fantasmé sur la cambrure de ses reins, je me suis projeté sur le sommet atteint, j’ai salivé sur ces mets présents mais le seul moment de délice n’est il pas l’instant présent ?

Vie d’aventure, la première difficulté n’est elle pas d’affronter les « autres » !

La religion : permet-elle aux hommes d’être ce qu’ils sont ?

L’orage vient d’abattre un arbre, les pessimistes seront désolés, les optimistes saisiront l’opportunité pour s’en servir et traverser le torrent en cru.

Je n’ai rien à perdre mais tout à prendre.

Oh ma chaire tu m’as trahie, toi ma chère tu m’as conquis ; tu m’as torturé, violé, humilié. Je t’ai haïe, répudiée mais tu t’es obstinée à m’enlacer.     Pardon oh douleur je n’avais pas compris que tu étais mon enseignante.

La liberté, c’est le choix de vivre.

Un mal(e), des maux, comme quoi quand les hommes se regroupent la guerre s’installe.

Une action de bienveillance ne nous grandira que si elle est sans intérêt.

J’ai déposé une branche sèche sans odeur au cœur d’une forêt de mimosas, le temps a passé et mon bois mort s’est embaumé.

Lutter contre les éléments est une erreur, ils te détruiront, acceptent leur puissance et ils t’enseigneront.

Funambule atteint de démence,  déséquilibré qui a perdu le fil !

Quand je trouve un sentier qui mène au sommet je ne le prends pas, je préfère défricher le mien.

Le voyage est un sacré magicien, il transforme l’étranger en ami.

Ne pas confondre : Panthéon : lieux où se retrouvent les Dieux.Pantalon : lieu où se cache le petit Jésus !!!

Aventure : Si c’était un verbe je ne le conjuguerai qu’au temps présent !

La lecture m’a amené à la porte de la liberté, l’écriture m’a fait franchir son seuil.

Pour qu’une lecture soit harmonieuse il faut éviter la répétition des mots, pour la vie c’est pareil, il faut éviter la répétition des maux.

Par les livres j’ai voyagé ; par les voyages je me suis livré.

La limite entre bruit et musique, l’amour qu’on lui porte.

Ceux qui réalisent leurs rêves laissent dans leurs sillages ceux qui ne font que rêver.

Aphorismes amers salés 5…

25 novembre 2011

La Corse sans dessus dessous

La Corse sans dessus dessous

Si les urbains sont si bruyants c’est parce qu’ils fuient le silence qui dit les vérités.
Certains hommes sont comme certaines forêts, il vaut mieux les survoler, rentrer en leur cœur et l’on découvrira un vrai dépotoir.
Grasse matinée : Un entrainement pour mourir, ici repose !
Prieur tibétain : souvent un bel « om » !
L’Europe a la diète, elle perd sa Grèce !
Le vrai se transmet par la simplicité.
La réalisation d’une vie ne doit se construire que dans le partage.
Quand il considérait que sa vie était achevée. Elle commença.
Boiter dans sa tête avant de marcher en boitant c’est cela le handicap.
Je suis un cruciverbiste voyageur je remplis les cases et ne les coche jamais. Le moi j’ai fait, n’existe pas !
Voyager : Oublier qui on est, d’où l’on vient, l’espace d’un instant on devient l’autochtone visité, le frère de route croisé.
Les rêves : Fermer ses yeux pour les construire, les ouvrir pour les vivre.
Que choisir : Les pas déjà faits ou ceux qui restent à faire ?
Quand on croit être  arrivé au sommet en vérité ce n’est que la première marche qui est atteinte.
Gardien du musée du temps : Difficile de garder le temps il s’échappe tout le temps!
Etre libre est un parcours risqué, mais ce chemin est tellement lumineux que la force surgit comme par enchantement.

Aphorismes amers salés 4…

29 octobre 2011

Utopie... Trouvé sur un magazine d'aventure norvégien.

Utopie... Trouvé sur un magazine d'aventure norvégien.

