Liamé la princesse aux pieds nus : suite 3

20 novembre 2009 par webmaster Laisser une réponse »

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Joseph se sent faiblir et sombre dans un long et profond coma.

Le combat fut terrible et les pertes d’un bord comme de l’autre très lourdes. Au petit matin Santa Liberta prend le dessus et arrive à s’enfuir, la brise fraîchit dans la bonne direction, la haute mer permet de faire le bilan de cette bataille. Beaucoup ont péri et plein d’autres sont blessés, Joseph est grièvement blessé, sa souffrance est grande et une puissante fièvre l’envahie et tombe dans le coma !
Pendant 10 jours sont second Petru-Maria fait cap vers Knydos en terre Hélène, Joseph est toujours prét de l’au delà et s’affaibli de jour en jour, il est en sursis et tout l’équipage l’a bien compris.

Finalement l’ancre est mouillée dans l’ancienne citée de Pytagore au cap Datcha, de suite un médecin vient a bord, la sentence tombe : pour espérer lui sauver la vie il faut l’amputer ! Avec beaucoup de précaution il est mis sur une chaloupe qui le mène sur la terre ferme, tout au long de la journée les blessés sont débarqués.

Ici en Grèce la médecine est très en avance et les méthodes de soin très efficaces.

Joseph est opéré et 3 jours suffiront pour le voir sortir de son coma, il est affaibli et de suite demande des nouvelles de son équipage. Il est défait de tant de perte ! Pourquoi s’être mis dans un tel piège ? Lui le corsaire aguerri pris à la trappe, comme un loup pris au collet !

Il réalise que le vieux sage est décédé avec tous ses secrets.

Santa Liberta avec un équipage restreint partira sur Rhodos pour être mis en chantier, la dernière bataille a failli lui être fatale. Joseph à besoin de temps pour essayer de surmonter cette épreuve, il doit reprendre le cours de sa vie avec une jambe en moins. Tout au long de son errance il avait croisé le fer avec quelques pirates manchots, borgnes ou unijambistes et pas une seule fois il avait constaté la moindre faiblesse dans ses hommes mutilés, bien au contraire. Le temps sera son allié et il doit se munir de patience. La cicatrisation suit son cours et au début du printemps avec cette nouvelle jambe de bois il se surprend à remarcher. 6 mois déjà qu’à eu lieu la bataille de St Jean D’Accre. Un beau matin l’oeil toujours à l’affût sur l’horizon il aperçoit les voiles pourpres de son bateau. L’équipage du Santa Liberta revient le chercher !

L’ancre glisse dans une eau cristalline, le bateau semble flambant neuf, une chaloupe est treuillée à la mer , à sa tête Petru-Maria son second. L’accolade est sincère les hommes sont heureux de retrouver leur commandant. Sans perdre de temps il salue avec beaucoup d’égard la communauté Grecques qui lui a sauvé la vie, un marin le sait, ces rencontres sont toujours fortes mais déchirantes car nul ne sait si il reviendra mouiller de nouveau ici. Un pop sur une vieille embarcation rejoint le bord, il veut donner à Joseph une amulette pour le protéger dans son prochain voyage. Dans un papier soigné se cache une croix en bois d’olivier, Joseph croit maintenant en Dieu mais est toujours méfiant de la religion qui est une invention de l’homme, malgré tout il met au fond de sa poche l’offrande du père et le remercie de son accueil. « Evaristo poli patérass » (merci beaucoup mon père)

« Kali taxidi »( Bon voyage)

Joseph se met à la barre et scrute l’horizon, ces mois de convalescence l’ont transformé, il ne sait pas encore définir qu’est ce qui lui est arrivé mais il sait qu’il a pris une nouvelle voie. Il détaille aussi tous les travaux qui ont été nécessaires pour rétablir son navire à la navigation, la mature et ses haubans sont neufs, le pont en grande partie a été refait. L’équipage aussi est composé de nouvelles têtes, Rhodos est une terre franche et dans les tavernes le soir avec quelques cruches de vin résiné il est facile d’engager des mercenaires en mal d’aventures.

Avant de prendre la haute mer ils devront s’arrêter pour faire le plein des cambuses et récupérer des portulans qui on été détruit pendant la dernière bataille. Ses documents sont des mines d’informations sur tous les pièges qu’est le cabotage, tous les écueils, les courants et contre courants sont décrits, les baies sont dessinées avec le relief des montagnes qui permettront de se repérer, sur certains même il y a un almanach musulman qui arrive à prédire les vents tout au long de l’année…

Pireaus est un port où l’on trouve tout pour l’accastillage, les maltais l’ont envahi et sont des commerçants redoutables, il faut tout marchander. La viande embarquée est en baril sous salaison pour pouvoir résister au temps, un autre fût de chêne est rempli de fromage de brebis appelé par les bergers Fêta, l’eau saumâtre d’après leur dire lui permettrait de rester frais pendant une saison complète de mer, des outres en peau de chèvre contiennent des poulpes secs qui pourront améliorer le quotidien ainsi que deux de concombres et enfin plusieurs sacs de farine seront indispensables pour la galette quotidienne .Les cartes sont aussi négociées et surtout dans ce carrefour de méditerranée on prend le pouls des nations qui règnent actuellement . Les maures ont bien déclaré la guerre aux chrétiens, la république de Venise semblent avoir de grosses difficultés avec les Beys d’Afrique du nord, Djebel Tarik (Gibraltar) serait aux mains des anglais et la petite île de Corse serait déchirée entre Pisan et Génois. Les nouvelles ne sont pas bonnes les clans se sont renforcés et la méditerranée est une vraie poudrière prête à exploser. 4 doliums sont remplis d’eau potable et finalement Santa Liberta reprend le large.

Alors que Petru- Maria est de quart, Joseph vient lui porter une infusion de plantes grecques qui seraient un tonifiant mais c’est une excuse pour pouvoir discuter avec son complice, tellement d’années à sillonner les mers ensemble, tellement d’histoires salées entre eux, même la mer en rougirait !

Petru-Maria lui parle de sa terre « l’île Kalisté » et de sa région de la Cirnaca d’où il est originaire. Depuis la nuit des temps elle est baptisée « tarra di i signori ». Il ne souvient plus depuis combien d’années il n’a plus senti l’odeur de son maquis, entendu le chant du merle et surtout embrassé les siens. Il a appris pendant l’escale que la princesse Liamé avait été promise au Pisan pour essayer de faire revenir la paix. La dernière fois où il l’avait vu c’était une enfant…

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