Je ne suis pas un poète rêveur…

28 février 2013 par Frank Laisser une réponse »

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Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer

Elle m’a donné le jour mais surtout la nuit, ses yeux portaient un nom ; horizon, là-bas c’était l’enfer

De son sein j’ai voulu partir, larguer mes amarres sans bagarre, naviguer plus que fort que rester

L’horizon ne vint jamais, on m’a menti la terre est ronde, j’ai appris à ne plus me retourner

J’ai croisé les religions des hommes, les légendes des vents, la peur est devenue mon amante

La houle est douceur, la tempête embaume la mort  si tu te loupes tu te brises dans la déferlante

Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer

La guerre navigue aussi, sa couleur est le gris les gamins matent l’eau j’en ai vu grimacer

Une jambe, lui ai donné mais elle ne m’a pas calculé, la mer est morne elle ne prend jamais son pied

Merde je suis débarqué, le sel blesse l’estropié, on me dit cabochard alors j’ai poursuivi à cloche pied

Un thé vert trop sucré, une tombe pas encore pillée, un marché de berbères, là le roc de Gibraltar

Les langues et us sont bizarres, corps voilés, d’autres dévoilés pour quelques dollars

Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer

A coup d’avirons j’ai voulu la charmer, mais de l’effort elle s’est éloignée du rameur elle est austère

Ok je n’ai qu’à plonger, mais quel effroi, quel désarroi, des poissons encore et toujours des poissons

Je crois qu’elle tolère le mariage pour tous, flute je suis « pagaies », cette fois c’est sur je suis marron

Ok ma mer, je te laisse tranquille mais entre toi et moi je ne suis pas sur que tu tournes rond

D’ici ou de là-bas point de ménage, j’ai déniché tes coins et où que j’aille trainent des moutons

La mer est bleue je n’ai pu l’écrire en « vers » il manque quelques pieds, amputée de rime je suspect l’unijambiste pervers, c’est un coup à reprendre la mer.

5 commentaires

  1. Audrey (Ellen) dit :

    Pas la rime douceur, peut-être, mais la rime vraie, c’est certain.
    C’est magnifique et touchant.
    Merci

  2. Jean-Marc dit :

    Homme libre, toujours tu chériras la mer!
    La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
    Dans le déroulement infini de sa lame,
    Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

    Tu te plais à plonger au sein de ton image;
    Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
    Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
    Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

    Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
    Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes;
    O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
    Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

    Et cependant voilà des siècles innombrables
    Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
    Tellement vous aimez le carnage et la mort,
    O lutteurs éternels, ô frères implacables!

    Merci Franck pour le partage de ce « morceau d’âme », et je ne vois que les mots Charles Baudelaire à te proposer pour apaiser tes maux.

  3. Genay Bruno dit :

    Good words …. for a dificult world, Freeman. A pluche frère aquatique.
    Bruce

  4. marie de voujeaucourt dit :

    La vie ressemble tout à fait à cette mer « tourmentée »
    Tu trouves les mots justes pour exprimer tes « maux » … A mon tour de te dire, vis l’instant présent en homme libre et heureux … Oui on ne peut rester insensible à ce monde qui « s’effrite » … mais seul ce n’est pas possible, non ?
    Je t’embrasse et à pluche 🙂

  5. Cathy dit :

    Demain c’est la fête des grandes mers …

    Alors fêtons toutes les mères,
    peu importe l’arrime
    on finira toujours par amarrer quelque part !

    Belle journée à vous , je vous trouve très beau …

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