Laurent Blanc, pourvu qu’il reprenne des couleurs.
Houle,  La mer enfle, elle devient bossue mais qui est Esméralda.
Atlantique : Océan. Planète bleue, oh c’est grand !
Football : Un gardien de but se suicide, histoire de détente.
Un centenaire qui rêvait d’aller à Milan.
Nous ne sommes que des étoiles filantes très éphémères, écrire c’est se transformer en comète.
Mourir : Je me demande quel temps il fera. Moufles ou crocs…
Corneille : Heureusement que cette espèce ne fut pas baptisée Racine, je suis certain qu’elle aurait bien moins volée !
Notre vie est si courte, l’écriture nous rend immortelle.
Chirurgie esthétique : Des seins à tâter, non des saints athées !
Enceinte : Caisse de résonance de la vie.
S’expatrie : Partouze patriotique !
Polyamour : Pourquoi être égoïste, mort à l’amour possessif, exclusif, définitif…Je vous aime !
Ilo veyou : Un archipel où j’y ai trouvé une crique, Camille attend moi, je suis un marin errant…
Amoureux étourdies : Mains qui tremblent, tête qui tourne. Mais de qui est amoureuse la terre qui ne cesse de tourner et trembler ?
Art plastique : Résidence secondaire non intégrée au paysage insulaire.
Produit de consommation, indice de carbone contrôlé. Télévision, à quand l’indice de télé conne ?
Taverne de la rose : Pour la 12, on annule la salade royale et  au brie, mais on garde la quiche de hollande. Non pas de vals elle n’est pas assez pétillante… Une sauce à l’ail pour la quiche, non sauce à liste !!!
Poète marin n’est pas simple ; on passe sa vie à naviguer car il est impossible de « jeter l’encre » !

Aphorismes amers salés 3…

21 octobre 2011

Chut bateau rêveur...

Chut bateau rêveur...

Libeccu : Ce n’est pas grave on partira plus tard.
Lavezzi  d’été, la mer urbaine, Lavezzi d’hiver une vraie aubaine.
Marcher : Volonté de ceux privés de jambe. Les autres : c’est quand même fatiguant.
Les manchots empereurs, un prince sans bras ?
Espana, cabo Trafalgar. Corsica Cabo chard !
Boiter, luxe de l’unijambiste appareillé.
Capitale, illusion en lettre minuscule.
Mineur, un mioche en profondeur.
Si tu as la tête qui te tourne, profite de cette aubaine pour te regarder les fesses.
Plastiquée, villa pas bio.
Anticiper : prévoir l’imprévisible. Zut, ce n’était pas prévu.
Ecrire un livre, éclairer le chemin des nuits blanches.
Chandelle : tu trembles sans m’oublier et de toi je ne peux me passer.
Bivouac bipède, monovouac amputé !
Comment envoyer au coin un enfant esquimau dans son igloo ?
Banni par ses parents, il devint une étoile scintillante et eut beaucoup de comètes.
Si vous marchez sur des fleurs, je vous en prie, ne les faites pas souffrir.
Un bruit qui court finira toujours par tomber.
L’écorce des arbres, insularité de la forêt.
Sylvain Tesson n’est pas un plat littéraire ébréché.
Je me demande si un poisson agréable est un sar cosy ?
A voir les hommes ne parler que d’argent je me demande où Dieu a bien pu planquer son magot ?
Une femme qui a un amant est une trainée, un homme qui cocufie sa femme est un salaud et celui qui se trompe de vie ? Adulte erre !
Ce curé qui croyait que Dieu était amour ! Encore une histoire drôle !
Homme d’affaires, il court derrière les bourses, homme de fer, il ne court plus il a perdu les siennes, de bourses.
Quand les feuilles tombent, c’est parce qu’elles savent que la terre a froid, elles l’ emmitouflent.
L’ours n’hiberne pas il médite à son futur repas.
Lizarazu, petit basque Cabochard.
Remontées mécaniques, sclérose en plaque de la montagne.
A quoi sert le vent ?  A te ventiler. A quoi sert la pluie ? Essaie de boire du sable. A quoi servent les hommes ? A s’entretuer…
Handicapé, Andy est bachelière ?

Aphorismes amers salés…2

14 octobre 2011

Je devrais me méfier de mon prothésiste, il me fait tout le temps marcher !
Le silence fait trembler l’homme, le bruit fait pleurer le poète.
Vent violent, ouf, enfin seul !
Si tu ne fais le silence tu ne peux entendre les étoiles, si tu ne les a jamais entendues c’est que tu fais trop de bruit.
Est-ce que la mer a toujours un fond ? Demande aux chinois !
Proue, poupe ; nez, cul… Les marins puis les autres.
Mariage, encore une invention d’avocats.
Roucoule ! Et si je lui mets une brassière, elle ne coule plus.
Voyage en kayak, c’est naviguer sur terre, pagayer en rime, penser sans escale.
Paternité d’un unijambiste, il ne peut être pair.
L’amer enfante toujours un marin.
Argent sale, l’art des sales gens.
Kiné : « qui n’est » pas à ta place.
J’ai longtemps cru que l’on était tous frères, et ta sœur !
Rouler en vélo c’est courir derrière une danseuse.
Écoute-moi ! Je n’ai rien entendu ! Quoi! Trop tard, c’était une rumeur.
Pape à Rome, Rabbin à Jérusalem, Imam à la Mecque, matelot sur son Cabochard !
Jo Zef est une peluche, bien évidement !… Eh, on les a bien eu Jo !
Hublot, vue sur le monde.
Escale, c’est quand qu’on va où ?
Affaler ses voiles, c’est déshabiller la brise.
Ostéopathe, lâchez le molos.
Buche ron, parce qu’il n’y a pas de tronc carré !
Sportif peut-il être aussi sans tif ?
Inceste céleste, le nuage rougissait aux caresses du soleil.
Une goutte de pluie dans un seau, c’est comme un plongeur dans une piscine.
Sillage : balafre sur la mer, vite cicatrisée.

A pluche…

Une simple goutte d’eau…

12 octobre 2011
    Une multitude de gouttes d'eau...

Une multitude de gouttes d'eau...

Je m’étais solidifié avec tous mes collègues, mais le congestus cumulus ne nous supportait plus, trop petit, trop froid, trop encombrant. Il nous larguait en plein ciel, pas le temps de se dire adieu, pas d’accolade réconfortante, même pas d’itinéraire en poche, nous étions au cœur de l’orage. Entre vous et moi je me demande si nous n’en étions pas la cause. Je plane, je vois la terre sur 360°, que c’est beau, c’est enivrant, je suis devenu éternelle… Une grosse masse noire vient briser mon rêve et sur elle, j’atterris un peu en vrac. Des copines par milliers me rejoignent mais ce n’était pas le temps aux causeries, la foudre fait vibrer la montagne, nous devons fuir, un seul moyen se faufiler dans la terre. C’est lugubre et le noir me fait un peu peur, je ne suis pas une enfant des ténèbres pour mériter cela, mais je sais que tout a une fin alors je continue de me tailler la route dans ces failles infinies. Soudain  un grand froid me saisi, un grand vide, je m’accroche comme je peux, mais je glisse sur une sorte de glace géante. Tic, tic, je m’envole de nouveau pour retrouver une autre glace, certains les appellent stalactites et stalagmites. Dans un toboggan luisant je rejoins une mare, mais je me sens aspirée,  je ne tente plus rien je sais que c’est mon destin. Dans un entonnoir je suis avalée, ça se rétréci, l’effet venturi nous compresse, soudain la lumière, j’explose en vol je suis une cascade. Mon lit s’offre à moi, il se nomme ruisseau, je peux enfin contempler les environs, la forêt paraît aussi tourmentée que le chemin que je parcours. Des milliers de copines nous rejoignent du ciel, l’union fait la force et surtout la rivière. Une équipe courageuse fait s’ébrouer le maître des lieux, le grizzli. De si petites gouttes qui font tressaillir l’ursus arctos horribilis, comme quoi, la taille n’y est pour rien !   Nous ne sommes plus de simples gouttelettes, nous sommes une armée invincible, mais nous avançons sans connaître notre destin, sans savoir comment sera fait demain. Entre vous et moi demain je m’en moque, je ne suis qu’une goutte d’eau. Nous sommes un fleuve gigantesque, nous mangeons les berges, les arbres tombent, les villages sont emportés. Que de force, que d’énergie et dire que certains ne nous voyaient même pas. Le courant perd de sa force, le serpent boueux s’élargit, des copines se perdent dans des méandres funestes, je ne les reverrais jamais plus. Je suis mon destin de goutte d’eau. Sur le fond sableux, je découvre des pauvres poissons remonter le courant pour mourir, mais quel injustice, quel suicide. Je fonce sur l’un d’eux, je m’infiltre dans ses ouïes, il me pique quelques bulles d’oxygène et me recrache pour poursuivre sa macabre croisade . Je suis toute secouée, il n’a pris le temps de s’arrêter, de me causer, de me sourire et je vous jure ce n’étais pas un humain. Au loin un barrage, des turbines, je vais mourir, je vais être laminée. Dans une grande roue sans ticket j’accomplis le grand tour pour me retrouver expulsée comme un pépin de cerise ! Là bas au loin, apparait l’horizon, le fleuve devient salé, mais c’est que ça me pique les yeux, je suis devenue océan. Enfin tranquille pensez- vous, mais non le courant m’envoute et je me range à ses cotés. Un grand voyage autour du monde sans escale. Le temps n’existe pas puisque je suis éternelle. Du Pacifique à l’Indien, de l’Atlantique à la Méditerranée je fais mon bout de vie. Un puis un rétrécissement, un détroit, celui où Homère a inventé la légende d’Ulysse et du Cyclope. Un drôle de village accroché sur une falaise blanche de calcaire, m’interpelle, un peu plus loin des îles. Je suis curieuse, comme toutes les gouttes d’eau, je m’aventure dans une crique, j’y vois un drôle d’homme qui a le visage couvert de mes amies, les larmes. Je me pose, je l’observe, je le contemple, il pleure. De tristesse ? Non, je ne crois pas ! Il cause aux cailloux, interpelle les oiseaux, répond aux poissons. Flûte, il m’a repérée, me prend dans sa paume, me dit que je suis belle, je ne peux rougir car je suis une goutte d’eau, le soleil me chauffe, m’allège, oups !!! je m’envole et dire que je me croyais éternelle…

Promis si un jour je grandis je veux être une goutte d’eau…

Aphorismes amers salés…1

7 octobre 2011

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Nomade errant, il vit sans toi
Blague scandinave, histoire troll.
Unijambiste : rien ne sert de courir il suffit de sauter à cloche pied.
J’appartiens à la nature et à la solitude.
La nature sera toujours moins sévère que le regard des hommes.
Se laver dans un torrent entouré de baies noires !
Pas de défi, ni de combat juste une envie de chaque instant de franchir la porte que l’on m’a fermé.
Pourquoi appelle t’on confort ce qui rend les hommes esclaves.
Vivre seul, c’est partager sa vie avec l’univers.
Paradoxe : Quitter la ville grise pour s’entasser sous des parasols en croyant que le soleil ne les voit pas.
Se creuser l’esprit pour y déterrer une idée.
Erotisme du marin, mouiller son ancre.
S’obstiner à réussir sa vie sans se préoccuper de sa mort, équivaut à pratiquer une chute libre sans parachute. Pour l’instant ça va, pour l’instant ça va…
Allo coupez pas, appel d’un unijambiste ?
Corsitude, aimer les autres sans qu’ils viennent nous envahir.
Eau salée, arrête de pleurer et rame.
Handicapé ? Moi, gnon !
Pleurer, rire, victoire, défaite, je ne m’en inquiète plus, ce n’est qu’éphémère.
Libellule, quadrimoteur, cormoran, hydroglisseur, luciole, clignotant, homme, attention danger.
L’église me demande de croire en Dieu ! Croire, mais ils ne sont pas sur alors !

..//..

Amour et liberté

25 mai 2011
Amour et liberté

Amour et liberté

Donne moi ta main

Je m’évertuerai à te guider

Donne moi ton amour

Je saurai te protéger

Donne moi ta joie

Je chasserai tes ténèbres

Donne moi ta douceur

Je serai ton servant

Laisse moi ma liberté

Je saurai toujours revenir…

Extrait de mes cahiers: Mots de maux entre vous émoi

Une semaine ordinaire…

18 février 2011

Un copain à la mascotte très certainement!

Un copain à la mascotte très certainement!

Je ne sais pas vous, mais de temps à autre rien ne va comme vous le voulez, puis la bonne fée s’aperçoit qu’elle vous a oublié et revient vous confier son sourire.

Ma recherche d’éditeur me fatigue, le montage du film du Yukon me prend la tête, un gros pourcentage d’anciens stagiaires sont atteints  « d’ego nombrilisme, égoïste aigüe », j’ai envie d’envoyer tout balader et de ne penser plus qu’à ma gueule !!!

La fée me laissait faire, je me débâtais dans un coin, puis elle m’a de nouveau rendu visite. Ouf !

Un appel à témoins des anciens stagiaires, 15 sur presque 100 ont répondu, il y a en même qui réclament des faveurs sans avoir jamais renouvelé leur 5 euros d’adhésions !  Je suis en rogne, je rage puis je souris. « Frank, raisonne toi, ils ont oublié Bout de vie, mais est-ce que le charpentier qui construit une grande maison s’arrête quand il se tape sur un doigt ? Non, il se soigne et continue son œuvre en étant encore plus attentif. » Offrir sans rien attendre, telle est l’offrande.

Le métier d’écrivain est ingrat quand on n’a pas la plume facile, l’éditeur passe au peigne fin mon manuscrit, il est accepté en première commission puis refusé !  Ok ce n’est pas grave, j’en ai déjà fait un, quelle prétention de ma part d’en vouloir en faire un deuxième ! Je me résigne, puis un courriel d’une autre maison me disant que mon manuscrit plait, qu’il fait rêver, qu’il est très éditorial sans être pathos. Un coup de ginseng au moral.

Mon film de l’expédition au Yukon traîne, les grosses boîtes de production le voient sur plusieurs formats, mais le temps passe et rien n’arrive. Ce n’est pas grave les plus belles images je les garderais dans ma tête, dans mon cœur, dans mon âme.Un courriel m’annonce que tout s’est débloqué et qu’il sera bientôt au petit écran. La vieille dame de la rivière sourit, elle vous rendra visite dans votre salon.

La nuit des associations monégasque est déjà loin, je n’ai plus envie d’y aller, faire l’animateur d’un soir ne m’amuse plus. Suite à mes pitreries princières une association de moto trial présente à la soirée  invite 4 stagiaires à effectuer un stage gratuit de conduite sur un terrain de la Côte-d’Azur. Tiens donc la bonne fée a retroussé ses manches.

Puis aujourd’hui je me rends comme je le fais régulièrement dans une école primaire pour faire découvrir les ours noirs, les grizzlis,l’ immensément grand, la solitude, la différence… A la fin de mon intervention un jeune garçon me prend à part et me demande si c’est être handicapé de ne plus avoir de maman ? Pas du tout. Je lui dis qu’elle n’est pas morte que c’est juste une étoile qui brille là haut dans les nuages. Si le soir elle lui manque il n’aura qu’à aller dehors et observer la voute céleste, il y verra surement les grands  yeux de sa maman disparue… Il me sourit et me dit qu’il le fait régulièrement…

Je passe à la boîte aux lettres, une enveloppe bien remplie m’attire l’attention. Un lecteur de mon premier et unique  livre se confie, à mon tour je parcours plusieurs pages de ses bouts de vie , une deuxième enveloppe, encore un témoignage, je suis sous le choc et dire que j’étais à deux doigts de renoncer au deuxième !!!

J’ai les yeux mouillés de ce trop plein d’émotion du jour, je scrute là bas dans la houle d’hiver, j’y vois une embarcation qui brille, je sais que quelques lutins sont passé voir le Cabochard…

Pour bien faire, mille jours ne sont pas suffisantspour faire mal un jour suffit amplement.

Une petite chanson des enfants du Grand Nord…

Bon week-end à tous…